Cours 4 - Mémoire à long terme - 2e partie Flashcards
Qu’est-ce que la mémoire sémantique?
“La mémoire sémantique contient des connaissances générales partagées par les individus d’un même groupe culturel: les mots de notre lexique, les symboles, les concepts et les règles qui permettent de les assembler et de les mettre en relation entre eux. Elle a donc pour fonction principale de contribuer à la compréhension et à l’expression du langage. Elle contient aussi les connaissances historiques, géographiques, scientifiques, artistiques ou techniques accumulées tout au long de la vie. Ces connaissances se réfèrent essentiellement au monde extérieur, à son organisation et à sa signification. Elles constituent notre savoir, et l’expérience que nous avons de son contenu est de l’ordre du je sais.”
Concernant les modèles de la mémoire sémantique, décrire le modèle de Collins et Quillian.
modèle historiquement important de la mémoire sémantique
réseau sémantique (connexionniste) : la mémoire est organisée en un système d’unités reliées entre elles
suppose l’existence d’un réseau de relations hiérarchisées entre les concepts (modèle hiérarchique)
les concepts sont représentés comme les noeuds du réseau, et chaque noeud est associé à un certain nombre de propriétés
Diapo 6
Qui a soutenu l’organisation hiérarchique du modèle de Collins et Quillian? Pourquoi?
L’organisation hiérarchique du modèle de Collins et Quillian (1969) sera ultérieurement soutenu par les travaux ultérieurs de Elizabeth Warrington (1975, 1984), une neurologue qui démontre une désorganisation hiérarchisée des connaissances sémantiques dans certaines pathologies neurologiques
Par exemple, chez des patients atteints de troubles sémantiques, relativement au concept canari, les attributs subordonnés jaune, petit et animal domestique seront plus touchés que les attributs superordonnés vivant, animal et oiseau
Cette organisation reflète le développement conceptuel en bas âge (l’enfant apprend le concept animal en premier, au fil du temps le langage se raffine et se développe)
Dans quelle maladie fut décrite pour la 1ère fois cette atteinte initialement décrite par Elizabeth Warrington?
Cette atteinte sémantique initialement décrite par Elizabeth Warrington (1975) fut ultérieurement décrite dans la démence sémantique, une maladie neurodégénérative du cerveau qui affecte de manière sélective la mémoire sémantique
Les patients reconnaissent souvent les attributs généraux d’un concept ou les concepts les plus prototypiques, mais pas les attributs spécifiques
Par exemple, lorsqu’on présente des images d’un éléphant, gorille, ours polaire à des patients atteints de DS, ils pourront répondre « animal » ou « chien »
Expliquer le modèle neuroanatomique de Patterson et al. (2007).
Le savoir est largement distribué dans le cerveau à travers un ensemble de régions dédiées. En fonction de la tâche réalisée ou du concept qu’on voit, on va activer certaines régions
Diapo 11
Qu’est-ce qu’il y a de particulier au modèle neuroanatomique de Patterson et al. (2007)?
Le lobe temporal antérieur jouerait un rôle très important/critique dans la mémoire sémantique. Ils l’appellent le “Hub” car c’est la région qui permet d’intégrer toutes ces régions/concepts responsables dans la mémoire sémantique et qui permet de faire des généralisations à d’autres concepts et à catégoriser le monde externe.
Et cette région est très impliquée, justement, dans la démence sémantique. Dans la démence sémantique, si on ne reconnaît pas un concept, c’est indépendant de la modalité, cad que n’importe quel sens avec lequel il essaie d’identifier le concept, ne fonctionnera pas, car c’est vrm le sens du concept qui est perdu.
Diapo 12
Selon le modèle « distributed-plus-hub » de Patterson et al. (2007), les concepts sont traités à une niveau abstrait et amodal au niveau des lobes temporaux antérieurs (contribution bilatérale et équivalente)
Ce modèle est basé sur le modèle pathologique de la démence sémantique, caractérisé par une atteinte sévère et multimodale des concepts (en modalité visuelle, auditive, tactile, etc.), et dont l’atteinte est relativement circonscrite (sélective) au lobe temporal antérieur, du moins en début de maladie
Quelle est la présentation clinique de la démence sémantique (DS)?
