Déficits immunitaires héréditaires Flashcards
Le système immunitaire
- rôle physiologique du système immunitaire = défense contre les microbes (infections)
- contrôle de l’autoimmunité (tolérance)
- régulation de l’inflammation et de l’activation du système immunitaire (contraction de la réponse immunitaire)
- élimination des cellules cancéreuses
Immunité innée
- 1re ligne de défense, présente dès la naissance → rapide mais non spécifique
- reconnaissance de molécules partagées entre microbes (PAMP) ou cellules de l’hôte
endommagées (DAMP) via les PRRs (Pattern Recognition Receptors) - ne nécessite pas qu’il y ait eu rencontre avec le pathogène préalablement
- peu de diversité
- absence de mémoire
Immunité adaptative
- 2e ligne de défense, activée après quelques jours → plus lente, mais spécifique
- reconnaissance d’antigènes spécifiques (microbiaux et non microbiaux)
- grabde diversité
- entraîne une mémoire immunologique (↑ magnitude et ↑ vitesse de réponse à chaque
exposition successive)
Immunité innée vs adaptative : cellules
- phagocytes (macrophages, neutrophiles), cellules dendritiques, lymphocytes NK, ILC
- lymphocytes
Immunité innée vs adaptative : protéines
- complément
- anticorps (immunoglobulines)
Immunité innée vs adaptative : barrières cellulaires et chimiques
- cellules épithéliales (peau, muqueuses), molécules antimicrobiennes
- lymphocytes intra-épithéliaux, anticorps sécrétés aux
surfaces épithéliales
Immunité innée vs adaptative : récepteurs
- PRR
- BCR et TCR
Immunité innée : étapes
- reconnu (récepteurs)
- ingéré (phagocytose)
- éliminé (phagolysosome)
Immunité innée : reconnaissance du pathogène
- médiée par de nombreux récepteurs (PRRs):
- cellulaires: ex.: Toll-like recepors (TLRs)
- solubes: ex.: complément
- ces récepteurs reconnaissent des motifs
conservés par de nombreux pathogènes
(PAMPs) - induit l’activation de voies de signalisation et la
production de cytokines et chemokines
Immunité innée : inflammation
- processus de recrutement des leucocytes et
protéines plasmatiques du sang → accumulation dans les tissus → destruction des pathogènes
Immunité innée : réponse anti-virale
- via l’expression d’interferons type 1
Interactions entre immunité innée et adaptative
- cellules dendritiques & macrophages
- captent les antigènes, les digèrent et les présentent aux lymphocytes via CMH-I et CMH-II → activation des lymphocytes T naïfs
- cytokines et chimiokines
- IL-12 favorise la différenciation des Th1 → défense contre virus & bactéries intracellulaires
- IL-4 favorise la différenciation des Th2 → Défenses contre helminthes
- IL-1, IL-6, IL-23 favorisent la différenciation des Th17 → Défense contre les infections fongiques et bactériennes extracellulaires
- opsonisation et phagocytose
- anticorps facilitent la phagocytose par les macrophages via récepteurs Fc
- activation du complément
- anticorps (IgG, IgM) déclenchent la voie classique du complément, favorisant l’élimination des pathogènes
Définition déficits immunitaire primaires
- déficit immunitaire primaire, ou déficit immunitaire héréditaire
- Primary immune deficiency (PID) = inborn error of immunity (IEI)
- maladies principalement monogéniques (1 gène affecté) causées par des mutations germinales affectant le développement ou la fonction de
cellules ou de protéines du système immunitaire - classiquement: associées à une suceptibilité accrue des infection
- définition contemporaine inclue les autres facettes du système immunitaire
Immunité innée vs. adaptative : schéma
- diapo 18
Déficits immunitaires primaires : schéma
- diapo 19
Déficit immunitaire secondaire
- médicaments (immunosuppression pharmacologique)
- ex.: corticostéroïdes, agents biologiques
- fuites protéiques (avec perte d’immunoglobulines)
- ex.: pertes digestives (entéropathie), pertes urinaires (syndrome néphrotique)
- infections
- ex.: VIH
- malnutrition extrême
- néoplasies hématologiques
Quand suspecter un déficit immunitaire?
