Audition Mme De Lamaze Flashcards
Les 5 axes de la rééducation
- La guidance parentale
- L’éducation auditive
- La parole
- La communication et le langage oral
- Lien avec l’école et le pré-scolaire
Quel est le plus important des axes de rééducation dans les premiers temps de l’appareillage ?
L’accompagnement parental
Pourquoi la guidance ?
- choc du diagnostic
- enfant idéalisé devient un autre avec sa part de mystère et d’inconnu
- parents doivent s’adapter face à la réalité, s’accommoder et faire avec ce handicap
- souvent désir de réparation
Buts de la guidance ?
1) La famille (tous les membres) ajuste ou réajuste ses modes relationnels
2) Aider les parents à comprendre que l’implant cochléaire n’est pas un objet miraculeux
3) instaurer une relation de confiance réciproque
4) demander aux parents une grande disponibilité
5) l’accompagnement familial est primordial à chaque étape importante de la vie
Comment accompagner les parents? 17 étapes
1) commencer par définir avec eux des objectifs précis et à court terme
2) restaurer leur confiance en eux
3) chercher la stimulation la plus naturelle possible
4) expliquer que l’enfant a besoin de temps
5) répondre aux questions
6) leur donner des informations sur la surdité et ses conséquences
7) entretenir ou restaurer une relation riche
8) guider les parents dans leurs observations (cahier de vie)
9) répertorier avec eux ce que leur enfant sait faire
10) observer les interactions parents/enfant et dans le cadre de la prise en charge, et encourager certaines attitudes spontanées ou réorienter certaines attitudes inadéquates
11) repérer et interpréter les tentatives de communication de l’enfant
12) éveiller ses capacités à inventer, imaginer des stratégies pour intéresser l’enfant à la relation
13) recenser les situations qui se répètent de la vie quotidienne qui sont propices au langage
14) apprendre aux parents à adapter leur parole en intensité, tonalité, rythme, mélodie, articulation
15) travailler sur le langage offert à l’enfant : chercher la zone proximale de développement
16) aider l’enfant à se situer dans le temps, lui expliquer les événements passés et lui permettre d’anticiper l’avenir
17) Et surtout, on va s’assurer que cette communication tout en demeurant naturelle s’adapte aux besoins de l’enfant
En quelle année le dépistage est-il obligatoire ?
Depuis 2014, si dépistage en maternité : envoi vers centre de dépistage pour confirmation ASSR et audio comportementale. Attente 1 an pour opérer le nerf facial.
L’audition peut être fonctionnelle mais insuffisante pour acquérir le langage uniquement par imprégnation …
la rééducation orthophonique est donc nécessaire.
Il va falloir amener l’enfant lors du développement auditif à …
amener l’enfant à écouter (pas gagné parfois !), décoder, et comprendre les informations auditives.
Quelles sont les deux voies de développement auditif ?
1) mode didactique : c’est un processus d’entraînement, avec des exercices répétitifs et systématiques
2) mode naturel : c’est l’apprentissage fortuit, appuyé sur les événements naturels, du quotidien, mais tout de même orientés. L’enfant implanté a besoin d’être accompagné dans son apprentissage fortuit, et qu’on lui explique les différents bruits (pour apaiser l’enfant)
On utilise les 2 modes combinés si :
1) Si l’enfant a un implant précoce, le mode naturel fonctionne très bien et le fonctionnement didactique prend moins d’importance mais sera utile pour les choses plus précises telles que la discrimination de consonnes. Comme il y a actuellement beaucoup d’implantation précoce, souvent les enfants apprennent très rapidement, ce qui rend la tâche de l’orthophoniste bien plus simple.
2) Si l’implant cochléaire est tardif (après 2 ans), l’enseignement didactique est très important et le naturel beaucoup moins. Il va falloir quasiment tout apprendre à l’enfant, l’aider à tout décrypter.
Le début de l’éducation auditive :
1) s’assurer que l’appareil ou les appareils fonctionnent
2) apprendre à l’enfant à signaler un appareil défectueux
3) donner des conseils aux parents sur les manipulations, sur l’entretien
4) à penser à changer les piles, les batteries, les câbles, l’antenne
5) renseigner les parents sur les processus de déshumidification et de dépoussiérage
Les 4 étapes du traitement de l’information :
- Alerte (l’enfant réagit quand il entend un bruit) et Détection : (prévient l’enfant) Il doit repérer le bruit ou l’absence de bruits dans différents contextes. Le conditionnement est important dans la détection.
