06 - Politique économique - Bénassy-Quéré - Etudes 04 Flashcards
Les moins favorisés accroîtraient leur endettement pour soutenir leur consommation lorsque leur revenu stagne. Le gouvernement peut être tenté de réagir à une hausse des inégalités par un assouplissement des conditions de crédit pour les ménages les plus pauvres, ce qui peut finalement conduire à des situations de surendettement.
Empiriquement contesté par Cournède et Denk (2017).
Rajan, 2010
L’augmentation des inégalités est aussi un facteur de risque de stagnation séculaire, par l’excès d’épargne qu’il implique :
- Le taux naturel d’intérêt, auquel le désir d’épargne et le désir d’investissement sont égaux à la pleine capacité des facteurs de production (plein-emploi, pleine utilisation des équipements), est négatif ;
- La consommation est trop faible pour permettre l’utilisation complète des facteurs de production.
→ La croissance est donc plus faible que son potentiel.
De plus, la non-utilisation complète des facteurs de production peut réduire le potentiel de croissance par des effets d’hystérèse.
Summers, 2014
Le modèle de Solow et Swan fournit un cadre théorique cohérent avec la comptabilité de la croissance mais n’est pas réaliste : il oublie un facteur de production accumulable, le capital humain.
Les dépenses d’éducation doivent donc être traitées comme un investissement et non comme une consommation.
Le nouveau modèle proposé par les auteurs est encore imparfait (la croissance à l’équilibre stationnaire ne dépend toujours que de facteurs exogènes : démographie et progrès technique).
Mankiw, Romer et Weil, 1992
Les variables qui exercent un effet significatif sur le PIB par tête de long terme sont :
1° La qualité du capital humain : niveau d’éducation, espérance de vie ;
2° Le bon fonctionnement des marchés : degré de concurrence, distorsions introduite par l’intervention de l’État, corruption ;
3° La stabilité macroéconomique (notamment la stabilité des prix) ;
4° L’instabilité politique (guerres, coups d’état, ou simplement alternance entre partis politiques).
Barro et Sala-ì-Martin, 1995, Economic Growth
Dans un modèle sous hypothèse de plein-emploi, les plus aisés ayant une proportion à l’épargne plus importante → un accroissement des inégalités et de la part dans le revenu national des plus aisés augmente, toutes choses égales par ailleurs, l’épargne et par conséquent l’investissement et la croissance.
Les riches épargnent en effet plus que les pauvres : l’accroissement des inégalités se révèle alors favorable au taux de croissance, à condition que la richesse accumulée par la fraction la plus riche de la population soit investie dans les industries qui dégagent les gains de productivité (« théorie du ruissellement » de la richesse sur l’ensemble de l’économie).
Kaldor, 1957
Les méthodes d’évaluation ex post des politiques économiques ne sont pas infaillibles. Certes, elles permettent d’indiquer si un dispositif a eu ou non l’effet souhaité.
Mais :
- Elles ne permettent pas de comprendre pourquoi il a réussi ou échoué ;
- Ni de savoir si ces résultats sont transposables dans l’espace et le temps ;
- Elles ne prennent pas en compte l’impact sur l’emploi des hausses d’impôt nécessaires pour les financer.
Deaton, 2010
Reprise du concept de stagnation séculaire.
La stagnation séculaire désigne plusieurs points cardinaux sous forme d’objectifs devenus à un moment donné inatteignables pour une économie : une croissance économique garantissant un niveau d’emploi élevé et un niveau des prix maîtrisé, le tout dans un contexte de stabilité financière.
Ces facteurs déséquilibrants qui entretiennent la stagnation sont reflétés par une réduction du rôle de la PGF dans une croissance qui peine donc à repartir, ce qui se répercute négativement sur la croissance potentielle.
Larry Summers, 2014
En France, l’implantation des grandes surfaces est soumise à autorisation administrative depuis la loi Royer de 1973 :
Les créations d’emploi ont été significativement plus faibles dans les départements français où l’installation de nouvelles grandes surfaces a été la plus découragée, la perte d’emploi étant évaluée à 1 300 par an par les auteurs.