- infections
- autoimmunité
- cancers
- atopie
- histoire familiale
- autres
Quand suspecter un déficit immunitaire? : infections
- inhabituelles en quantité et/ou qualité
- récurrentes
- sévères
- complications non usuelles
- besoin d’hospitalisation
- réfractaires
- besoin de traitement prolongé, traitement IV
- types d’infections
- ex.: abcès cutanés/profonds, bactériémie/méningite, ostéomyélite
- germes impliqués
- certains germes associés à pathways immunitaires précis
- germes opportunistes
Quand suspecter un déficit immunitaire? : autoimmunité
- hématologique (ex.: cytopénies autoimmunes)
- digestive (ex.: maladie inflammatoire intestinale)
- articulaire (ex.: arthrite idiopathique juvénile)
- endocrinopathies
Quand suspecter un déficit immunitaire? : cancers
- hématologiques
- lymphoprolifération
Quand suspecter un déficit immunitaire? : atopie
- eczéma sévère/réfractaire
- asthme
- allergies alimentaires multiples/sévères
- allergies environnementales (rhinite allergique)
- EGID
Quand suspecter un déficit immunitaire? : autres
- diarrhée réfractaire avec retard staturo-pondéral
- lymphoprolifération
- HLH
- signes spécifiques à certains déficits immunitaires
- dysmorphies
- déficit intellectuel
- ataxie
- thrombopénie
- dysplasie ectodermique
- dysplasie squelettique
- VEO-IBD
Déficits de l’immunité innée : défaut phagocytes
- infections bactériennes de la peau (furoncle, abcès), des ganglions (adénite), des organes (foie, poumons, intestins, etc.)
- infections fongiques
- cicatrisation difficile
- granulomes
- chute tardive du cordon
Déficits de l’immunité innée : déficit complément
- germes encapsulés (N. meningitidis)
- maladies autoimmunes (LED)
Déficits de l’immunité innée : déficit humoral
- infections bactériennes récidivantes (OMA, sinusite,
pneumonie, bactériémie, méningite) - bactéries encapsulées (S. Pneumoniae surtout, Hib)
- Giardia, entérovirus
Déficits de l’immunité innée : déficit cellulaire
- infections virales, fongiques, mycobactéries récidivantes ou sévères
- infections opportunistes
- diarrhée chronique, retard pondéral
- autoimmunité
- cancers
Exploration clinique/diagnostique des déficits immunitaires primaires : neutrophiles
- hémogramme (FSC)
- ex.: neutropénie congénitale (↓ neutrophiles);
- déficit d’adhésion du neutrophile: ↑ ↑ neutrophiles post-infection
- frottis sanguin
- ex.: Chediak-Higashi: granules cytoplasmiques dans les neutrophiles
- étude des fonctions phagocytaires (fonction oxydative, chimiotactisme)
- dosage des molécules d’adhésion: CD11a,b,c et CD18
Exploration clinique/diagnostique des déficits immunitaires primaires : complément
- Dosage CH50 (voie classique)
- Dosage AH50 (voie alterne)
- Dosage des fractions du complément
- En pratique surtout C3, C4
- Dosage des protéines régulatrices
Exploration clinique/diagnostique des déficits immunitaires primaires : immunité humorale
- Hémogramme (FSC)
- Ig sériques (IgA, IgG, IgM, IgE)
- Toujours doser l’albumine en parallèle pour éliminer hypogammaglobulinémie 2re à fuites
- Dosage sous-classes IgG
- Sérologies vaccinales (diphtérie, tétanos, RRO, H. influenzae, pneumocoque)
- Évaluation dynamique de la réponse humorale: dosage Ac spécifiques pré/post vaccination
- Réponse anti-polysaccharidique (réponse T indépendante)
- Sérologies vaccinales contre Pneumovax 23 (vaccin polysaccharidique anti- pneumocoque)
- Dosage iso-hémagglutinines (IgM contre Ag GS A et B)
- Phénotypage des sous-populations lymphocytaires
Exploration clinique/diagnostique des déficits immunitaires primaires : immunité cellulaire
- Hémogramme (FSC)
- Phénotypage des sous-populations lymphocytaires
- Test de prolifération lymphocytaire
- RxP (absence de thymus)
Autres examens
- Cultures des sites infectés
- Frottis: corps de Howell-Jolly dans asplénie totale
- Analyses génétiques
Séquençage génétique
- Séquençage d’un gène
- Panel génétique (approx 300 gènes)
- Whole exome sequencing (WES)
- Whole genome sequencing (WGS) +/-
- Array comparative genomic hybridization (CGH) pour variations du nb de copies dans l’ADN
