CM5 - Dr. Teichmann Flashcards
Dans le champ expérimental du langage, les théories sont testées selon différents courants
− Les psycholinguistes regardent du côté fonctionnel du langage (psychologie expérimentale).
− Les neurolinguistes rattachent les fonctions du langage à l’anatomie cérébrale.
Fondations du langage - Arborescence et règles combinatoires avec plusieurs niveaux/strates
1er : la phonologie avec les segments : phonèmes, syllabe et leur combinatoire
2e : le module syntaxique : niveau central du langage
3e : le système sémantique : permettant d’extraire un sens et de produire du langage
Le langage est
- Une capacité cognitive spécifiquement humaine
- Une capacité cognitive innée
- Une traduction entre la pensée (abstrait : les concepts) et la parole (concret : onde sonore) –> c’est un convertisseur
Principe de la récursion
Combinaison multiple des éléments
Le système phonologique
Celui de la perception.
Le système phonologique recherche des invariants (représentation des phonèmes et des syllabes de notre langue maternelle) pour extraire le sens le sens à partir d’une onde acoustique. Ces phonèmes et syllabes sont regroupés en mots phonologiques.
Le système syntaxique
Celui de la production.
Le système syntaxique va attribuer à chaque item une étiquette grammaticale (nom, verbe, adjectif…) puis les mettre en relation de manière linéaire et aussi entre les items non adjacents. Il établit des liens directs entre mots proches ou distants (phrases relatives par exemple).
Il réarrange les mots dans un ordre canonique (linéaire) pour doter chaque item d’un rôle thématique et arriver ainsi à la frontière avec la sémantique. A partir de là, le système sémantique permet de donner un sens et d’interpréter la phrase.
Vocabulaire actif chez l’homme
De 15 000 à 20 000 mots
A partir d’un vocabulaire actif de 15 000 à 20 000 mots, on va générer un nombre quasiment illimité de phrases. Le principe fondamental de génération de la matière s’applique aussi au langage ! Les items stockés en tant que tels sont des
Unités idiosyncratiques
Les règles combinatoires ou principe de récursion
- Règles phonologiques
- Règles syntaxiques
- Règles morphosyntaxiques
Les règles phonologiques permettent de
Combiner les phonèmes et syllabes.
Les règles syntaxiques permettent de
Combiner des mots (adjectifs, noms, verbes).
Les règles morphosyntaxiques permettent de
Générer des mots plus complexes (ex : formes conjuguées, comme « pos-era »).
Machine combinatoire : (racine + terminaison + suffixe).
Le lexique contient toutes les informations stockées (idiosyncrasiques) - 3 codes
− Code phonologique
− Code syntaxique
− Code sémantique
Le code phonologique permet de
Stocker les phonèmes et les syllabes.
Le code syntaxique est
L’étiquette grammaticale du mot.
Le code sémantique est
Spécifiquement verbal.
Le langage est latéralisé en majorité dans l’hémisphère
Gauche
à 97% chez les droitiers
à 70% chez les gauchers
Zones du cerveau qui contiennent les codes sémantique et syntaxique
Zones temporales externes moyennes
Zone du cerveau qui contient les codes phonologique et orthographique
Au niveau de la jonction temporo-pariétale gauche (terme préférable à l’aire de Wernicke)
Zone du cerveau permettant l’encodage phonologique (assemblage des phonèmes)
Au niveau du cortex frontal inférieur (aire de Broca)
Zone du cerveau permettant l’articulation des phonèmes et syllabes
Cortex moteur primaire
Production, quelle voie ?
Dorsale
Compréhension/perception des mots, quelle voie ?
Ventrale
Voie dorsale de la production
Pour produire un mot :
− Il faut accéder au sens : le cerveau active les zones temporales externes moyennes qui contiennent le code sémantique et le code syntaxique.
− L’information est ensuite transférée pour accéder à la forme des mots (lexique = code phonologique et orthographique) au niveau de la jonction temporo-pariétale gauche (terme préférable à l’aire de Wernicke.
