Atelier 2 Flashcards

1
Q

En quoi consiste l’approche de réduction des méfaits?

A

La caractéristique centrale de l’approche de réduction des méfaits repose sur la réduction des conséquences négatives liées à l’usage des drogues plutôt que l’élimination du comportement d’usage lui-même.

Il s’agit donc de politiques et de programmes d’intervention conçus pour protéger la santé des usagers de drogues et celle de la collectivité. Cette approche, que l’on peut qualifier de pragmatisme à visage humain, repose sur un ensemble de principes d’action:

  • tolérance à l’endroit d’un comportement socialement et moralement controversé;
  • approche coûts/bénéfices de la consommation de drogues;
  • réduction progressive des méfaits jusqu’à une éventuelle élimination de l’usage (hiérarchie d’objectifs);
  • rencontre des usagers dans leurs milieux de vie (outreach);
  • offre de services et de soins adaptés à leurs conditions physique et psychologique, assortie d’un minimum d’exigences (bas seuil);
  • soutien et accompagnement des usagers dans leurs démarches d’autonomisation et de défense de leurs droits.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
2
Q

D’où vient la réduction des méfaits?

A

L’approche de réduction des méfaits est d’abord apparue au Pays-Bas, en Grande-Bretagne, en Suisse et en Allemagne au début des années 1980 pour ensuite s’étendre à l’Amérique du Nord et au reste du monde, à partir de la fin de cette décennie.

L’émergence de cette approche est liée à la rencontre des problématiques de la toxicomanie et du sida chez les personnes qui utilisent des drogues par injection, devenues rapidement second groupe à risque pour la transmission du VIH après la population homosexuelle.

Une telle situation a forcé la remise en question des façons traditionnelles de faire en matière d’intervention liée à l’usage de drogues, basées sur la répression et l’abstinence, au profit d’une approche pragmatique inspirée d’une plus grande tolérance.

Dès lors, l’avènement de la réduction des méfaits sera le fruit d’une alliance entre plusieurs acteurs - usagers de drogues, intervenants communautaires, professionnels de la santé publique et de la toxicomanie – et de la réunion sous un même chapeau d’un ensemble de pratiques, nouvelles (ex : fourniture de seringues) et plus anciennes (ex : prescription de drogues, traitement de substitution).

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
3
Q

Quelles sont les principales pratiques de réduction des méfaits?

A

Au Québec et au Canada :

  • fourniture de matériel de consommation (seringues stériles, stericups, ampoules d’eau, pipes destinées à la consommation de crack);
  • traitement de substitution pour la dépendance aux opioïdes (méthadone, buprénorphine);
  • information, éducation et communication sur la consommation sécuritaire et référence des usagers de drogues vers des soins médicaux et des services sociaux;
  • travail de proximité et d’autosupport, par et pour les usagers;
  • services d’injection supervisée (SIS).

Ailleurs dans le monde :

  • prescription d’opiacés (héroïne, morphine);
  • analyse de la composition des substances (testing);
  • changements des politiques sur les drogues (décriminalisation, dépénalisation).
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
4
Q

Quelle est l’efficacité des pratiques existantes?

A

Nombre d’études ont été menées sur l’efficacité des pratiques de réduction des méfaits, particulièrement concernant trois aspects:

  1. la prévention de la transmission des ITSS (principalement du VIH et du VHC);
  2. l’amélioration de l’état de santé et des conditions de vie des usagers (baisse de la morbidité et de la mortalité liées à l’usage de drogues);
  3. diminution de la criminalité associée et de ses conséquences.

Les conclusions de ces études sont à l’effet que la fourniture de matériel stérile et les traitements de substitution constituent des mesures reconnues efficaces, dans tous les contextes d’application.

Les autres mesures sont également réputées efficaces, mais de façon davantage contextuelle: auprès de populations plus marginales et vulnérables (prescription d’opiacés, SIS), en synergie avec d’autres mesures, éducatives, de soutien et d’accompagnement (testing, changements des lois, autosupport).

Une politique efficace d’intervention en réduction des méfaits doit mettre en œuvre une diversité de pratiques, en complémentarité avec d’autres types d’approches, dans la perspective d’un continuum de soins et de services.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
5
Q

Quels enjeux soulève l’approche de réduction des méfaits?

A

Les enjeux soulevés par une approche de réduction des méfaits sont principalement de deux ordres: professionnel et sociétal.

Au plan professionnel, l’application de l’approche au quotidien peut entrer en contradiction avec les cadres normatifs et déontologiques du contexte de travail des divers acteurs impliqués - infirmières, travailleurs sociaux, intervenants en sécurité publique, etc. Mentionnons, à ce propos, les dilemmes entourant la fourniture de matériel d’injection aux mineurs, aux femmes enceintes ou à l’intérieur des prisons.

Au plan sociétal, l’application de cette approche peut susciter une confrontation avec les valeurs présentes dans la culture, les institutions, la communauté. À titre d’exemples: le débat sur le bien-fondé du droit pénal en matière de drogues dans le contexte où les politiques actuelles sur les drogues sont réputées source de méfaits ou encore le débat concernant le danger d’une banalisation sociale de l’usage des drogues par une approche trop pragmatique de la question, notamment en matière de prévention auprès des jeunes.