→ Restreindre la concurrence aboutit à créer des rentes qui sont captées par les détenteurs de capital et les salariés en place, avec pour effet moins d’emploi.
Bertrand et Kramarz, 2002
Mise en évidence d’un effet d’hystérèse :
Une fois qu’on a laissé s’accroître le chômage, celui-ci ne peut revenir immédiatement à sa valeur d’équilibre de long terme (le Nairu de long terme) qu’au prix d’une hausse de l’inflation.
Cette hypothèse alourdit considérablement la responsabilité des politiques macro-économiques dans la lutte contre le chômage : une politique budgétaire ou monétaire restrictive, par exemple, qui pèse temporairement sur la demande, pourrait conduire à une hausse persistante du taux de chômage.
Si cet effet est avéré, cela signifie en particulier que les banques centrales ont un rôle à jouer dans la réduction du chômage non seulement à court terme, mais également à long terme.
Cette théorie, de prime abord convaincante, voit sa pertinence empirique discutée.
Blanchard et Summers, 1987
Modélisation possible de la négociation salariale.
Les entreprises et les syndicats négocient sur le couple salaire-emploi. La négociation conduit à un point de tangence entre une courbe d’iso-utilité (création d’emploi) et une courbe d’iso-profit (maximisation du profit).
L’ensemble de ces points de tangence, appelé courbe des contrats, représente tous les couples (salaire, emploi) optimaux au sens de Pareto.
Le modèle est efficace parce qu’il conduit à un optimum de Pareto : par exemple, il n’est pas possible de lever l’utilité du syndicat sans réduire le profit de l’entreprise.
Néanmoins, il est peu réaliste : en France, 5 % seulement des négociations d’entreprise portaient sur l’emploi dans les années 2000 (Dares, 2008).
Nash (marchandage de), 1950
La PGF explique les 7/8e du doublement de la productivité du travail aux Etats-Unis de 1909 à 1949, tandis que l’augmentation de l’intensité capitalistique explique le huitième restant.
Solow, 1956
Une concurrence accrue et la menace de nouvelles entrées obligent les entreprises existantes à investir pour faire face à cette pression concurrentielle.
Aghion et al., 2012
En 2014 en France, 60 % des chômeurs au sens du BIT n’avaient pas dépassé le secondaire.
Pour rappel, c’était alors le cas de 23 % des 15-64 ans en France, contre seulement 10 % aux Etats-Unis et 9 % en Pologne.
France Stratégie, 2016, « Quels leviers pour l’emploi ? »
Des emplois stables, via notamment des restrictions au licenciement :
- s’ils réduisent la capacité des entreprises à ajuster leur productivité par la modification de leurs effectifs, favorisent l’acquisition de capital humain spécifique ;
- Pour les entreprises innovantes, élèvent le coût anticipé de l’échec.
→ Les restrictions à l’emploi incitent à l’innovation au sein des entreprises existantes, plutôt que par des mécanismes schumpétériens de « destruction créatrice ».
Scarpetta et Tressel, 2004
Hypothèse d’une relation « en cloche » entre le niveau de développement d’un pays et la dispersion de ses revenus individuels :
- Les inégalités seraient faibles dans les pays pauvres (pays africains) et dans les pays riches (Europe) mais élevées dans les situations intermédiaires (Amérique latine) ;
- Le développement s’accompagnerait d’une augmentation temporaire des inégalités.
Cette hypothèse est importante pour penser les arbitrages que le développement économique peut induire.
Kuznets, 1955
Les caractéristiques du marché du travail évoluent lentement, alors que les taux de chômage ont connu des variations spectaculaires sur les décennies 1950 à 2000.
Interprétation proposée de cette contradiction apparente :
Les institutions du marché du travail influencent la vitesse à laquelle chaque économie s’adapte à des chocs tels que les chocs pétroliers dans les années 1970 ou la hausse des taux d’intérêt réels dans les années 1980.
Ainsi, les économies qui se portaient bien dans les années 1960 se sont avérées mal armées pour absorber les chocs macro-économiques des années 1970 et 1980, puis les chocs structurels liés à la mondialisation des années 1990 et 2000.