• langage fluent et informatif, mais manque du mot ++ (anomie)
• troubles progressifs de la compréhension de mots isolés
• difficultés à reconnaître les objets
• dyslexie ou dysorthographie de surface (ex. chorale vs. chocolat) (vont avoir + de mal à lire des mots irréguliers (mot qui ne se prononce pas de façon classique) car pour savoir que chorale se prononce comme “k”, il faut avoir accès au sens)
• syntaxe et répétition préservées (permet de distinguer la démence sémantique d’autres syndrome)
-s’oriente très bien dans l’espace
-maladie dégénérative
-environ à partir de 60 ans
Diapo 15
Quelle partie du cerveau se détériore le plus rapidement chez les patients souffrant de DS?
atrophie relativement sélective des lobes temporaux antérieurs, le plus souvent bilatéral, mais prédominant le plus souvent dans l’HG. Le reste du cerveau est bien préservé.
Diapo 16: sur cette photo, l’atrophie est uniquement dans l’HG, mais ça c’est plutôt rare. Normalement, c’est prédominant dans l’HG, mais l’HD est aussi touché.
Comment est la détérioration sémantique dans la DS?
- relations sémantiques taxonomiques (hiérarchiques/catégorielles): les concepts superordonnés vont rester préservés comparativement aux concepts subordonnés.
- effet de fréquence: les mots moins fréquents sont moins biens reconnus que les mots fréquents.
- effet de prototypicalité: les concepts peu prototypiques seront atteints plus précocement (certains membres de la catégorie sont considérés comme étant plus représentatifs que d’autres).
Quelles sont les erreurs typiques que vont faire des patients atteints de DS?
- l’anomie: ne peuvent pas nommer, ne vont rien dire ou NSP.
- paraphasie sémantique: erreur sémantique qui consiste à donner un autre mot de la même catégorie sémantique à la place du concept en question. Ex: on montre un ours polaire et va dire chien. On a perdu le concept d’ours polaire, on le remplace par chien car c’est plus fréquent. On reste sur le même niveau. Mais seront capables de reconnaître leur propre chien, ou leur propre tasse de café.
- paraphasie sémantique superordonné: on montre un ours polaire et la personne dit animal.
Vrai ou faux? Chez les patients atteints de DS, les mots concrets (ex: marteau) sont plus touchés que les mots abstraits (ex: aveu).
Vrai. On appelle ça “effet de concrétude inverse” dans la DS : les mots concrets sont moins bien compris que les mots abstraits.
C’est surprenant car c’est le contraire de ce qui arrive aux sujets sains.
Quels sont les types d’aphasies primaires progressives?
- APP non-fluente
- APP variant sémantique (= démence sémantique) (on trouvait que démence était trop stigmatisant)
- APP logopénique
Expliquer l’étude qui s’est intéressée à l’effet de concrétude inverse dans l’épilepsie temporale.
• Patients épileptiques avec résection temporale antérieure (unilatérale) vs. hippocampo-amygdalectomie sélective
• Tâche de jugement de synonymie
-Chez les hippocampo-amygdalectomie sélective (à droite), la perfo des mots abstraits et concrets est équivalente et qu’elle significativement atteinte car on est à -2 É-T.
-Tandis que chez les lobes temporaux antérieur (à gauche), on voit une atteinte disproportionnée pour la compréhension des mots concrets (-3,5 É-T) comparativement à slmt -1 É-T pour les mots abstraits.
Diapo 21
Pourquoi est-ce que le modèle de Patterson cause problème au niveau de l’effet de concrétude inverse?
Car il croyait que les 2 hémisphères contribuaient de façon équivalente tous les types de mots et que les lobes temporaux antérieur traitaient également de façon indistincte les mots concrets et les mots abstraits.
-Ils ont raffiné leur modèle en 2017, ils parlent d’une contribution graduée au sein des lobes temporaux antérieur, ne traitent pas tous les mots de façon indistincte, dépend de la nature des concepts.
Diapo 22
Qu’a fait Elisabetch Jefferies?
Elle a étudié des patients qui avaient des aphasies avec des atteintes sémantiques, mais différentes de celles des patients avec une DS.
Les patients aphasiques avaient plutôt des difficultés au niveau des processus de contrôle sémantique (fonctions exécutives reliées au traitement sémantique). Des fois ils étaient capables de traiter l’info, des fois non, donc il y avait des variations dans les performances entre les évaluations. Cela semble suggérer que les concepts n’étaient pas perdus, c’est plutôt que des fois ils n’y avaient pas accès.
Elle a remarqué des lésions à ces endroits:
-Cortex préfrontal inférieur
-Gyrus temporal moyen inférieur postérieur
-Lobe pariétal inférieur
Diapo 23