Thérapies de support
- Mesures de protection universelle
- Épisodes infectieux traités rapidement & vigoureusement
- Éviter vaccins vivants
- Antibio-prophylaxie PRN
- Précautions si transfusions:
- Produits irradiés sans GB (risque GVH)
- CMV -
- Si déficit en IgA: culots globulaires sans IgA (risque anaphylaxie)
- Thérapie de remplacement Ig: IVIG ou SCIG
- Immunosuppression
Thérapies curatives
- HSCT
- SCID/ Omenn
- WAS
- DOCK8
- IPEX
- …
- Thérapies curatives
- Thérapie génique
- SCID: IL2RG, ADA, DCLRE1C
- WAS
- …
Allo-greffe de cellules souches hématopoïétiques (HSCT)
Risques de l’allo-greffe de cellules souches hématopoïétiques (HSCT)
Thérapie génique
Classification déficits immunitaires
- Table I : Déficits immunitaires combinés (CID )
- Table II : CID avec éléments dysmorphiques
- Table III : Déficits prédominants en anticorps
- Table IV : Dysrégulation immunitaire
- Table V : Déficits en phagocytes (quantitatifs et
qualitatifs) - Table VI : Défaut de l’immunité innée
- Table VII : Syndromes autoinflammatoires
- Table VIII : Déficit en complément
- Table IX : Aplasie médullaire
- Table X : Phénocopies
Classification condensée : immunité innée
- diapo 49
Classification condensée : immunité adaptative
- diapo 50
Classification condensée : autres
- diapo 51
Défaut d’adhésion leucocytaire (LAD)
- Immunité innée
- Maladies affectant la migration des leucocytes
- Lors d’une infection ou d’une inflammation, les leucocytes doivent
migrer du sang vers les tissus - Cette migration suit plusieurs étapes essentielles
LAD : étapes clés de la migration leucocytaire
- ROULEMENT SUR L’ENDOTHÉLIUM
- Les leucocytes ralentissent en interagissant
avec les sélectines exprimées sur
l’endothélium - ACTIVATION DES INTÉGRINES PAR LES
CHIMIOKINES
- Les chimiokines sécrétées dans les tissus
inflammatoires se lient à leurs récepteurs sur
les leucocytes → signal intracellulaire activant
les intégrines et augmentant leur affinité pour
leur ligand - ADHÉSION FERME DES LEUCOCYTES À L’ENDOTHÉLUM
- Les intégrines activées interagissent avec leur
ligand sur l’endothélium, stabilisant
l’adhésion - DIAPÉDÈSE ET MIGRATION TISSULAIRE
- Une fois adhérents, les leucocytes traversent
l’endothélium via les jonctions intercellulaires
et migrent vers le site inflammatoire sous
l’effet des chimiokines
LAD : 3 types
- LAD-I: Défaut d’adhésion ferme
- Mutation du gène ITGB2 entraînant une absence/déficience de CD18 (intégrines β2) → impossibilité d’adhésion ferme
- LAD-II: Défaut de roulement
- Mutation affectant la glycosylation du
sialyl-Lewis X (ligand pour sélectines) →
défaut d’interaction avec les sélectines →
leucocytes ne ralentissent pas et restent
dans la circulation
- Mutation affectant la glycosylation du
- LAD-III: Défaut d’activation des intégrines
- Mutation de FERMT3, empêchant l’activation des intégrines → défaut d’adhésion malgré des intégrines normalement exprimées
LAD : conséquences cliniques
- Infections sévères récurrentes (bactériennes,
fongiques), surtout cutanées et muqueuses - Retard de chute du cordon +/- omphalite
sévère - Périodontie
- Retard de cicatrisation et absence de pus
malgré l’infection - Hyperleucocytose persistante (GB bloqués
dans la circulation) - Troubles de la coagulation (LAD-III uniquement, car les intégrines β3 des plaquettes sont aussi touchées)
LAD : diagnostic
- Absence d’expression de CD11&CD18 (LAD-I)
- Absence d’expression de SLeX (CD15a) (LAD-II)
- Chimiotactisme des neutrophiles anormal (LAD-I-II-III)
- Génétique
Granulomatose septique chronique (CGD)
- Immunité innée
- Défaut de la destruction intracellulaire des pathogènes par les phagocytes
- Causée par une mutation affectant le complexe NADPH oxydase, empêchant la production de radicaux libres (ROS) nécessaires à l’élimination des microbes
- Fréquence: 1/200 000
- Transmission liée à l’X (forme la plus fréquente, CYBB) ou autosomique récessive (CYBA, NCF1, NCF2, NCF4)
CGD : pathophysiologie
- Phagocytose normale des bactéries et
champignons- Les neutrophiles et macrophages capturent
les pathogènes dans des phagosomes.