Blanchard et Wolfers, 2000
Dans deux contributions séparées, les auteurs proposent une fonction de production à facteurs complémentaires. Le modèle, qui ne se prétend pas réaliste, prédit un déséquilibre croissant entre capital et travail, jusqu’à ce que l’insuffisance de capital bride la croissance.
Il a fourni une justification théorique aux politiques d’aide à la reconstruction de l’immédiat après-guerre (plan Marshall de 1947).
(Modèle Harrod-Domar) Harrod, 1939, et Domar, 1946
Théorie du salaire d’efficience :
Il est dans l’intérêt des entreprises de ne pas baisser les salaires qu’elle versent, parce que :
- cela leur permet d’élever l’effort des travailleurs ;
- cet effort est une caractéristique qu’elles ne peuvent observer et donc pas rémunérer directement, mais dont elles observent l’impact sur la productivité.
Il s’agit de l’une des explications à la rigidité du salaire réel.
Yellen, 1984
Entre 2008 et 2014, la Grèce, le Portugal et la Roumanie ont substantiellement réduit le recours aux procédures d’extension (généralisation à tous les salariés d’une branche des dispositions d’un accord conventionnel).
Cette évolution est en cohérence avec les recommandations du FMI et de la commission européenne qui privilégient la décentralisation de la négociation collective.
Visser, 2016
Base de données très riche constituée par les auteurs, de laquelle ils concluent que la relation entre les inégalités (mesurées par l’indice de Gini de la distribution des revenus) et le taux de croissance dépend du niveau de développement : elle est négative pour un PIB par tête faible ou au contraire élevé, et positive dans les situations intermédiaires.
D’après les auteurs, ce ne sont pas les inégalités de revenus qui contrarient la croissance, mais les inégalités de dotations (notamment la distribution des terres).
Deininger et Squire, 1996
Etude de l’interaction réciproque entre la montée des débats populistes des années 2010 dans les pays développés et l’affaiblissement du soutien à l’ouverture commerciale, voire aux fondements de l’économie de marché.
Selon l’auteur, « Ce qui paraît une réaction raciste ou xénophobe peut trouver ses racines dans des angoisses ou des bouleversements de nature économique ».
Rodrik, 2017
Le progrès technique est un déterminant essentiel d’un nouveau cycle, probablement durable, d’augmentation des inégalités au sein des pays.
Milanovic, 2016
1° La coalition susceptible de soutenir une redistribution par l’impôt n’est pas la même que celle qui soutient un contrôle des inégalités par la fixation du salaire minimum. La seconde solution peut donc être préférée, même si elle est économiquement moins efficace.
2° La résistance à la réforme atteint son maximum à la fin d’une récession économique.
Saint-Paul, 2000
Ouvrage connu pour ses conclusions sur des rendements décroissants qui correspondaient à une expérience très précise de son époque : celle de la mise en valeur de terres de moins en moins fertiles et de plus en plus difficiles à cultiver, à laquelle s’est justement opposée la contre-expérience de l’innovation et des gains de productivité.
La croissance géométrique de la population s’oppose à la croissance arithmétique de la production.
Autre thèse moins connue : la fécondité est considérée comme le ressort fondamental de la croissance. Le report des mariages compense les chocs négatifs en période de crise et leur avancée permet d’encourager les reprises en accompagnant les chocs technologiques, si bien que le niveau de vie par tête demeure constant sur longue période.
Thomas Malthus, 1798, Essai sur le principe de population
L’auteur cite une enquête montrant que 10 % de la population mondiale (soit 700 000 millions de personnes) souhaiterait émigrer.
Il insiste sur l’actualité de cette question des migrations internationales et les tensions qu’elles entraînent dans un monde qui à la fois se dit ouvert, qui estime légitime que tout individu cherche à maximiser son revenu, mais qui privilégie toujours le développement économique dans son espace national et par ailleurs estime normal de traiter différemment natifs et étrangers.
Milanovic, 2016, Global Inequality
Mise en évidence d’un problème spécifique à l’emploi peu qualifié.