Initialement développée dans le domaine de l’usage des drogues (illicites, puis licites), l’approche de réduction des méfaits est dorénavant mise à contribution dans des contextes comme ceux de l’itinérance, du travail du sexe, de la violence conjugale, des mutilations sexuelles. Cette extension du champ d’application de la réduction des méfaits à d’autres problématiques est à même de susciter de nouveaux enjeux et débats au cours des années à venir.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
6
Q

Quels sont les problèmes de santé liés aux moisissures?

A

Les moisissures sont des champignons invisibles à l’œil nu. Elles peuvent former des colonies à divers endroits dans un bâtiment si elles sont en présence :

  • d’un excès d’eau ou d’humidité;
  • d’une quantité suffisante de matières nutritives comme le carton ou les panneaux de gypse.

Lorsqu’elles sont présentes sur de petites surfaces et qu’elles sont nettoyées rapidement, les moisissures ne représentent généralement pas de problème particulier. Par contre, lorsqu’elles se développent de façon importante, les moisissures dispersent dans l’air ambiant des particules que l’on peut respirer et qui peuvent entraîner des problèmes de santé.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
7
Q

Quels sont les symptomes qu’on peut voir dans les problèmes de santé liés aux moisissures?

A

Les symptômes qui peuvent être associés à une exposition aux moisissures sont variables. Chacun peut réagir différemment selon son degré d’exposition et son état de santé général. Les principaux symptômes sont les suivants :

  • irritation des yeux, du nez et de la gorge;
  • écoulement nasal, congestion des sinus, symptômes s’apparentant à ceux du rhume;
  • respiration sifflante;
  • toux;
  • augmentation de la fréquence et de la gravité des crises d’asthme;
  • fatigue chronique, maux de tête.

Il est important de noter que les symptômes ressentis peuvent également être causés par d’autres types de contaminants de l’air intérieur tels que :

  • la fumée de tabac;
  • les acariens;
  • les composés organiques volatils, principalement le formaldéhyde, provenant des produits domestiques (ex. : peintures et vernis) et des matériaux de construction (ex. : panneau de bois aggloméré ou de contreplaqué);
  • les allergènes provenant, par exemple, de la salive et des poils d’animaux domestiques;
  • les particules en suspension dans l’air provenant, par exemple, d’appareils de chauffage au bois ou de cuisson des aliments.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
8
Q

Qui sont les gens à risque de maladies causées par des moisissures?

A

Certaines personnes ont plus de risques de développer des problèmes de santé à la suite d’une exposition aux moisissures. Ce sont :

  1. les personnes souffrant d’allergies;
  2. les personnes souffrant d’asthme ou de maladies respiratoires chroniques;
  3. les nourrissons et les jeunes enfants;
  4. les personnes âgées;
  5. les personnes ayant un système immunitaire affaibli en raison, par exemple, d’un traitement de chimiothérapie ou d’une transplantation d’organe récente.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
9
Q

Comment peut-on se protéger et prévenir les problèmes de santé liés aux moisissures?

A

Vous pouvez prendre certaines précautions afin d’éviter de vous exposer aux moisissures et de développer des problèmes de santé qui y sont liés.

Il est important de prévenir le développement de moisissures dans la maison et de savoir les reconnaître lorsqu’elles sont présentes. Pour ce faire :

  1. Inspectez régulièrement les différentes pièces de votre maison et réparez tout dégât ou infiltration d’eau. Nettoyez et asséchez le plus rapidement possible, soit dans les 24 h à 48 h.
  2. Ventilez adéquatement votre maison, particulièrement lors d’activités qui produisent beaucoup d’humidité comme le bain, la douche et la cuisson des aliments.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
10
Q

Que peuvent être les effets de la pollution de l’air sur la santé?

A

Lorsque la qualité de l’air extérieur est mauvaise ou qu’un avertissement de smog (brume jaunâtre composée de gaz et de particules) est en vigueur, cela signifie qu’il y a une quantité élevée de polluants dans l’air.

Les principaux polluants de l’air extérieur sont :

  1. les particules fines (PM2,5). Ce sont de minuscules particules qui peuvent pénétrer profondément dans le système respiratoire;
  2. l’ozone (O3);
  3. le dioxyde de soufre (SO2);
  4. le dioxyde d’azote (NO2);
  5. le monoxyde de carbone (CO).

Ces polluants proviennent entre autres :

  • des véhicules à moteur;
  • des procédés industriels;
  • du chauffage (mazout, bois, propane, etc.);
  • des feux de forêt.

Les polluants de l’air peuvent affecter la santé de l’ensemble de la population. Certaines personnes sont toutefois plus sensibles que d’autres aux polluants et risquent davantage d’en ressentir les effets nuisibles.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
11
Q

Quels peuvent être les sx que peut présenter une personne qui respire de l’air pollué?

A

Les personnes qui respirent de l’air pollué peuvent avoir divers symptômes. Ceux-ci varient selon la sensibilité de chaque personne à la pollution de l’air. À court terme, les principaux symptômes sont les suivants :

  • irritation des yeux;
  • respiration sifflante ou difficulté à respirer;
  • irritation et inflammation des voies respiratoires (toux);
  • augmentation de l’essoufflement, en particulier durant l’activité physique.

