Promotion de la santé Flashcards
Qu’est-ce que la promotion de la santé?
La promotion de la santé est un ensemble d’actions possibles pour agir en amont pour permettre à tous les individus d’atteindre leur plein potentiel de santé et réduire les inégalités sociales de santé entre les individus.
La promotion de la santé émerge au tournant des années 1980. Elle est constituée de l’ensemble des actions possibles pour agir en amont pour permettre à tous les individus d’atteindre leur plein potentiel de santé. Vers le milieu des années 90, la promotion de la santé incluera aussi l’ensemble des actions qui visent à réduire les inégalités sociales de santé.
Cette approche intégrera certains éléments des approches précédentes : l’approche hygéniste en faisant la promotion d’environnement sain, sécuritaire, équitable et durable, l’éducation à la santé par le développement des capacités d’agir des indivius et la réorientation des soins de santé. Mais deux nouvelles avenues d’intervention s’ajoutent : l’action sur les politiques publiques et le renforcement de l’action communautaire.
Ainsi, la promotion est une démarche ayant pour but de donner aux individus davantage de maîtrise de leur propre santé et davantage de moyens de l’améliorer.
La promotion de la santé est le processus qui confère aux populations les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé, et d’améliorer celle-ci. Cette démarche relève d’un concept définissant la “santé” comme la mesure dans laquelle un groupe ou un individu peut d’une part, réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins et, d’autre part, évoluer avec le milieu ou s’adapter à celui-ci. La santé est donc perçue comme une ressource de la vie quotidienne, et non comme le but de la vie; il s’agit d’un concept positif mettant en valeur les ressources sociales et individuelles, ainsi que les capacités physiques.
Ainsi donc, la promotion de la santé ne relève pas seulement du secteur sanitaire : elle dépasse les modes de vie sains pour viser le bienêtre.
Quelle est la différence entre la promotion de la santé et la prévention des maladies?
La prévention de la maladie s’attarde aux facteurs de risques individuels et collectifs qui, s’ils ne sont pas modifiés, risque d’entraîner des problèmes de santé. La prévention de la maladie comprend aussi les activités de dépistage ou détection précoce des problèmes de santé pour intervenir plus rapidement et réduire la morbidité et la mortalité associées à certaines maladies.
La promotion de la santé est plus globale : elle s’intéresse aux facteurs collectifs qui favorisent la santé, réduisent les inégalités sociales de santé et permettent aux individus de développer leur plein potentiel de santé.
La séparation entre la prévention de la maladie et la promotion de la santé n’est pas toujours évidente. Pour les experts, il s’agit plutôt d’un continuum d’actions et d’activités. Dans les faits, la prévention de la maladie est souvent associée à des problèmes de santé spécifiques et des causes bien identifiées, tandis que la promotion de la santé agit sur des déterminants qui ont des effets multiples, sur plusieurs problèmes de santé, et socialement ancrée dans nos sociétés modernes. La promotion de la santé est souvent plus globale que son pendant préventif.
Comment peut-on faire de la promotion de la santé en tant qu’étudiant?
Toutes actions qui visent à améliorer les conditions de vie, à renforcer certaines aptitudes individuelles favorables à la santé, à militer pour des changements plus globaux ou à modifier votre environnement d’étude ou votre communauté peut être considérées comme de la promotion de la santé. S’impliquer au niveau communautaire, dans des associations étudiantes ou encore dans des organisations, si les finalités de ces regroupements visent la santé ou l’amélioration des conditions de vie des personnes, sont aussi des actions en promotion de la santé.
Quelles sont les origines de la promotion de la santé?
À la fin du XIXe siècle et au début du XXième siècle émerge l’approche hygiéniste de la maladie pour prévenir les maladies. Selon cette approche, la maladie est associée à des causes modifiables qu’il faut contrôler. C’est l’époque où les gouvernements investiront massivement dans les grandes infrastructures sanitaires et sur l’amélioration de l’environnement physique, notamment le logement et l’aménagement des villes.
Peu à peu, s’imposera dans le monde médical, en même temps que l’accès à l’éducation se démocratise, un courant majeur en santé, celui de l’éducation à la santé. Selon cette perspective, la santé peut être acquise par de bons messages, livrés en temps opportun. L’école devient le lieu privilégié pour inculquer les concepts de base pour une vie en santé.
Selon ce courant, toujours présent de nos jours, savoir c’est pouvoir. Le changement et les bons comportements à la santé reposent sur un encadrement approprié et un accompagnement des personnes. Encore maintenant, l’entretien motivationnel, enseigné aux cliniciens, repose sur cette approche.
