S7 De la Musique et du théâtre Flashcards
1
Q
Expériences théâtrales liées à la franco : le cas de WADJI MOUAWAD
A
- Wadji Mouawad, né à Deir El-Kamar au Liban en 1968 et est installé à Montréal depuis 1983. - Diplômé de l’École nationale d’art dramatique du Canada en 1991, il signe des adaptations et mises en scène de pièces contemporaines, classiques et de ses propres textes
- Ses textes sont traduits en vingt langues. Il a dirigé le théâtre de Quat’Sous à Montréal puis le Théâtre français du Centre national des Arts à Ottawa.
- Il a fondé les compagnies Abé Carré Cé Carré et Au Carré de l’Hypoténuse au Québec. Très bien accueilli par le public de Montréal, celui d’Avignon et de Berlin, Wadji Mouawad dirige le théâtre de la Colline à Paris depuis 2016.
2
Q
2009 Festival d’Avignon
A
- Artiste associé, il présente un spectacle de plus de onze heures, Le Sang des promesses.
- Tétralogie composée des 4 pièces suivantes : Littoral, Incendies, Forêts et Ciels.
- Epopée : Wadji Mouawad use d’une certaine narration pour rendre possible la multiplication des lieux et des époques. Chaque intrigue interprète différemment les enjeux de l’héritage.
- Oeuvre particulièrement pertinente : référence à l’épopée qui a impliqué un travail sur la forme de la langue et sa valeur poétique.
3
Q
Lien avec la francophonie
A
- Littoral : écrit et créé en 1997 à Montréal, ce morceau de la pièce finale, est représenté en France en 1998 lors des Francophonies en Limousin et inaugure le succès de Wadji Mouawad en France (la pièce est reprise en 1999 au Festival d’Avignon).
- La fable racontée est celle du périple d’un certain Wilfrid qui souhaite enterrer son père en sa terre natale. Son parcours, dans un pays en guerre, est jalonné de rencontres qui contribuent à une quête sur le sens de l’héritage.
- 6 personnages enquêtant séparément sur un attentat terroriste : les personnages et les spectateurs devaient écouter des voix émises à travers le monde. Cet aspect témoigne de l’aspect paradoxale d’un travail emblématique de la francophonie qui privilégie la polyphonie.
- Portée sur le passé, souvent douloureux, lié à la recherche de l’identité et de l’exil, dans lesquels la langue joue un rôle considérable. Dans sa pièce Mère, il brosse le portrait de sa mère durant ces quelques années qu’elle passa en exil à Paris, avec ses deux enfants, loin de son mari qui survivait sous les premières bombes de la guerre civile libanaise.
- Plateau du théatre de La Colline en 2021, Wajdi Mouawad en personne, dans son propre rôle, avait 53 ans (l’âge exact de sa mère au début de la guerre). Sa diction du texte faisait donc doublement résonner un Français bien personnel. C’est là sans doute la principale distinction ou l’ajout plus exactement, de la voix parlée à l’écriture et donc de la distinction du théâtre d’avec le livre.
4
Q
Les musiques franco : typologie, structure et interprètes
A
Variées et dynamiques, grand nb de festivals dédiés (Francofolies de La Rochelle, mais aussi plusieurs autres manifestations régulières à Abidjan, Ouagadougou)
5
Q
Jean-Pierre Rioux, dans l’Histoire culturelle de la France
A
- Selon lui, c’est précisément grâce à la francophonie, que la France « est restée le seul grand pays développé où la musique populaire a conservé des accents nationaux»
Par la francophonie, on a assisté en France à la percée des genres et des artistes du Québec, des Antilles, d’Afrique noire ou du Maghreb et ces derniers ont « métissé le propos et trouvé un public ». - Là encore il y a bien quelque chose du passé colonial. Dans cette perspective, pour comprendre le socle de ces chansons et les écarts qu’il a fallu faire, il faut rappeler l’importance de la chanson dans tout évènement historique et dans la circulation des imaginaires.
- Des centaines de chansons, au début du XXe s, avaient pour thème les colonies, elles véhiculaient une forme d’exotisme colonial dans la culture française. Certaines ont été des chansons à succès en partie parce que les mélodies étaient faciles à retenir.
