Cour 11 - L’anxiété : Diagnostic, liens avec les maladies physiques, traitement cognitivo-comportemental Flashcards

1
Q

La définition du diagnostic de l’anxiété? (Lavoie et coll., 2012). (Guelfi et coll., 2004).

A

L’anxiété est un état subjectif de détresse, un sentiment pénible d’attente et d’appréhension vis-à-vis d’un danger à la fois imminent et imprécis. Elle survient en dehors d’une menace objective ou de façon disproportionnée (Lavoie et coll., 2012).

L’anxiété s’accompagne de symptômes somatiques, les pensées sont centrées sur des thèmes négatifs et les troubles du sommeil et de l’humeur sont souvent présents (Guelfi et coll., 2004).

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2
Q

Prévalence des troubles anxieux, quel est le % dans le monde et au Canada?

A

En 2015, l’OMS a estimé à 3,6% la prévalence annuelle des troubles anxieux dans le monde [WHO, 2017]. En 2015, la prévalence annuelle des troubles anxieux au Canada était de 4,9 % [WHO, 2017].

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3
Q

Qui est plus a risque de présenter une anxiété généralisée, selon Seedat et coll. 2009 ; Vesga-López et coll. 2008? Section prévalence

A

Les femmes ont deux fois plus de risques que les hommes de présenter une anxiété généralisée (Seedat et coll. 2009 ; Vesga-López et coll. 2008).

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4
Q

Section prévalence, que disent-ils sur la comorbidité?Quels sont les trois maladies concominantes [Poulin et coll., 2004; Regier et coll., 1998].

A

Selon plusieurs auteurs, la comorbidité entre les troubles anxieux et la dépression, que nous étudierons plus tard, est importante.

Ainsi, une personne sur trois (33 %) ayant un trouble anxieux développera, au cours de sa vie, un autre trouble mental, soit une dépression majeure ou un trouble dysthymique dans la plupart des cas [Poulin et coll., 2004; Regier et coll., 1998].

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5
Q

Quels sont les troubles les plus fréquents, selon la section prévalence? (INESSS, 2018).

A

Les troubles anxieux et dépressifs sont les troubles mentaux les plus fréquents et comptent pour près de 65 % de l’ensemble des troubles mentaux (INESSS, 2018).

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6
Q

Quelles sont les deux façons d’évaluer l’anxiété? 2 échelles

A

L’anxiété peut être considérée comme un trait de personnalité, dimension continue des conduites décrivant des différences interindividuelles de sensibilité à des situations et événements perçus comme menaçants.

Échelles d’auto-évaluation:
Échelle d’anxiété de Cattell, Check-List d’adjectifs (ACL) de Zuckerman, BATE (Bonis Anxiety Trait), Échelle d’anxiété manifeste (MAS) de Taylor, STAI-Y (State-Trait, Anxiety Inventory) de Spielberger.
L’anxiété est aussi considérée d’un point de vue typologique (catégoriel).

Échelles par hétéro-évaluation (mesurer la gravité de l’anxiété) :
HADS d’Hamilton, échelle de Covi, échelle d’anxiété de Tyrer

Pour les différentes versions du DSM, il existe des catégories de troubles anxieux, chacun correspondant à une configuration de symptômes.

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7
Q

Dans le DSM-5, le chapitre portant sur les Troubles anxieux comporte les troubles suivants? 6 ( AMPATA)

A
  • Anxiété de séparation «inquiétude excessive chez l’enfant séparé de ses parents»
  • Mutisme sélectif «enfant incapable de parler lors de situations particulières, p.ex. à l’école»
  • Phobie spécifique «peur démesurée et irrationnelle spécifique»
  • Anxiété sociale (phobie sociale) «timidité exagérée et handicapante»
  • Trouble panique «attaques de panique (sensation de peur intense) récurrentes et inattendues»
  • Agoraphobie «peur des lieux publics»
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8
Q

Quels sont les troubles associés à l’anxiété généralisée ? Trouble anxieux …… TA….TA…4 aspects

A
  • Trouble anxieux induit par une substance ou un médicament
  • Trouble anxieux dû à une autre affection médicale
  • Autre trouble anxieux spécifié «ex. pas au moins la moitié du temps»
  • Trouble anxieux non spécifié
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9
Q

Comment diagnostiquer l’anxiété? 6aspects et 6

A

A) Anxiété et soucis excessifs (attente avec appréhension) survenant la plupart du temps durant au moins 6 mois concernant un certain nombre d’événements ou d’activités (tels le travail ou les performances scolaires).

