Processus d'évaluation Flashcards
Que se passe-t-il lorsqu’une demande d’évaluation sexologique est formulée?
Lorsqu’une demande d’évaluation sexologique est formulée, soit par la Cour, par un médecin ou par un organisme social et plus rarement par les parents, le requérant sous-tend une évaluation des facteurs étiologiques, des risques de récidive et des mesures à prendre pour le contrôle des comportements sexuels problématiques. Pour ce faire, le clinicien se doit de suivre les étapes qui le mèneront à une compréhension clinique de la problématique sexuelle de l’enfant ou de l’adolescent. La finalité de ce processus permettra d’élaborer un plan de traitement conduisant à des recommandations par rapport à l’intensité de l’intervention, à la motivation du jeune à participer à une telle démarche et à l’identification des risques pour la communauté.
Quels sont des problèmes liés à l’évaluation du jeune délinquant sexuel?
Les problèmes liés à l’évaluation du jeune délinquant sexuel sont nombreux. Le manque de ressources spécialisées pour faire ce type d’évaluation est limité autant dans le secteur public que privé. En second lieu, les objectifs de l’évaluation et les méthodes d’évaluation ne sont pas toujours standardisés et supportés par des études empiriques. Les systèmes de classification et les critères diagnostiques peuvent également être variés d’un évaluateur à l’autre ou d’un organisme à l’autre.
Les termes utilisés dans les rapports d’évaluations diffèrent aussi. Les expressions : adolescent agresseur, agresseur sexuel, délinquant sexuel, pédophile, violeur, etc. sont souvent employés de manière interchangeable. Cela entraîne des difficultés de compréhension de la problématique entre les différents acteurs impliqués.
Y a-t-il une pression de la population et des médias pour contrer les délinquants sexuels?
Oui!
La pression exercée par la population et par les médias pour contrer la délinquance sexuelle amène son lot de difficultés. En effet, les adolescents aux prises d’une problématique sont actuellement considérés au même titre que les adultes délinquants sexuels. Dans ce contexte, les jeunes se présentent en évaluation avec une étiquette qui leur colle à la peau.
De plus, les adolescents ont de la difficulté à interpréter les gestes qu’ils ont posés et sont souvent embarrassés relativement à ceux-ci. Ils utilisent également des mécanismes d’adaptation soit, pour se soustraire à l’évaluation ou encore pour se déresponsabiliser des gestes qu’ils ont posés. Le travail du clinicien consiste alors à faire de l’éducation auprès de l’adolescent et de sa famille sur les principaux facteurs étiologiques à l’origine du passage à l’acte sexuel.
Enfin, dans la majorité des cas, l’adolescent n’est pas volontaire au processus, puisqu’il est presque toujours référé par un tiers. Le clinicien se devra alors de convaincre le jeune du bien-fondé de cette démarche, pour son mieux-être et celui de la collectivité.
Il n’existe pas qu’une seule bonne façon d’interroger ou de travailler avec un délinquant, qu’il soit adulte ou un adolescent. Sauf s’il suit un calendrier d’entretien structuré ou un protocole précis, l’entretien clinique n’est pas un processus contraignant qui doit être suivi dans un ordre prescrit, mais c’est une manière de faire qui permet au clinicien d’expérience de s’ajuster au cours de l’entrevue elle-même.
En conséquence, l’évaluateur doit choisir quel style doit être adopté ou quelle approche utiliser avec chaque adolescent en cours d’évaluation. Néanmoins, il existe des lignes directrices pour orienter le clinicien qui travaille à l’évaluation du délinquant sexuel juvénile. Quelles sont ces lignes directrices?
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Se préparer avant le début du processus d’entrevue et avoir trouvé un sens aux informations obtenues préalablement concernant le cas à évaluer.
- Lire le dossier avant de débuter.
- Accorder de l’importance à la création d’un environnement sûr pour l’enfant ou l’adolescent.
- Cela est difficile parce que beaucoup des tâches demandées par le clinicien lors de l’évaluation sont particulièrement difficiles pour les mineurs. Toutefois, la compétence clinique exige une capacité de faire, pour que l’environnement difficile que constitue l’évaluation devienne un lieu confortable et sécuritaire pour le jeune délinquant.
- Réaliser que pour de nombreux cliniciens qui travaillent à la fois à l’évaluation et au traitement, le travail auprès des délinquants sexuels est très différent du modèle traditionnel et qu’il contient des interventions et des approches qui peuvent entrer en conflit avec d’autres formes de traitement.