La sévérité de ces symptômes dépend notamment de l’état de santé de la personne ainsi que du niveau de pollution auquel elle est exposée. Une mauvaise utilisation de certains médicaments pourrait également contribuer à faire apparaître ces symptômes et les aggraver.

Il est important de noter que les symptômes ressentis peuvent également être causés par d’autres facteurs que la pollution de l’air tels que :

  • la chaleur accablante;
  • l’humidité;
  • les virus;
  • les pollens, tels que l’herbe à poux.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
12
Q

Quelles complications peuvent survenir après avoir été longtemps en contact avec de l’air pollué?

A

Une personne qui respire régulièrement de l’air pollué pendant plusieurs années peut avoir certains problèmes de santé :

  • une maladie chronique des poumons, comme la bronchite chronique;
  • une maladie cardiovasculaire, c’est-à-dire une maladie du cœur et des vaisseaux sanguins;
  • un cancer du poumon.

Respirer de l’air pollué peut aussi aggraver les symptômes des personnes qui souffrent déjà de maladies chroniques, particulièrement de maladies respiratoires ou cardiaques. Dans de rares cas, cela peut entraîner une hospitalisation ou le décès prématuré de la personne.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
13
Q

Qui sont les facteurs de risque d’avoir plus de malaise en respirant de l’air pollué?

A

Les risques de ressentir des malaises causés par la pollution de l’air augmentent :

  • lorsque la qualité de l’air extérieur est mauvaise;
  • lorsqu’un avertissement de smog est en vigueur;
  • quand la chaleur est accablante;
  • lors d’activités physiques intenses ou de sorties de longue durée, alors que les gens respirent une grande quantité d’air.

Certaines personnes ont plus de risques de présenter des symptômes si elles sont exposées à une mauvaise qualité de l’air ou à du smog :

  • les personnes atteintes de problèmes respiratoires comme :
    • l’asthme,
    • l’emphysème,
    • la bronchite chronique,
    • une autre maladie pulmonaire obstructive chronique, etc.;
  • les personnes atteintes de maladies cardiaques comme l’angine;
  • les personnes qui ont déjà eu une crise cardiaque;
  • les personnes atteintes de maladies chroniques comme le diabète;
  • les femmes enceintes;
  • les bébés et les enfants de moins de 5 ans;
  • les personnes âgées;
  • les personnes qui font de l’exercice intense à l’extérieur ou qui travaillent régulièrement à l’extérieur. Ces personnes peuvent respirer une grande quantité d’air pollué.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
14
Q

Qu’est-ce que le radon?

A

Le radon est un gaz radioactif qui provient de l’uranium naturellement présent dans la croûte terrestre. Le radon se trouve dans le sol, partout à la surface de la Terre. La quantité de radon dans le sol peut varier de façon importante d’un endroit à l’autre. Le radon peut aussi se trouver dans les eaux souterraines.

Le radon peut s’infiltrer dans les bâtiments, surtout par les fondations. Il peut parfois s’accumuler et atteindre des concentrations qui peuvent entraîner un risque pour la santé. Comme c’est un gaz qui n’a pas d’odeur, de goût ou de couleur, il est impossible de le détecter par les sens.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
15
Q

Quels peuvent être les effets sur la santé du radon?

A

Le radon pénètre dans les poumons avec l’air que l’on respire. Les grandes organisations et les agences de santé internationales ont reconnu que le radon est un agent cancérogène. Il émet un rayonnement radioactif qui peut, à long terme, causer le cancer du poumon.

Le radon est la deuxième cause de cancer du poumon, après le tabagisme. C’est aussi la première cause de cancer chez les non-fumeurs. Au Québec, de 10 à 16 % des décès par cancer du poumon sont associés au radon. Il s’agit de plus de 600 décès par année. Parmi ces décès :

  • 60 % surviennent chez les fumeurs;
  • 30 % chez les anciens fumeurs;
  • 10 % chez les non-fumeurs.

Le risque de cancer du poumon lié au radon augmente avec :

  1. la concentration du radon : plus une personne est exposée à une concentration élevée de radon, plus son risque de cancer augmente;
  2. la durée de l’exposition au radon : le risque de cancer augmente pour une personne qui est exposée au radon pendant plusieurs dizaines d’années;
  3. le tabagisme : les fumeurs exposés au radon ont plus de risques d’avoir un cancer du poumon que les non-fumeurs.

Le radon ne cause pas :

  • de troubles respiratoires, comme la bronchite chronique et l’emphysème;
  • d’allergies;
  • d’asthme;
  • de malformations congénitales.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
16
Q

Quelles peuvent être les sources de radon dans un bâtiment?

A

Les concentrations de radon sont généralement très faibles à l’extérieur. Le radon se dilue rapidement dans l’air ambiant et, de ce fait, il ne cause pas de problème de santé. Le radon peut cependant s’infiltrer dans l’air intérieur des bâtiments, par différentes ouvertures :

  • les planchers en terre battue;
  • les fissures de la dalle de béton ou des murs des fondations;
  • les puisards;
  • les vides sanitaires;
  • les joints;
  • les ouvertures autour des conduits d’évacuation et des entrées de service, par exemple les raccords de tuyauterie;
  • les robinets, surtout celui de la douche. Les robinets peuvent en effet constituer une voie d’entrée pour le radon provenant d’eaux souterraines riches en radon. Ils peuvent ainsi contribuer à faire augmenter la concentration de radon dans l’air intérieur d’une maison.

