TD 2 : Inflammation Chronique Flashcards
RANG A+ : Définir l’inflammation chronique
Réponse de longue durée (semaine ou mois) dans laquelle inflammation, lésion tissulaire et tentatives de réparation coexistent. Elle peut faire suite à une inflammation aiguë, ou débuter insidieusement, comme une réponse de faible densité, sans aucune manifestation aigüe préexistante.
RANG A+ : Citer les 2 principales cellules observées dans les inflammations chroniques
macrophages et lymphocytes
RANG A+ : Expliquer les 4 principaux rôles des macrophages dans l’inflammation chronique
- phagocytose et élimination des microbes et tissus lésés
- initiation du processus de réparation tissulaire et participation à la formation de cicatrices et de la fibrose
- sécrétion de médiateurs de l’inflammation, comme les cytokines (TNF, IL-1, chimiokines…) et d’eicosanoïdes => contribuent à l’initiation et propagation des réactions inflammatoires
- présentation des antigènes aux LT et intéraction avec ces LT => boucle de régulation
RANG A+ : Définir la réparation tissulaire et en citer les 2 processus
La réparation tissulaire est la restauration de la structure et de la fonction des tissus après une lésion. Elle met en jeu 2 processus :
1. La régénération = restitution intégrale du tissu
2. La cicatrisation = remplacement de la perte de substance par un tissu conjonctif
néoformé : le tissu cicatriciel
Citer les grandes causes d’inflammation chronique
L’inflammation chronique est le plus souvent due à une stimulation permanente des fonctions de défense (immunité) ou de réparation du corps. Trois grandes causes se distinguent :
1. Inflammation persistante : microorganismes difficiles à éradiquer (mycobactéries, certains virus, champignons et parasites)
2. Exposition prolongée à des agents toxiques (afflux permanents de toxines/polluants que lecorps essaie d’éliminer)
3. Réactions d’hypersensibilité : activation excessive et/ou inappropriée du système immunitaire
o Parfois contre des auto-antigènes = maladies auto-immunes
o Contre des microorganismes pathogènes
o Contre des substances environnementales
D’autres facteurs favorisent l’inflammation chronique comme par exemple :
4. Une charge glycémique élevée dans l’alimentation (sucres et excès de glucose dans le sang sont pro-inflammatoires)
5. Obésité, excès de calorie dans l’alimentation
6. Stress et insomnie
7. Baisse des hormones sexuelles
8. Le vieillissement lui-même favorise l’inflammation (on retrouve plus de marqueurs
biologiques de l’inflammation chez des sujets âgés, on ne sait pas très bien en attribuer la cause)
Expliquer la nomenclature (diagnostic morphologique) des lésions inflammatoires.
Un diagnostic morphologique comporte 6 composantes :
1. Le tissu
2. Le degré de sévérité
3. La durée
4. La distribution
5. La présence d’un exsudat
6. Et des informations complémentaires sur la lésion (présence de nécrose, hémorragies…)
Par exemple, en considérant une lésion inflammatoire du rein, le diagnostic morphologique reprend le nom du tissu (en latin « nephro »), combiné du suffixe « ite » (inflammation ou maladie) pour former le mot « néphrite » qui signifie « inflammation du rein ».
Les autres éléments du diagnostic morphologique, comme le degré, la durée, la distribution, l’exsudat et les informations complémentaires sont utilisées pour décrire les caractéristiques du processus inflammatoire.
Le profil de distribution de la lésion inflammatoire donne des indications non seulement sur la localisation mais aussi, dans de nombreux cas, sur les mécanismes de la lésion (inoculation suite à un traumatisme, infection par voie sanguine…).
On distingue les distributions :
- Focale
- Multifocale
- Localement extensive et diffuse
Différence fibrose-fibrine
Fibrose est peu réversible contrairement à la fibrine
Fibrose (=collagène) est très organisé (structures épaisses) qui présente des macrophages ALORS QUE la fibrine est plus diffuse (aucune organisation particulière)
Quel est le principal facteur de croissance pro-fibrosant ?
TGF-béta
Guérison par remplacement par du tissu conjonctif (cicatrisation ou fibrose) :
Elle survient après une destruction tissulaire importante, la destruction de tissus incapables de se régénérer, ou en cas d’exsudation abondante de fibrine dans les tissus ou dans les cavités séreuses (plèvre, péritoine).
Dans toutes ces situations, le tissu conjonctif se développe dans la zone lésionnelle ou d’exsudat, la transformant en une masse de tissu fibreux, un processus également appelé organisation.
Comment se forme un granulome immunitaire ?
Les lymphocytes et les macrophages interagissent de manière bidirectionnelle et ces interactions jouent un rôle important dans la propagation de l’inflammation chronique.
