Partie 3 Flashcards
Définition de l’attitude?
« Une attitude représente un état mental et neuropsychologique de préparation à répondre, organisé à la suite de l’expérience et qui exerce une influence directive ou dynamique sur la réponse de l’individu à tous les objets et à toutes les situations qui s’y rapportent. » (Allport, 1935). > Attitude = précurseur des comportements.
Qu’est-ce que la soumission?
Quand on amène une personne à réaliser un comportement qu’elle n’aurait pas émis spontanément.
Quels sont les deux types de soumission?
- « forcée » (ou « induite ») = demander à une personne de réaliser un comportement contraire à ses attitudes.
- « librement consentie » (ou « sans pression ») = ne déroge pas aux attitudes préalables des individus.
Qui est l’auteur qui a décrit les bases théoriques de la dissonance cognitive?
Léon Festinger
En quoi consiste la théorie de la dissonance cognitive?
Vise à comprendre et expliquer les réactions des individus lorsqu’ils sont confrontés à l’existence d’une inconsistance entre deux éléments (par ex. : « je suis favorable à la lutte contre le changement climatique » / « j’ai pris l’avion hier »).
Étude de Léon Festinger sur une secte prévoyant la fin du monde?
En septembre 1954, Festinger et ses collègues prennent connaissance d’une secte millénariste qui annonce la fin du monde pour le 21/12/1954. Marian Keech, une habitante de Chicago, prétendit avoir
reçu des messages d’extraterrestres l’informant de la survenue future d’un raz de marée allant engloutir le continent américain. Un groupe de croyants s’est formé autour d’elle en investissant fortement cette croyance. Les messages précisaient que le groupe des « vrais » croyants allait pouvoir être sauvé par l’envoi de soucoupes volantes. Le
21/12/1954, le vaisseau n’est pas venu et la fin du monde non plus. Après plusieurs échecs de tentatives d’explication, M. Keech prétendit avoir reçu un message expliquant que la terre avait pu être épargnée grâce au groupe de croyants. De manière intéressante, une partie de ces personnes n’a pas abandonné ses croyances et s’est même mise à faire du prosélytisme en vue de rechercher de nouveaux adeptes.
En quoi l’étude de Festinger et Carlsmith (1959) a-t-elle consisté et quels ont été les résultats?
Des étudiants de l’université de Stanford étaient recrutés lors d’un cours d’introduction à la psychologie (en situation collective donc) pour des passations expérimentales individuelles. Dans un premier temps, à leur arrivée au laboratoire, ils étaient invités par un expérimentateur à réaliser deux tâches particulièrement fastidieuses. Ces deux tâches avaient été sélectionnées pour être évaluées consensuellement négativement.
Dans un second temps, l’expérimentateur demandait au participant de lui rendre un service = présenter au sujet suivant les tâches expérimentales comme agréables et
intéressantes, sous prétexte que la personne devant faire ce travail était malade (« soumission forcée ») > rémunération soit de 1$, soit de 20$ > but = éveiller une inconsistance chez le sujet en commettant un acte qui contredit radicalement leur opinion (avoir évalué personnellement négativement et la présenter publiquement positivement).
Dans un dernier temps, l’expérimentateur présentait l’expérience comme terminée, mais il dirigeait les participants vers son collègue qui réalisait prétendument des statistiques sur les opinions des individus face aux expé de psychologie > 4 questions, dont une permettant de mesurer l’attitude des participants à propos des tâches.
Le troisième groupe de participants, le groupe contrôle, passait directement de la réalisation de la tâche fastidieuse au questionnaire d’attitude sans passer par l’étape de soumission forcée.
Les résultats montrent :
- Une attitude moyenne négative du groupe contrôle à propos des tâches à réaliser.
- Une attitude moyenne positive du groupe expérimental placé dans la condition 1 $. Les participants de cette condition ont donc modifié leur attitude dans le sens d’un meilleur accord avec le comportement problématique.
- L’attitude moyenne du groupe expérimental placé dans la condition 20 $ est négative et non significativement différente de l’attitude moyenne exprimée par le groupe contrôle > pas de modif de leur attitude.
