CM5 : Le désir d'enfant Flashcards
Le désir d’enfant dans l’enfance
Dans une perspective œdipienne des identifications secondaires, le désire de l’enfant est d’être comme son père ou comme sa mère.
Le fantasme le plus profond d’un enfant est de posséder le pouvoir du couple parental. Cela passe par des expressions de l’amour, de la haine, d’envie ou encore le sentiment d’être exclu devant la scène primitive.
Avoir un enfant, c’est posséder ce pouvoir qu’il avait atiribué autrefois à ses parents. Ce désir d’enfant est également lié au fantasme de retrouver cette époque où on avait l’amour absolu des parents.
L’enfant comme réparateur des blessures des parents
Avoir un enfant permet de réparer les blessures de sa propre finitude et de sa soif d’immortalité. La blessure la plus importante est la blessure de notre propre finitude. Pour pallier cette immense blessure, il y a un désir de transmission et de filiation.
Avoir un enfant permet de réparer les blessures de la sexualité infantile et des inévitables déceptions qui y sont liées.
La grosses et l’angoisse du parent
Elle est nécessairement une période critique de remises en question, comme la puberté ou la ménopause.
Mettre un enfant au monde entraine le sujet dans une position d’identification parentale qui inévitablement va poser quelques problèmes. Les angoisses infantiles liées à la relation conflictuelle reviennent en force. Une certaine anxiété est normale ainsi que des désirs contradictoires.
Chez l’homme, il existe des bouleversements, des changements psychiques et identitaires profonds dans ce passage à la paternité et dans ce processus de paternalisation. Comme pour la femme, il s’agit d’une véritable “crise” qui peut être à l’origine de phénomènes psychosomatiques (ex. homme qui grossit beaucoup pendant la grossesse de sa femme). Il s’agit de la couvade.
Le désir d’enfant chez le garçon est plus tardif. Pourquoi?
Les normes sociales et familiales liées au sexe d’assignation, interdisent parfois l’expression des désirs chez le garçon → refoulement, déni.
Traditionnellement, on pensait que les hommes réalisaient ce désir d’enfance notamment par la création artistique ou scientifique.
On observe que de plus en plus d’hommes se permettent d’exprimer et concrétiser ce désir
d’enfant à travers des conduites de maternage. C’est un nouveau contexte social et culturel qui favorise ces nouvelles formes de parentalité.
Le bébé imaginaire
Ce terme désigne la représentation de l’enfant pendant la grossesse. Elle renvoie à des souhaits des parents.
Les idées a priori que les parents ont de leur futur enfant sont liées à leur propre enfance et à leur histoire. L’enfant devient le support de toutes les vertus et qualités permettant de réaliser ce fantasme.
Ainsi, on rêve d’un enfant parfait dont le père et la mère pensent que leurs propres parents auraient voulu qu’ils soient eux-mêmes.
Pendant la grossesse, la mère et le père auront des échanges avec le bébé imaginaire. Celui qui avant même d’être né, porte la marque de toute l’histoire fantasmatique des parents, au moins pour la mère qui le ressent dans son corps ou par l’échographie.
La situation particulière de la grossesse après une mort périnatale
Il y a des grossesses qui surviennent après la mort d’un premier enfant, soit inutérus, soit après quelques temps de vie, que l’on appelait avant des grossesses de substitutions. Ces grossesses ont une singularité. Parfois, le travail de deuil de ce premier enfant n’a pas pu se faire et cette deuxième grossesse est investie sous l’ombre de cet enfant décédé, ce qui modifie la rencontre et les interactions avec ce dernier bébé.
L’investissement narcissique vs objectal des parents envers leur enfant
L’amour parental comprend une composante narcissique et une composante objectale
La composante narcissique correspond au désir d’être enceinte. Ce désir exprime un besoin de complétude, l’enfant venant combler un vide. L’enfant est vu comme une prolongation de soi. Une part de narcissisme est nécessaire pour aimer son enfant. Par contre, si cette composante est surreprésentée, l’enfant n’aura de valeur que comme prolongement narcissique du corps maternel. De même, l’enfant aura une valeur purement fonctionnelle, c’est-à-dire qu’il sera là pour réaliser ce que les parents n’ont pas pu faire eux-mêmes.
