TD3 Soumission à l'autorité Flashcards
Exemples de situations d’obéissance dans la vie quotidienne
Les enfants obéissent à leurs parents, les croyants à leur Dieu, les ouvriers à leur patron, les militaires à leur général…
En quoi a consisté l’étude de Hofling, Brotzman, Darlymphe, Graves & Pierce (1966) sur l’obéissance, quels ont été les résultats et qu’a-t-elle montré?
Un médecin demande à des infirmières d’administrer à un patient 20mg d’un médicament X. La prescription est en désaccord avec le règlement de l’hôpital sur 4 points :
1. Il est interdit de prescrire par téléphone ;
2. L’usage du médicament X n’est pas autorisé dans cet hôpital ;
3. La dose prescrite est trop importante : il est clairement indiqué sur le flacon que ce médicament est dangereux à +10 mg ;
4. La prescription est faite par un médecin inconnu des infirmières.
Résultat : 21 des 22 infirmières ayant reçu l’ordre ont obéi au médecin.
» Dans de nombreux cas, obéir est un comportement « adapté », mais dans celui étudié par Hofling et al., l’obéissance conduit à produire des comportements dangereux/immoraux.
Définition d’obéissance/soumission à l’autorité?
Situation dans laquelle un individu modifie son comportement afin de se soumettre aux ordres directs d’une autorité légitime.
Quelles sont les différences entre le conformisme et la soumission à l’autorité?
- La relation qui existe entre la source et la cible d’influence n’est pas de même nature: dans la conformité, les deux parties ont des
relations symétriques = possèdent tous le même statut. - Le désir d’influencer autrui : dans l’obéissance, l’autorité désire plus ou moins explicitement exercer une influence sur la cible et elle contrôle, surveille la soumission de la cible, ce qui n’est pas le cas pour le conformisme.
- Le degré de similitude entre le comportement de la source et de la cible d’influence : dans le conformisme, les individus influencés ont un comportement semblable à celui de la source d’influence vs. soumission à l’autorité: les individus qui
obéissent ont un comportement souvent différent de celui de la source d’influence.
Quel était l’objet d’étude de Stanley Milgram (1933-1984)?
Cherche une explication psychosociale au génocide perpétré par les nazis envers les juifs durant WWII (comme Asch). Il étudia longuement les travaux de Asch. La seule notion de conformisme ne lui suffit pas ; il fallait aussi prendre en compte le système hiérarchique dans lequel il fallait obéir aux supérieurs.
En quoi a consisté l’expérience de Milgram sur la soumission à l’autorité?
- Objectif factice : étude des effets de la punition sur la mémoire.
- Élève (compère) vs prof (sujet naïf)
- Tâche : le prof fait apprendre une liste de paires de mots à l’apprenant puis lui propose une tâche de rappel. Pour chaque erreur le sujet est sanctionné par un choc électrique : de 15V à 450V (à chaque erreur, il augmente de 15V).
- Les réactions de l’”élève” sont de plus en plus accentuées au fur et à mesure que l’intensité des chocs augmente jusqu’à laisser supposer une perte de conscience voire la mort
- Le “professeur” est le seul sujet de l’expérience réelle visant à étudier le niveau d’obéissance en fonction des conditions.
Face aux protestations de l’élève, si le prof exprimait la volonté d’arrêter l’expérience, l’expérimentateur avait alors à sa disposition une série d’incitations verbales destinées à maintenir l’expérimentateur à son poste. - Fin de l’expérience : si refus d’obéir à la 4ème incitation (Désobéissance) ou lorsque
l’intensité maximale est délivrée 3 fois (Obéissance).
Quels ont été les résultats de l’expérience de Milgram sur la soumission à l’autorité?
- 62,5% des sujets ont obéi jusqu’au terme de l’expérience: ils ont infligé à l’élève des chocs électriques allant jusqu’à 450 Volts
- Le voltage moyen envoyé à l’élève est de 360 V.
