Cours 6 : Les formes de dépendances Flashcards
examen 2
Les vieux sont-ils forcément fragiles et vulnérables ?
Non, on est tous vulnérables (avec des forces et des fragilités) puisqu’on a tous été dépendante de quelqu’un
Fragiles = qui peut facilement être blessé, qui est exposé aux dangers
À risque
L’usage abusif de ces termes a des effets délétères sur les pâ, car donne de la force aux stéréotypes négatifs et médicalise le V
Surprotéger les pâ bloque leur développement ; les empêche de relever les défis et d’utiliser leurs capacités d’adaptation/forces ou leur créativité. Réduit leur identité à leur condition/état/aux adjectifs
Les vieux sont-ils forcément fragiles et vulnérables ?
Vulnérabilité
évaluation de la probabilité future d’un déséquilibre car la personne est en situation précaire (incertaine, instable)
Ce n’est pas un état de fait
C’est une possibilité d’être affecté(e)/blessé(e)
Fragilité, vulnérabilité et dépendance
Fragilité (gériatrie) : déclin physique et fonctionnel (perte de mobilité, trouble de l’équilibre, faiblesse, dénutrition, etc)
Vulnérabilité (social) : conséquences des ruptures/pertes de la vie ; interaction avec environnement
Fragilité et vulnérabilité → dépendance
Dépendance (vs Indépendance) = tâches sélection pour l’admission en CHSLD
Certaines personnes peuvent être fragiles sans être vulnérables
D’autres peuvent être vulnérables sans être fragiles
Concepts à différencier
déficience, incapacité, handicap, autonomie psychologique ou autodétermination
Déficience = anomalie (infirmité) du fonctionnement d’un membre, d’un organe ou d’un système
Incapacité = conséquence de la déficience. Modification de la performance. Limitation/restriction d’activités : perte d’autonomie physique
Handicap = écart entre la performance et les ressources dont pâ dispose pour palier à ces incapacités → perte d’autonomie fonctionnelle
Autonomie psychologique ou autodétermination = volonté d’exercer son pouvoir de décider et d’agir en tenant compte de ses valeurs, capacités et environnement
Qu’est-ce que la dignité ? Perdre la dignité ?
Ça peut être associé à une perte de plaisir, notion de responsabilité, d’intégrité
-> Une personne digne peut être responsable
Aspect subjectif, influencé par le regard d’autrui (ex. ferme le rideau pour respecter l’intimité)
Confusion entre la « perte » de capacités, de qualité de vie et de dignité
Perte de capacités et d’indépendance ≠ perte de dignité.
Dignité est indépendante de l’âge/capacités physiques et mentales.
Confusion entre la perte de capacités, de qualité de vie et de digni
Qualité de vie
Englobe santé phys. et Ψ, rel. sociales, lien avec culture/Env afin que l’Ind. puisse s’épanouir, atteindre ses aspirations et ressentir un B-Ê.
Image idéalisée de la vie. Perte de qualité de vie ≠ perte de dignité.
Perception de perte de dignité liée aux préférences personnelles pour sa vie.
Directement liée à l’acceptation ou non des pertes, aux besoins de l’Individu.
Confusion entre la perte de capacités, de qualité de vie et de dignité
Dignité :
Sentiment de la valeur intrinsèque d’une personne, ≠ objet, ≠ chose. Respect et considération que l’on doit à un être humain.
Ce n’est pas une propriété qu’une personne peut acquérir ou perdre objectivement (mais peut avoir la sensation de manière subjective de ne plus avoir de dignité)
Un état dont on est tous pourvu et qui n’est jamais altéré par les changements.
Dignité de la pâ nécessite la considération d’autrui.
En totale absence de qualité de vie ou de capacités, il reste la dignité de la personne SI elle est traitée avec respect par les autres.
Dignité dépend des autres. Basée sur le respect des choix de l’IND.
