Chapitre 10 Enfance et identité sexuée Flashcards
- Établissez la liste de tous les concepts et processus que vous associez spontanémentà l’identité de l’enfant et classez-les selon les liens dynamiques qui existent entre eux. Analysez ensuite ces liens.
- Cette première question avait pour but de vous amener à recenser les concepts et les processus décrits dans ce chapitre. Le premier concept est l’identité elle-même que l’on a pu définir comme un système de représentations et de sentiments à partir duquel la personne (ou le groupe) peut se reconnaître et être reconnue, catégorisée et socialement située. Cet apprentissage identitaire se fait à travers les trois processus de la socialisation, de l’enculturation et de l’acculturation, qui sont étroitement liés, mais qui doivent être théoriquement différenciés. Notez que les mots en -tion désignent à la fois un processus et un résultat. Il en est ainsi de l’intériorisation et de l’appropriation des données sociales, de la catégorisation sexuée qui permet de donner un sens aux actes et de les légitimer, de la description, de l’évaluation et de l’intégration des caractéristiques de soi ou d’autrui, de l’analyse des processus d’attribution et d’appréciation. On peut noter encore les différentes dimensions de l’identité comme autant de processus associés à des notions diverses: continuité, unité, positivité, originalité de soi, etc. Ont également étéévoquées, mais non étudiées pour elles-mêmes, les différentes catégories liées à la sexualité et au genre (hermaphrodite, transsexuelle, androgyne, homosexuelle et hétérosexuelle). Enfin, la question de l’identité sexuée a permis d’examiner des concepts majeurs tels que les stéréotypes, les prototypes, les schémas sociaux et les schémas de soi.
- L’identité permet-elle de définir les individus ou des catégories d’individus ?
- On utilise le terme d’identité aussi bien pour les individus (identité personnelle) que pour les catégories (sexe, âge, professions, etc.) ou les groupes (familial, professionnel, sportif, etc.). Bien entendu, les individus font partie des catégories et des groupes dont ils influencent l’évolution. Inversement, les groupes et les catégories évoluent et poussent les individus au changement ou à la conservation. L’important est de se demander comment s’articulent toutes cesidentités et comment les individus ou les groupes les utilisent, les transforment ou les refusent dans leur vie quotidienne.
- Quelle différence peut-on faire entre les trois processus suivants: socialisation, enculturation et acculturation?
- La socialisation est le processus par lequel l’enfant devient à la fois un partenaire dans les relations interpersonnelles et un acteur-assimilateur (ou contestataire) dans les relations sociales (un alter ego et un socius, pour reprendre les expressions de Wallon). L’enculturation est le processus qui permet à l’enfant de prendre possession de la culture de son propre groupe d’appartenance ou de l’ensemble de la société dans laquelle il vit. En fait, aucune société n’est totalement homogène. L’enfant fera donc des choix, souvent non conscients, entre des sous-cultures. L’acculturation correspond à la nécessité pour l’enfant de s’approprier deux cultures (langues, systèmes de comportements attendus, codes et normes de conduites, valeurs dominantes, etc.). Mais, dans la mesure où tout enfant est issu de deux familles dont les styles de vie et de culture diffèrent, l’acculturation est un phénomène largement répandu.
- En quoi ces trois processus sont-ils fondamentalement associés à l’identité, et en particulier à l’identité sexuée?
- Ces trois processus jouent un rôle majeur dans la construction de l’identité de l’enfant, et en particulier son identité sexuée. La façon dont garçons et filles, hommes et femmes sont perçus et classés dans leurs groupes d’appartenance, dans leur société et leur culture oriente leurs pratiques économiques, sociales, culturelles, religieuses, leur donne ou non une certaine marge de liberté, les oblige à respecter certaines règles, à adopter certaines attitudes corporelles ou mentales. Mais elle les incite aussi à se développer, à innover, à coopérer.
- Pourquoi dit-on que l’identité est «_space;paradoxale»_space; ?
- L’identité est dite paradoxale (para= contre et doxa = * opinion) dans la mesure où sa définition même se fonde sur des contradictions, sur des processus antithétiques que l’on ne peut véritablement dissocier.
- Nommez quelques-uns des paradoxes liésà l’identité.
- 1) L’identité est fondée sur la similitude, la forte ressemblance (être identique) en même temps qu’elle introduit la différence (entre ceux qui ne sont pas du même groupe).