Suivant ses recommandations, il a débouché sur la mise en place des allégements de cotisations sociales employeur sur les bas salaires.
Rapport Charpin, 1992
Comme d’autres auteurs, mise en évidence que :
- la baisse des inégalités intra-pays observée entre 1820 et 1990 n’est pas spécifique aux pays d’Europe occidentale ;
- que les inégalités à l’échelle mondiale, entre pays, ont augmenté au cours de cette même période ;
- que, depuis la fin du XXème siècle, cette tendance s’est inversée : moins d’inégalités à l’échelle mondiale et plus d’inégalités à l’intérieur des pays, avec des exceptions notables.
La « déconcentration » du capital et les interventions avant impôts et transferts sont une approche plus prometteuse pour réduire les inégalités que la redistribution, en particulier compte tenu de la difficulté qu’il y a à augmenter la fiscalité des revenus du capital dans un monde globalisé.
Milanovic, 2016
Les auteurs relient chômage et salaire minimum.
Sur la période 1990-1998, une hausse de 1 % du salaire minimum en France, induisait une augmentation de 1,5 points de la probabilité de perte d’emploi des salariés directement concernés. Cet ordre de grandeur été confirmé par des études ultérieures.
L’effet reste toutefois faible sur l’emploi global, les salariés au smic ne représentant qu’entre 3 et 4 % de l’ensemble des personnes en emploi.
Kramarz et Philippon, 2001
Au-delà de la part des emplois qui pourraient disparaître du fait de l’automatisation des tâches, le principal problème tient à la polarisation du marché du travail.
Plutôt qu’une déformation générale en faveur du travail qualifié, on observe plutôt une polarisation du marché du travail en défaveur des qualifications intermédiaires :
- le progrès technique favorise la création d’emplois peu qualifiés (typiquement chauffeurs livreurs et services à la personne) et d’emplois très qualifiés ;
- au détriment des emplois de qualification intermédiaire (comptables, vendeurs, agents d’assurance).
Déjà observable, cette tendance devrait être amplifiée par les progrès de l’intelligence artificielle.
Autor, 2015, “Why are There Still So Many Jobs ? The History and Future of Workplace Automation”
En l’absence de sécurité des contrats, le droit civil rendrait nécessaire la finance d’intermédiation, tandis que la Common Law accompagnerait mieux le développement de la finance de marché et protégerait mieux les actionnaires minoritaires.
La Porta et al., 1998
Dans le secteur marchand, financer un emploi crée moins d’un emploi. Une partie des recrutements en contrat aidé correspond en réalité à des effets d’aubaine : l’employeur qui bénéficie de l’aide aurait embauché même en l’absence d’aide. Ainsi, pour les emplois d’avenir marchands, dont le taux de prise en charge est de 35 %, un emploi d’avenir supplémentaire permettait une création nette de 0,15 emploi.
Dans le secteur non marchand, les employeurs sont supposés avoir une contrainte de masse salariale ; ils ont des besoins en emploi, mais ne les réalisent pas à cause de la contrainte financière. Ainsi l’effet emploi est beaucoup plus important que dans le secteur marchand : financer un contrat aidé permet de créer un emploi supplémentaire. L’effet emploi retenu correspond ainsi au taux de prise en charge financière par l’État, c’est-à-dire 0,7.
En outre, l’aide conduit à avancer le calendrier des embauches.
Bernard et Rey, 2017
Construction d’un modèle théorique avec des citoyens inégalement dotés en capital et où l’imposition finance l’investissement public et la redistribution.
L’augmentation des inégalités de capital augmente le taux d’imposition et réduit la croissance mais seulement pour des niveaux élevés d’imposition : à des niveaux plus faibles, l’imposition et les dépenses publiques corollaires augmentent la croissance.
Plus la répartition primaire des revenus est inégalitaire, plus l’électeur médian vote en faveur d’une fiscalité redistributive, jusqu’au point où le taux de prélèvement sur les revenus élevés, qui redistribue la rente vers le facteur travail et la consommation des plus pauvres, devient un frein à l’accumulation de capital et donc à la croissance.