Le radon s’accumule principalement dans les pièces les plus basses et les moins ventilées d’un bâtiment, par exemple le sous-sol. La concentration de radon dans l’air intérieur d’une habitation peut dépendre de plusieurs facteurs :

  • la concentration d’uranium et de radon dans le sol;
  • le climat;
  • la ventilation des lieux;
  • l’étanchéité et l’isolation de la maison;
  • la pression négative, c’est-à-dire le fait que la pression d’air soit moins grande à l’intérieur du bâtiment qu’à l’extérieur. Cette différence de pression a pour effet de transformer l’habitation en une sorte d’aspirateur. Le radon peut alors s’infiltrer par les fissures et les autres points d’entrée qui sont en contact avec le sol

Le seul moyen de savoir s’il y a du radon dans une habitation est de le mesurer.

17
Q

Quelles sont les mesures à prendre si le radon dépasse les limites de la ligne directrice canadienne?

A

Mesure de protection individuelle

Si vous fumez, la première chose à faire pour vous protéger contre le cancer du poumon dû au radon est de cesser de fumer. C’est la façon la plus rapide et la moins coûteuse de diminuer le risque de cancer du poumon associé au radon. En effet, une personne qui s’expose à la fois à la fumée du tabac et au radon augmente de beaucoup ce risque. Il y a une relation exponentielle.

Mesures correctives pour votre résidence

Santé Canada recommande de prendre des mesures correctives lorsque la concentration moyenne annuelle de radon dépasse les 200 Bq/m³ dans les espaces occupés d’une habitation. Si c’est le cas dans votre maison, vous devez donc prendre des mesures, que vous soyez fumeur ou non.

Le délai recommandé pour apporter les correctifs dépend de la concentration moyenne de radon dans votre maison:

  • si la concentration dépasse 600 Bq/m³, vous devriez apporter les correctifs dans un délai de moins d’un an;
  • si la concentration se situe entre 200 Bq/m³ et 600 Bq/m³, vous devriez apporter les correctifs dans un délai de moins de 2 ans.

Vous obtiendrez de meilleurs résultats en appliquant plus d’une mesure corrective. Par exemple, vous pouvez :

  • colmater les fissures de la fondation;
  • sceller les ouvertures en contact avec le sol;
  • vous assurer que les puisards sont couverts et ventilés vers l’extérieur;
  • améliorer la ventilation de votre maison, particulièrement au sous-sol.

Si les concentrations de radon dans l’habitation sont très élevées, ces mesures ne suffiront peut-être pas, car elles n’empêchent pas complètement l’infiltration du radon. Dans ce cas, il faut faire appel à un entrepreneur qualifié. Celui-ci installera un système qui permet d’évacuer le radon présent sous les fondations avant que celui-ci pénètre dans les espaces habitables du bâtiment.

Santé Canada recommande aux personnes qui prennent des mesures correctives de tenter de faire diminuer la concentration de radon au plus bas niveau possible. C’est pourquoi il est recommandé de mesurer de nouveau la concentration de radon après avoir appliqué des méthodes correctives, afin de vérifier leur efficacité.

Plusieurs entreprises spécialisées peuvent vous aider à faire diminuer la concentration et les infiltrations de radon dans votre maison. Il est très important de faire affaire avec une entreprise certifiée.

Mesures pour les nouvelles constructions

Lors de la construction d’une nouvelle maison, vous pouvez demander à votre entrepreneur d’utiliser des techniques d’atténuation pour réduire au minimum l’infiltration de radon dans la maison. Au besoin, ces techniques peuvent aussi être appliquées pour faciliter l’élimination du radon une fois la maison construite. Toutefois, il est plus simple et moins coûteux de le faire au début de la construction.

18
Q

Comment peut-on prévenir les effets de la pollution de l’air sur la santé?

A

1. Vérifiez la qualité de l’air dans votre région

Avant d’effectuer un déplacement ou de pratiquer une activité à l’extérieur, prenez l’habitude de vérifier l’indice de la qualité de l’air dans votre région. Vous pourrez ainsi déterminer à quels moments vous devriez prendre des précautions pour protégez votre santé.

Pour savoir si la qualité de l’air actuelle dans votre région est bonne, acceptable ou mauvaise, consultez l’indice de la qualité de l’air . Cet indice est un outil d’information du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC). Il est mis à jour toutes les heures et permet de connaître la qualité de l’air actuelle dans plusieurs régions du Québec.

Vous pouvez aussi connaître la qualité de l’air prévue pour les prochains jours en consultant l’Info-Smog d’Environnement et Changement climatique Canada. Ce programme émet des avertissements de smog pour les régions où les prévisions annoncent une mauvaise qualité de l’air. Les médias diffusent souvent les avertissements de smog.

2. Gardez vos médicaments avec vous, par précaution

Si vous avez des problèmes cardiaques ou respiratoires, apportez vos médicaments avec vous lorsque vous allez à l’extérieur. Suivez bien les conseils de votre médecin pour maîtriser vos symptômes.