- Par exemple, il existe un élément de confidentialité qui est limitée concernant les infractions sexuelles commises ainsi que les renseignements connexes. Le travail clinique auprès des délinquants est souvent plus difficile que celui avec d’autres types de clientèle.
- Reconnaître que le traitement spécifique en délinquance sexuelle est difficile et souvent douloureux pour les mineurs.
- C’est un environnement pénible pour les enfants et les adolescents qui ne sont pas capables de gérer les situations difficiles ou le stress émotionnel. Le but n’est pas de rendre l’environnement de l’évaluation et du traitement inconfortable, mais reconnaître que par sa nature, l’inconfort sur le plan émotionnel peut être présent. Inversement, tout en reconnaissant que le traitement est nécessairement difficile, ce n’est pas le travail de l’évaluateur de rendre l’environnement moins difficile ou stressant. Au lieu de cela, la tâche de l’évaluateur est d’aider le jeune délinquant à apprendre à gérer et à surmonter le stress au lieu d’essayer de l’éviter.
- S’assurer que le jeune délinquant et son responsable légal sont au courant de leurs droits, ainsi que de la limitation de leurs droits à la confidentialité et veiller à ce qu’ils soient informés des objectifs généraux de l’évaluation et que le rapport écrit pourra être partagé avec d’autres partenaires impliqués au dossier.
- Vérifier l’honnêteté, la révélation de soi et l’initiative de l’adolescent.
- Faciliter un environnement qui permettra au jeune d’être honnête et franc en lui offrant des opportunités pour le faire.
- S’attendre à du déni et à de la minimisation des infractions, allant de la négation complète à la minimisation de la fréquence, de la durée, du nombre ou du type d’infractions, ou encore du niveau de gravité du comportement délictueux.
- Veiller à ce que le mineur comprenne les conséquences d’une participation malhonnête lors de l’évaluation. Une partie de l’évaluation mesure le niveau de participation de l’adolescent, le respect, l’honnêteté et la révélation de soi. Si l’enfant ou l’adolescent n’est pas participatif ou honnête, le niveau de risque attribué pour de nouvelles infractions se rapproche du risque élevé, qui lui est basé sur la malhonnêteté, la manipulation, ou l’incapacité à s’impliquer dans le traitement.
- Emmagasiner des détails sur le déroulement des infractions sexuelles.
- L’évaluateur doit recueillir le plus possible les faits; afin de comprendre le plus précisément possible le passage à l’acte et le cycle comportemental. Généralement, c’est seulement le jeune qui peut répondre à des questions qui expliquent les détails qui précédent et qui suivent l’infraction.
- Se rappeler que les délinquants sexuels juvéniles sont souvent évasifs et qu’ils prennent souvent le chemin le plus court.
- Il y a des moments où il est plus approprié de poser, d’entrée de jeu, des questions ouvertes (Quand as-tu?… Pourquoi as-tu? … Quand la première? … Comment as-tu…, etc.) plutôt que de faire des questions fermées : (As-tu déjà?) …),qui peuvent facilement être détournées.
- Être conscient que les délinquants sexuels vont souvent fournir des informations minimales qui sont parfois fondées sur ce qu’ils pensent que l’évaluateur connaît déjà.
- De cette façon, les mineurs peuvent paraître avoir participé de façon ouverte, alors que ce n’est pas le cas. En conséquence, l’évaluateur ne devrait pas révéler les informations importantes concernant l’évaluation, ainsi que les détails qu’il connaît concernant le délit sexuel.
- Si les informations contenues au dossier ou provenant d’autres sources sont partagées avec le mineur, il faut principalement les utiliser pour aider le jeune à remettre les morceaux en place, pour préciser certains détails, pour stimuler sa mémoire ou pour l’inciter à offrir une plus grande ouverture.
- Toutefois, les évaluations sont dynamiques, donc cette directive est susceptible de changer au cours du processus d’évaluation.
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Ne pas porter de jugement.
- Bien que certains des principes de la thérapie traditionnelle soient souvent mis de côté dans le travail avec les délinquants sexuels, les principes d’acceptation, de soutien, et de non-jugement demeurent présents. Un environnement sécuritaire signifie aussi un environnement de non-jugement.
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Bâtir une relation.
