Cours 11: Les approches de 3e vague Flashcards
En quoi consistent la troisième vague en TCC?
- Objectifs: Encourager l’individu à accueillir ses pensées, ses émotions et ses sensations, à prendre une distance face à celles-ci en les observant.
- Comprendre la fonction de sa pensée et du comportement qui en découle.
- Les approches dites de la 3e vague ont toutes en commun une certaine philosophie « zen », « bouddhiste » ou « spirituelle », plus ou moins clairement énoncée
- La plupart des thérapies basées sur la troisième vague identifient l’évitement expérientiel comme un
processus commun à plusieurs troubles psychologiques
Selon qui l’évitement expérientiel est un concept très important en thérapie?
Barlow (2011)
Qu’est-ce que l’évitement expérientiel?
- Quand une personne doit vivre une expérience difficile, elle peut chercher à éviter les émotions
négatives par différentes stratégies: évitement comportemental, compulsions, distraction, intellectualisation, etc., mais ces stratégies d’évitement contribuent à augmenter la détresse - En faisant de l’évitement
expérientiel, on en vient à
augmenter nos anticipations
négatives. - La solution est donc d’accepter
l’émotion difficile sans tenter de
s’en échapper. - L’émotion va alors évoluer avec le
temps.
Quelles sont les principales approches de la 3e vague? (3)
- La thérapie d’acceptation et d’engagement (ou Acceptance
and Commitment Therapy ou ACT) de Hayes, Strosahl et
Wilson (1999) - La thérapie comportementale dialectique (Linehan, 1993)
- La pleine conscience (Segal, Williams et Teasdale, 2002
Qu’est-ce que la thérapie par acceptation et engagement?
- L’ACT vise le changement comportemental en ciblant
directement le fonctionnement de la personne dans le ici et
maintenant. - Elle entraîne à se distancer des pensées, émotions et souvenirs
qui font souffrir - ACT encourage à se définir librement à
travers ses actions et à s’accepter
pleinement en harmonisant ses actions avec ses valeurs de vie les plus profondes.
Quelle est la différence entre restructuration cognitive, la fusion cognitive et la défusion cognitive en ACT?
- Restructuration cognitive = modifier le contenu des pensées.
- Fusion cognitive: Domination de l’expérience mentale sur l’expérience directement accessible par les sens. En d’autres termes, l’expérience mentale en vient à dominer sur l’expérience des cinq sens. (En clinique, la fusion avec des mots comme «minable»,
«perdant», «angoissé», «incapable», etc. peuvent véhiculer des
fonctions psychologiques si aversives que le client va déployer
des efforts importants, souvent vains, pour éviter leur contact.) - Défusion cognitive = changer la relation que le client entretient avec ses pensées, dans le but d’assouplir les interactions rigides avec les pensées. (Des études expérimentales et cliniques suggèrent que la défusion cognitive pourrait être un puissant processus thérapeutique. La seule répétition à voix haute d’une pensée négative fait baisser l’inconfort et le niveau de croyance en cette pensée.)
Qu’est-ce que la thérapie comportementale dialectique?
- Le terme dialectique fait ici référence à une thérapie qui cherche à développer chez le patient une capacité de synthèse
d’éléments contradictoires. - C’est Linehan (dans les années 1970) qui est à l’origine de la
TCD, en observant comment les problèmes de régulation
émotionnelle entravent le processus thérapeutique chez des
personnes atteintes de trouble de personnalité limite. - Accent mis sur les émotions, l’acceptation, la pleine conscience (mindfulness) et l’enseignement
de compétences comme l’efficacité. - Point de départ: Les émotions intenses et nuisibles.
- Idée d’acceptation est fondamentale dans l’approche. Accepter, c’est tout simplement
reconnaître ce qui est. - Élément central: Enseignement de compétences. Être efficace permet d’obtenir ce que l’on veut
Sur quoi Linehan travaille-t-elle entre autres?
- Linehan travaille entre autres à distinguer si l’émotion est reliée à un fait ou non. Si oui, elle suggère d’utiliser la résolution de problèmes.
- Si l’émotion intense n’est basée sur aucun fait réel, alors elle suggère plutôt de faire l’action
opposée (lien avec l’exposition).
En quoi consiste la pleine conscience?
- La pleine conscience consiste à porter attention au moment présent, de manière
intentionnelle, en cultivant une attitude d’ouverture et de non jugement (Kabat-Zinn,
2009). - Avec une telle attitude, l’attention du méditant se porte sur ce qui se passe en lui-même : sensations physiques, pensées, émotions, présentes à chaque instant, sans
que le contenu ne fasse l’objet d’un jugement - La pratique de la pleine conscience ne vise pas à arrêter ce flux de pensées, puisqu’il est normal d’en avoir beaucoup, mais plutôt de changer la relation que nous entretenons avec ces dernières.
- La pratique de la pleine conscience encourage à voir les pensées pour ce qu’elles ont réellement (de simples pensées) et non comme des faits ou des choses qui nous définissent.
- Quand un récit émerge par exemple, on peut identifier le moment où il émerge, reconnaître que ce n’est qu’un récit et l’observer, plutôt que de se laisser emporter par celui-ci.
Vrai ou Faux? Nous avons 20 000 pensées par jour.
Faux (17 000)
Quels sont 2 éléments importants lors de l’exercice de la pleine conscience?
1) La régulation de l’attention : effort déployé pour garder son attention au moment présent et pour observer les phénomènes
2) L’attitude de non-jugement, d’acceptation et d’ouverture face à
l’expérience du moment présent
Quelle est la définition de la méditation?