Dès la fin de la deuxième guerre mondiale, la médecine se modernise, devient de plus en plus technique. Des maladies longtemps considérées comme fatales sont désormais guéries. Les années cinquante du XXe siècle marquent le début de l’apogée des services de santé. Les investissements dans les infrastructures de santé sont de plus en plus importants. L’état assure le financement et l’accès de ces infrastructures. Les régimes de santé se démocratisent et, au Canada, l’assurance-hospitalisation, qui deviendra éventuellement l’assurance-maladie est prise en charge progressivement par les provinces. La perspective dominante de cette approche est de garantir l’accès à un richesse (le système de soins) qu’on implante de plus en plus systématiquement. À cette époque, la santé est encore perçue comme une absence de maladie et le système de soins a pour principale mission de lutter contre la maladie.
En 1946, l’Organisation mondiale de la santé lance toutefois un premier pavé dans la marre. La définition de la santé doit changer. D’une définition négative (l’absence de maladie), la santé doit désormais se définir de façon de plus en plus nuancée. La santé devient une ressource qui comporte de nombreuses dimensions : culturelle, sociale, physique, psychologique. La santé permet de se réaliser. C’est une capacité. Elle est aussi subjective, chacun, chaque milieu, chaque culture peut se doter d’une définition qui reflète ses aspirations. C’est désormais un concept positif.
Cette vision plus nuancée de la santé permettra l’émergence du rapport Lalonde, publié en 1974. Ce document canadien jette les balises du concept de déterminants de la santé. Ce rapport est un plaidoyer efficace qui rappelle l’important d’investir au-delà des services de santé.
Avec cette prise de conscience des limites du modèle centré sur les soins de santé, de plus en plus les experts de santé publique et de chercheurs vont tenter de décortiquer comment l’environnement influence la santé. La promotion de la santé connaîtra alors son apogée.
Quels sont les 4 éléments principaux de la santé selon le rapport Lalonde?
- La biologie humaine
- L’environnement
- Les habitudes de vie
- L’organisation des soins de santé
En quoi consiste la biologie humaine (rapport Lalonde) ?
La biologie humaine englobe tous les aspects de la santé, à la fois physique et mentale, qui ont leur origine à l’intérieur de l’organisme et qui dépendent de la structure biologique de l’homme et de la constitution organique de l’individu.
Ce premier élément englobe le patrimoine génétique individuel, la maturation, le vieillissement et les nombreux systèmes internes complexes de l’organisme, notamment le squelette et les systèmes nerveux, musculaire, cardio-vasculaire, endocrinien et digestif. Étant donné la complexité du corps humain, les incidences de la biologie sur la santé sont innombrables, variées et importantes sans compter que les défaillances inhérentes à l’organisme sont elles aussi fort nombreuses.
En effet, cet élément est la cause de toutes sortes de maladies et de décès, en particulier d’un grand nombre de maladies chroniques (arthrite, diabète, athérosclérose, cancer) ou autres (anomalies génétiques, malformations congénitales, déficience mentale). Les problèmes de santé reliés à la biologie humaine suscitent d’innombrables souffrances et coûtent des milliards de dollars en soins.
Comment l’environnement est-il un élément de la santé?
L’environnement représente l’ensemble des facteurs extérieurs au corps humain qui ont une incidence sur la santé et qui échappent en tout ou en partie à la maîtrise de chacun. Il est impossible pour les particuliers de veiller seuls à ce que:
- les aliments, les produits pharmaceutiques, les cosmétiques, les appareils et l’eau potable par exemple, soient sans danger ou non contaminés;
- que les dangers pour la santé que constituent la pollution de l’air, de l’eau et le bruit, soient maîtrisés;
- que la propagation des maladies transmissibles soit empêchée, les eaux d’égoût et les ordures évacuées,
- que le milieu social et les transformations rapides qui le caractérisent, n’aient pas de répercussions néfastes sur la santé.
Comment les habitudes de vie sont-elles un élément de la santé?
Les habitudes de vie représentent l’ensemble des décisions que prennent les individus et qui ont des répercussions sur leur propre santé, en somme les facteurs sur lesquels l’homme peut exercer un certain contrôle.
Le comportement et les habitudes de vie qui nuisent à la santé créent des risques auxquels la personne s’expose délibérément. Lorsque ces risques provoquent la maladie ou la mort, on peut dire que le mode de vie d’une personne est la cause, directe ou indirecte, de sa propre maladie ou de son décès.
Comment l’organisation des soins de santé peuvent-ils influencer la promotion de la santé?
Le quatrième élément, l’organisation des soins de santé, comprend non seulement la quantité, la qualité, l’agencement et la nature des soins, mais aussi les rapports entre la population et les ressources engagées dans la distribution des soins de santé.