B) La personne éprouve de la difficulté à contrôler cette préoccupation.

C) L’anxiété et les soucis sont associés à trois (ou plus) des six symptômes suivants (dont au moins certains symptômes présents la plupart du temps durant les six derniers mois; N.B. Un seul item est requis chez l’enfant):

  1. agitation ou sensation d’être survolté ou à bout
  2. fatigabilité
  3. difficulté de concentration ou de mémoire
  4. irritabilité
  5. tension musculaire
  6. perturbation du sommeil (difficultés d’endormissement ou sommeil interrompu ou sommeil agité et non satisfaisant).

D) L’anxiété, les soucis ou les symptômes physiques entraînent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.

E) La perturbation n’est pas due aux effets physiologiques directs d’une substance (p. ex., une substance donnant lieu à abus, un médicament) ou d’une affection médicale (p. ex., hyperthyroïdie).

F) La perturbation n’est pas mieux expliquée par un autre trouble mental (ex., l’anxiété ou le souci d’avoir une autre attaque de panique dans le trouble panique, l’évaluation négative dans l’anxiété sociale, la contamination ou d’autres obsessions dans le trouble obsessionnel-compulsif, la séparation des figures d’attachement dans l’anxiété de séparation, les souvenirs d’événements traumatiques dans le stress post-traumatique, la prise de poids dans l’anorexie mentale, les symptômes somatiques dans le trouble à symptomatologie somatique, les défauts physiques dans le trouble de dysmorphie corporelle, les maladies graves dans la crainte excessive d’avoir un maladie, ou le contenu de croyances délirantes dans la schizophrénie ou le trouble délirant).

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10
Q

Maladies physiques comme causes possibles de l’anxiété: Quels sont les deux aspects associés? (Vandervoort, 1995). Mikkelsen et coll. (2004)

A

1) La prévalence des troubles anxieux est supérieur chez les sujets ayant une maladie chronique (Vandervoort, 1995).
2) Selon Mikkelsen et coll. (2004), 50% des patients atteints de Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO), appelée au Québec Maladie Pulmonaire Obstructive Chronique (MPOC) «dont le principal facteur de risque dans 80% des cas est le tabagisme et qui est composée essentiellement de bronchite chronique, emphysème et asthme», présentent un trouble panique ou une anxiété généralisée.

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11
Q

Anxiété comme cause possible de maladies physiques: Quels sont les trois aspects?

A
  • L’anxiété s’accompagne de divers problèmes de santé: asthme, ulcères, arthrite, migraines, hypertension, maladies cardio-vasculaires (Bruchon-Schweitzer et Boujut, 2014).
  • Selon les résultats de l’enquête américaine NCS rapportés par Roy-Byrne et coll. (2008), la prévalence de l’hypertension, de l’arthrite, de l’asthme et des ulcères est plus élevée chez les sujets présentant un trouble anxieux qu’en population générale.
  • La morbidité et la mortalité (pour les maladies cardio-vasculaires et les AVC notamment) sont supérieures chez les sujets anxieux (Vandervoort, 1995).
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12
Q

Quels sont les 5 traitement cognitivo-comportemental de l’anxiété ?

A

1) Modèle cognitivo-comportemental de l’anxiété de Beck (1985, 2005)
2) Modèle de la perte de contrôle de Barlow (1988)
3) Modèle de l’évitement de Borkovec (2004)
4) Modèle de la thérapie métacognitive de Wells et Butler (1997)
5) Modèle de l’intolérance à l’incertitude de Dugas et coll. (2005)

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13
Q

Qu’est-ce que le Modèle cognitivo-comportemental de l’anxiété de Beck (1985, 2005)

A

Selon Beck (1985, 2005), les réponses d’anxiété ont une fonction
adaptative dans l’évolution de l’espèce humaine. Les réponses d’anxiété protègent l’individu qui fait face à une menace.
Dans l’anxiété, on note des biais dans le traitement de l’information :
• Hypervigilance
• Fausse alarme
• Perte d’objectivité
• Généralisation du danger à d’autres stimuli
• Catastrophisation
• Focus excessif sur les issues négatives
• Intolérance à l’incertitude

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14
Q

Qu’est-ce que le Modèle de la perte de contrôle de Barlow (1988)?