- La méditation peut être définie de plusieurs façons. Grégoire et al.
(2016) la définissent comme « une famille de techniques dont le but est de volontairement réguler l’attention sur un objet et de ne pas se laisser piéger par des pensées discursives ou ruminatives ». - Certaines sont basées sur la présence attentive, d’autres pas
En quoi consiste la méditation basée sur la concentration?
Maintenir l’attention sur une objet donné (p. ex. un mantra, une
question, la respiration), déceler le moment où les pensées s’égarent et revenir à l’objet
Quelle est la méditation de bienveillance?
Dans cette forme de méditation, les participants sont encouragés à diriger des pensées bienveillantes envers eux-mêmes, envers une personne en particulier, puis envers tous les êtres vivants. Des phrases précises peuvent être utilisées,
comme « Puisse cette personne être en santé »
En quoi consiste la méditation basée sur la présence attentive (ou de pleine conscience)?
- Le participant porte attention à ses expériences (cognitions, émotions,
sensations physiques) dans l’instant présent. - Des métaphores peuvent être utilisées (p. ex. pensées comme nuages dans le ciel)
Quels sont les fondements de la pleine conscience?
- Pleine conscience du corps:
➢Importance d’être attentif à ce qui se passe dans notre corps plutôt que de se fier uniquement au cerveau et aux étiquettes qu’il va
donner aux sensations et aux événements.
➢Permet d’éviter que le cerveau ne s’emballe dans un cycle de pensées
négatives - Le corps a aussi le pouvoir de désactiver ces épisodes de pensées
catastrophiques et d’anxiété par l’entremise de la respiration. - La pratique de la pleine conscience du corps se fait en portant délibérément attention à notre corps et à nos expériences sensorielles.
- Exercices possibles :
➢Balayage corporel
➢Respiration consciente
➢Manger en pleine conscience
➢Marcher en pleine conscience
Quelle est l’efficacité de la pleine conscience chez les adultes?
Fumero et al. (2020)
Analyse de 12 revues systématiques
- Conclusions :
● Effet modéré de la pleine conscience dans la réduction des symptômes d’anxiété
● Efficacité semblable à des traitements reconnus, comme la TCC
● Efficacité plus grande quand des protocoles bien développés sont utilisés
● Il faut faire plus d’études cliniques pour identifier les conditions liées à l’efficacité : protocoles, échantillons,
mécanismes d’action, etc.
● Il faut développer plus de mesures des effets (outcomes): acceptation, conscience, bien-être, etc. pour évaluer la plusvalue de la pleine conscience
Haller et al. (2021)
Méta-analyse de 23 études
1815 adultes avec troubles anxieux
Trois thérapies comparées : MBCT, MBSR et ACT
- Conclusion :
● Les trois traitements diminuent plus l’anxiété que le traitement usuel à court terme.
● Changements à long terme à explorer
● Comparaison avec le TCC à explorer
● Mécanismes de changement à explorer
Quelle est l’efficacité chez les enfants et les adolescents?
Conclusions de Dionne et al.(2023)
Les méta-analyses confirment l’utilité des interventions basées sur la pleine conscience pour améliorer la santé mentale et le bien-être des jeunes, autant en milieu scolaire qu’en milieu clinique;
➢Dans la francophonie, plusieurs études ont évalué l’impact du programme Mission
Méditation sur des indicateurs comme le bonheur et la satisfaction des besoins
psychologiques de base ainsi qu’une diminution des indicateurs négatifs de santé
mentale;
➢À l’école, un important modérateur des effets est possiblement le niveau de pleine
conscience du personnel enseignant;
➢Les programmes pour les parents peuvent réduire le stress parental, augmenter leur
conscience émotionnelle et réduire les symptômes extériorisés de leurs enfants.
Odgers et al.(2020)
➢ Méta-analyse de 20 études
➢ 1582 enfants et adolescents
➢ Conclusion : Peu d’effets bénéfiques par rapport à un groupe contrôle
Zhou et al.(2020)
➢ Méta-analyse de 14 études avec 1489 jeunes
➢ Comparaison avec condition contrôle
➢ Conclusion: Différence significative dans la réduction de l’anxiété entre la pleine conscience et la condition
contrôle, mais certains facteurs influencent l’efficacité, comme la longueur du traitement
Borquist-Conlon et al. (2019)
➢Méta-analyse de 5 études avec 188 jeunes de 5 à 18 ans présentant un trouble anxieux
➢Conclusion: Effet modéré, mais significatif
- Important: dans la plupart des études, les effets ne sont pas significatifs, mais c’est en regroupant les
données dans la méta-analyse qu’ils le deviennent.
Pourquoi les effets semblent moins efficaces chez les enfants?
❖Les exercices sont souvent raccourcis (p. ex. sessions de 30 min. au lieu de 90 min, meditations de 3-5 min. au lieu de 20-25)
❖Adaption du contenu, p. ex. activités sensorielles, dessins
❖Implication variable des parents
❖Beaucoup d’hétérogénéité d’une étude à l’autre
❖Les effets modérateurs ne sont pas connus
Quels sont les effets iatrogènes?
- Dans des populations cliniques, il faudrait notamment étudier les effets néfastes potentiels chez
certains participants, p. ex. des patients atteints de trouble panique ou de trouble de personnalité
limite, qui pourraient voir leurs symptômes s’exacerber avec les exercices de pleine conscience. - Chez les jeunes. Johnson et et al. (2016) ont remarqué à cet effet que les garçons adolescents
présentant de faibles niveaux d’anxiété avant une intervention de pleine conscience rapportaient
ensuite plus de symptômes anxieux