Les malentendus de l’autonomie et de la dépendance dans le champ de la vieillesse (Ennnuyer, 2013)
- On a tous besoin de qlqn d’autres pour se réaliser
- Dépendre : exprime l’idée de solidarité
- Definition médicale véhicule une image négative : perception d’un état déficitaire sur le plan biologique à cause de l’âge, un besoin d’aide qui assujettit la pâ à l’autre, la soumet à l’autorité/emprise d’autrui, la prive de sa liberté. Concept de dépendance s’oppose alors à autonomie
- La dépendance est plutôt la relation nécessaire avec les autres qui maintient la solidarité et la cohésion sociale
La dépendance, un chemin vers l’autonomie (Gineste, 2013)
- Dépendance est un fait dissociable des rapports humains
- L’indépendance est un mythe moderne
Elle n’existe que dans notre imaginaire/nos fantasmes de gens, jeunes et bien portants. - Ce qui caractérise donc l’Humain est la dépendance
- La maladie n’est qu’un état particulier qui entraîne une dépendance particulière. Nous sommes aussi dépendants, de ceux qui dépendent de nous (économiquement, pour satisfaire le désir d’aider, désir de faire du bien)
Un problème apparaît quand on croit que la dépendance nous octroie du pourvoir sur l’autre. On lui impose ce que nous définissons comme « bien ». Pourtant, le « bien » est la recherche de l’autonomie de l’autre
Les formes de dépendance – Margaret Baltes (1996)
- Dépendance structurée :
o Créée par des structures sociales et par organisation du système de santé. Ne tient pas compte de la diversité des incapacités. - Dépendance physique :
o Causée par maladies (V patho) et peut mener à une perte d’autonomie psychologique (théorie de l’effondrement social) - Dépendance comportementale :
Les formes de dépendance – Margaret Baltes (1996)
- Dépendance comportementale
o Résulte de l’interaction entre la personne et son entourage
Résignation acquise
Dépendance acquise
* Si la dépendance s’accompagne de conséquences/avantages positives (reçoit de l’attention) alors elle va continuer d’être dépendante
-> Dépendance autogérée/autoajustée. Le comportement dépendant n’est pas un comportement d’impuissance
* Type de dépendance qui comporte des choix : la personne reconnaît les pertes irréversibles mais elle va sélectionner les activités qui l’intéresse le plus, utilise d’autres moyens pour atteindre ses buts, elle choisit d’être dépendante pour les activités qui ne l’intéresse pas
Perception de l’autonomie chez pâ en institution – Moilanen et al. (2020). Recension de 46 écrits scientifiques
- Valeur fondamentale, basée sur la dignité et le respect
- Réfère à la capacité de faire ses propres choix au quotidien
- La + grande menace : augmentation de dépendance pour satisfaire besoins
- Pâ luttent et combattent pour continuer à imposer leur volonté
- Exercice de leur autonomie varie selon les situations
o Prendre ses propres décisions
o Partager la prise de décision
o Déléguer la prise de décision (famille ou professionnels)
o Personnaliser le soutien à l’autonomie selon la préférence de la pâ
Facteurs qui soutiennent l’autonomie psychologique et l’empowerment :
- Respect des professionnels : bonnes manières, intimité, vie privée, reconnaître leur droit de choisir, demander ce qu’elle veut. Flexibilité, répondre à la demande d’aide. Attitudes amicales/positives
- Intervenants qui les connaissent ainsi que leurs besoins
- Pâ impliquée dans le plan de soins. Son opinion est considérée. Mattering
- Donner information. Droit de se plaindre
- Sentiment d’utilité, expertise de la pâ en ce qui concerne sa vie
Facteurs qui entravent l’autonomie psychologique
- Règlements, routine stricte pour les soins/activités quotidiennes.
- Normes institutionnelles.
- Activités de loisirs contrôlées par les intervenants.
- Grande institution, changement fréquent de personnel.
- Manque de personnel
- Contrôle des visites. Impossibilité de vivre avec son/sa partenaire.
- Partage de chambre. Manque de vie privée.
- Absence de lieu sécuritaire pour objets personnels.
- Manque d’accessibilité (portes barrées, déplacement fauteuil).