» Les participants les moins rémunérés modifient leur attitude dans le sens d’un meilleur accord avec ce qu’ils viennent de faire. C’est l’obtention de l’acte de soumission qui engendre le changement d’attitude.
Définition de cognition selon Festinger?
« Une connaissance, une opinion ou
croyances sur l’environnement, sur soi-même ou sur son propre comportement ».
Comment les cognitions doivent être analysées d’après Festinger?
A partir de ce qu’il appelle l’implication psychologique = lien optimal entre deux cognitions prises séparément.
Quels sont les 3 types de relations entre cognitions d’après la théorie de la dissonance cognitive?
- La relation de consonance/consistance :
quand la seconde cognition correspond à celle qu’on devrait avoir par implication psychologique. Dans cette situation les deux cognitions s’accordent bien
ensemble, l’une découle de l’autre. - La relation de dissonance/inconsistance: quand la seconde cognition est l’opposé de celle qu’on devrait avoir par implication psychologique > les cognitions ne s’accordent pas ensemble.
- La relation de neutralité/non-pertinence: quand les cognitions ne peuvent pas être analysées en termes d’implication
psychologique. Ex : « Je n’aime pas cette tâche » et « Les vacances commencent demain ».
Qu’engendre une relation de dissonance entre deux cognitions?
Un état d’inconfort psychologique, de tension = état de dissonance = état d’inconfort psychologique, désagréable. L’individu est donc motivé à modifier son univers cognitif pour éliminer la dissonance et donc rétablir la consonance au sein de l’univers cognitif.
- La magnitude de la dissonance cognitive est fonction de l’importance des cognitions.
- La motivation à réduire cet état est d’autant plus forte que la dissonance est forte.
Quelles sont les 3 voies majeures pour réduire la dissonance?
- Modifier une des deux cognitions inconsistantes (« finalement, j’ai bien aimé cette tâche »),
- Ajouter une cognition consonante avec l’une des deux cognitions inconsistantes (« je n’ai pas aimé cette tâche, j’ai dit ça pour l’argent »),
- Diminuer l’importance d’une cognition inconsistante (« j’ai dit que j’avais trouvé la
tâche intéressante mais j’étais perturbé par des évènements de la veille »).
Quels sont les modes de réduction non-défensifs de la dissonance?
- Le changement d’attitude
- Le changement de comportement
Quels sont les modes de réduction défensifs de la dissonance?
- La trivialisation > diminuer l’importance de l’inconsistance. Opérationnellement,
les chercheurs demandent à leurs participants d’évaluer l’importance de l’acte. Ainsi, lorsqu’on amène les individus à réaliser un acte contre-attitudinal, leur offrir la possibilité de relativiser l’importance de leur position initiale avant d’exprimer leurs attitudes réduit les effets de dissonance.
Le déni de responsabilité : Le sentiment de responsabilité résulte de la décision d’avoir accepté de réaliser un acte en toute liberté. Pour réduire sa dissonance, un individu peut donc chercher à nier sa responsabilité. Opérationnellement, c’est manipulé en laissant (ou non) aux participants le choix de réaliser l’acte.
Que permet le postulat selon lequel le travail de réduction de la dissonance est proportionnel à la quantité de dissonance
ressentie?
De faire des prédictions sur les modifications que va opérer le sujet dans
sa sphère cognitive et sur le changement de ses attitudes. En effet, si on peut connaître la quantité de dissonance ressentie, comme l’importance du travail de réduction de la dissonance est proportionnelle à la quantité de dissonance ressentie, on pourra déterminer dans
quelle situation ce travail de réduction sera le plus important.
Par exemple, pour réduire sa dissonance un individu peut changer d’attitude. L’ampleur de ce changement d’attitude pourra être prédite en fonction de l’importance de la dissonance entre les deux cognitions.
Quel est l’objectif du taux de dissonance?
Quantifier la dissonance ressentie.
2 critiques dirigées contre la théorie de la dissonance cognitive?