Les macrophages :
- Présentent des antigènes aux LT
- Expriment des molécules membranaires appelées costimulateurs
- Produisent des cytokines (IL-12 et autres) qui stimulent les réponses des LT
Les LT activés produisent à leur tour des cytokines qui recrutent (TNF-alpha, IL17) et activent (IFN-gamma) les macrophages, favorisant ainsi la présentation d’antigènes et la sécrétion de cytokines. Il en résulte un cycle de réactions cellulaires qui alimentent et entretiennent l’inflammation chronique.
Une conséquence typique de cette réaction chronique entre LT et macrophages est la formation d’un granulome immunitaire.
Expliquer les différentes étapes de la cicatrisation
Les différentes étapes de la cicatrisation sont :
1. Quelques minutes après la lésion : coagulation sanguine (« hemostatic plug ») pour stopper le saignement et préparer le dépôt de fibrine
2. Inflammation aigüe (voir ronéo inflammation aigüe) : conduit à l’élimination de
l’agresseur et des débris cellulaires
3. Prolifération cellulaire : peut durer jusqu’à 10 jours = prolifération de cellules
épithéliales,endothéliales, fibroblastes pour refermer la zone lésée
4. Formation d’un tissu de granulation : migration de fibroblastes et dépôt d’un tissu
conjonctif lâche richement vascularisé (angiogenèse) et contenant des leucocytes
mononucléés (macrophages principalement)
5. Dépôt d’un tissu conjonctif mature : le tissu de granulation est progressivement
remplacé par du collagène
Expliquer la différence entre cicatrisation de première et de seconde
intention
La cicatrisation par première intention :
Cicatrisation qui tend vers la perfection, c’est celle recherchée par le chirurgien. Cette modalité de réparation implique un minimum de destruction tissulaire et ne nécessite la production que d’une quantité minimale de tissu cicatriciel dont la trace, particulièrement chez l’animal qui cicatrise bien, tend à s’estomper rapidement avec le temps.
Dans ce cas l’issue de la cicatrisation par première intention se rapproche de celle de la restitution intégrale.
La cicatrisation par seconde intention :
Augmentation de la perte initiale de substance et édification d’une cicatrice nettement plus importante que dans le cas précédent.
Elle aboutit à la persistance d’une véritable cicatrice qui mûrit au fil du temps et a des répercussions esthétiques et éventuellement fonctionnelles.
Expliquer les évolutions possibles d’une inflammation exsudative et les conséquences de l’organisation conjonctive
-
Lyse lente et incomplète d’un exsudat fibrineux abondant par les granulocytes
neutrophiles - Développement depuis les capillaires sanguins situés sous l’exsudat d’un phénomène de néovascularisation et pénétration progressive du massif fibrineux par les néocapillaires
-
Afflux de macrophages et de fibroblastes et remplacement progressif de la fibrine par
un tissu de granulation néoformé -
Persistance définitive, en lieu et place de la fibrine, d’un tissu conjonctif cicatriciel
fibreux peu vascularisé et peu cellulaire
Un premier exemple de cette éventualité est celui de l’évolution des alvéolites : l’organisation conjonctive de l’exsudat fibrineux peut aboutir à une fibrose endoalvéolaire qui compromet définitivement le fonctionnement de l’alvéole pulmonaire lésée.
Rang B : Décrire les conséquences délétères de l’inflammation suppurée
- Destructions tissulaires
- Risque d’extension métastatique et généralisation par septico-pyohémie
- Modification de l’hématopoïèse : consommation intense des Granulocytes nécessaires à l’entretien de la suppuration provoque des transformations métaplasiques de certains organes en particulier la rate = métaplasie myéloïde granulopoiétique splénique
- Intoxication progressive provoquée par les bactéries pyogènes qui finissent par susciter des lésions dégénératives graves des parenchymes nobles = foie rein, myocarde = survie du patient compromise
Rang B : Décrire l’aspect macroscopique du pus dans les différentes inflammations suppurées
Le pus est un liquide trouble de couleur et de consistances variables parfois inodore parfois trèsnauséabond. On distinguera des pus :
- Fluides et filants, huileux ou farcineux de la morve (Pseudomonas mallei)
- Caséeux, épais, homogènes et à consistance de formage mou : pus de corynobactéries
de lamaladie caséeuse du mouton et de la chèvre
- Sanieux lorsque le pus est mélangé à du sang : il a alors souvent un aspect
granuleux,hétérogène (ostéomyéllites, phlegmons cutanés…)
- Mêlés de mucus, filants, homogène visqueux, mucopus des suppurations nasales,
bronchiques et utérines
- Grumeleux ou caillebotés, hétérogène et floconneux
o pus à grain de l’actinobacillose - actinomycose du porc des ruminants
o pus couleur chocolat des pyromètres à colibacilles des carnivores
- Crémeux : épais, homogène et floconneux
o pus blanc ou jaunâtre des staphylococcies cutanées et des pasteurelloses
o pus verdâtre ou jaune-verdâtre des abcès à corynébactéries des bovins
o pus bleu-verdâtre des suppurations à bacille pyocyanique
Définir un agent phlogogène
Un agent phlogogène est un agent responsable du processus inflammatoire.