Dans l’organisation des soins, on range la pratique médicale, les soins infirmiers, les hôpitaux, les établissements de soins à long terme, les médicaments, les services d’hygiène publique et de santé communautaire, y compris les services ambulanciers, les soins dentaires et autres soins tels que l’optométrie, la chiropraxie et lapodiatrie. On donne généralement à cette quatrième composante le nom de système de soins de santé.
La plupart des efforts déployés jusqu’ici par la société en vue d’améliorer la situation de la santé et l’ensemble des dépenses directes affectées à ce secteur ont porté avant tout sur l’organisation des soins. Et pourtant, lorsque nous relevons les principales causes demaladies ou de décès au Canada, nous constatons qu’elles prennent leur source dans les trois premiers éléments.
Il est, par conséquent, évident que des sommes considérables sont dépensées pour le traitement de maladies qui auraient pu être évitées. On doit donc porter une attention toute particulière aux trois éléments précités si nous voulons réduire le nombre d’invalidités et de décès prématurés.
À quoi sert-il d’avoir une conception globale de la santé?
De par ses nombreuses caractéristiques, la conception globale de la santé est un instrument d’analyse efficace des questions se rapportant à la santé; elle permet en outre de déterminer les besoins de santé des Canadiens et d’adopter les mesures susceptibles de satisfaire ces besoins.
Une des conséquences indiscutables de la conception globale de la santé a consisté à donner à la biologie humaine, à l’environnement et aux habitudes de vie, en tant que catégories, une importance égale à celle de l’organisation des soins de santé. Cela représente en soi un changement radical si l’on se réfère à la nette prééminence qu’on accordait antérieurement à l’organisation des soins dans le domaine de la santé.
Le deuxième trait dominant de cette conception de la santé provient de son approche globale. Toute maladie découle en effet de l’un de ces quatre éléments ou de leur combinaison. Cette vue d’ensemble revêt une grande importance puisqu’elle recoupe tous les aspects de la santé et oblige, individuellement et collectivement, tous ceux qui contribuent à son maintien (le malade, le médecin, le scientifique et l’État) à s’interroger sur leurs rôles respectifs et sur l’influence qu’ils exercent sur la qualité de la santé.
Une troisième caractéristique de la conception globale de la santé consiste à pouvoir examiner toute question à la lumière des quatre éléments, de façon à évaluer leur importance relative et leur interaction. Par exemple, les causes d’accidents de la circulation et de décès qui s’y rapportent sont attribuables dans une large mesure aux risques auxquels les individus s’exposent délibérément, la qualité des automobiles et des routes de même que la disponibilité de soins d’urgence ne revêtant qu’une importance secondaire; la biologie humaine n’intervient en rien ou très peu dans un tel cas.
Ce sont donc, par ordre d’importance, aux habitudes de vie, à l’environnement et à l’organisation des soins qu’il faut imputer les décès par accident de circulation et ce, dans une proportion d’environ 75%, 20% et 5% respectivement. Cette analyse permet ainsi aux planificateurs de faire porter leur attention sur les principaux facteurs en cause.
On peut procéder à des évaluations semblables de l’importance relative des facteurs dans le cas d’un grand nombre d’autres questions où la santé entre en jeu.
La conception globale de la santé a pour quatrième caractéristique de permettre une sous-division de facteurs. Dans le cas de décès dus aux accidents de la route, les habitudes de vie peuvent être fragmentées selon les genres de risques: conduite d’un véhicule alors que les facultés sont diminuées, imprudence au volant, ceinture de sécurité non bouclée et excès de vitesse. Cette conception nouvelle de la santé permet d’illustrer schématiquement les liens directs qui existent entre les maladies ou accidents et leurs causes sous-jacentes, d’une part, et l’importance relative des divers facteurs en cause, d’autre part.
Enfin, la conception globale projette un nouvel éclairage sur les questions relatives à la santé, laissant le champ libre aux esprits novateurs pour délimiter et explorer les secteurs qui ont été négligés jusqu’ici. L’importance que revêtent le comportement et les habitudes de vie sur la santé des Canadiens est un exemple du genre de conclusion à laquelle peut conduire l’instrument d’analyse qu’est la conception globale de la santé.
Une des principales difficultés que pose l’amélioration de la santé des Canadiens tient à la dispersion des centres de décision. Particuliers, gouvernements, spécialistes de la santé et institutions se partagent les décisions chacun dans leur domaine respectif. Ce morcellement a quelquefois conduit à des solutions incohérentes où chacun se bornait au domaine qui le concernait directement. La conception globale de la santé vient cimenter tous les efforts fragmentaires, faisant ressortir l’importance de tous les facteurs, y compris ceux dont la responsabilité dépend d’autrui.