− Puis les phonèmes et syllabes sont combinés au niveau du cortex frontal inférieur (aire de Broca) et ensuite libérés dans le cortex moteur primaire.
Voie ventrale de la compréhension/perception des mots
Elle emprunte le trajet inverse : les invariants sont extraits dans l’aire de Heschl -> le code phonologique ou orthographique est activé au niveau de la jonction temporo-pariétale gauche -> le code sémantique est activé.
On a un code syntaxique dans les régions corticales du
Lobe temporal en portion moyenne, adjacent aux régions du code sémantique.
On a l’activation de la forme phonologique du mot, lexique formel qui se trouve
En arrière et couvre des portions du cortex pariétal postérieur (Wernicke).
Le lexique se situe donc à la
Jonction temporo-pariétale gauche
Autre voie dorsale
On a une route avec notamment le faisceau arqué qui permet le transfert (fasciuclus longitudinal supérieur) via 5 branches et un transport vers la région de Broca.
Voie ou route ventrale
Commence par l’aire primaire auditive puis passe par la jonction fronto-pariétale pour extraire le phonologique des mots. Puis, on a une étiquette sémantique.
Les verbes irréguliers sont
Idiosyncratiques : on les apprend pour les stocker
En conjuguant des verbes réguliers, on utilise
La racine et la terminaison, pas besoin de l’apprendre et de surcharger le cerveau, il y a juste à combiner.
Quand on corrèle les performances avec réguliers/irréguliers conjugués, on a une forte corrélation entre
- Les performances avec verbe irrégulier au niveau de la région fronto-postéro-inférieure.
- Le marqueur lexical : corrélation à la jonction fronto-pariétale gauche.
Verbes irréguliers
Marqueurs lexicaux
–> jonction temporo-pariérale
Verbes réguliers
Combinatoire
–> cortex frontal postéro-inférieur
Les marqueurs lexicaux des verbes irréguliers sont corrélés à
La jonction temporo-pariétale (remplace aire de Wernicke)
Le marqueur de l’application des règles combinatoires des verbes réguliers est corrélé à
L’aire de Broca, dans le cortex frontal postéro-inférieur
L’aire de Broca permettrait donc une
Combinatoire entre les règles morphosyntaxiques, qui permettent de concaténer les racines et les terminaisons.
Pour le marqueur syntaxique, quelles zones impliquées ?
Plusieurs régions sont impliquées, dont l’aire de Broca qui aurait un rôle de combinatoire. Cette aire est activée quand une phrase est syntaxiquement incorrecte. Les structures sous-corticales (striatum ou ganglions de la base) et le cortex temporal externe interviennent aussi. Ces dernières interviennent a priori plus dans l’étiquetage grammatical (code syntaxique) que dans la syntaxe combinatoire.
Pour le traitement sémantique, quelles zones impliquées ?
Presque tout le cerveau est activé, mais l’épicentre est le pôle temporal (région la plus antérieure du lobe temporal).
Combinatoire/syntaxe : quelle zone impliquée ?
Frontal
Lexique : quelle zone impliquée ?
Temporo-pariétal
Sémantique : quelle zone impliquée ?
Cortex temporal moyen antérieur
3 formes d’APP
− APP logopénique (atteint le lexique)
− APP sémantique ou démence sémantique (atteint la sémantique)
− APP non fluente ou agrammatique (atteint la grammaire ou la syntaxe)
L’APP logopénique a une atteinte du lexique dans la
Jonction temporo-pariétale gauche
L’APP sémantique a une atteinte de la sémantique dans le
Cortex temporal externe (portion moyenne jusqu’à portion antérieure)
L’APP agrammatique a une atteinte de la syntaxe dans le
Cortex frontal postérieur
APP non fluente ou agrammatique
- Un discours laborieux
- Des paraphasies phonémiques
- Un agrammatisme
- Des troubles de la compréhension des phrases complexes
APP fluente ou APP variante sémantique
- Un discours fluent mais creux
- Des paraphasies sémantiques
- Un manque du mot
- Des troubles de la compréhension des mots
APP logopénique
- Un discours fluent avec pauses (MDM)
- Un manque du mot
- Des paraphasies verbales (aussi bien phonémiques que sémantiques)
- Des troubles de la compréhension des phrases longues
- Une atteinte de la MDT ou MCT verbale (répétition de phrases)
Troubles de la compréhension des mots, à quel endroit du cerveau ?