Aucune menace ou sanction à l’égard du sujet-professeur + en dépit de leur obéissance manifeste, les sujets-profs souffraient énormément de la situation dans laquelle ils étaient placés.
3 variantes de l’expérience de Milgram de base et les effets des éléments changés sur les résultats
- VARIANTE AVEC DÉSACCORD ENTRE DEUX REPRÉSENTANTS DE L’AUTORITÉ
> Tous les sujets arrêtent rapidement l’expérience (0% d’obéissance au-delà de 165 Volts et voltage moyen de 150V). - VARIANTE SANS FEEDBACK VOCAL DE L’ÉLÈVE/VICTIME
Les réactions de l’élève aux chocs électriques : - A partir de 150 Volts, l’élève exprimait sa souffrance en portant des coups sur la cloison ;
- A partir de 300 Volts, les coups et les réponses cessaient, laissant supposer qu’il était soit mort, soit inconscient.
Dans cette condition, 65% des sujets testés obéissent jusqu’au terme de l’expérience (voltage moyen : 405 V).
VARIANTE DANS LAQUELLE LE SUJET NAÏF JOUE UN RÔLE SECONDAIRE
Résultats : 92,5% des sujets collaborent jusqu’à la fin de l’expérience, (mort supposée de la victime).
> Taux d’obéissance maximal observé parmi l’ensemble des variantes des expériences de Milgram; voltage moyen infligé : 400 V
Pourquoi le taux d’obéissance est-il aussi élevé dans le cas où le sujet joue un rôle secondaire (expérience de Milgram)?
C’est moins difficile d’accomplir une tâche secondaire que l’acte final.
Les sujets se sentent moins responsables de la souffrance éprouvée par l’élève.
Ils sont en quelque sorte doublement dégagés de toute responsabilité :
1. L’autorité les couvre complètement
2. Ils ne commettent personnellement aucun acte de brutalité physique.
Quels sont les deux facteurs qui influencent l’obéissance (expérience de Milgram)?
- Relation entre le sujet expérimental (professeur) et le représentant de l’autorité
- Relation entre le sujet expérimental (professeur) et la “victime” (l’élève)
Quels sont les facteurs modulant la relation entre le sujet expérimental et le représentant de l’autorité qui influencent l’obéissance (expérience de Milgram)?
- Caractère unanime de l’autorité
- Prestige de l’autorité (légitimité)
- Proximité physique de l’autorité
Quels sont les facteurs modulant la relation entre le sujet expérimental et la “victime” qui influencent l’obéissance (expérience de Milgram)?
- Proximité/éloignement: plus la proximité physique est faible entre le sujet naïf et l’élève plus le taux d’obéissance baisse.
- Implication personnelle du sujet dans l’application des ordres
Deux principales explications ont été proposées pour rendre compte des résultats de Milgram : les quelles?
- L’état agentique
- Effet de gel & engagement dans les actes
En quoi l’état agentique peut-il expliquer le phénomène de soumission à l’autorité?
Selon Milgram, au cours de l’expérience de soumission à l’autorité, les individus passent d’un état à l’autre:
1. L’état d’autonomie: l’individu se considère comme personnellement responsable de ses actes et se sert de sa propre conscience comme guide de comportement correct ;
2. L’état d’agent (agentique): état de déresponsabilisation dans lequel le sujet
ne se reconnaît plus comme l’auteur de ses comportements mais comme un simple exécutant d’actes qui ne relèvent plus de sa décision mais de celle d’une autorité.
Pour permettre ce passage il faut que l’autorité soit perçue comme légitime.
Comment l’effet de gel peut-il influencer l’engagement et la soumission à l’autorité des individus?
Selon Gilbert (1981), l’augmentation graduelle de l’intensité des chocs électriques dans la procédure de Milgram est sans doute un des principaux facteurs responsables du taux de soumission élevée car cela crée un effet d’engagement du sujet dans ses actes.
Effet de gel = tendance de l’individu à adhérer à sa propre décision et en partie à son engagement.