Maintien de l’autonomie psychologique
- Age ou genre n’influence pas l’autonomie psychologique
- Éducation et NSE influencent l’autonomie psychologique (augmentation)
- Maintien/développement de l’autonomie psychologique augmente le niveau de B-E, santé mentale, vitalité et qualité de vie des pâ vivant en institution => stress, dépression, mortalité diminuent
- En institution/domicile, la dépression est significativement prédite par l’absence de choix et non par la perte d’autonomie physique
En modifiant le comportement des intervenants, on modifie le comportement des résidents
- Augmentation des interventions qui supportent l’indépendance
- Diminution des comportements qui supportent la dépendance
- Augmentation de comportements qui favorisent l’exercice de l’autonomie/l’empowerment
L’épreuve du grand âge : produit de notre société et de notre époque
Le grand âge est une tension entre l’éloignement du monde et maintien dans le monde
Cette tension est au cœur du vécu, dans :
* Le rapport pragmatique au monde : les activités ;
* Le rapport à soi : l’identité
* Le sentiment d’appartenance au monde
L’épreuve du grand âge : produit de notre société et de notre époque
La déprise des activités
Processus graduel et différencié de réorganisation des activités, déclenché par ruptures de l’existence et nouvelles contraintes, telles que..
1. Limitations fonctionnelles
2. Amoindrissement de l’énergie vitale
3. Raréfaction des opportunités d’engagement
4. Les interactions avec autrui (proches et inconnus)
5. La conscience de la finitude
Les déclencheurs n’opèrent pas de manière mécanique
* Stratégies variées (adaptation, renoncement, rebond) pour faire face aux déclencheurs
L’épreuve du grand âge : produit de notre société et de notre époque
Par quoi se manifeste cette tension ?
Le grand âge est une tension entre l’éloignement du monde et maintien dans le monde
- Déprise (relâchement et transformation) des activités
o Tendance à la baisse du niveau moyen des activités
o Reconversions ou renonciations à certaines activités - L’(in)achèvement de soi
o L’identité est-elle achevée ou les transformations de soi sont-elles encore possibles (identité inachevée)
o Regard d’autrui intervient dans la définition de soi comme « vieux » (âgisme) - Sentiment d’étrangeté au monde
L’épreuve du grand âge : produit de notre société et de notre époque
Sentiment d’étrangeté au monde
- La familiarité avec le monde est toujours fragile, mais encore plus au grand âge, où il tend à devenir étranger
- Sentiment de ne plus avoir de place
- Difficultés à comprendre l’univers où ils vivent
- Différences culturelles entre les générations
Le sentiment d’étrangeté provient de la déprise, la mort des contemporains, relation avec petits-enfants, les nouveautés, les médias, différence de scolarité -> pâ renoncent à s’adapter - L’étrangeté est associée à un sentiment d’insécurité, d’où l’importance de préserver des espaces de familiarité (chez soi) ou de rester dans la couse (apprend techno, lien avec info)
L’expérience de vieillir à 85ans : embrasser des facettes opposées de sa vie
- Contentement/satisfaction face à la vie
- Vivre à la fois avec les pertes et les gains
- Embrasser à la fois la faiblesse et la force de son corps
o Baisse d’énergie, augmentation de la dépendance, déclin évident vs « encore capable/fier » - Percevoir à la fois la lenteur et la rapidité du temps qui passe
o Ne suit pas le rythme, ennui vs conscience du temps limité - Embrasser à la fois la réconciliation avec sa vie et les regrets
o Ne pas se réconcilier avec sa vie implique de refuser l’avenir/la mort - Accepter à la fois les relations (connexion) et la solitude
o Ne se limite pas aux relations avec les vivants
o Se sentir connecté vs être oublié, rejeté, sans valeur, invisible
L’expérience de vieillir à 85a:embrasser des facettes opposées de sa vie
Vieillir n’est pas une recherche d’équilibre mais la capacité d’embrasser à la fois le changement et la continuité
- Intégrité = embrasser le changement tout en se sentant le/la même
o « La vie m’a changé, la vie m’a amélioré, mais elle m’a aussi laissé pratiquement le même » - Ignorer leurs limites leur permet de vivre malgré les changements
- Comme les immigrants, les « très vieux » vivent dans un nouveau monde, un monde différent de celui de leur enfance/jeunesse
- Ils constatent les contradictions entre les 2 mondes et tentent de conserver leur identité et de s’adapter à la nouvelle situation