- Encore une fois, c’est la base de toute relation thérapeutique, y compris la relation d’évaluation.
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Maîtriser ses émotions.
- Certains mineurs sont facilement en mesure de susciter des sentiments forts chez les autres, y compris la colère.
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Confronter la malhonnêteté et la désinformation, les informations manquantes, ou les contradictions.
- Cela peut signifier que l’évaluateur doit divulguer une partie de ce qui est déjà su, par conséquent, ce genre de stratégie d’intervention peut être plus approprié pendant les derniers stades de l’évaluation.
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Garder le contrôle du processus.
- Si le mineur refuse de travailler durant l’évaluation ou encore s’il utilise des raccourcis ou s’il sabote l’évaluation, le clinicien doit décider de la méthode qui serait la plus efficace pour garder le contrôle du processus. Cela peut signifier d’accepter le refus de participer, d’insister sur l’importance de la rencontre, ou d’attribuer des conséquences pour la non-participation. Le mineur doit être informé que le manque de participation est un facteur de risque pouvant affecter le résultat de l’évaluation.
- Obtenir des éclaircissements supplémentaires au besoin qui proviennent d’autres sources, telles que les sources extérieures, les rapports antérieurs, ou de toute autre personne impliquée au dossier.
- Si la situation n’est pas claire, demander de l’aide, consulter ou en discuter : débattre de l’évaluation avec un superviseur, d’autres cliniciens, ou d’autres collaborateurs concernés.
- Ne pas faire cavalier seul si vous n’avez pas à le faire. Même si vous n’avez pas besoin d’aide, le fait de parler avec quelqu’un d’autre peut aider à traiter le cas, lui donner une autre perspective, et/ou mener à une vision plus large de la situation.
Qu’est-ce que l’évaluation psychosociale?
L’évaluation psychosociale fait référence à la collecte d’informations sur le développement, l’histoire psychologique et sociale, souvent nommée l’histoire psychosociale, en mettant l’accent sur la collecte d’informations et la compréhension de l’individu dans son contexte de vie.
Qu’est-ce que l’évaluation psychosexuelle?
L’évaluation psychosexuelle est une forme spécifique et plus limitée de l’évaluation psychosociale. Elle est souvent superposée et imbriquée dans l’histoire psychologique et elle explore et examine l’acquisition des connaissances sexuelles, les intérêts sexuels et les comportements sexuels. Les délits sexuels antérieurs ainsi que le délit actuel font également l’objet d’une investigation approfondie. Dans cette perspective, une attention particulière est portée :
- aux facteurs prédisposants, précipitants, et ceux qui maintiennent l’agression,
- au degré de préméditation,
- aux critères de sélection de la victime et du lieu de l’agression,
- à la durée et à la fréquence des comportements délictuels,
- aux fantaisies et aux affects pré et post-délictuels,
- au degré de coercition utilisé de même qu’à la progression observée dans l’agir délictuel.
Qui a la lourde tâche d’assembler en commun toutes les informations soutirées par les différents professionnels?
Une fois que chaque professionnel a terminé son évaluation, c’est au sexologue qu’incombe la tâche de réunir toute l’information sous un seul rapport et de faire les recommandations qui s’imposent. Ces recommandations doivent inclure:
- les objectifs de traitement,
- les moyens thérapeutiques visés,
- les modalités de traitement privilégiées,
- la durée du traitement,
- les moyens qui nous permettront d’évaluer l’efficacité de l’intervention.
En quoi consiste l’entrevue clinique?
L’entrevue clinique implique le processus de rencontre face à face avec le client ou d’autres personnes qui sont des sources d’informations aux fins spécifiques de collecte de renseignements en lien avec les événements qui ont eu lieu. De plus, le mode de fonctionnement de l’adolescent et parfois des autres personnes en entrevue fournit de l’information qui peut servir. Dans le cadre de l’entretien clinique, le clinicien évalue la qualité et le sens de ces informations.
Qu’est-ce que l’examen de l’état mental?
L’examen de l’état mental est une évaluation préalable, généralement brève et de base, utilisée pour évaluer l’état mental actuel et la situation d’un individu au moment des évaluations.
En quoi consiste l’évaluation psychiatrique lors d’une agression sexuelle commise par un adolescent?