Cette conception unifiée peut très bien se révéler l’un des principaux instruments visant à améliorer la santé des Canadiens.
Quelles sont les caractéristiques d’une action de promotion de la santé?
L’action en promotion se caractérise par des investissements vers la prévention des problèmes, avant qu’ils ne se posent. Ce sont des actions “en amont.”
La promotion de la santé s’appuie sur l’utilisation de multiples stratégies complémentaires pour promouvoir la santé de l’individu et de la collectivité.
Elle repose sur l’approche écologique, où la santé est considérée comme le produit dynamique d’interactions entre les individus et leurs environnements (voir cours sur les déterminants de la santé et les déterminants sociaux).
Elle valorise le développement du pouvoir d’agir et la participation sociale des individus. Le sentiment de contrôle sur sa santé est au coeur des approches proposées, bien qu’on y reconnaisse aussi l’importance d’influencer fortement les choix possibles vers des options santé.
De façon plus contemporaine, beaucoup d’acteurs en promotion de la santé précisent que cette action doit viser, ultimement, à réduire les inégalités sociales de santé qui sont constatées dans nos sociétés. C’est donc aussi un courant d’intervention empreint d’une éthique collective de bienveillance à l’égard des personnes les plus défavorisées.
Quelles sont les 5 grandes catégories d’action proposées pour améliorer la santé par la Charte d’Ottawa?
1) Élaboration de politiques pour la santé
2) Création d’environnements favorables
3) Renforcement de l’action communautaire
4) Acquisition d’aptitude individuelle
5) Réorientation des services de santé
Quels sont les principes et valeurs associés à la Charte d’Ottawa?
La promotion de la santé repose sur certains principes de base :
- l’équité et la justice sociale
- une vision holistique de la santé
- l’importance des déterminants de la santé
- reconnaissance de l’influence de l’environnement sur la santé
- l’habilitation des gens et renforcement des capacités individuelles et collectives
- la participation sociale
- la collaboration intersectorielle.
Les principes rejoignent certaines valeurs de base en médecine soit la santé, le bien-être, la bienfaisance/non-malfaisance et l’autonomie. Les principes de la Charte d’Ottawa peuvent aussi être associés aux principes du bien-commun et de l’utilité/efficacité de l’action.
En synthèse, la Charte d’Ottawa est un appel à la solidarité, l’égalité, l’équité et la justice.
Quelles sont les conditions préalables à la santé?
Les conditions et ressources préalables sont, en matière de santé : la paix, un abri, de la nourriture et un revenu. Toute amélioration du niveau de santé est nécessairement solidement ancrée dans ces éléments de base.
En quoi la promotion de la santé est-elle liée à la promotion d’idées?
Une bonne santé est une ressource majeure pour le progrès social, économique et individuel, tout en constituant un aspect important de la qualité de la vie. Les facteurs politiques, économiques, sociaux, culturels, environnementaux, comportementaux et biologiques peuvent tous intervenir en faveur ou au détriment de la santé.
La démarche de promotion de la santé tente de rendre ces conditions favorables par le biais de la promotion des idées.
Comment la promotion de la santé tente-t-elle de conférer les moyens à tous?
La promotion de la santé vise l’égalité en matière de santé. Ses interventions ont pour but de réduire les écarts actuels caractérisant l’état de santé, et d’offrir à tous les individus les mêmes ressources et possibilités pour réaliser pleinement leur potentiel santé.
Cela comprend une solide fondation dans un milieu apportant son soutien, l’information, les aptitudes et les possibilités permettant de faire des choix sains. Les gens ne peuvent réaliser leur potentiel de santé optimal s’ils ne prennent pas en charge les éléments qui déterminent leur état de santé. En outre, cela doit s’appliquer également aux hommes et aux femmes.
Comment la promotion de la santé peut-elle servir de médiateur?
Seul, le secteur sanitaire ne saurait offrir ces conditions préalables et ces perspectives favorables à la santé. Fait encore plus important, la promotion de la santé exige l’action concertée de tous les intervenants : les gouvernements, le secteur de la santé et les domaines sociaux et économiques connexes, les organismes bénévoles, les autorités régionales et locales, l’industrie et les médias.
Les gens de tous milieux interviennent en tant qu’individus, familles et communautés. Les groupements professionnels et sociaux, tout comme les personnels de santé, sont particulièrement responsable de la médiation entre les intérêts divergents, en faveur de la santé.
Les programmes et stratégies de promotion de la santé doivent être adaptés aux besoins et possibilités locaux des pays et régions, et prendre en compte les divers systèmes sociaux, culturels et économiques.