Bataille de Bir Hakeim Flashcards
C’est quoi ?
Il y a 70 ans, 3.700 Français Libres, retranchés à Bir Hakeim dans le désert libyen, résistèrent du 27 mai au 11 juin 1942 à 32.000 soldats allemands et italiens du général Erwin Rommel, retardant l’offensive du “Renard du désert” vers l’Egypte.
Prémice
Les Britanniques organisent un front dans le désert libyen en Cyrénaïque: marqué par des mines, le front va de la Méditerranée et Tobrouk, principale base britannique à l’ouest de l’Egypte, à Bir Hakeim à quelque 80 km au sud.
La position de Bir Hakeim, 16 km2 de cailloux et de sable, autour des ruines d’un fort turc, est confiée à la 1ère Division française libre (DFL) commandée par le général Marie-Pierre Koenig.
Ce légionnaire de 44 ans dispose de 3.723 soldats, une force hétéroclite regroupée sous l’emblème de la croix de Lorraine: officiers de carrière et étudiants qui ont rejoint la France Libre à Londres, forestiers d’Afrique équatoriale française encadrant des coupeurs noirs d’okoumé, goumiers marocains, Océaniens venus du lointain Pacifique, légionnaires républicains espagnols ou italiens antifascistes.
Koenig déploie son dispositif en hérisson par points d’appui, avec canons de 75 mm transformés en canons antichars, entourés de champs de mines, véhicules embossés et emplacements de combat enterrés : “une forteresse à la Vauban remarquablement organisée”, raconte à l’AFP Hubert Germain, 91 ans, dernier officier de la Légion étrangère survivant de Bir Hakeim où il commandait une section antichars.
La nuit du 10 au 11 juin 1942
Dans la nuit du 10 au 11 juin, Koenig tente une sortie de vive force à travers les lignes allemandes pour rejoindre les Britanniques. “+Une fois la sortie opérée, vous vous dirigerez vers les Britanniques en vous fixant sur l’étoile Antarès+, nous avait dit Koenig”, raconte Hubert Germain, Compagnon de la Libération, commandeur de la Légion d’honneur et Croix de guerre avec deux citations.
L’opération réussit au prix d’un lourd bilan. Plus d’un quart des “Free French” sont tués, blessés ou disparus mais la 1ère DFL n’a pas été détruite et a réussi à retarder l’offensive de Rommel.
Role de la BFL ?
Au sud du dispositif allié, ils ont mission d’empêcher toute manœuvre d’encerclement par les forces de l’Axe et se sont installés depuis le mois de février 1942 au pied d’un ancien fortin turc en plein désert, Bir Hakeim.
Le 27 mai 1942, leur position est attaquée une première fois par la division blindée italienne Ariete. À l’abri dans des tranchées entourées de mines, les Français résistent à l’assaut et l’ennemi doit se retirer en laissant 40 chars sur le terrain.
Les assiégeants reviennent plusieurs fois à l’attaque, chaque fois sans succès. À une offre de reddition, Koenig répond : «Nous ne sommes pas ici pour nous rendre !» Les Français sont ravitaillés opportunément par un détachement du Train qui réussit à forcer le siège et à introduire trente camions à Bir Hakeim.
Le 10 juin, les Britanniques, n’ayant plus besoin de l’appui de Bir Hakeim, donnent à la Brigade la permission de se replier. Dans la nuit, les Français rejoignent les lignes britanniques avec leurs blessés. Ils laissent derrière eux 127 morts et 814 disparus mais ils ont infligé aux ennemis des pertes trois fois supérieures et surtout, ils ont offert à la VIIIe armée les deux semaines indispensables à son regroupement sur sa seconde ligne de défense, devant l’oasis égyptienne d’El-Alamein.