- Les neutrophiles et macrophages capturent
- Défaut de production de radicaux libres
(ROS) → Blocage du “burst oxydatif”- Le complexe NADPH oxydase (NOX2)
normalement situé dans la membrane du
phagosome est non fonctionnel - Résultat : incapacité à générer des anion
superoxyde (O₂⁻) et ses dérivés toxiques
(H₂O₂, HOCl, OH⁻)
- Le complexe NADPH oxydase (NOX2)
- Survie et prolifération des pathogènes intra-
phagocytaires
CGD : conséquences cliniques : infections
- Pathogènes survivent et provoquent
des infections sévères - Infections bactériennes & fungiques
(germes catalase +)- Germes catalase - génèrent du H2O2 qui cause leur destruction à l’intérieur du phagosome
- Germes catalase + neutralisent le H2O2; en absence de production de H2O2 par le phagocyte, l’infection se propage
- Sites: peau (abcès, cellulites), foie (abcès), poumons (pneumonie, abcès), ganglions (adénite), os
(ostéomyélite)
CGD : conséquences cliniques : granules et inflammation
- Accumulation de macrophages activés
incapables d’éliminer l’agent pathogène → inflammation chronique et formation de granulomes - Sites: surtout dans les poumons, le tube digestif et les voies urinaires
CGD : conséquences cliniques principales
CGD : diagnostic
- Nitro Bleu Tetrazolium (NBT) → qualitatif
- Dihydrorhodamine (DHR) → quantitatif = gold standard
Déficits du complément
- Immunité innée
- Le système du complément est un ensemble complexe de protéines sériques et membranaires de l’immunité innée, jouant un rôle essentiel
dans :- La défense antibactérienne via:
- L’opsonisation (marquage des pathogènes pour la phagocytose)
- La bactériolyse (via le complexe d’attaque membranaire, MAC)
- L’inflammation (et recrutement leucocytaire)
- La clairance des complexes immuns
- La défense antibactérienne via:
- Les déficits en complément sont rares (~1-2% des PIDs)
Déficits du complément : conséquences cliniques
- Infections sévères à germes encapsulés
- Streptococcus pneumoniae, Haemophilus influenzae, Neisseria meningitidis
- Méningites, les septicémies, les pneumonies et les infections ORL
- Autoimmunité
- LED»_space; connectivites, vascularite
Déficits du complément : diagnostic
- CH50
- Test hémolytique fonctionnel explorant la voie classique et la voie finale commune
- = quantité de sérum nécessaire pour provoquer 50% de lyse des globules rouges de mouton recouverts d’anticorps
- AH50
- Test hémolytique fonctionnel explorant la voie alterne et la voie finale commune
- = quantité de sérum nécessaire pour provoquer 50% de lyse des globules rouges de lapin
- Dosage des fractions C3, C4 (immunonéphéleométrie)
- Dosage des fractions C1q, C5, C6, C7, C8, C9, properdine, facteurs B, H, I (ELISA) → moins facilement disponible en clinique
- Génétique
Déficits innés intrinsèques de transduction du signal
- Immunité innée
- Déficits immunitaires très rares
- Susceptibilité mendélienne aux infections
- Mendelian susceptibility to
mycobacterial disease (MSMD)- Ex.: gènes boucle IL-12 + INFy
- Herpes simplex encephalitis (HSE)
- Ex.: TLR3
- Défaut de signalisation des TLRs
- Ex.: IRAK4/MyD88
- Mendelian susceptibility to
- Prédisposition à un germe spécifique
- MSMD → Mycobactérie
- HSE → Herpès simplex
- IRAK4/MyD88 → Pneumocoque
- Infections très sévères, invasives
Déficits immunitaires combinés sévères (SCID)
- Immunité adaptative
- Défaut intrinsèque du développement à partir des cellules souches
hématopoïétiques en lymphocytes T matures fonctionnels- Mutations affectant la différenciation, la signalisation ou la survie des
lymphocytes
- Mutations affectant la différenciation, la signalisation ou la survie des
