S8 Le secteur dynamique du Cinéma francophone Flashcards

1
Q

Cinéma francophone

A
  • Bien représenté dans les évènements culturels. Présent aux grandes manifestations comme le Festival de Cannes, le festival du film de Paris, celui de Namur, celui du Canada-Québec, de Carthage, du Caire, de Marrakech, du Burkina Faso et dans de très nombreuses autres occasions dans tous les pays francophones.
  • Le Fespaco, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou = la plus grande vitrine du septième art en Afrique noire. Apparu en 1972, il constitue à la fois la tribune panafricaniste pour la défense de l’identité africaine et le témoin de l’intérêt que porte le continent au cinéma. Il est l’exemple symptomatique de ces manifestations culturelles pour le septième art.
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2
Q

Deux aspects

A
  • Problématiques et des grands courants qui s’illustrent dans ce domaine de la part des cinéastes issus de divers espaces francophones (Québec, Afrique subsaharienne, Maghreb).
  • La manière dont la francophonie hérite et institutionnalise ces aspects.
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3
Q

Cinéma : axe fort de la politique ext fr pour son réseau culturel

A
  • Services de coopération et d’action culturelle (SCAC) des ambassades de France, Instituts français et des Alliances françaises pour la promotion de la culture et de la langue françaises.
  • Cinéma tunisien : premier âge d’or dans les années 1980 et 1990 (Boughedit, 1990, Les silences du palais, 1994, Nouri Bouzid : L’homme de cendres (1986), Les sabots en or (1988), Bezness (1991)).
  • Le renouveau de ce cinéma (dans une phase postrévolutionnaire) est en partie dû à la restructuration du cadre institutionnel dont l’Institut français de Tunis apparaît avoir été l’un des protagonistes.
    => Rôle de la politique française en matière de diffusion de la culture, raccourci souvent utilisé.
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4
Q

Un réseau pour le cinéma francophone

A
  • Politique volontariste d’acquisition de droits, d’édition de programmes et de fabrication de sous-titres.
  • Dans le réseau diplomatique français, le bureau du film et le bureau du documentaire permettent la diffusion culturelle des films français à une grande échelle.
  • Ceux-ci doivent proposer une offre de films variés. Ils mettent en avant les grands auteurs par le biais notamment de rétrospectives et d’hommages, mais aussi la jeune création par une programmation thématique qui fait connaitre tel ou tel aspect à travers des films historiques, du cinéma d’animation, des courts-métrages.
  • À un moment (quand le budget alloué était important), ces programmes étaient même accompagnés d’affiches et livrets, parfois de livres. Cela permettait non seulement une excellente diffusion mais offrait en plus la possibilité d’en conserver une trace.
  • Ces Instituts français (qui disposent donc souvent de leur propre salle de cinéma) proposent aussi des retransmissions de manifestations culturelles (spectacles de l’Opéra de Paris ou cérémonie d’ouverture du Festival de Cannes en direct). Cela leur permet d’assurer de manière pérenne la présence des films français partout dans le monde en instaurant un dialogue multiculturel.
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5
Q

Jeunes réalisateurs

A
  • Ils ont l’occasion de présenter leurs films au public dans le cadre de festivals internationaux, dans les universités, les écoles de cinéma, auprès des étudiants de français, dans le cadre scolaire et même en milieu carcéral.
  • Ils participent à des ateliers de réalisation, des master classes, des rencontres professionnelles et peuvent échanger avec leurs homologues.
  • Les IF et AF mutualisent leurs forces et leurs moyens afin d’organiser des tournées régionales.
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6
Q

Le cinéma français et son héritage colonial

A
  • XXe : cinéma colonial incluant des courts métrages documentaires de tourisme et de propagande mais aussi des fictions (caractéristique de s’orienter vers l’exotisme colonial).
  • Peu de films d’aventure 1930 hors d’occident (21 en Asie mais 0 Indochine et 53 en Afrique dont 47 au Maghreb)
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7
Q

Saïd Tamba

A
  • Au moment même où les frères Lumière procèdent à une projection historique (1895), Félix-Louis Regnault fixe sur la pellicule une femme wolof réalisant une poterie pour l’exposition de l’Afrique-Occidentale française au Champ de Mars.
  • Cela constitue un premier documentaire ethnographique.
  • Saïd Tamba cite cette « coïncidence » comme témoignant du fait que le « cinéma colonial » imbrique, depuis ses débuts, divertissement, intérêt scientifique et propagande.
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8
Q

Le film francophone dans un lieu non uniquement francophone : le défi du cinéma

A
  • Problématique : évaluer la place de la langue, du français dans le cinéma. Un film peut être considéré comme francophone y compris lorsqu’il fait coexister plusieurs langues.
  • Préface à un ouvrage sur la rencontre des langues dans le cinéma francophone, Yves Laberge rappelle la possibilité de ces suggestions linguistiques.
  • Ex : l’usage de l’allemand dans les films français abordant la seconde guerre mondiale, la Grande vadrouille (1966). L’allemand n’y est pas traduit, on utilise la langue en faisant comprendre par la situation la négativité du message.
  • Ex : dans L’homme qui en savait trop d’Hitchcock (1955, en Afrique du Nord à l’époque coloniale), la question de la réalité linguistique s’est aussi posée et le choix a été de faire comme si tous les personnages comprenaient l’anglais.
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9
Q