A

Selon Barlow (1988), l’état d’excitation, l’hypervigilance et les inquiétudes émergent de l’interaction entre 5 facteurs : événement négatif, vulnérabilité biologique, réponse diffuse au stress, vulnérabilité psychologique (associée au sentiment de perte de contrôle et de prévisibilité), présence/absence de stratégies d’adaptation ou de réseau de soutien qui peuvent contrer l’impression de ne plus être en contrôle. A l’intérieur du cycle d’appréhension anxieuse, des fausses alarmes peuvent exacerber le sentiment de perte de contrôle et de vulnérabilité. En focalisant l’attention sur des événements mineurs, l’individu a l’impression qu’il n’est plus en contrôle de l’anxiété et l’anxiété est généralisée à des situations anodines.

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15
Q

Qu’est-ce que le Modèle de l’évitement de Borkovec (2004)?

A

Selon Borkovec (2004), les inquiétudes sont une stratégie d’évitement émotionnel de l’anxiété. L’individu tente de supprimer les images négatives associées à des issues négatives et catastrophiques. L’anxiété est maintenue par le renforcement négatif de la fuite et de l’évitement, ce qui renforce l’idée que ces deux stratégies sont les seules qui permettent de composer avec l’anxiété. On prévient les issues catastrophiques en anticipant la fuite ou l’évitement.

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16
Q

Qu’est-ce que le Modèle de la thérapie métacognitive de Wells et Butler (1997)?

A

Selon Wells et Butler (1997), les métacognitions sont des croyances au sujet de la nature et de la fonction de la pensée. Dans l’anxiété, l’individu a des métacognitions positives (p.ex. « les inquiétudes sont utiles car elles m’aident à résoudre des problèmes ») et des métacognitions négatives (p.ex. « je ne suis pas en contrôle de mes inquiétudes et celles-ci sont dangereuses).

  • Les patients atteints d’anxiété surestiment la probabilité qu’un événement négatif va survenir, estiment que le coût sera élevé et interprètent les événements ambigus comme étant menaçants. Ils distinguent les inquiétudes de type 1 (inquiétudes au sujet des menaces externes ou internes-p.ex. le manque d’argent) des inquiétudes de type 2 (inquiétudes au sujet des inquiétudes-p.ex. « Je suis tellement inquiet que je vais devenir fou »). Ainsi face à une situation potentiellement menaçante, l’individu commence à s’inquiéter pour pouvoir se protéger. Lorsqu’il remarque qu’il s’inquiète, il s’inquiète d’être si inquiet. Lorsqu’il remarque les symptômes associés à l’anxiété (ex. sueurs, troubles de concentration, fatigue), il s’inquiète encore plus…
17
Q

Qu’est-ce que le Traitement de l’anxiété à partir du Modèle de l’intolérance à l’incertitude de Dugas et coll. (2005) ? Et qu’est-ce que l’intolérance à l’incertitude?

A

Selon le modèle de l’intolérance à l’incertitude (Dugas et coll. 2005), la combinaison de quatre facteurs d’entretien de l’anxiété (l’intolérance à l’incertitude, les croyances fausses face aux inquiétudes, l’orientation inefficace face aux problèmes et l’évitement cognitif) empêche l’individu d’adopter une ligne de conduite efficace pour diminuer ses inquiétudes et régler ses problèmes. Elle l’entraîne par le fait même dans un cercle vicieux qui contribue à augmenter tant ses inquiétudes que le reste de la symptomatologie. Il en résulte de la démoralisation et de l’épuisement qui débouchent fréquemment sur une dépression plus ou moins sévère.