- / - atteinte des lymphocytes B et NK associée
- Atteinte ‘combinée’ car atteinte fonctionnelle des lymphocytes B
- Susceptibilité majeure aux infections bactériennes, virales et fongiques dès les premiers mois de vie
- Menant à décès précoce (< 1 an) sans traitement
- Fréquence: 1:75 000 naissances vivantes
SCID : pathophysiologie
SCID : génotypes
SCID : génotypes fréquents
- diapo 82
SCID T-B+NK- : X-SCID
- Lié à l’X
- Mutation du gène IL2RG codant pour la chaîne γc, essentielle à la signalisation des cytokines IL-2, IL-4, IL-7, IL-9, IL-15, IL-21
- SCID le + fréquent
SCID T-B+NK- : JAK3
- Mutation de JAK3, une tyrosine kinase essentielle à la signalisation des cytokines via la chaîne γc
- Phénotype similaire à X-SCID
SCID T-B+NK+ : IL7RA
- Mutation du gène IL7RA, codant pour la sous-unité IL-7Rα, indispensable à la maturation des lymphocytes T
SCID T-B-NK- : ADA
- Mutation du gène ADA, codant pour l’enzyme ADA, impliquée dans la dégradation des purines
- Accumulation de dATP toxique dans les cellules
hématopoïétiques avec mort des précurseurs
des lymphocytes T, B et NK - Atteinte multisystémique (neurologique,
osseuse, pulmonaire, hépatique)
- Accumulation de dATP toxique dans les cellules
SCID T-B-NK+ : RAG1/RAG2
- Mutation dans RAG1/RAG2, responsables de la recombinaison VDJ des récepteurs des lymphocytes T et B
- Permet la diversité des TCR et BCR
SCID T-B-NK+ : autres défauts de recombinaison
- Mutation dans ARTEMIS (DCLRE1C), DNA-PKcs (PRKDC), Ligase IV (LIG4), ou Cernunnos/XLF (NHEJ1)
- Affectent les étapes de NHEJ de la recombinaison V(D)J → défaut de réparation de l’ADN
SCID T-B-NK
- Défaut dans la phase d’initiation
- Lymphocyte-spécifique
- = SCID T-B-NK+ NON-radiosensible
- Mutations: RAG1,RAG2
- Défaut de NHEJ
- Ubiquitaire
- = SCID T-B-NK+ radiosensible
- Mutations: ARTEMIS, DNA-PKcs,
Cernunnos, LIG4
- Conséquences cliniques:
- Sensibilité à l’irradiation (imagerie)
- Sensibilité aux agents alkylants
(conditionnement)
SCID : conséquences cliniques
- Infections sévères et récurrentes
- Bactéries
- Infections virales chroniques (CMV, EBV, RSV, VZV, HSV, adénovirus, influenza, parainfluenzae)
- Infections fongiques (candidase mucocutanée)
- Germes opportunistes (P. jiroveci, BCG, candida)
- Vaccins vivants (RRO, rotavirus, BCG)
- Diarrhée chronique, retard de croissance sévère
- Maladie de greffon contre l’hôte (GVH materno-foetale ou après transfusion sanguine de produits non irradiés)
SCID : syndrome d’Omenn
- Génotypes multiples, incluant RAG1/2, ARTEMIS, ADA (mutations hypomorphes)
- Expansion oligoclonale de LT CD4+
- Manifestations cliniques:
- Rash généralisé (> 90% BSA)
- Érythrodermie, eczémateux
- Lymphoprolifération (HSM, ADNP)
- ↑ IgE, éosinophilie (500-10,000/uL)
- Rash généralisé (> 90% BSA)
- LT totaux peuvent être ↓, N, ou ↑
- Absence d’engraftment maternel (GvHD)
SCID : formes hypomorphes : ex RAG2
- Différents phénotypes possibles avec mutations RAG2 selon le niveau de l’activité enxymatique
SCID : diagnostic
- FSC
- Lymphopénie habituellement profonde (mais lymphos totaux peuvent être N, voire ↑ dans Omenn ou TME)
- Hypogammaglobulinémie
- ↓ IgA, ↓ IgM, ↓ IgE, +/- ↓ IgG selon l’âge au diagnostic
- Phénotypage lymphocytaire
- ↓ LT CD3+ (exceptions: syndrome Omenn, engraftment maternel)
- ↓ LT naïfs CD45RA+
- TRECs
- Engraftment maternel transplacentaire (TME)
- Dosage ADA, PNP
- Analyse génétique
SCID : dépistage néonatal des TRECs
- TRECs – T-cell recepor excision circles
- = petits fragments circulaires d’ADN excisés pendant recombinaison VDJ, non réplicatifs
SCID : impact du dépistage néonatal