- L’effet de renforcement
- La théorie de l’auto-perception
En quoi consiste l’effet du renforcement?
Le principe du conditionnement classique prédit que les comportements renforcés par des récompenses seront exprimés de nouveau. C’est la loi de l’effet énoncée par Thorndike (1911). En situation de soumission forcée, la théorie du renforcement pose donc l’hypothèse
d’un effet inverse à celui posé par la dissonance cognitive, à savoir un changement proportionnel à l’ampleur de la récompense.
En quoi ont consisté les travaux de Rosenberg (1965) et qu’ont montré les résultats?
Hypothèse: les résultats obtenus par Festinger seraient imputables à la pression excessive de l’expérimentateur sur les participants et sur leur appréhension de l’évaluation. Ainsi, si les participants de la condition 20$ restent sur leur position initiale, c’est parce qu’ils interprètent l’expérience comme un test de leur honnêteté ou autonomie et ils cherchent alors à montrer leur capacité à résister à la corruption de l’expérimentateur.
Pour tester cette hypothèse, Rosenberg construit un paradigme expérimental qui supprime toute appréhension et toute suspicion. Dans un premier temps, les participants arrivaient au laboratoire pour une expérience E1, mais l’expérimentateur feignait d’être occupé et leur proposait de participer à l’expérience E2 de son collègue pour patienter. Dans un second temps, les participants allaient voir ce collègue qui les invitaient à écrire contre rémunération un essai en faveur de “la non-participation
de l’équipe de Foot de l’université à un championnat lambda pour lequel cette équipe avait été sélectionnée”. La rémunération variait en fonction de la condition expérimentale (contrôle 0, 0.5$, 1$, 5$). Enfin, les participants retournaient voir l’expérimentateur pour E1 = un sondage d’opinion qui les interrogeait notamment sur la question suivante : “Il a été décidé que l’équipe de foot de l’U. ne participera pas au championnat…”. Les résultats étaient inverses à ceux de Festinger, mais en adéquation avec les théories du renforcement : plus la rémunération du comportement de soumission augmentait, plus fort était le changement d’attitude (en faveur de l’acte).
Qu’ont montré les travaux de Linder (1967)?
> Différence fondamentale entre la procédure expérimentale de Festinger et collègues et celle de Rosenberg: dans les expériences produisant l’effet de dissonance, les chercheurs donnaient au sujet le sentiment qu’il pouvait refuser de réaliser cet acte alors que dans les expériences produisant l’effet de renforcement, les expérimentateurs omettaient de donner cette liberté au sujet. Or, l’engagement joue un rôle central dans l’effet de dissonance. L’engagement repose sur un sentiment de liberté. Ils ont donc élaboré une expérience en manipulant la liberté de choix des participants, comparant ainsi l’expérience de
Festinger et collègues à celle de Rosenberg.»_space; En situation de non choix, les résultats sont cohérents avec un effet de la récompense et qu’en situation de libre choix, les effets sont cohérents avec un effet de dissonance cognitive.
En quoi consiste la théorie de l’auto-perception (Bem, 1972)?
Théorie qui porte sur la causalité perçue des évènements. Cette théorie postule que l’individu n’a pas accès à ses états internes (ses attitudes) et qu’il les infère sur la base de ses réactions comportementales et des
circonstances dans lesquelles elles se produisent. L’individu réagirait donc de la même manière qu’une personne observatrice extérieure.
Comment fonctionne la théorie de l’auto-perception quand appliquée en situation de soumission forcée?
Bem propose une relecture du phénomène. Dans son raisonnement, la personne placée dans la condition 20$ se dirait : « On m’a proposé 20$, c’est pour cela que je l’ai fait » (cette interprétation est
consensuelle avec celle de la dissonance cognitive). Par contre, dans la condition 1$, la personne se dirait : « J’avais le choix et j’ai décidé de le faire. C’est donc que j’ai apprécié ». Il n’y a donc pas de dissonance cognitive. Plus la rémunération est faible, plus le sujet déduit que la situation l’a peu influencé et par conséquent, que son comportement reflète bien son attitude.