Chapitre D - Troubles Thymiques Flashcards
Définition de la thymie/humeur
Tonalité affective de base reflétant l’accord global du sujet et du monde, tel qu’on peut le projeter sur un axe allant de la douleur la plus intense à la joie la plus profonde
Qu’est ce qui intervient dans la thymie?
Une infinité d’éléments psychologiques, mais aussi biologiques et environnementaux, étroitement intriqués les uns aux autres
Qu’est ce qu’un syndrome dépressif, maniaque ou mixte survenant isolément?
C’est un trouble appartenant à la classe de troubles thymiques.
Mais une perturbation de l’humeur peut être associée à n’importe quel type de trouble mental ou organique.
Syndrome dépressif
Syndrome associant douleur morale et ralentissement psychomoteur.
Une inhibition psychique est sous-jacente au ralentissement.
Qu’est ce que l’inhibition?
C’est un symptôme et non un mécanisme de défense.
Elle peut être psychique ou moteur mais aussi sociale, physique ou de la volonté.
L’inhibition est-elle normale dans la vie «ordinaire»?
Oui, il existe des phases de repos psychique avec filtration des événements par inhibition partielle pendant que le psychisme se réorganise.
Mais dans la dépréssion, la relative protection liée à l’inhibition constitue un piège: chaque tentative d’en sortir raniment l’angoisse et se retourne contre le sujet qui rechute et ralentit a nouveau.
3 groupes de symptômes du syndrome dépréssif
Douleur morale
Ralentissement psychomoteur
Signes non spécifiques annexes
Douleur morale
Expression directe de l’humeur dépressive
= tristesse durable, peu sensible au réconfort
Associée à une perte de l’estime de soi, parfois avec culpabilité
Anhédonie, pessimisme, et idées noires pouvant être envahissantes
Ralentissement psychomoteur
Visage figé, voix monocorde, asthénie, aboulie, repli social, bradypsychie avec troubles de la mémoire et appauvrissement idéique.
Parfois seul symptôme présent.
Signes non spécifiques
Très à souvent observés
Angoisse toujours présente mais parfois masquée par le ralentissement
Anorexie avec amaigrissement ou au contraire hyperphagie
Insomnie liée à la douleur morale ou hypersomnie liée au ralentissement
Diminution de la libido
Combien de formes cliniques de la dépréssion existe-t-il?
De multiples formes: il existe de nombreux tableaux cliniques.
Le rapprochement entre ces formes se justifie car:
- on retrouve toujours une souffrance psychique de type douleur morale
- ou les symptômes semblent être un défense contre une telle souffrance
Formes cliniques les plus fréquentes
Formes somatiques Comportementales Cognitives Addictives Névrotiques Psychotiques ou mélancolies
Formes somatiques
Bien connues des médecins
«Dépression masquée»
Type céphalées, douleurs dorsales, troubles digestifs…
Formes comportementales
Adolescents ++
Fugue, attitudes ordaliques, conduites anti-sociales….
Formes cognitives
Classique chez la personne âgée
Inhibition intellectuelle, responsable d’échec scolaire chez les jeunes ou diagnostiquée à tort comme une démence chez le sujets âgés
Formes névrotiques
Symptômes obsessionnels, phobiques ou hystériques qui constituent une protection contre la souffrance dépréssive
Mélancolie
Douleur morale et ralentissement extrêmes
Syndrome délirant congruent avec l’humeur
Syndrome de Cotard: avec délire de négation des organes, idées d’énormité de possession, de damnation, d’immortalité en alternance avec la conviction d’être déjà mort
Parfois: agitation intense et stérile au lieu du ralentissement, reflétant l’angoisse de la personne
Dépression primaire
Ne dépendant pas d’un trouble psychique ou organique plus fondamental
Se range alors dans la classe des troubles thymiques
Types de dépression primaire
Dépression psychogène et endogène
Dépressions psychogènes
= névrotico-réactionnelles
Les plus fréquentes
Résultant d’une combinaison variable de facteurs déclenchants et de facteurs liés à une personnalité vulnérable:
Si événement traumatique ++ = dépression réactionnelle
Si facteurs de personnalité ++ = dépression névrotique
Dépression névrotique
Dépression dont le poids des facteurs de personnalité parait important
Succède à un événement dont la valeur traumatique est conférée par le sujet
Caractère névrotique lié au fait que l’événement en résonance avec une problématique inconsciente, refoulée, a réactivé le conflit et entraîné une décompensation dépressive
Dépressions endogènes
En principe, ni événement notable, ni personnalité problématique à la base
Forme mélancolique caractéristique
Antécédents personnels et familiaux dépressifs ou maniaques ++