- Meilleure survie si HSCT sans (avant) infection
SCID : traitement
- Urgence médicale:
- Isolement protecteur
- Antibioprophylaxie et IgRT
- Éviter vaccins vivants (ex.: RRO, rotavirus, BCG)
- Précautions allaitement (risque de transmission CMV via lait maternel)
- Précautions si transfusions:
- Produits irradiés sans GB (risque GVH)
- CMV -
- ADA-SCID: enzyme recombinante (PEG-ADA)
- Traitement curatif:
- HSCT
- Thérapie génique :
- X-SCID, ADA, ARTEMIS
Défauts thymiques : microdélétion 22q11.2 (syndrome DiGeorge)
- Immunité adaptative
- Délétion du chromosome 22q11.2, affectant le développement des structures dérivées des troisième et quatrième arcs branchiaux
- > 90 gènes dans le locus 22q11.2
- Mutation TBX1 associée aux atteintes du thymus (déficit immunitaire), des parathyroïdes (hypocalcémie) et cardiaques (malformations conotruncales)
- Fréquence: 1:4000 naissances vivantes
- DiGeorge complet (athymie complète → SCID) =
0.5-1% des cas- Peuvent développer un syndrome Omenn-like
- Phénotype hétérogène
- ↑ Autoimmunité, atopie (↓ Treg)
- 30x risque de schizophrénie
Défauts thymiques : microdélétion 22q11.2 (syndrome DiGeorge) : diagnostic et traitement
- Diagnostic
- = génétique: CGH > FISH
- Dépistage néonatal de TRECs peut être +
- Traitement du DiGeorge complet:
- Idem à SCID SAUF
- Traitement définitif = greffe du thymus
Concepts clés : SCID
- Importance du diagnostic moléculaire dans les SCID:
- SCID radiosensible
- Minimisation de l’irradiation
- Ajustement du protocole de greffe
- SCID radiosensible
- SCID dans contexte de défauts thymiques
- Traitement thérapeutique = différent !! (greffe de thymus vs HSCT)
- Une mutation dans un même gène (ex.: RAG) peut causer différentes sévérités & manifestations cliniques d’une même maladie (SCID vs CID-G/AI)
Syndrome de Wiskott-Aldrich (WAS)
- Mutation hémizygote du gène WAS (XL) , codant pour la protéine WASP
- “Triade classique”:
- Infections
- Eczéma
- Microthrombocytopénie
Syndrome de Wiskott-Aldrich (WAS) : manifestations cliniques
DÉFICIT IMMUNITAIRE COMBINÉ (CID)
- Infections bactériennes
sinopulmonaires
- Infections virales (EBV, CMV, HSV)
- Infections fongiques (Candidiasis)
- Infections opportunistes (PJP)
- ↓ IgM, ↑ IgA
- ↓ T CD8, ↓ T CD8 naïfs
- ↓ réponse anti-polysaccharidique
ATOPIE
- Eczéma
- Asthme
- Allergies alimentaires
- RCA
- ↑ IgE , ↑ éosinophiles
AUTOIMMUNITÉ
- Cytopénies AI
- Arthrite
- Vasculite
- MII
- Néphropathie à IgA, HSP
CANCERS HÉMATOLOGIQUES
- Lymphome
- Leucémie
DIATHÈSE HÉMORRAGIQUE
- Ecchymoses, pétéchies
- Hémorragies
Syndrome de Wiskott-Aldrich (WAS) : Phénocopies
WIPF1 (AR)
- Encode WASp-interacting protein (WIP) → stabilisation de WASp
- Infections, eczéma, (micro)thrombocytopénie, rectorragies
- ↑ IgE
ARPC1B (AR)
- Encode Actin-Related Protein Complex 1B (ARPC1B)
→maintenance du complexe ARP2/3 (assemblage de filaments d’actine)
- Infections, eczéma, thrombocytopénie (légère), rectorragies, autoimmunité, HLH
- ↑ IgE, ↑ IgA
Syndromes hyper-IgE : STAT3 LOF : syndrome de Job
- Mutation hétérozygote (DN) dans le gène STAT3, qui
encode STAT3 - Autres noms: Syndrome hyper-IgE autosomal
dominant (HIES-AD) ou Syndrome de Job - Défaut de différenciation des Th17 = essentiels à
l’immunité contre les infections fongiques et les
bactéries extracellulaires - Réduction de l’IL-17 → Altération du recrutement des neutrophiles aux sites d’infection
- Défaut de signalisation de l’IL-21 → ↓ génération de
lymphocytes B mémoires
Syndromes hyper-IgE : STAT3 LOF : syndrome de Job : manifestations immunes
- Rash néonatal
- Infections bactériennes sinopulmonaires
