Cours 6 - Mémoire et vieillissement normal Flashcards
Quelle est la définition du vieillissement?
Ensemble de processus physiologiques et psychologiques qui modifient la structure et les fonctions de l’organisme à partir de l’âge mûr. Il est la résultante des effets de facteurs génétiques et de facteurs environnementaux auxquels est soumis l’organisme tout au long de sa vie. Il s’agit d’un processus lent et progressif distinct des effets des maladies.
*Ce dernier point est important car il existe une différence fondamentale entre un vieillissement normal et la présence de maladies qui peuvent avoir un impact à différents degrés sur le vieillissement (vieillissement pathologique)
Vrai ou faux? La démence n’est pas l’aboutissement inéluctable du vieillissement
Vrai. Il faut bien distinguer vieillissement normal et démence.
Malheureusement, des gens comme Freud ont beaucoup contribué à cette vision car au début du 20e siècle, on accordait bcp d’importance à la psychologie de l’enfant et on accordait très peu de place à la psychologie de la personne âgée. Le vieillissement était vu comme une forme de détérioration/déchéance. Par conséquent, il n’y avait pas de stades de développement chez la personne âgée. Donc, qu’on aboutirait inévitablement à la démence.
Vrai ou faux? Il existe différentes formes de vieillissement.
Vrai. Optimal, normal, pathologique…
qui reflètent cette très grande hétérogénéité dans la population.
Vrai ou faux? La mémoire est une entité homogène.
Faux, il existe différents systèmes de mémoire relativement indépendants les uns des autres.
Certains aspects de la mémoire subissent des changements au cours du vieillissement. Ceux-ci sont beaucoup moins importants que ceux qu’on observe dans la démence
Quel est le pourcentage des personnes âgées de 60 ans et + se plaignent de troubles de la mémoire?
Environ 50-80% (selon les études) des personnes âgées de 60 ans et + se plaignent de troubles de la mémoire. Donc la grande majorité.
Ces plaintes de mémoire n’entraînent pas des gênes (impacts significatifs) dans la vie de tous les jours.
L’expérience subjective du déclin de la mémoire est-elle corrélée avec le présence objective de ces troubles? C’est-à-dire, la perception que l’on a du fonctionnement de sa propre mémoire correspond-t-il à la présence avérée de déficits à la mémoire lorsque celle-ci est évaluée par des tests neuropsychologiques? Expliquer 2 études qui ont été fait à ce sujet pour répondre à cette question.
- Lieury & Allain (1996) utilisent dans une étude 3 épreuves de mémoire auprès de personnes âgées de 20-89 ans :
- Questionnaire d’auto-estimation de la mémoire : subjectif
- Test standard de mémoire (SM9) : objectif
- Test de mémoire de vie quotidienne (MVQ) : objectif (écologique mais pas classiquement utilisé)
Résultats :
-on retrouve donc une absence de corrélation entre la plainte subjective de mémoire et les tests qui évaluent objectivement la mémoire (ceux qui avaient les difficultés les plus importantes étaient ceux qui présentaient le moins de plaintes)
-corrélation forte (0.81) entre les 2 tests objectifs de mémoire (mais absence de corrélations entre le test subjectif et les 2 tests objectifs) - Park et al. (2019) : étude de 219 participants (181 NC (contrôle), 38 MCI (TCL))
- Subjective Memory Complaints Questionnaire
- Test objectifs de mémoire verbale, mémoire visuospatiale, attention, fluence, langage
Résultats :
-les seniors normaux avec une plainte subjective de la mémoire (PSM) présentent plus de difficultés en mémoire verbale et visuospatiale vs. contrôles normaux sans plainte subjective
-Donc, interaction entre plaintes subjectives de mémoire et performance objective en mémoire
Pourquoi y a-t-il ces discordances dans la littérature concernant les 2 études qui ont tenté de répondre à question: L’expérience subjective du déclin de la mémoire est-elle corrélée avec le présence objective de ces troubles?
Facteurs à considérer :
dépression et anxiété plus fortement associée à la PSM (la plainte subjective de mémoire corrèle très souvent avec les symptômes de dépression et d’anxiété car on est plus focalisé sur nos symptômes que sur le monde extérieur)
dépend de la manière dont on évalue la PSM (le type de questions posées, les domaines évalués, les outils) (chaque étude évalue la PSM de manière différente, il existe bcp de questionnaires différents)
le niveau d’éducation (une étude a démontré que la nature de la plainte est différente chez les gens éduqués. Par exemple, ils se plaignent davantage de prendre plus de notes)
la plainte de mémoire peut aussi être associée avec une baisse des facultés sensorielles, le deuil, l’isolement, estime de soi, sentiment de solitude,…
Qu’est-ce que le concept de “Subjective cognitive decline” (SCD)?
Habituellement, lorsqu’on parle de SCD, on parle de plaintes de mémoire.