6
Q
Alain Ruscio, trois catégories : textes comiques, romantiques ou épiques.
A
- Toutes clichées.
- Catégorie comique : La Petite Tonkinoise, écrite en 1906 et interprétée par Joséphine Baker en 1931. L’interprète, célèbre, est ici précisée car elle ajoute au paradoxe : une américaine noire interprétant une chanson faisant parler une « tonkinoise ».
- Cela doit être contextualisé : l’idée que tous les « non-blancs » se ressemblent est le reflet d’une époque.
- Dans sa conclusion, Alain Ruscio écrit combien la chanson coloniale est devenue obsolète mais a joué un grand rôle dans l’implantation et la transmission de l’idéologie raciale et impériale.
- Les discussions récentes autour des chanteurs et chanteuses pressentis pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques 2024, et la controverse autour de la personnalité d’Aya Nakamura tout particulièrement, peuvent tout à fait s’inscrire dans ces problématiques.
7
Q
Les Francofolies : un festival à part
A
- Créé en 1985 par Jean-Louis Foulquier et dirigé par Gérard Pont depuis 2005, le Festival des Francofolies de La Rochelle a lieu tous les ans au mois de juillet et repose sur une programmation essentiellement francophone.
- Le festival se passe dans plusieurs lieux de La Rochelle et propose (outre la programmation musicale) des rencontres littéraires et artistiques.
- 5 festivals y sont agrégés : ils constituent aux côtés des Francofolies de La Rochelle, la Confédération des Francofolies (les Francofolies de Montréal, Francofolies de Spa (Belgique), Francofolies de Saint-Pierre La Réunion, Francofolies de Bulgarie et Francofolies de Nouvelle Calédonie).
- Ces festivals sont portés par des passionnés, indépendants et déploient avec conviction le label « Francofolies ». Ensemble, ils font réseau en ambitionnant de soutenir les artistes émergents de tous les continents.
8
Q
La Grande médaille de la francophonie
A
- Permet à des chanteurs-interprètes une grande diffusion, par exemple le belge STROMAE (invité des Francofolies en 2014) qui a reçu le Prix de La Francophonie en 2016.
- Festivals et Prix constituent une structure particulièrement vivante destinée à la culture musicale francophone.
9
Q
Stromae
A
- Le métissage des cultures et des langues est aussi l’une des caractéristiques du travail de Stromae, autre ambassadeur à succès du français.
- L’inventivité visuelle de son travail mais surtout la poésie de ses textes et les rythmes obsédants de ses compositions font de l’artiste belge une figure originale de la scène musicale francophone.
- Inventeur de mots-valises (« Solassitude »), de titres imaginatifs (« Papaoutai ») ou détourneur d’expressions et de proverbes (« Malgré toutes ces bouteilles de rhum, tous les chemins mènent à la dignité » dans « Ave Cesaria »), Stromae est un représentant contemporain souvent cité et convoqué pour illustrer une musique francophone vivante et expérimentale.
10
Q
Mélissa Laveaux : engagements et liens littéraires
A
- L’oeuvre de Mélissa Laveaux, racines haïtiennes la marquent jusqu’au Canada, parcours là encore (comme Dany Laferrière) qui aura valeur d’exemplarité dans le monde culturel francophone.
- Lors d’un premier séjour en France, elle découvre les travaux de de l’avocate et militante Gisèle Halimi (1927 –2020) et des soeurs Nardal, une manière donc à travers elle, de revoir les acquis.
- Leurs combats confortent Mélissa Laveaux dans l’importance de son engagement militant. Elle se sert de sa carrière musicale comme d’une opportunité pour mettre la lumière sur les histoires des vaincus oubliés.
- Depuis, Mélissa Laveaux a quitté Ottawa pour Paris et a repris le répertoire des chansons d’Haïti des années 1930.
- Laveaux pratique par exemple le théâtre et a rendu hommage au poète haïtien René Depestre, au cours d’une rencontre entre musique et lecture à la Maison de la poésie à Paris.
Il est conseillé d’aller écouter son travail pour mieux comprendre sa position face au créole et la réappropriation culturelle. Deux thèmes au centre des cultures francophones.