Plusieurs langues dans un film

A
  • Evoque rapport de force et contexte social particulier.
  • Ex : cinéma d’Afrique francophone, films tournés entièrement en français alors qu’ils se réfèrent à des sociétés qui ne sont pas entièrement francophones. Choix linguistique antiréaliste mais motivé dans la plupart des cas par des contraintes de production. Dans ce contexte, la référence à la colonisation est loin d’être perçue sereinement.
  • Autres exemples : des films sont tournés en langues autochtones même lorsqu’ils comportent des références au milieu urbain soit un endroit des pays d’Afrique francophone dans lesquels dans la réalité l’usage du français est la norme. On a pu voir cet emploi comme une prise de position.
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10
Q

Maghreb et Québec

A
  • 2 cas : coexistence des langues, films qui reflètent la complexité linguistique des sociétés francophones.
  • Exemples cités par John Kristian Sanaker : Les Oliviers de la justice (James Blue, 1962) pour le Maghreb, L’Automne sauvage (Gabriel Pelletier, 1992) pour le Québec et Xala (Ousmane Sembène, 1974) pour l’Afrique subsaharienne.
  • Québec, Afrique subsaharienne et France-Maghreb : situation diglossique (ie. situation de bilinguisme d’un individu ou d’une communauté dans laquelle une des deux langues possède un statut sociopolitique inférieur) : une langue « haute » (le français dans toutes les situations sauf dans les films historiques québécois où cette place est occupée par l’anglais) est confrontée à une ou plusieurs langues basses (Maghreb et Afrique « francophone ») ou de type colonialiste (Québec).
  • Les langues y soutiennent le récit d’un conflit entre oppresseur et opprimé et une volonté souvent de s’en libérer. Camp de Thiaroye d’Ousmane Sembène est un exemple frappant de ce type d’utilisation.
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11
Q

Ousmane Sembène et Paulin S. Vieyra

A
  • Auteur de 12 films dont 9 longs métrages, Ousmane Sembène, écrivain et cinéaste pionnier.
  • Militant actif pour la défense du cinéma en Afrique, il passe du livre au grand écran pour mieux transmettre ses idées à un public plus large.
  • Il brosse un portrait sans fard de son Sénégal natal et plus largement de l’Afrique, en exposant les luttes d’une société gangrenée par les brimades et les injustices.
  • Le (néo)colonialisme (Emitai, Xala), la perte d’identité d’un peuple avec la fresque historique Ceddo, longtemps censurée par un Léopold Sédar Senghor soucieux de diplomatie, ou encore Guelwaar, sur les relations entre communautés chrétiennes et musulmanes : Sembène met en scène le passé pour mieux fustiger le présent et ses vérités.
  • Il règle aussi ses comptes avec son propre vécu de mobilisé. Le Camp de Thiaroye en 1987 dénonce le massacre des tirailleurs sénégalais. Le film reçoit le prix du Jury à Venise. Dans les années 2000, avec Faat Kiné puis Mooladé (plaidoyer contre l’excision, récompensé à Cannes), il entreprend une série consacrée à la condition de la femme africaine.
  • Sembène meurt en 2007, sans avoir eu le temps de terminer son triptyque, mais en laissant derrière lui l’empreinte d’une œuvre puissante, humaniste et engagée, témoignage unique d’un continent fier de sa culture, au cœur palpitant.
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11
Q

Paulin S. Vieyra

A
  • Autre figure clé des premières activités cinématographiques en Afrique de l’Ouest.
  • Né en 1925 au Dahomey, il a été le premier étudiant africain admis à l’IDHEC (Institut des hautes études cinématographiques, 1952) à Paris ou il tourne tourne Afrique sur Seine (I955).
  • Il consacre l’ensemble de sa carrière à filmer l’Afrique et à œuvrer pour l’émergence de talents africains comme Ousmane Sembène.
  • Il est chargé par Léopold Sédar Senghor d’organiser le bureau du cinéma ayant comme mission la production et la diffusion.
  • Il aide à la création de la fédération panafricaine des cinéaste (FéPaCi) en 1969.
  • Ses activités de critique dans la revue Présence Africaine lui ont permis de faire connaitre de nombreux films africains.
  • Dans ce domaine d’activité, il est aussi l’auteur d’une première anthologie en 1975 : Le Cinéma africain, des origines à 1973.
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12
Q

