CM11-12 : Adolescence Flashcards
L’adolescence
C’est une période importante du développement psychique qui fait le pont entre l’enfance et l’âge adulte.
Évelyne Kestemberg disait: “Si tout se prépare dans l’enfance, tout se noue au cours de la période de latence et se joue à l’adolescence”.
C’est une période qui est central dans notre relation avec nos propres corps, sexualité et environnement
Le début de l’adolescence est très facile à repérer grâce à la puberté. La puberté rend potentiellement réelle la réalisation d’une sexualité adulte.
Pourquoi peut-on dire que l’adolescence contient une crise subjective?
L’entrée dans l’adolescence est une épreuve souvent violente et anxiogène. Il s’agit d’une crise subjective aux allures quasi-traumatiques à laquelle rien ne prépare l’enfant.
La puberté fait emergence des angoisses et d’une excitation intense. Pour y faire face, on met en place de défenses plus ou moins importantes, efficaces et variées.
Comment est-ce que le changement du corps dans l’adolescence influence l’état psychique de l’adolescent?
On trouve dans l’adolescence une forte changement du corps, qui se développe plus rapidement que les capacités psychiques.
Cela réveille un état de vulnérabilité infantile dans l’adolescent, ce qui conduit à une grand fragilité.
Son corps est à la fois familier et étranger. Ainsi, l’enfant va chercher à se reconnaître dans le miroir et à avoir une image de soi en accord avec ses aspirations et le groupe auquel il appartient. Le regard des autres devient un miroir très important pour apprendre à gérer l’image de soi.
Comment l’adolescence va-t-elle influer la relation entre les parents et l’adolescent?
À l’adolescence, le jeune se rend compte des défauts de ses parents, dont il ne se rendait pas compte pendant son enfance. Il faut donc tenir compte du fait que l’adolescent va avoir du mal à trouver la juste posture à l’égard de ses parents, idem pour les parents à l’égard de leurs enfants.
Le complexe d’Œdipe va prendre une nouvelle vie, d’où la nécessité d’une mise à distance et une attaque envers les parents. Les relations avec les parents devient hautement conflictuelle et passionnelle^. L’adolescent va alors avoir des difficultés à pouvoir aménager une juste distance avec les parents, pour être ni trop près, ni trop loin, car bien que l’adolescent doit s’individualiser, il y a quand même une demande d’étayage qui cohabite avec cette mise à distance.
^passionate
L’accès à la sexualité génitale dans l’adolescence
Il s’agit pour l’adolescent de se dégager des enjeux de la sexualité infantile qui vont être relégués au second plan. C’est désormais le primat du génital qui s’y substitue
Ces nouvelles pulsions sexuelles permet l’accès à l’orgasme, mais aussi aux relations sexuelles et amoureuses. Des mouvements d’attirance pour les deux sexes, deviennent soit sublimés ou directs.
Comment va l’adolescence se changer dans ses relations amicales?
Le groupe devient un support narcissique fondamental. À l’adolescence, on observe, dans les groupes des adolescents, des fluctuations dans l’investissement des relations en fonction des enjeux pulsionnels et relationnels. D’une semaine à l’autre, les investissements changent radicalement. Ils sont saturés de mouvements d’identification et d’effets en miroir qui leur donnent un caractère parfois explosif.
Quelles sont les idées d’Anna Freud sur l’adolescence
Elle dit que l’adolescence est caractérisée par la crise de la défense. L’objectif de la défense est de contrôler sa pensée et son corps, comme une tentative d’avoir le dessus sur le corps. L’ensemble de tout ce chantier provoque un bouleversement de l’économie psychique et de la circulation de la libido.
Le Moi devient inflexible et soucieux de maintenir les acquis de la latence. Il doit utiliser un renforcement de défense pour tenter de juguler l’angoisse et l’excitation qui viennent des exigences pulsionnelles.
Selon Anna Freud, il y a deux principaux mécanismes de défense caractéristiques et spécifiques à l’adolescence, dont le but est de contrôler sa pensée/corps, pour tenter de maintenir une forme d’équilibre:
- L’ascétisme : Il se manifeste par un rejet des désirs pulsionnels. L’adolescent lutte pour le contrôle des pulsions sexuelles et agressives en renonçant activement la satisfaction.
- La rationalisation ou intellectualisation : Le contrôle des pulsions va se faire par l’exploration des savoirs en réaction à un excès d’excitation.
Mais d’autres mécanismes de défenses peut aussi être mobilisées : le déni, le clivage, le projection et le recours aux agirs (se mettant en danger, consommer des drogues, etc, pour avoir un décharge aux conflits que le Moi ne peut pas contrôler).
L’impact de l’adolescence sur les
parents
L’adolescence de leur enfant provoque en écho chez les parents des mouvements psychiques forts, au moment où eux-mêmes peuvent traverser la crise du milieu de la vie
La puberté de leur enfant va questionner les parents sur leur propre adolescence et va les angoisser si cette dernière a été douloureuse ou anxiogène.
Les parents ont l’impression de ne plus reconnaître et de ne plus comprendre leur propre enfant, devenu adolescent. Cela provoque chez eux une certaine blessure, car l’adolescent a accès à une autre image des parents qui n’est pas sous couvert de l’idéalisation.
Il est importante que le parent reconnaît l’adolescent comme adulte potentiel suffisamment différencié sans abandonner la place de parent.
L’adolescent a besoin de ressentir son parent suffisamment solide et contenant. Il a besoin de ressentir que, malgré tout, le parent va survivre. Le parent fait de son côté un travail de deuil et de séparation.
La fin de l’adolescence
Il est difficile de situer la fin de l’adolescence. Ce moment n’a pas de consensus : certains auteurs pensent que l’adolescence se termine lorsque l’adolescent s’autonomise et prend de la distance avec ses parents, d’autres pensent que l’adolescence ne se termine jamais.
Le jeune adulte peut arriver à réintégrer les héritages liés à ses identifications après les avoir questionnés voire malmenés. Il reprend certaines valeurs et traits parentaux, mais il en abandonne certains.
La désexualisation facilite une identification plus mesurée et sublimée.
La prise en charge psychanalytique de l’adolescent
Lorsqu’un adolescent va mal, il faut intervenir tôt.
L’analyste a besoin de créer une alliance thérapeutique avec l’adolescent. Pour traiter un adolescent avec la psychanalyse, il faut réduire la distance, être comme une espèce d’écho à la position des parents sans pour être dans une position parentale : il faut être un ami neutre.
Ainsi, la prise en charge psychanalytique à l’adolescence peut prendre la forme soit d’une thérapie familiale, dans certains cas, soit d’une thérapie individuelle, où l’on doit quand même prendre en compte les parents dans un premier temps, puis, il est ensuite important que la famille n’interfère pas avec le suivi individuel.
Parfois, il arrive qu’une thérapie bi-focale doit se mettre en place, c’est-à-dire deux thérapies, l’une centrée sur le monde intérieur et l’autre sur une le monde extérieur de l’adolescent