Se rattache aux épisodes mélancoliques de la PMD dans la nosographie classique (et donc à la PMD en son entier)
Psychose maniaco-dépréssive
Trouble au long cours
Survenue d’épisodes tantôt maniaques tantôt mélancoliques avec faible fréquence mais intensité ++
En principe guérison complète entre les accès
Périodicité variable
Prévention par thymorégulateurs
Reflet de mécanismes de défense puissant de type clivage (contre une angoisse d’abandon) ou déni (contre une angoisse de morcellement)
Souvent lié à une organisation-limite, voire à une structure psychotique
Durée de l’épisode dépressif
Variable en fonction du type de dépression
Durée médiane = 3 mois environ
Névrose dépressive
= dysthymie ou trouble dépressif persistant
Symptomatologie dépressive persistante ou intermittente d’au moins 2 ans
Intensité subsyndromique
Absence de virage maniaque ou hypomaniaque
Dépression secondaire
Lorsque le syndrome dépressif survient sur fond ‘un autre trouble psychique (dépression associée) ou d’un trouble organique (dépression somatogène)
Situations courantes de décompensations dépressives liées à une pathologie psychique (6 items)
- Pression des circonstances entraînant l’aggravation d’une névrose obsessionnelle ou phobique
- Événements débordant les défense habituelles par clivage chez certaines personnalités limites ou psychopathiques (sur fond d’organisation-limite)
- Périodes précédant l’éclosion d’un délire dans certains troubles psychotiques
- Phases de prise de conscience des troubles dans les troubles psychotiques
- Périodes post-sevrage dans les troubles addictifs
- Phase d’atterrissage” dans la réalité après un état maniaque
Situations courantes de décompensations dépressives liées à une pathologie organique (3 items)
- Réactions psychologiques à la maladie
- Mécanismes biologiques de certaines maladies somatiques (SIDA, cancers, …)
- Effets secondaires de certains traitements (ex: corticoïdes…)
But et limites de la catégorisation des syndromes dépressifs
Fournir des points de repère
Mais tous les intermédiaires existent
Pour le clinicien, importance de l’analyse des différentes composantes en jeu en fonction de sa valeur psychodynamique pour le sujet.
Que représente un état maniaque?
Une défense contre une menace dépressive.
Suggéré par la présence fréquente de plusieurs éléments cliniques:
circonstances conflictuelles ou traumatiques (ex: manie de deuil)
amorce dépressive
versatilité de l’humeur
virage dépressif post maniaque
Permet fuite transitoire de la dépression.
Sémiologie du syndrome maniaque
1/ Bref prodrome (insomnie irritabilité) puis apparition du tableau complet
2/ Euphorie:
optimisme débordant, sentiment d’omnipotence avec absence de limites, exaltation, ludisme, surestimation de soi, mégalomanie
Parfois brusques phases agressives ou dépressives
3/ Excitation psychomotrice:
présentation extravagante, rires, hyperactivité stérile, projets multiples, désinhibition, distractibilité, tachypsychie, logorrhée, fuite des idées, associations superficielles, insomnie sans fatigue
4/ Déni de toute difficulté
5/ Virage dépressif post-maniaque fréquent
Quand le syndrome maniaque prend-t-il une allure délirante?
Le sujet n’ plus de distance vis-à vis des thèmes mégalomaniaques
Présence de thèmes mystiques, érotomaniaques voire de persécution
Tous les intermédiaires avec BDA possibles
Hypomanie
Formes mineures: le sujet est excité mais conserve son adaptation au monde.
Sémiologie de l’hypomanie
1/ Excitation intellectuelle marquée par la créativité, originalité initiatives audacieuses mais non déraisonnables, répartie…
2/ Hyperactivité mal contrôlée: décisions hâtives, inconsidérées
3/ Troubles du caractère: impatience, intolérance, agressivité, autoritarisme, …
4/ Evolution peut se faire vers état maniaque franc ou état dépressif
Syndrome mixte
Coexistence ou alternance rapide de composantes maniaques et dépressives.
S’observe souvent.
Différence syndrome mixte/PMD
Durée des phases:
PMD: durée ++
Syndrome mixte: durée courte
A quoi peut être lié un épisode maniaque ou mixte franc?
1/ PMD = trouble bipolaire de type 1 (DSM5)
Clinique montre que un sujet présentant un tel épisode a de fortes chances de développer par la suite des épisodes analogues
2/ Facteurs somatiques
Toxiques (souvent sur terrain d’organisation limite), médicaments, perturbations induites par certaines maladies
Que faut-il faire devant un épisode maniaque ou mixte?
Evaluer soigneusement le poids des facteurs somatiques
Si facteurs somatiques - alors probabilité + de PMD = proposition de thymorégulateurs
Sur quel type de terrain retrouve-t-on souvent une hypomanie?
Sur tous types