La composante objectale correspond au désir de vouloir un enfant. Dans ce cas, les parents peuvent se représenter l’enfant comme une personne à part entière, un être différent de ses parents. L’enfant reste le support des idéaux parentaux et de leur narcissisme, mais les parents seront capables d’aimer pour lui-même. Ils peuvent tolérer la différence entre ce qu’ils avaient imaginé et ce que l’enfant est vraiment.
L’accouchement et la confrontation entre l’enfant imaginaire et l’enfant réel
L’accouchement sera une épreuve pour la mère et pour le père. La mère peut se sentir menacée dans son corps (douleurs, complications somatiques lors de l’accouchement) et se sentir en état de vulnérabilité physique et psychique.
La naissance est un moment décisif de confrontation entre l’enfant imaginaire et le bébé réel qui a un certain sexe, un certain aspect physique et des compétences précoces qui lui sont propres.
L’écart entre le rêve et la réalité peut être difficile à supporter. Parfois les parents peuvent éprouver une petite déception souvent niée mais banale au moment de la naissance. Pour que tout se passe suffisamment bien, il faut une véritable rencontre entre le père, la mère et
leur bébé. L’état thymique de la mère ainsi que le tonus du bébé vont contribuer à organiser cette rencontre.
Baby blues
Il s’agit d’une période de déprime qui apparaît quelques jours après l’accouchement. C’est une réaction naturelle, causée par tous les changements physiques, hormonaux et psychologiques liés à l’accouchement.
Le parent peut se sentir irritable, dépassé^ par les événements, avoir des crises de larmes, etc. Cet état peut durer quelques heures ou quelques jours.
Au-delà de deux semaines, il est important que le parent a une consultation pour identifier une authentique dépression post-partum.
^overwhelmed
Dépression post-partum (ses symptômes)
Certains parents ne rend pas compte qu’ils sont déprimés ou n’ose pas en parler, de peur de ce que leur entourage va penser d’eux. La dépression post-partum se manifeste par plusieurs signes :
- Une profonde tristesse sans raison apparente
- Des pleurs fréquents inexpliqués
- Un épuisement permanent ou des problèmes de sommeil (dormir trop ou pas assez)
- Un sentiment de dévalorisation ou culpabilité excessive
- Une irritabilité
- Une anxiété extrême
- Une incapacité à s’occuper correctement de son enfant ou un refus à passer du temps avec lui
- Absence de plaisir
- Un désintérêt pour les activités aimées auparavant ou un manque de plaisir durant celles-ci.
- Un changement d’appétit
- Un sentiment que les choses ne s’amélioreront pas.
- Une tendance d’isolement
- Des idées suicidaires
La rencontre des parents avec l’enfant
La rencontre avec l’enfant est influencée par :
- Le projet que les parents ont concernant cet enfant et la manière dont ce projet va s’accorder à la réalité de l’enfant.
- Ses réactions aux stimulations parentales qui, à leur tour, vont influencer les réactions des parents.
- Son aspect physique et ses ressemblances, qui servent aux parents à s’identifier au bébé
- Sa place dans la fratrie (la qualité de l’investissement des enfants ne peut pas être la même pour tous leurs enfants)
- Le sexe de l’enfant
- L’équilibre actuel du couple
- La relation de chacun des parents à ses images parentales
- La manière dont le bébé a été désiré, conçu et attendu.
Winnicott
La haine des parents envers le bébé
Here we only talked about the mother’s hate
L’enfant produit un grand bouleversement dans la vie de ses parents. L’amour et la haine font partis d’une même relation d’objet.
- L’enfant n’est pas sa propre conception, mais est toujours un danger pour son corps.
- L’enfant représente une interférence dans sa vie privée.
- L’enfant est produit pour se concilier sa propre mère.
- L’enfant est cruel et la traite comme un esclave.
- Elle doit l’aimer, pourtant, son amour brûlant est un amour de garde-manger, de sorte que lorsqu’il a ce qu’il veut, il la rejette.
- Il faut qu’il soit protégé de coïncidences. Cela exige de sa mère un travail constant. Toutfois, il ne sait pas du tout ce qu’elle fait/sacrifice pour lui.
- Il est soupçonneux^ de sa mère. Il crie devant elle et sourit devant les étrangers. Si elle fait un erreur, elle sait qu’il le lui fera payer à perpétuité.
^suspicious