Problème de la voie ventrale car code sémantique erroné par atteinte du cortex temporal antérieur
Atteinte de la MDT ou MCT verbal, traitement à quel niveau ?
Niveau pariétal inférieur
L’APP agrammatisme toucherait le système des
Règles combinatoires
–> Atteinte massive des règles de transformations syntaxiques
Dans l’APP sémantique : le code sémantique serait touché au sein du
Système linguistique, et peut-être même au-delà au niveau conceptuel
Dans l’APP logopénique, quels codes atteints ?
Le code phonologique et le code orthographique seraient atteints.
–> Atteinte lexicale
Le lexique selon l’école connexionniste
Le lexique n’existerait pas (réseau associatif entre le sens et le son). Il n’y aurait pas de code phonologique qui serait stocké dans notre cerveau.
Le lexique selon l’école symboliste
Il existerait un système lexical qui serait séparé de la sémantique.
3 approches thérapeutiques
1 - Niveau fonctionnel : rééduquer pour renforcer la fonction atteinte fragilisée par une malade. Pour avoir les cibles de rééducation, il faut savoir où cela se passe donc il faut définir finement psycholinguistiquement les protocoles du langage.
2- Approche chimique/neurobiologique
3- Biologie, fonctionnel et au milieu : le cerveau
Techniques de stimulation transcranienne (TMS) soit façons invasives qui permettent d’induire des potentiels d’action.
Etude de Teichmann (2016) ; Recherche à visée thérapeutique pour l’APP sémantique - Principe
Le patient a bénéficié d’un procédé de stimulation transcrânienne (TMS), qui a ciblé le pôle temporal gauche. Le code sémantique verbal gauche a été « boosté » avec une anode excitatrice gauche et une cathode inhibitrice droite pour éviter que l’hémisphère droit inhibe l’hémisphère gauche + PETScan.
Marqueurs d’efficacité de la TMS
− 3 types de stimulation :
➢ Anode excitatrice directement sur le pôle temporal gauche
➢ Cathode inhibitrice directement sur le pôle temporal droit
➢ Placebo (« sham »)
− Test de tâche expérimentale (avant TMS et après TMS)
Etude de Teichmann (2016) ; Recherche à visée thérapeutique pour l’APP sémantique - Résultats
− La fragilité prédomine sur le versant verbal par rapport à la modalité visuelle (images).
− L’atteinte prédominante sur items vivants par rapport aux non vivants (manufacturés).
− Pour la modalité verbale : gain de fonction avec 15% de gain pour tâche inhibitrice droite et excitatrice gauche.
− Pour la catégorie vivant (suite à l’inhibition directe du pôle temporal droit) : gain de fonction pour les temps de réaction (accélération du système sémantique).
− Pour la combinaison « modalité verbale + catégorie vivant » : gain de fonction à la fois pour les performances de tâches et les temps de réaction.
Etude de Teichmann (2016) ; Recherche à visée thérapeutique pour l’APP sémantique - Conclusions
− Efficacité de la stimulation TMS au sein du système sémantique dans l’APP sémantique (effet spécifique de la modalité verbale et de la catégorie « vivant »).
− Effet de stimulation inhibitrice droite supérieure à la stimulation excitatrice gauche.
− Ouvre la voie vers des protocoles thérapeutiques (stimulation répétée pendant plusieurs jours grâce à la neuroplasticité).
− Ce type d’étude donne des informations sur les modèles, comme le fait qu’il existerait un code sémantique purement verbal.