3. Limitez vos déplacements dans les zones où l’air est pollué

Lorsque vous pratiquez une activité physique, vous respirez plus profondément et plus souvent. Vous êtes ainsi davantage en contact avec les polluants de l’air. Vous pourriez donc limiter vos activités physiques et en diminuer l’intensité dans les endroits pollués comme :

  • les routes achalandées, où il y a régulièrement beaucoup de circulation automobile;
  • les zones industrialisées;
  • les quartiers résidentiels durant les soirées d’hiver. Plusieurs résidents de ces quartiers font fonctionner des poêles à bois et des foyers qui émettent des polluants dans l’air.

Portez une attention particulière aux symptômes que vous pourriez ressentir lorsque vous êtes à l’extérieur. Si vous avez de la difficulté à respirer, demeurez à l’intérieur. Si vous avez des questions sur votre état de santé, appelez Info-Santé 811.

4. Contribuez à diminuer la pollution de l’air extérieur

Privilégiez des types de transport qui aident à réduire la quantité de polluants dans l’air :

  • les transports collectifs;
  • les déplacements à vélo ou à pied (lorsque la qualité de l’air est bonne);
  • le covoiturage.

Limitez l’utilisation des foyers et des poêles à bois en hiver, car ces appareils contribuent beaucoup à la production du smog durant cette saison. Assurez-vous d’entretenir ces appareils adéquatement.

Si vous souhaitez acheter un poêle à bois, choisissez un appareil qui répond aux normes de performance environnementale (certification EPA ou ACNOR). Ces appareils émettent moins de particules dans l’air.

5. Conservez une bonne qualité de l’air à l’intérieur

Soyez attentif à la qualité de l’air à l’intérieur de votre demeure, car elle pourrait aussi être dommageable pour votre santé. Certains polluants de l’air extérieur, comme les particules fines et l’ozone, peuvent pénétrer dans votre résidence. D’autres polluants peuvent aussi y être déjà présents, comme :

  • de la fumée de tabac;
  • de la fumée provenant de foyers et de poêles à bois;
  • des moisissures et d’autres contaminants associés à une humidité excessive;
  • des composés organiques volatils, principalement le formaldéhyde, provenant :
  • de produits domestiques, comme les peintures et les vernis, de matériaux de construction, comme les panneaux de bois aggloméré ou de contreplaqué;
  • du monoxyde de carbone émis par certains appareils et véhicules lors de la combustion de propane, de bois, de mazout, etc.;
  • du radon, un gaz radioactif inodore et incolore qui peut s’infiltrer dans les bâtiments;
  • de l’amiante provenant de matériaux manipulés (sciés, poncés, etc.), en mauvais état ou friables.

Pour vous assurer que l’air à l’intérieur de votre demeure est de bonne qualité, veillez à réduire ou à éliminer les principales sources de polluants :

  • ne fumez pas à l’intérieur;
  • réglez les problèmes d’infiltration d’eau pour éviter le développement de moisissures;
  • utilisez de préférence des matériaux et des produits domestiques sains et écologiques;
  • limitez l’utilisation d’appareils de chauffage au bois;
  • procurez-vous un détecteur de monoxyde de carbone et évitez d’utiliser des appareils qui fonctionnent avec un combustible (essence, propane, etc.) à l’intérieur;
  • mesurez la concentration de radon dans votre maison à l’aide d’un appareil de mesure appelé dosimètre. Vous pouvez le faire vous-même ou faire appel à un spécialiste;
  • informez-vous sur les sources possibles d’amiante dans votre maison et prenez les précautions appropriées, notamment si vous faites des rénovations.

Ouvrir régulièrement vos fenêtres est une mesure efficace et peu coûteuse. Vous devriez toutefois les garder fermées lorsque la qualité de l’air extérieur est mauvaise et lors des périodes de froid extrême.

Assurez-vous également :

  1. de faire fonctionner la hotte de cuisine chaque fois que vous utilisez la cuisinière. La hotte doit avoir une sortie à l’extérieur;
  2. d’actionner le ventilateur de la salle de bain chaque fois que quelqu’un prend un bain ou une douche.

Si vous avez un système de ventilation centralisé (aussi appelé échangeur d’air), faites-le fonctionner selon les directives du fabricant.

Vous devriez faire installer ces appareils dans votre demeure si vous n’en avez pas. Veillez à les entretenir régulièrement afin d’en maintenir l’efficacité.

19
Q

Que devrait-on recommander quant à l’alimentation et l’exercice?

A

Recommander une saine alimentation et un mode de vie physiquement actif à tous vos patients

20
Q

Que devrait-on recommander quant au tabagisme?

A

Aux visites de soins qui s’y prêtent :

  • Documenter le statut tabagique et recommander l’arrêt du tabagisme
  • Offrir un counseling pour soutenir le changement et proposer une aide antitabagique individuelle ou combinée
  • Diriger le patient vers le Centre d’abandon du tabagisme, à la ligne téléphonique, au site Web J’arrête ou au Service de Messagerie texte pour Arrêter le Tabac
21
Q

Que devrait-on recommander quant à la consommation d’alcool?

