Texte 4 - JLL - JLFDM Flashcards
Jean Luc Lagarce
Dramaturge contemporain : théâtre moderne
Milieu social pauvre / ouvrier
Transfuge de classe
Atteint et mort du VIH
Juste la fin du Monde
Pièce la plus connue de Lagarce
Mise en scène de la famille en crise lors du retour du fils ainé
Crise familiale + crise du langage (communication qui semble impossible)
Style surprenant et moderne : mi-chemin entre pose poétique et vers libre
Scène
Louis n’a pas parlé
Décide de partir
Antoine propose de l’accompagner
Suzanne veut changer les plans
Accuse Antoine d’être “désagréable”
Catalyseur de la crise familiale
Antoine est le centre de la pièce
1. parle le plus
2. explose
3. crise personnelle à son paroxysme
4. refuse tout geste de sa famille
5. se sent exclu/victime
Intensité de la rivalité
Les personnages peuvent s’entendre ? Se comprendre ?
Lecture
CATHERINE. — Elle ne te dit rien de mal,
tu es un peu brutal, on ne peut rien te dire,
tu ne te rends pas compte,
parfois tu es un peu brutal,
elle voulait juste te faire remarquer.
ANTOINE. — Je suis un peu brutal ?
Pourquoi tu dis ça ?
Non.
Je ne suis pas brutal.
Vous êtes terribles, tous, avec moi.
LOUIS. — Non, il n’a pas été brutal, je ne comprends pas ce que vous voulez dire.
ANTOINE. — Oh, toi, ça va, « la Bonté même » !
CATHERINE. — Antoine.
ANTOINE. — Je n’ai rien, ne me touche pas !
Faites comme vous voulez, je ne voulais rien de mal, je ne voulais rien faire de mal,
il faut toujours que je fasse mal,
je disais seulement,
cela me semblait bien, ce que je voulais juste dire
– toi, non plus, ne me touche pas ! –
je n’ai rien dit de mal,
je disais juste qu’on pouvait l’accompagner, et là, maintenant,
vous en êtes à me regarder comme une bête curieuse,
il n’y avait rien de mauvais dans ce que j’ai dit, ce n’est pas bien, ce n’est pas juste, ce n’est pas bien d’oser
penser cela,
arrêtez tout le temps de me prendre pour un imbécile !
il fait comme il veut, je ne veux plus rien,
je voulais rendre service, mais je me suis trompé,
il dit qu’il veut partir et cela va être de ma faute,
cela va encore être de ma faute,
ce ne peut pas toujours être comme ça,
ce n’est pas une chose juste,
vous ne pouvez pas toujours avoir raison contre
moi, cela ne se peut pas,
je disais seulement,
je voulais seulement dire
et ce n’était pas en pensant mal,
je disais seulement,
je voulais seulement dire…
LOUIS. — Ne pleure pas.
ANTOINE. — Tu me touches : je te tue.
Problématique
Comment cet extrait montre-t-il l’échec du dialogue ?
Plan
I - le déclenchement du conflit : l.1-14
II - la colère d’Antoine et la rivalité fraternelle : l.15-41
I - le déclenchement du conflit
l.1-4 : Catherine : l’impossible médiation
Veut défendre Suzanne qui dit qu’Antoine est “désagréable”
Modélisateurs : calmer le jeu
+ champ lexical de la parole
Ambiguë : accusatrice et polémique
Parole piétine, tourne en rond -> incommunicabilité
I - le déclenchement du conflit
l.5-9 : la défense d’Antoine
Se sent sur le banc des accusés
“tous” : mis en valeur
Opposition pluriel/singulier : seul contre tous
“terrible” : sens propre -> champ lexical de la tragédie
Allitération en “t” : renforce la puissance de la phrase
Sur la défensive
2 questions rhétoriques + 2 négations
Phrases courtes -> agitation d’Antoine
I - le déclenchement du conflit
l.10-14 : le conflit s’envenime
Accélération du rythme : stichomythies
Chacun occupe un rôle
Louis : avocat de son frère
Catherine veut calmer le jeu
Ne fonctionne pas : Antoine redouble d’agressivité
Antiphrase à valeur ironique
Didascalie interne
Geste d’apaisement qui fait exploser
Tentatives de calme voués à l’échec
Mots -> malentendus
Les gestes ne permettent pas de recréer un lien
II - la colère d’Antoine et la rivalité fraternelle
l.15-24 : la plaidoirie d’Antoine
Clame son innocence avec une rhétorique judiciaire
Epiphore du mot “mal”
Antoine enfermé dans un rôle qu’on lui donne
Epanorthose : piétinement de la parole -> débordé par l’émotion
Incise : didascalie interne
Se sent stigmatisé (il a juste proposer de raccompagner son frère)
Groupement ternaire : injustice de la situation
Anaphore de la négation : violente dénonciation
II - la colère d’Antoine et la rivalité fraternelle
l.25-39 : la colère et l’hostilité d’Antoine
Agressivité : impératif, vocabulaire
“tout le temps” : crise familiale qui ne date pas d’aujourd’hui
Parle de Louis à la 3eme personne
Parallélisme : positions irréconciliables
Jalousie envers le “fils prodigue”
Angoisse enfantine : système de défense d’un petit garçon
Répétitions -> colère profonde
S’enferme dans sont statut de victime
Tragédie de la parole
Antoine veut dire mais ne peut pas dire
II - la colère d’Antoine et la rivalité fraternelle
l.40-41 : la menace de mort
Courte réplique de Louis qui veut apaiser son frère
Répartie cinglante
Menace de mort : fratricide symbolique
Frère ennemis (Abel et Caïn)
Paroxysme de la crise familiale
Conclusion
Dialogue ne fonctionne pas
Un simple mot -> conflit qu’on ne peut pas apaiser
Incommunicabilité totale
Antoine : jalousie et injustice qu’il retient depuis le début de l’œuvre