Afrique sur Seine (1955), Paulin S. Vieyra

A
  • Film en avance sur son temps. D’un point de vue formel, il fait le pont entre le néoréalisme italien - un style de cinéma qui évoque les difficultés de la guerre et de l’appauvrissement - et la nouvelle vague française qui émerge à la fin des années 1950, un esprit d’expérimentation artistique qui évoque les nouvelles libertés de l’après-guerre et qui est une révolte contre les formes de tyrannie, qu’elles soient politiques, sociales, sexuelles, coloniales ou artistiques.
  • Historiquement, le film représente un effort pionnier de la part des cinéastes noirs africains - Paulin S. Vieyra né au Bénin, basé au Sénégal et à Paris, ainsi que Jacques Mélo Kane, Mamadou Sarr et Robert Caristan - pour tourner la caméra sur eux-mêmes, pour créer des images de la culture et de la société noires en totale contradiction avec les stéréotypes omniprésents du regard colonial (qu’il soit français, britannique, belge).
  • Ce regard colonial, encore très présent dans les années 1950, voyait les Africains comme des êtres barbares ou infantiles, à apprivoiser et à exploiter facilement. Cela produisait des images qui s’insinuaient de manière pernicieuse dans la conscience occidentale.
  • Afrique sur Seine est donc pionnier non seulement sur la forme mais aussi pour son contenu. Il a renversé le regard.
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13
Q

Au Québec : l’œuvre documentaire de Gilles Carle

A
  • Né à Maniwaki le 31 juillet 1928, Gilles Carle a écrit et réalisé 15 longs métrages de fiction. Il est aussi l’auteur d’une importante œuvre documentaire.
  • C’est par ce biais qu’à la fin des années 1950 et par ses expériences liées au cinéma direct, qu’il va contribuer au cinéma francophone au Canada.
  • A l’époque de l’arrivée de Carle, les francophones de l’Office National du film du Canada (ONF) n’ont pas leur pleine indépendance : leur production dépend de la production anglaise.
  • La production française ne contrôle pas son budget, n’a pas de responsable officiel, et les cinéastes francophones sont tenus de rédiger leurs projets en anglais afin d’obtenir l’approbation de la direction anglophone.
  • La section francophone n’obtient sa pleine autonomie qu’en 1964. C’est non seulement à travers son action, mais aussi à travers son oeuvre que Gilles Carle contribue au cinéma francophone.
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14
Q

Un Air de Famille (1963), Gilles Carle

A
  • Il propose une image de la famille du Québec des années 1960. Il met en avant la période de transition vers la modernité que vivent à ce moment à la fois la structure familiale et le Québec.
  • Ainsi Marc St-Pierre, analyste à l’ONF et commentateur de l’activité documentariste de Gilles Carle, écrit à propos d’un Air de famille, à quel point le film oscille entre une représentation de la famille traditionnelle (omniprésence du catholicisme, ruralité, ancienne génération, chansons folkloriques) et de la famille moderne (rôle de plus en plus important de l’État, urbanité, jeunesse, musique moderne).
  • Le film nous fait passer de l’une à l’autre avec un montage habile et une bande sonore qui alterne entre chansons folkloriques et musique moderne rythmée.
  • Air de Famille est tourné dans le style du cinéma direct, dénué de toute narration et au montage éclaté.
  • Il a lieu au moment où se discute la pleine indépendance de la section francophone au sein de l’organisation (gagnée un an plus tard). C’est donc un film clef pour comprendre le rôle de Carle dans le cinéma francophone au Canada.
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15
Q

L’exemple du cinéma d’animation avec Les Minions

A
  • L’un des plus grands succès pour un film d’animation, poids de la production francophone dans ce domaine particulier.
  • Superproduction américaine mais derrière, tout un savoir-faire francophone (la réalisation ayant été confiée à Pierre Coffin).
  • Olivier Fallaix : une grande partie de la production s’est déroulée à Paris, en particulier parce que c’est en France (comme au Luxembourg et au Canada) que l’animation numérique est un secteur d’excellence.
  • Recruter parmi les francophones dans ce domaine n’est pas rare : ce sont les écoles françaises comme les Gobelins et Emile-Cohl (Lyon) qui ont été les premières à former les animateurs, rapidement recrutés par Disney, Pixar ou DreamWorks.
  • Les Minions ont des précurseurs : Paul Grimault avec Le Roi et l’Oiseau (1980)
  • Dans ces décennies, le cinéma d’animation se résumait à un seul acteur : Walt Disney. Ce n’est donc que depuis peu que la scène francophone est ainsi bien placée.
  • La naissance de cette effervescence du cinéma d’animation francophone qui a conduit aux Minions, peut être datée de 1998 avec la sortie de Kirikou et la sorcière, premier d’une série de Michel Ocelot.
  • D’autres succès vont prendre la suite de Kirikou : Les Triplettes de Belleville (2003), Ernest et Célestine (2012) ou encore Persepolis (2007 et récompensé au Festival de Cannes).
  • Tous viennent montrer (d’autant plus si l’on pense aux thématiques qu’ils abordent et aux lieux qu’ils explorent) un pan du cinéma francophone tout à fait dynamique.
16
Q

Conclusion

A

Outil important de la diffusion culturelle, le cinéma existe dans la francophonie selon des problématiques multiples :
- la question du regard,
- de son héritage colonial
- de sa nécessaire émancipation,
- l’usage même de la langue
- les compétences techniques qui en font un domaine très plébiscité.