- Discrimination : il doit dire si deux stimuli sont identiques ou différents, au niveau de paramètres segmentaux et para-segmentaux (intensité, hauteur, durée, tempo).
- Reconnaissance : en liste fermée, restreinte (l’enfant doit reconnaître ces mots en montrant l’image associée) et Identification : en liste ouverte. Répéter des mots quelconques.
- Compréhension
quels sont les deux comportements auditifs en plus des 4 étapes de l’information :
▪ La compréhension : C’est l’étape la plus complexe et la plus importante, pas uniquement liée à l’audition, mais aussi au langage. La répétition d’un mot n’est que de l’identification, de la perception, et pas de la compréhension.
▪ La mémorisation : L’enfant sourd montre souvent des difficultés à mémoriser des séquences courtes de 3 stimuli. En général si difficultés sur les mots de 3 syllabes, ce n’est pas très rassurant sur l’évolution du langage. Cela est à entraîner !
NB : Des mots de 3 syllabes différentes s’appelle un triolet.
▪ La localisation : Il faut 2 oreilles ou 2 appareils/IC qui fonctionnent bien pour bien localiser : implants en bilatéral ou un implant cochléaire associé à une prothèse controlatérale.
Que travailler dans la détection, alerte ?
Surtout chez les enfants récemment implantés.
Elle peut d’abord se travailler par l’écoute simple pour se faire plaisir et par imprégnation:
- sonoriser des livres, images
- utiliser des logiciels
- proposer des jeux de doigts sur le corps des petits
- écouter des chansons, comptines, histoires pour le simple plaisir d’entendre la voix
- boîte ou sac rempli d’objets sonores, à sortir 1 à 1.
- créer des objets sonores
- faire du bruit avec son corps
- manipuler des peluches, marionnettes en imitant leurs cris.
Amener à l’enfant à être attentif aux bruits inopinés: quand il entend, le guider, lui demander de chercher d’où vient le bruit etc. Associer écoute et action: conditionnement.
Créer un lien :
- souligner les bruits avec le cours
- utiliser une sonnerie de téléphone, sonnette, coups frappés etc.
- réagir à l’appel, à la voix
Comment l’enfant va-t-il apprendre par imitation ?
- pour travailler le conditionnement, mettre des jetons dans une boite etc.
- agir quand il y a du bruit
- réveiller une poupée avec réveil ou à la voix forte,
- faire danser la poupée (utile si l’enfant est inhibé de passer par la poupée),
- faire réagir papa ou maman en l’appelant
Que travailler dans la discrimination ?
1) Intensité (oppositions sons forts/sons faibles)
- symbolisation : petit / moyen / grand
- avec des instruments de musique
- avec de la musique / accompagné de mouvements
- à la voix
/!\ l’intensité diminue avec l’éloignement.
2) Hauteur (grave/aigu)
- réponses motrices (souris/hippopotame)
- avec des symbolisations différentes : une échelle avec les graves en bas et les aigus en haut
- on peut utiliser des instruments, ou bien sa voix avec des voyelles ou des consonnes
3) Durée (sons longs/courts, continus/discontinus), on va :
- utiliser la motricité : on agit tant que le son dure, quand le son s’arrête on doit s’arrêter
- manipuler une voiture, en utilisant une consonne qu’on allonge
- utiliser des instruments à vent pour faire durer les sons,
- à la voix en tenant des [a] plus ou moins longtemps,
- comparer des bruits : le chien (= son discontinu) versus la vache (= son continu).
4) Tempo (lent/rapide, travail sur les différents rythmes) :
- avec des instruments : tambour ou poupée qui avance vite ou lentement
- en utilisant la motricité
- avec différentes musiques et des comptines
- avec la voix en faisant reproduire des rythmes à l’enfant
Pourquoi faire la différence entre aigu et grave pour les enfants sourds n’est pas toujours simple?
Les aigus sont parfois pour eux très dérangeants, et leur semblent donc plus forts que les graves. D’autres sont gênés par la vibration des graves.
Que travailler dans l’identification ?