• les personnes âgées qui présentent un SCD seraient plus à risque de développer une démence plus tard dans leur vie. Ils présentent une plainte de mémoire significative
• ces personnes pourraient être dans un stade préclinique de démence ou de la MA (donc un stade asymptômatique dans la mesure où lorsque ces personnes sont évaluées, malgré le fait qu’elles présentent un SCD, elles ne montrent aucun déclin, se situent dans la normale. C’est cette caractéristique qui va distinguer le SCD du TCL. Donc ce stade précéderait celui du TCL, qui précède celui de la démence.)
• « Est-ce que vous trouvez que votre mémoire fonctionne moins bien qu’avant » et « Est-ce que cela vous inquiète ? » (C’est surtout cette dernière question qui est déterminante dans le pronostic futur. Ceux qui répondaient oui à cette question étaient ceux qui étaient plus à risque de développer un déclin cognitif dans les années suivantes
Quel est le lien entre la dépression et la mémoire?
- Les personnes déprimées se plaignent de leur mémoire
- La dépression affecte les processus attentionnels (impact sur l’encodage)
- La dépression, lorsqu’elle est sévère et se prolonge, pourrait causer des altérations hippocampiques et augmenter le risque de démence ? (Cette question est très débattue, car c’est comme la question de l’oeuf et la poule, qu’est-ce qui vient en premier?)
La dépression, lorsqu’elle est sévère et se prolonge, pourrait causer des altérations hippocampiques et augmenter le risque de démence ?
Les personnes qui développent une dépression clinique après l’âge de 60 ans (LLD: late life depression), augmente significativement le risque de développer une démence, notamment une MA dans les années qui suivent.
Mais sinon, est-ce que c’est la démence qui cause la dépression? On ne peut pas répondre à cette question et il y a bcp de débats dans la littérature)
En clinique, le diagnostic différentiel entre une dépression et un déclin de la mémoire est une question très importante. Quelles sont les différences entre les manifestations de la dépression et celles de la MA?
Diapo 11
Expliquer les changements inégaux entre les composantes de la mémoire.
À partir de 50 ans, la performance à l’ensemble des tests de mémoire sauf la mémoire sémantique se situe en-dessous de 0 et décline jusqu’à atteindre presque -1,5 É-T. On voit que le déclin commence dès la 20aine et ce, de façon linéaire.
Toutefois, on voit que la mémoire sémantique augmente tout au long de la vie, la performance s’améliore tout au long de la vie. Les connaissances s’accumule en vieillissant, donc à 70 ans, on a beaucoup plus de connaissances qu’à 20 ans.
Diapo 12
la préservation de la mémoire sémantique est associée à la préservation de l’intelligence verbale (intelligence cristallisée) dans le vieillissement
le déclin de la mémoire de travail et de la vitesse de traitement de l’information est associée au déclin de l’intelligence non-verbale (intelligence fluide)
*Ce qu’on observe dans le vieillissement est un phénomène qu’on appelle “l’effet du vieillissement classique”
Qu’est-ce que “l’effet du vieillissement classique”?
Cet effet est caractérisé par une préservation de l’intelligence cristallisée et un déclin de l’intelligence non-cristallisée (performance).
Représenter graphiquement le vieillissement normal et le vieillissement pathologique.
Diapo 14
Quels sont les effets de l’âge sur la mémoire de travail?
• le déclin en MT dans le vieillissement est plus important lorsque les demandes cognitives sont plus importantes (peu importe l’âge, la performance en MdeT visuospatiale est moins bonne que celle en MdeT verbale. Il n’y a pas d’interaction âge par tâche, car les 2 courbes sont parallèles)
• réduction des ressources en mémoire de travail
Diapo 15
La vitesse de traitement de l’information est une ressource cognitive générale et constitue l’une des caractéristiques fondamentales de notre système cognitif. Le ralentissement cognitif se caractérise par une diminution de la vitesse avec lesquelles les opérations cognitives sont effectuées. Est-ce que l’âge s’accompagne par un ralentissement cognitif? Comment évalue-t-on la vitesse de traitement de l’information?
- son évaluation doit se faire à l’aide de tâches cognitives simples
- le test de vitesse de traitement ne doit pas être simplement un test évaluant des processus sensoriels ou moteurs (faut qu’il y ait une composante cognitive impliquée)
- une évaluation de la vitesse de traitement doit se faire à l’aide de plusieurs tests
- les deux catégories d’épreuves les plus utilisées sont l’épreuve des codes et l’épreuve de comparaison de lettres ou de patterns
Quels sont les effets de l’âge sur la vitesse de traitement de l’information? Autrement dit, comment la vitesse de traitement de l’information évolue-t-elle au cours de la vie?
Plus on vieillit, plus on est ralenti au niveau de la vitesse de traitement de l’info.
Diapo 20
La réduction dans la vitesse de traitement de l’information au cours du vieillissement explique tous les autres changements cognitifs chez la PA, selon Salthouse. Mais on sait aujourd’hui que ce n’est pas la seule explication du vieillissement cognitif bien qu’elle soit importante.