A

Aux visites de soins qui s’y prêtent :

  • dépister l’abus d’alcool,
  • offrir une intervention brève
  • diriger vers les ressources appropriées selon le guide clinique du Collège des médecins de famille du Canada
22
Q

Que devrait-on recommander quant aux ITSS?

A
  • Évaluer annuellement les facteurs de risque d’ITSS
  • Dépister les ITSS selon les facteurs de risque
  • Offrir un counseling préventif
  • Intervenir auprès de la personne infectée a n qu’elle avise ses partenaires
  • Offrir une chimioprophylaxie aux personnes exposées lorsque cela est indiqué
23
Q

Que devrait-on recommander pour ce qui est du diabète de type 2?

A
  1. Remplir le questionnaire FINDRISC pour évaluer le risque pour le patient de développer un diabète dans les 10 pro- chaines années :
    • Risque faible ou modéré : ne pas dépister – repasser le questionnaire aux 3 à 5 ans
    • Risque élevé : dépister aux 3 à 5 ans*
    • Risque très élevé : dépister annuellement*
  2. Aider le patient à améliorer ses habitudes de vie en présence de facteurs de risque identifiés au questionnaire

* Dépister au moyen du dosage de l’hémoglobine glyquée (HbA1c). Un résultat de HbA1c supérieur ou égal à 6,5 % confirme un diagnostic de diabète de type 2. La glycémie à jeun ou l’hyperglycémie provoquée sont d’autres options acceptables.

24
Q

Que devrait-on recommander pour ce qui est de l’hyperlipidémie?

A

Tout adulte de 40 à 75 ans et adultes de moins de 40 ans qui présentent un facteur de risque cardiovasculaire :

  • Appliquer les recommandations de l’INESSS (démarche décrite dans le Guide des bonnes pratiques en prévention clinique)
  • Le directeur national de santé publique privilégie les recommandations de l’INESSS pour maximiser les gains de santé. Les recommandations de la Société canadienne de cardiologie sont également acceptables.
25
Q

Que devrait-on recommander pour ce qui est de l’hypertension?

A

En l’absence d’un diagnostic d’HTA, mesurer la tension artérielle (TA) lors de toute consultation de soins qui peut s’y prêter, particulièrement pour un nouveau patient :

  • TA systolique supérieure ou égale à 140 et/ou TA diastolique supérieure ou égale à 90 : revoir le patient dans le mois*
  • TA systolique entre 130 et 139 et/ou TA diastolique entre 85 et 89, en l’absence d’atteinte d’un organe cible et en l’absence de diabète : revoir le patient dans l’année*
  • TA systolique inférieure à 130 et TA diastolique inférieure à 85 : rapprocher les contrôles de la TA en présence de facteurs de risque de MCV, si le patient appartient à un groupe ethnique plus à risque d’HTA ou si une tendance à la hausse est observée dans les mesures de la TA*

* Réaliser le suivi approprié selon l’algorithme recommandé

26
Q

Que devrait-on recommander pour ce qui est de l’obésité?

A

Aux visites de soins qui s’y prêtent :

  • Calculer l’indice de masse corporelle (IMC) (mesure de la taille et du poids)*
  • Proposer des interventions comportementales (visant la gestion du poids) aux personnes qui présentent un surpoids ou de l’obésité

* La mesure du tour de taille est aussi utile dans le cadre de l’évaluation du risque pour le diabète et/ou le risque cardiovasculaire.

27
Q

Que devrait-on recommander au niveau des cancers?

A

Hommes

  1. prostate : aucun dépistage systématique, uniquement à la demande du patient âgé de 55 à 69 ans apràs une décision éclairée

Dépister tous les 2 ans après une décision éclairée du patient :

  1. Pour tous :
    • ​​colorectal (50-74 ans) par RSOSi / Information sur le dépistage du cancer colorectal
  2. Femmes
    • sein : 50-69 ans dans le cadre du PQDCS / Dépliant pour les patientes 70-74 ans : recommandé, sous ordonnance individuelle
    • col (21-65 ans) par le test de Pap − dépistage aux 2 ou 3 ans / Information sur le dépistage du cancer du col
28
Q

Que devrait-on recommander au niveau de l’immunisation?

A

Selon les recommandations du Protocole d’immunisation du Québec (PIQ) :

  • Mettre à jour la vaccination régulière : considérer l’âge, les facteurs de risque et le nombre de doses déjà reçues (p. ex., « diphtérie-coqueluche-tétanos », « rougeole-rubéole-oreillons »)
  • Offrir les vaccins contre :
    • l’influenza annuellement, à partir de 60 ans;
    • le pneumocoque pour les 65 ans et plus, et autres groupes cibles;
    • le zona à partir de 60 ans (dès 50 ans pour certaines personnes);
    • et le VPH aux personnes visées
  • Envisager tout autre vaccin selon le risque, dont ceux pour protéger les voyageurs
29
Q

Que devrait-on recommander au sujet de l’ostéoporose?

