TD2 Conformisme Flashcards
Définition conformisme?
On parle de conformisme ou de conformité lorsque dans un groupe un individu cède à la pression sociale (réelle ou supposée) en adoptant les mêmes comportements ou les mêmes attitudes que la majorité des membres du groupe.
Qui était Asch? Quel était son domaine d’étude
- Salomon Asch (1907-1996) est un des 1ers chercheurs en psychologie sociale à s’être intéressé au phénomène de conformité.
- Chercheur américain originaire d’Europe qui a émigré aux USA face à la montée du nazisme.
- Souhaitait comprendre comment et pourquoi le peuple allemand s’était conformé à l’idéologie nazie majoritaire à l’époque.
- Est-ce que les gens se conforment à une majorité, même lorsqu’ils pensent que celle-ci a tort, ou conservent-ils leur autonomie, leur libre arbitre ?
> Asch a cherché à savoir si l’individu est
capable de résister aux pressions d’un groupe ou s’il se conforme à l’avis d’une majorité qui se trouve objectivement dans l’erreur.
En quoi a consisté l’expérience d’Asch sur le conformisme?
L’expérimentateur forme des groupes: 1 sujet naïf (le sujet expérimental) et 6 à 8 compères (la majorité).
La tâche à réaliser est présentée comme une étude sur la perception visuelle.
> On demande aux sujets de comparer des séries de lignes à une ligne de référence et d’indiquer parmi les lignes présentées, celle qui est identique à la ligne-étalon. Pour chaque série la réponse est évidente.
Le sujet naïf indique toujours sa réponse en avant dernière position. Les compères donnent la réponse correcte pour 6 séries puis donnent une réponse incorrecte et unanime pour les 12 autres séries.
Deux conditions :
- « situation de jugement privée » (groupe contrôle) : les sujets notent leur réponse sans la partager avec le groupe ;
- « situation de jugement publique » (groupe expérimental) : les sujets donnent oralement leur réponse à voix haute afin que tout le monde entende.
Quels sont été les résultats de l’expérience de Asch sur le conformisme?
Condition « situation de jugement privée » :
- 37 sujets ont participé. Ils ont donné chacun 18 réponses. Seulement 3 mauvaises réponses provenant de 2 sujets, ce qui prouve que la tâche n’est pas ambiguë => moins de 0,5% d’erreur
Condition « situation de jugement publique » : 50 sujets ont participé. Globalement, on constate 32% d’erreurs > les sujets se conforment à la réponse aberrante de la majorité (environ 4 fois sur douze). > 74% des sujets se sont conformés au moins une fois à la majorité.
» Les résultats vérifient la première hypothèse : celle de la conformité à la
pression de la majorité.
Quelles sont les critiques pouvant être faites sur l’expérience de Asch sur le conformisme?
Il s’agit d’une situation expérimentale, sans réactions des compères, ce qui est éloigné
d’une situation naturelle. En situation réelle, les membres d’une majorité réagissent généralement face à un individu déviant > peuvent faire des remarques, voire se moquer de lui = injonctions à se conformer à la majorité : on parle aussi de pressions à l’uniformité (Festinger, 1950).
Qu’a constaté Asch en faisant varier le nombre de compères de 1 à 15 dans son expérience sur le conformisme?
Le conformisme du sujet naïf atteignait un niveau maximal pour un groupe de 3 ou 4 compères
> Quand le groupe est grand, les sujets peuvent devenir suspicieux face à l’unanimité inattendue qu’ils observent. Ils supposent que les gens qui annoncent leur jugement après avoir entendu celui des autres sont influencés par les jugements préalablement énoncés.
En quoi a consisté une expérience de Wilder (1977) sur le conformisme des individus et qu’ont montré les résultats?
Les sujets écoutent soit une discussion entre 4 personnes soit deux discussions entre 2 personnes > mêmes opinions exprimées, même nombre d’avis similaires.
Pourtant, les sujets exposés aux deux groupes séparés ont été plus influencés que ceux exposés à un seul groupe de 4 personnes > 2 groupes distincts de 2 personnes ont + d’influence sur les réponses des sujets que n’en a un seul groupe de 4 personnes.
Cette expérience démontre clairement que les individus se conforment + quand les jugements des membres du groupe sont perçus comme indépendants.
Comment expliquer le conformisme à partir de l’expérience de Asch?
2 explications fournies par les participants:
- L’unanimité de la majorité indique qu’elle peut avoir raison. Ils se sont conformés sans pour autant avoir changé leur perception des lignes mais ont des doutes quant à leur jugement.
- Éviter de susciter des réactions négatives chez les autres. Ils se sont conformés par crainte de s’opposer à la majorité par peur de se faire mal voir, par peur d’être rejeté…
Quels sont les 3 niveaux de conformisme proposés par Kelman (1958 ; 1961)?
- Complaisance
- Identification
- Intériorisation
En quoi consiste la complaisance (1er niveau de conformisme)?
La personne fait de l’acceptation publique d’un comportement sans adhésion privée.
La complaisance est motivée par :
- l’attrait des conséquences positives, gagner l’approbation du groupe ;
- l’évitement des conséquences négatives = désagréments qui pourraient résulter de l’anticonformisme.
Cette forme d’influence est temporaire, et dure :
- tant que la pression sociale apportera des « sanctions » que la personne estimera importante;
- tant qu’elle peut « y gagner » (l’affection d’un nouveau groupe d’ami).
Se conformer par complaisance est un moyen de préserver l’intégration sociale.
Selon cette forme d’influence, + un individu est attiré par les autres et désire être aimé, + la complaisance risque d’être forte.
En quoi consiste l’identification (2° niveau de conformisme)?
L’identification se manifeste lorsque l’individu veut ressembler aux membres du groupe qu’il trouve attractif. Il va donc adopter leurs attitudes, leurs opinions et leurs comportements.
L’individu se conforme parce que les autres personnes sont attrayantes pour lui.
Les effets d’identification sont + durables que les effets de complaisance et se manifestent à la fois aux niveaux public et privé (devant les membres du groupe/de l’entité sociale, mais aussi quand elle est
« physiquement absente »).
Cette forme de conformité cessera dès lors que ces personnes ou le groupe perdront de l’importance pour l’individu.
En quoi consiste l’intériorisation (3° niveau de conformisme)?
Forme d’influence la plus profonde et la plus durable à la fois en public et en privé.
L’individu se conforme non parce qu’il croît profondément en la justesse des opinions du groupe + il a intégré les opinions, les préférences ou les actions du groupe dans son propre système de valeurs.
La conformité aura lieu parce que les valeurs du groupe rejoignent les siennes > profond désir d’être intégré dans le groupe.
Quel était le niveau de conformisme présent dans l’expérience de Asch?
La complaisance
> Pas l’identification car les sujets ne connaissaient pas les qualités personnelles des autres membres du groupe.
> L’intériorisation a certainement joué un rôle seulement mineur puisque la plupart des sujets éprouvaient de la difficulté à croire les jugements incorrects posés par le groupe.
Pour Deutsch et Gerard (1955), le conformisme résulte de deux formes d’influence sociale : les quelles?
- L’influence sociale informationnelle
- L’influence sociale normative
En quoi consiste l’influence sociale informationnelle?
Prendre en compte des opinions d’autrui pour en savoir plus sur la réalité.
Les individus cherchent à dissiper le doute concernant l’exactitude de leur jugement en recherchant des informations auprès des autres.