- Staph. aureus, Strep. Pneumoniae,
H. influenzae - Pneumatocèles, bronchiectasies
- Staph. aureus, Strep. Pneumoniae,
- Furoncles récurrents “froids”
- Staph aureus
- Candidose mucocutanée
- Infections opportunistes
- Aspergillus
- ↑ risque lymphome
Syndromes hyper-IgE : STAT3 LOF : syndrome de Job : manifestation extra-immunes
- Dysmorphies faciales
- MSK
- Scoliose
- Fractures (impact minimal)
- Hyperflexibilité
- Rétention de la dentition primaire
- Vasculaire
- Tortuosités/anévrysmes coronariens + CNS
- GI
- Dysmotilité eosophagienne
STAT3 LOF : atteinte clinique
- eczéma sévère
- pneumatocèle, scoliose, rétention dents primaires
- palais arche, hyperflexibilité
- faciès avec traits grossiers, asymétrie faciale, racine nasale large, hypertélorisme, prognathisme, pores larges
Syndromes hyper-IgE : STAT3 LOF : syndrome de Job : diagnostic
- confirmation = génétique
ZNF341
- Encode ZNF341, régulateur de STAT3
- Phénocopie de STAT3 LOF (AR)
- Eczéma, infections récurrentes, CMC
- Atteintes extra-immunes présentes (moins
prononcées) - ↑ IgE, ↓ B/T mémoires, ↓ Th17
STAT3 gain de fonction (STAT3 GOF)
- Mutations gain-de-fonction du gène STAT3 → activation excessive de la voie JAK-STAT3, entraînant un défaut de tolérance immunitaire
- Clinique:
- Autoimmunité précoce et sévère
- Lymphoprolifération
- CID (infections)
Concepts clés STAT3 LOF
- Des gènes différents (génotype) peuvent donner des manifestations cliniques similaires (phénotype) lorsqu’ils encodent des protéines qui signalent dans la même voie moléculaire
- Ex: STAT3 LOF et ZNF341; WAS, WIPF1 et ARPC1B
- Des mutations dans le même gène (génotype) peuvent donner des manifestations cliniques différentes (phénotype) selon l’effet de la mutation sur la voie moléculaire (perte de fonction –LOF– vs gain de fonction –GOF –)
- Ex: STAT3 LOF et STAT3 GOF
Syndrome hyper-IgM (CD40L)
- Mutation CD40L (lié à l’X)
- Fréquence = 2: 1 000 000 garçons
- CD40L = exprimé sur les lymphocytes T
CD4+ activés, essentiel pour :- Activation des cellules B T-dépendante →
Induction du class switch des IgM vers IgG,
IgA, IgE - Activation des macrophages et des cellules
dendritiques T-dépendante → ↑ potentiel
microbicide des macrophages et priming
des cellules dendritiques
- Activation des cellules B T-dépendante →
- Déficit d’interaction avec CD40 sur les
lymphos B, macrophages et DC →
immunité humorale et cellulaire
altérées (CID)
CD40L : conséquences cliniques
- IgM normales ou ↑, avec ↓ ↓ ↓ des IgG-IgA-IgE
- Absence de réponses vaccinales aux vaccins protéiques
- ↓ Lymphocytes B mémoires (CD19+CD27+)
- Infections récurrentes et sévères
- Infections bactériennes pyogènes
- S. pneumoniae, H. influenzae → Sinusites, otites, pneumonies
- Infections opportunistes
- Pneumocystis jirovecii → Pneumonie
- Cryptosporidium → cholangite sclérosante
- JC virus → PML
- Infections fongiques et virales
- CMV, HSV
- Candida
- Infections bactériennes pyogènes
Agamaglobulinémie liée à l’X (XLA)
- = maladie de Bruton
- Mutation du gène BTK (Bruton’s Tyrosine Kinase)
- BTK est une kinase essentielle à la maturation des pré-B en lymphocytes B matures
- Blocage au stade pré-B → Absence de lymphocytes B matures et de plasmocytes
→ Déficit profond en immunoglobulines
- Blocage au stade pré-B → Absence de lymphocytes B matures et de plasmocytes
XLA : manifestions cliniques
- Infections bactériennes récurrentes → débutent > 6 mois de vie, avec la perte des Ig maternelles
- Otites, sinusites, pneumonies (bactéries encapsulées : S. pneumoniae, H. influenzae)
- Infections gastro-intestinales (Giardia, Campylobacter)