Alesina et Rodrik, 1994
Construction d’un modèle théorique où la dispersion des revenus augmente le risque de conflit entre groupes sociaux sur la répartition des profits et crée un « dilemme du prisonnier » dans lequel aucun de ces groupes ne veut contribuer à la création de richesses.
Bénabou, 1996
En Russie, un investisseur bénéficie en principe de la pleine protection d’un régime de droits de propriété privée, contrôlée par un système judiciaire indépendant.
En Chine, il n’y a aucune protection de ce genre, car la propriété privée n’a pas été (jusqu’à une date très récente) reconnue légalement et les tribunaux n’y sont certainement pas indépendants.
Et pourtant, du milieu à la fin des années 1990, les investisseurs ont constamment donné de meilleures notes à la Chine qu’à la Russie en matière d’Etat de droit.
Ils se sentaient mieux protégés en Chine qu’en Russie.
Rodrik, 2004
On peut distinguer trois grands types de régime d’assurance chômage :
1° Les pays anglo-saxons se caractérisent par une faible protection de l’emploi et une assurance chômage peu généreuse. Dans ces pays, les flux vers et hors du chômage sont importants ;
2° Les pays d’Europe continentale affichent une protection de l’emploi élevée et une assurance chômage généreuse, mais des politiques actives du marché du travail limitées. Dans ces pays, les flux sont faibles ;
3° Les pays nordiques combinent une protection de l’emploi limitée et une assurance chômage généreuse mais conditionnelle. L’idée générale est qu’il « faut protéger les autres travailleurs et non les emplois » (modèle dominant de la flexisécurité/flex-sécurité). Dans ces pays, les flux du marché du travail sont importants.
Blanchard, Jaumotte, Loungani, 2013
Il a fallu longtemps pour que l’invention de l’électricité affecte (positivement) la productivité.
En étudiant l’introduction de l’électricité aux Etats-Unis, l’auteur montre que, pour qu’une usine profite au mieux de l’électricité, elle devait restructurer radicalement sa façon de travailler.
Le gain de productivité n’est apparu que quarante ans après l’apparition de la première centrale électrique.
Paul David, 1990, « The dynamo and the computer »
Formalisation du learning-by-doing :
L’action et la pratique permettent de construire empiriquement des savoir-faire et, dans une certaine mesure, des connaissances.
L’entreprise qui investit pour former ses employés à une nouvelle technologie incorporée à une nouvelle génération du capital, rend disponible à d’autres entreprises ce savoir-faire.
Arrow, 1962 (“The Economic Implications of Learning by Doing”)
L’arrivée des immigrés cubain en Floride, en avril 1980 (“Exode de Mariel ») a été résorbée en l’espace d’un an du point de vue de l’emploi local.
En effectuant une comparaison avec des villes « témoins », l’auteur relève que le taux de chômage des travailleurs en place, aussi bien noirs que blancs, n’a pas été durablement affecté.
Card, 1990
Mise en avant du mécanisme qui a conduit, avant 2008, à l’endettement des ménages pauvres au-delà de leur capacité de remboursement et qui a freiné, après la crise, la reprise, en raison du désendettement des ménages.
Cynamon et Fazzari, 2016
Comparaison dans dix villes françaises, au début des années 2000, du revenu net d’un ménage payé au SMIC et des transferts sociaux dont il bénéficiait s’il ne travaillait pas. Étaient pris en compte :
- Les transferts locaux (logement, restaurant scolaire, crèche, etc.) ;
- Les transferts nationaux (revenu minimum d’insertion, allocation sous conditions de ressources).
→ Dans le cas d’un couple avec deux enfants, le cumul des aides nationales et locales aboutissait au début des années 2000 à un revenu net de 19 200 € par an pour un ménage sans revenus d’activité. Pour obtenir par le travail un revenu identique, ce ménage aurait dû dégager un revenu d’activité d’au moins 15 550 €, soit 44,5 heures par semaine au SMIC.
Un emploi à temps plein au smic fournissait donc un revenu inférieur aux revenus de transfert au chômage.
Anne et L’Horty, 2002