= Les problèmes peuvent aussi persister dans le temps à cause de déficits dans la méthode de résolution de problèmes. Ainsi, l’individu atteint d’anxiété peut :
• Définir le problème de façon vague et générale
• Ne pas penser à plusieurs solutions alternatives
• Éviter de faire face au problème ou tenter de le résoudre de façon impulsive
• Ne pas évaluer si la solution a donné les résultats escomptés
- Il faudra donc réévaluer les croyances concernant les problèmes et enseigner des habiletés de résolution de problèmes.

== La thérapie comprend donc l’auto-observation des inquiétudes, la réévaluation de l’utilité de s’inquiéter, l’augmentation de la tolérance à l’incertitude par des expériences comportementales, l’enseignement de la résolution de problèmes pour les problèmes actuels et récurrents et la modification des croyances concernant les problèmes (qui font partie de la vie normale et qui peuvent être une opportunité plutôt qu’une menace), l’exposition écrite pour les inquiétudes concernant des événements éventuels (p.ex. la possibilité d’être victime d’un accident).

18
Q

Dans le Traitement de l’anxiété à partir du Modèle de l’intolérance à l’incertitude de Dugas et coll. (2005), qu’est-ce que Les croyances fausses face aux inquiétudes ?

A

Les croyances fausses face aux inquiétudes :
L’individu atteint d’anxiété tend à surévaluer l’utilité de s’inquiéter pour : Prévenir des problèmes ou trouver des solutions à ses problèmes ; Se préparer émotivement à des événements difficiles; Influencer les événements de la vie (pensée magique); Être aimé des autres (trait de personnalité positif); Se motiver à faire des choses qu’on doit faire.
La principale conséquence de ces croyances consiste à empêcher la personne de prendre des mesures concrètes et efficaces pour diminuer ses inquiétudes.

19
Q

Dans le Traitement de l’anxiété à partir du Modèle de l’intolérance à l’incertitude de Dugas et coll. (2005), qu’est-ce que l’orientation inefficace face aux problèmes ?

A

L’orientation inefficace face aux problèmes :
L’individu atteint d’anxiété peut entretenir des croyances et des attitudes dysfonctionnelles face aux problèmes. Il peut par exemple nier la présence du problème, penser qu’il est anormal d’avoir un problème ou voir le problème comme une menace plutôt qu’un défi.
L’individu a une attitude négative face aux problèmes car il ne croit pas être en mesure de trouver des solutions, perçoit les problèmes comme des menaces, devient facilement frustré lorsqu’il est confronté à un problème.
Or ces attitudes et ces croyances l’empêchent de prendre pleinement conscience de ses problèmes et de les régler avec efficacité. Il en résulte un accroissement des inquiétudes et de l’anxiété.

20
Q

Dans le Traitement de l’anxiété à partir du Modèle de l’intolérance à l’incertitude de Dugas et coll. (2005), qu’est-ce que l’évitement cognitif ?

A

L’évitement cognitif :
Lorsque les inquiétudes et l’anxiété créent trop de souffrance chez l’individu, celui-ci utilise plus ou moins consciemment divers mécanismes pour les diminuer. On les appelle mécanismes ou stratégies de neutralisation. Certains sont cognitifs comme de chasser les pensées inquiétantes, se parler pour se rassurer ou se distraire en pensant à autre chose. D’autres sont comportementaux comme de se distraire en faisant autre chose ou de chercher à se faire rassurer par des personnes de l’entourage.
Mais, quelle que soit leur nature, les stratégies de neutralisation amènent une détérioration de la situation parce que la personne n’a pas l’occasion de confronter sa peur.

21
Q

Dans le Traitement de l’anxiété à partir du Modèle de l’intolérance à l’incertitude de Dugas et coll. (2005), qu’est-ce que l’intolérance à l’incertitude?

A
  • L’intolérance à l’incertitude: Face aux événements dont l’issue est incertaine, l’individu peut rechercher des solutions parfaites qui diminueront l’incertitude. Il peut tenter de diminuer l’incertitude en générant des problèmes possibles, en examinant des solutions possibles, en évaluant ces solutions selon des critères de certitude et d’issue parfaite, en rejetant ces solutions et en s’inquiétant pour atteindre la certitude. Il peut rechercher la réassurance de l’entourage pour les mêmes motifs.