Identifier des bruits, à mettre du sens sur ces bruits (dépasser la distinction pareil / pas pareil, possible même sans le langage) en :
- liste fermée (= reconnaissance) : loto sonore, mémory
- liste ouverte : on commence souvent par la liste ouverte. On fait écouter un bruit à l’enfant qu’il doit essayer d’identifier
→ Une longue période d’imprégnation est nécessaire avant que l’enfant puisse reconnaître des bruits.
→ On va apprendre aux parents à sélectionner les bruits intéressants, on peut leur proposer de créer un cahier d’audition, un parcours sonore dans la maison.
Identification de la parole
On va travailler également l’identification de la parole pour les enfants :
- mêmes exercices avec des mots,
- discriminer et reconnaître des intonations,
- apprendre à identifier différentes voix
- discrimination et reconnaissance des phonèmes / jeux phoniques : on entraine la boucle audio-phonatoire.
- reconnaître son prénom, et le prénom des personnes familières
- les mots fréquemment rencontrés avec le travail préalable vont commencer à être reconnus par le canal auditif seul : « papa, maman, doudou, voiture », donc à proposer sans lecture labiale
Au début lecture labiale pour mémoriser la notion, le concept, mais après retrait de l’aide. - cacher des objets sous un foulard ou dans un sac pour faire deviner à l’enfant.
On va travailler également l’identification de la parole pour les grands :
approche plus analytique, pour améliorer la discrimination fine: Analyse des phonèmes :
- utiliser les oppositions les plus marquées au départ a/ou/i, puis plus proches i/u, a/é, ou/o
- retrouver la même voyelle dans des syllabes
- trouver la voyelle commune
- chercher un intrus
- compter le nombre de [a] dans une phrase
- puis même type de travail avec les autres consonnes et avec les syllabes.
Analyse des mots :
- Mots opposés par la longueur/nombre de syllabes
- Même nombre de syllabes, phonèmes différents
- Même nombre de syllabes, phonèmes proches
- Proposer des listes par thème : aliments (occasion de travailler le langage par le biais de la perception)
- Combien y a-t-il de mots identiques dans une liste ?
- Allonger la structure : où est la poule, enlève la poule, mets la poule, je veux la poule, trouve la poule… car il est plus facile de reconnaître un mot qu’une longue phrase, quoique la phrase permet
la suppléance mentale.
Analyse des phrases :
- De longueur différente
- D’intonation différente : question, affirmation
- Puis progressivement, on va pouvoir réduire les différences en utilisant par exemple le même sujet
Analyse des récits :
- Lecture indirecte
- Arrêter l’histoire et demander le dernier mot entendu,
- Enregistrer des récits avec des voix différentes,
- On montre une image du livre, l’enfant doit repérer le passage dans l’histoire.
→ Il est important de ne pas mettre l’enfant en situation d’échec en lui proposant des jeux trop difficiles et de penser à proposer différentes voix.
Les autres objectifs de l’éducation auditive :
- gérer le téléphone
- écouter de la musique
- la conversation à plusieurs
- l’audition dans le bruit
- la localisation
Cas de l’implant cochléaire bilatéral :
Si deux implants cochléaires sont posés en simultané (ou moins de 6 mois de décalage considérés comme simultané), il faut travailler les deux implants en même temps et vérifier que les 2 IC fonctionnent.
Dans le cas de l’implant cochléaire si la surdité est pré-linguale sévère à profonde ou si post-linguale :
si surdité pré-linguale : les résultats attendus vont être identiques à l’implant cochléaire unilatéral, voire un peu plus rapide et avec une meilleure perception de la parole dans le bruit. La progression de travail est la même qu’avec un seul implant cochléaire.
si surdité post-linguale : des résultats attendus pour les mots en liste ouverte sans lecture labiale sont ≥ 80% très rapidement, entre 2 et 6 mois après l’implant. Ce sont des enfants qui ont déjà entendus (surdité évolutive ou acquise après méningite par exemple), donc le travail est un peu plus facile. Il faut réactiver la mémoire auditive en bilatéral et mettre en place les nouveaux repères (bruits, phonèmes, mots, phrases).
Si les deux implants cochléaires sont posés en séquentiel :
(plus de 6 mois de décalage entre les deux implants), il va falloir travailler le deuxième implant (IC2) seul et inhiber le premier implant (IC1). Le deuxième côté ne peut être efficace que si le premier côté lui laisse la place. –> amélioration de la rapidité d’écoute