A

Pour les 50 ans et plus :

  • Évaluer le risque de fractures de fragilisation sur 10 ans au moyen d’un outil validé tel que le FRAX®
  • Envisager une médication si le score est supérieur à 20 %, en présence d’une fracture de fragilisation antérieure ou de l’utilisation prolongée de corticostéroïdes systémiques
  • Encourager les mesures préventives (p. ex., calcium, exercice physique)
  • Après 65 ans : évaluer et prévenir le risque de chute
30
Q

Est-il facile de changer un comportement pour un patient?

A

Une intervention médicale exige habituellement un changement de comportement de la part du patient. La plupart du temps, le changement est simple (p. ex., prendre une pilule tous les jours), mais il arrive qu’il impose une modification du mode de vie, ce qui peut être beaucoup plus difficile. Le comportement actuel est souvent présent depuis des années et reflète un certain mode de vie au sein d’un certain cercle social. Le changer peut avoir des conséquences fâcheuses.

Par exemple, cesser de fumer peut vouloir dire que le patient n’aura plus de contact social avec d’autres fumeurs; réduire sa consommation d’alcool peut rendre la Soirée du hockey avec les amis moins amusante; modifier son alimentation peut empêcher les arrêts pratiques aux comptoirs de restauration rapide.

De nombreuses théories tentent d’expliquer la façon dont un comportement lié à la santé est façonné. Prochaska et DiClemente ont combiné plusieurs théories pour élaborer leur propre modèle transthéorique des étapes d’un changement de comportement. Ce modèle est particulièrement utile lors de consultations cliniques. À l’origine, il visait à décrire la réceptivité d’une personne à l’idée de cesser de fumer en expliquant les étapes typiques qu’il faut habituellement franchir pour adopter un nouveau comportement et en énumérant les facteurs qui peuvent motiver ou gêner une telle progression. Grâce au modèle transthéorique, un clinicien peut déterminer l’étape où se trouve un patient et ainsi personnaliser son intervention pour mieux appuyer le changement de comportement en se fondant sur sa connaissance des diverses influences qui entrent en jeu à chaque étape.

Selon le modèle des étapes du changement, une personne se trouve nécessairement à l’une des étapes suivantes :

  1. Pré-réflexion : La personne n’a pas l’intention de modifier son comportement. À toutes fins pratiques, aucun changement n’aura lieu au cours des six prochains mois.
  2. Réflexion : La personne n’a pas entamé le changement de comportement, mais y réfléchit et compte agir au cours des six prochains mois.
  3. Préparation : La personne n’a pas encore changé son comportement, mais compte le faire au cours des 30 prochains jours (ex: fixer une date).
  4. Action : La personne a changé son comportement au cours des 6 derniers mois.
  5. Maintien : Le changement de comportement dure depuis 6 mois.
  6. Rechute : Il est souvent difficile pour les patients de maintenir un nouveau comportement, et ils font une rechute. Ils peuvent abandonner l’idée de changer et revenir à l’étape de la pré-réflexion, ou se sentir motivés à essayer de nouveau et se retrouver à l’étape de la réflexion, voire même de la préparation.
31
Q

Quel est le rôle du médecin pour aider le patient à changer son comportement?

A

1. Pré-réflexion

  • Selon le patient, il n’est pas nécessaire de changer : «Mon oncle était obèse et détestait l’activité physique. Il a vécu jusqu’à 90 ans.»
  • Objectif thérapeutique:
    • Inviter le patient à songer au changement
  • Conseils au clinicien:
    • Invitez le patient à envisager le changement.
    • Personnalisez l’information sur la santé : « Une personne comme vous a une chance sur cinq de développer le diabète. »
    • Mettez l’accent sur les symptômes pouvant être liés au comportement. Exprimez votre inquiétude, sans être alarmiste.
    • Semez des pensées positives chez le patient : «Quel serait l’avantage de changer, à votre avis?»

2. Réflexion

  • Le patient songe au changement, pèse le pour et le contre : «Je sais que je devrais, mais je n’ai pas le temps.»
  • Objectif thérapeutique:
    • Inviter le patient à évaluer les avantages et les obstacles de manière équilibrée
  • Conseil au clinicien:
    • Demandez au patient d’énumérer les avantages et les obstacles liés au changement. Demandez-lui de trouver des solutions, un obstacle à la fois. Sondez son ambivalence.
    • Invitez le patient à planifier le changement. Incitez sans forcer. Dites «C’est utile pour certaines personnes; cela vous aiderait peut-être» plutôt que «Vous devriez essayer»

3. Préparation

  • Le patient fait de petits changements : « Je me suis acheté des chaussures de jogging, mais… »
  • Objectif thérapeutique:
    • Inviter le patient à élaborer un plan de changement
  • Conseil au clinicien
    • Encouragez-le à agir. Aiguillez-le vers des programmes qui peuvent l’aider.
    • Demandez au patient de choisir une date précise pour le changement.
    • Aidez-le à inventer des stratégies pour surmonter les difficultés.

4. Action

  • Le patient prend des mesures définitives : « J’ai fait du jogging ce matin. »
  • Objectif thérapeutique:
    • Inviter le patient à concrétiser son plan
  • Conseil au clinicien
    • Le rôle du médecin est de fournir un encouragement et un appui. Félicitez-le et encouragez-le pour ses petites réussites.
    • Discutez des problèmes rencontrés et examinez les solutions possibles. Fixez des rendez-vous de suivi.