2) Elle amène à s’intéresser, à se centrer sur ce qui est individuel, sur soi-même. Mais le danger de la solitude, de la fermeture narcissique, pousse aussi à percevoir la nécessité de se décentrer, de coopérer, de rechercher ce qui est commun avec les autres.
3) Elle suppose la conservation par la mémoire, le non-changement par la stabilité. Mais elle pousse aussi à procéder à des changements de soi par identification à ceux qui vous ressemblent, qui sont vos semblables.
4) Enfin, pour être nous-mêmes, nous développons des projets qui nous poussent à changer ce que nous sommes, à partir d’un soi désiré, idéalisé.
Vrai ou faux. C’est à Albert Bandura quel’on doit les plus importants travaux surl’auto-efficacité.
Vrai
Quel auteur a élaboré la notion de schémas sociaux ?
a) Kuethe
b) Bandura
c) Markus
d) Bem
e) Reuchlin
f) Cantor
a) Kuethe
- Associez chacun des termes suivants avec la catégorie identitaire qui lui convient.
1) structurale 2) temporelle 3) différentielle
a) singularité b) permanence c) unité d) cohérence
e) constance f) mêmeté g) continuité h) stabilité
i) congruence j) similitude k) originalité l) intégration m) unicité
- 1) -c) -d) -i),
2) -b) -e) -h) -g) -l),
3) -a) -m) -k)
Les termes de similitudes et de mêmeté peuvent s’appliquer aux trois dimensions.
Quelle différence faites-vous entre les troisidentités suivantes: identité sexuelle, identitéde genre et identité sexuée ?
- Identité sexuelle: représentation de soi en relation avec les catégories et les pratiques sexuelles;
identité de genre: représentation associée aux catégories linguistiques et socio-culturelles du masculin et du féminin;
identité sexuée: identité personnelle liée aux aspects biologiques, psychologiques ou sociaux relatifs au sexe.
- Ce découpage vous paraît-il pertinent? Justifiez votre réponse.
- Ce découpage (sexuel, genre, sexué) est sujet à discussion. L’identité sexuée a l’avantage d’être applicable à la personne dans sa complexité biologique (anatomique, physiologique, génétique, sexuelle), psychologique (adhésion au genre, attitudes et sentiments) et sociale (catégories et représentations des sexes et des rôles). La question de la sexualité infantile, par exemple (chez l’enfant comme chez l’adulte), ne peut être réduite ni à l’investissement narcissique du corps, ni aux désirs et fantasmes sexuels, ni aux codes sociaux liés aux pratiques sexuelles perverses.
- Qu’est-ce que l’assignation et la réassignation de sexe?
- L’assignation de sexe est liée à la décision administrativequi, à la naissance, attribue l’un ou l’autre sexe à l’enfant sur la constatation de la présence d’organes sexuels externes. Cette assignation inscrit l’enfant dans l’état civil et l’identité sociale. La réassignation intervient après l’opération chirurgicale qui amène le changement (biologique et administratif) de sexe de l’enfant.
- Quelle différence fait-on entre l’hermaphrodisme et l’androgynie?
L’enfant hermaphrodite a biologiquement les deux sexes. Le terme androgyne (andro = homme, gunê = femme) signifie également «_space;tenir des deux sexes ». « Mais cette double appartenance ne concerne plus une confusion corporelle mais la cooccurrence ou la fusion de conduites ou d’attitudes généralement associées à l’un ou l’autre sexe.
- Avant quel âge est-il nécessaire d’opérer l’enfant hermaphrodite pour lui épargner des troubles psychologiques?
- L’opération d’enfants hermaphrodites ayant pour but de leur attribuer l’un ou l’autre sexe doit être pratiquée, si possible, avant l’âge de deux ans.
- Vrai ou faux. Les stéréotypes sont des jugements négatifs portés sur les personnes ou les groupes.
- Faux. Les stéréotypes peuvent être positifs etcomporter une survalorisation et non une stigmatisation. Mais on leur attache le plus souvent, et à tort, une connotation négative.
- Sarbin, Taft et Bailey (1960) proposent quatre caractéristiques des stéréotypes. Lesquelles? Si vous ne connaissez pas cette référence, cherchez à définir par vous-même les caractéristiques essentielles des stéréotypes.
- Les quatre caractéristiques des stéréotypes proposées par Sarbin, Taft et Bailey (1960) sont les suivantes:
1) généralisation abusive;
2) mécanismes de défense consistant en une projection (négative ou positive) ;
3) présomption de similitude fondant le jugement (positif ou négatif);
4) argument d’autorité.