- Sepsis, ostéomyélite, arthrite septique
- Infections cutanées (Helicobacter)
- Méningites (Enterovirus)
- Absence d’amygdales & adénoïdes
- Autoimmunité
XLA : diagnostic et traitement
- laboratoires
- Quasi-absence d’Ig (IgG, IgA, IgM, IgE)
- Quasi-absence de lymphocytes B CD19+
- Génétique = diagnostic définitif
- Traitement: IgRT
Concepts clés : XLA
- Dans les déficits humoraux purs, les infections débutent plus tardivement (> 6 mois) avec la perte des Ig maternelles
IPEX
- Immunité adaptative
- Mutation hémizygote du gène FOXP3 (lié à l’X) , codant pour le facteur de transcription Forkhead box protein 3 (FOXP3)
- = essentiel au développement et au
fonctionnement des lymphocytes T
régulateurs (Treg) - IPEX → Absence ou dysfonction des Treg → Perte de la tolérance immunitaire → Autoimmunité
systémique sévère précoce
IPEX : manifestations cliniques
- Entéropathie, endocrinopathie, eczéma
CTLA4
- Mutation de CTLA4 (AD)
- CTLA4 = immune checkpoint
- Exprimé par les lymphocytes T activés et Tregs
- Se lie à B7 (CD80/CD86) sur les APC → bloque le
signal de co-stimulation CD28-CD80/CD86 et
inhibe ainsi l’activation excessive des T
- Haploinsuffisance CTLA4: activation non
contrôlée des lymphocytes T et défaut
fonctionnel des Tregs → autoimmunité sévère
et précoce
CTLA4 : conséquences cliniques
- Autoimmunité sévère
- Cytopénies auto-immunes (anémie hémolytique,
thrombopénie, neutropénie) - Dysthyroïdie
- Diabète de type 1
- Cytopénies auto-immunes (anémie hémolytique,
- Lymphoprolifération
- Adénopathies généralisées, splénomégalie,
hépatomégalie
- Adénopathies généralisées, splénomégalie,
- Entéropathie auto-immune sévère
- Diarrhées chroniques, malabsorption, colite
lymphocytaire
- Diarrhées chroniques, malabsorption, colite
- Infections récurrentes/opportunistes
- Sinopulmonaires (pneumonies bactériennes, otites)
- ↑ risque de cancers
- Lymphome, cancers gastriques
CTLA4 : traitement
- Immunosuppression
- Support contre infections
- Abatacept = protéine de fusion région Fc IgG1
+ CTLA-4 → permet la downrégulation des
lymphocytes T
Concept clé : CTLA4
- Le diagnostic moléculaire permet un
traitement pharmacologique ciblé (médecine
de précision)
APECED
- Mutation du gène AIRE (AR), codant pour le facteur de transcription AIRE (AutoImmune Regulator) = essentiel à l’éducation des lymphocytes T
dans le thymus - AIRE permet l’expression des antigènes du soi dans le thymus pour éliminer les lymphocytes T
autoréactifs - APECED: Défaut de présentation des antigènes du soi → échappement des lymphocytes
T autoréactifs → autoimmunité systémique
APECED : manifestations cliniques
- Candidose chronique mucocutanée (CMC)
- Endocrinopathies autoimmunes
- Insuffisance surrénalienne (maladie d’Addison, 80-100 %
des cas) - Hypoparathyroïdie auto-immune (80-100 %)
- Diabète de type 1
- Alopécie, vitiligo
- Insuffisance surrénalienne (maladie d’Addison, 80-100 %
- Dystrophies ectodermiques
- Anomalies des peau/dents/ongles
Coclusions
- Manifestations cliniques des PIDs sont + larges que seulement
susceptibilité aux infections, incluant autoimmunité, autoinflammatoire,
atopie et prédisposition aux cancers - Un génotype peut mener à plusieurs phénotypes
- LOF vs GOF
- Maladies affectant le même pathway immunitaire peuvent donner des
maladies phénotypiquement similaires- Phénocopies peuvent également survenir 2re mutations somatiques ou auto-
anticorps
- Phénocopies peuvent également survenir 2re mutations somatiques ou auto-
- Importance du diagnostic moléculaire
- Thérapeutique (médecine de précision)
- Pronostique
- Counselling génétique familial