5. Maintien

  • Le patient maintient son nouveau comportement : « Je fais de l’activité physique depuis environ 6 mois. »
  • Objectif thérapeutique:
    • Faire en sorte que le nouveau comportement devienne « habituel »
  • Conseil au clinicien
    • Continuez à encourager le patient.
    • Demandez-lui ce qu’il fera s’il est tenté d’abandonner.

6. Rechute

  • « Le temps devenait mauvais et j’ai laissé tomber. »
  • Objectif thérapeutiuqe:
    • Rétablir la motivation du patient
  • Conseil au clinicien:
    • Discutez des leçons apprises du changement antérieur. Reformulez l’échec en réussite partielle.
    • Rappelez au patient que la rechute est une partie normale du processus de changement.
32
Q

Quelle est une autre option possible lorsque le sujet n’est pas capable de changer son comportement?

A

Il peut être extrêmement difficile de modifier un comportement dangereux : la dépendance en est un exemple courant. Dans un tel cas, le médecin peut envisager une approche de réduction des méfaits. La réduction des méfaits se fonde sur l’idée que prendre des risques est un comportement humain naturel. Il peut être difficile, voire impossible, de mettre fin à un comportement dangereux, mais on peut en réduire les effets nuisibles.

Cette approche peut s’avérer utile dans plusieurs domaines, mais elle est habituellement associée à la prise en charge de la toxicomanie. On peut, par exemple, fournir des accessoires d’injection propres aux utilisateurs de drogues par injection pour prévenir la sepsie et la transmission de maladies véhiculées par le sang, ou on peut offrir un traitement de maintien à la méthadone aux utilisateurs d’opiacés pour réduire les risques liés à leur consommation de drogue illégale. Un exemple au niveau de la population est l’Opération Nez rouge : plutôt que de convaincre les gens de ne pas boire d’alcool, on raccompagne les buveurs à la maison après les soirées du temps des Fêtes afin de réduire les accidents de la route liés à la conduite en état d’ébriété.

Controversée, la réduction des méfaits est souvent rejetée par les personnes qui s’opposent aux comportements eux-mêmes. Par exemple, bien des gens sont contre les distributeurs de condoms dans les toilettes des écoles secondaires parce qu’à leur avis, c’est fermer les yeux sur l’activité sexuelle des jeunes, voire même l’encourager. De même, on peut penser qu’offrir des sites d’injection supervisée ou des accessoires d’injection propres revient à tolérer l’utilisation de drogues illicites. Dans les prisons, en particulier, le fait de fournir des accessoires propres est interprété par certains comme un aveu de notre incapacité de garder la drogue hors du milieu carcéral.

Du point de vue de la santé, par contre, si les mesures prises pour enrayer un comportement échouent à plusieurs reprises, il est logique de mettre en oeuvre des approches éprouvées qui réduisent les méfaits associés à ce comportement. On ne doit pas, bien entendu, relâcher les tentatives pour réduire les comportements dangereux. Des programmes récents, d’optique globale, considèrent la réduction des méfaits comme l’une des quatre composantes essentielles pour alléger le fardeau des comportements malsains, les trois autres étant la prévention, le traitement et l’application des lois et règlements.

33
Q

Quels sont des exemples de conseils de réduction des méfaits à donner aux patients qui consomment des drogues à usage récréatif?

A

Conseils généraux aux consommateurs de drogue :

  1. Ne mélangez pas les substances;
  2. Buvez beaucoup d’eau, mais sans excès;
  3. Ne prenez de la drogue que dans des endroits sûrs, avec des gens en qui vous avez confiance;
  4. Demandez aux autres d’intervenir si quelque chose ne va pas;
  5. Mangez sainement, dormez suffisamment et faites de l’exercice régulièrement;
  6. Renseignez-vous sur les effets des substances que vous prenez;
  7. Sachez où trouver de l’aide.

Conseils supplémentaires à l’intention des utilisateurs de drogues injectables :

  1. Assurez-vous que vos vaccins contre les hépatites A et B sont à jour;
  2. Essayez des voies d’administration non intraveineuses (par la bouche, par le nez, etc.);
  3. Réduisez la fréquence ou la quantité de votre consommation;
  4. Évitez les surdoses : injectez lentement la substance, soyez attentif à la qualité et à la pureté de la drogue;
  5. Ayez recours à des pratiques d’injection à risques réduits et ne partagez pas vos accessoires;
  6. Déposez vos aiguilles usagées dans un contenant sécuritaire.
34
Q

Quels étaient les messages importants à retenir pour cet atelier?

A
  • Croire en l’importance de la prévention de la maladie et de la promotion de la santé comme médecin!
  • Prendre le temps d’écouter le patient…et prendre en compte son vécu !
  • Se rappeler qu’il n’est pas facile de changer un comportement!
  • Se sentir responsable, individuellement et collectivement
  • Apprendre à travailler avec d’autres professionnels de la santé qui ont leurs compétences propres! (nutrition, kinésiologie, soins infirmiers, travail social, etc) dans une perspective collaborative (MCCP)
  • Apprendre à collaborer avec les ressources communautaires
  • Une pratique médicale orientée vers la prévention des maladies et la promotion de la santé devient un outil de changement