Les évaluations psychiatriques sont effectuées par un psychiatre et se concentrent souvent sur, mais ne sont pas limités à, l’évaluation des perturbations dans les émotions, les comportements, ou les pensées qui peuvent être contrôlés par la prescription de médicaments psychiatriques. Cette évaluation peut également inclure une évaluation psychosociale large, mais d’un point de vue médical.
Qu’est-ce que l’évaluation du risque?
L’évaluation du risque a pour objet de prédire la récidive ou de signifier les risques si les conditions liées à la situation actuelle ne sont pas traitées.
En quoi consistent les modes de fonctionnement et les intérêts?
Les modes de fonctionnement et les intérêts sont généralement des questionnaires et des échelles qui ne peuvent être qualifiés comme étant psychométriques et qui mesurent les intérêts, les attitudes et le fonctionnement en général, etc.
Qu’est-ce que l’évaluation psychologique?
L’évaluation psychologique comprend des méthodes normalisées (standardisées), des mesures des états et des traits psychologiques, y compris les sentiments et les pensées, les attitudes et les valeurs, les comportements, le fonctionnement intellectuel et cognitif et les processus de pensées.
En quoi consistent les tests pédagogiques?
Les tests pédagogiques mesurent la réussite scolaire, la capacité d’apprentissage et les états cognitifs, le fonctionnement intellectuel, ainsi que d’autres mesures liées à l’apprentissage, le processus cognitif, et la rétention des informations apprises.
En quoi consistent les tests neuropsychologiques?
Les tests neuropsychologiques examinent la possibilité de problèmes neurologiques qui peuvent avoir un impact sur le fonctionnement de l’individu (facteurs psychologiques, cognitifs, émotionnels et comportementaux).
Que sont les tests psychométriques?
Les tests psychométriques sont des épreuves psychologiques, neuropsychologiques, et pédagogiques basées sur des concepts statistiques et des mesures quantitatives, qui permettent une comparaison significative à la fois entre l’individu testé et d’autres personnes dans une population générale ou spécifique et parmi les mesures des tests psychologiques (ce ne sont pas toutes les évaluations qui peuvent être qualifiées comme étant psychométriques).
Quel est le rôle de la psychométrie dans un contexte d’évaluation d’adolescents auteurs d’agression sexuelle?
- Pertinent dans un contexte d’hétérogénéité :
- profil psychologique unique = non-pertinence de tester la dimension psychologique. La réalité des AAAS va de la présentation asymptomatique (ex. légère anxiété sociale) à des pathologies lourdes (ex. profil antisocial avec pertes de contact à la réalité).
- À partir du moment où il n’existe pas de « profil type » (c.-à-d. aucun profil ne peut incriminer ou innocenter un individu), la psychométrie constitue une dimension non spécifique de l’évaluation, dans la mesure où cet outil permet de « contextualiser » le symptôme (c.-à-d. dans quel « univers » psychologique le symptôme s’est-il manifesté?)
- L’objectif de l’évaluation, les allégeances théoriques, les cibles d’interventions privilégiées, les questions soulevées à la lecture du dossier ou dans les rencontres initiales sont tous des facteurs qui peuvent influencer le choix des instruments.
- On retrouve généralement, dans les batteries « classiques » associées à l’exercice d’une psycho diagnostic, des instruments courants comme le MACI (…), le MMPI-A (…) et des outils projectifs comme le Rorschach ou le TAT (…). À ces instruments « de base » peuvent s’ajouter différents instruments ou échelles plus spécifiques (inventaire de dépression, TDAH, etc.). Ces instruments permettent d’obtenir différents indices de psychopathologie, de traits ou de troubles de la personnalité ou de diagnostic « théorique » (ex. lecture psycho dynamique des instruments projectifs).
À quoi servent tous/toutes ces tests/évaluations/instruments?
- Les informations ainsi obtenues peuvent influencer les modalités et cibles d’intervention :
- Ex. : consultation médicale dans le cas d’un jeune ayant des symptômes dépressifs et un risque suicidaire très élevé.
- Ex. : modalités comportementales dans le cas d’un adolescent présentant une DI légère et un diagnostic de TOP.
- Ex : thérapie de support/éducative dans le cas d’un jeune limité intellectuellement sans trouble de comportement associé.
- Ex : thérapie introspective avec un jeune ayant les capacités intellectuelles et donc le niveau de maturité psychologique est élevé (empathie, contrôle pulsionnel, etc.).
- Les instruments sont des outils qui servent à l’évaluateur pour corroborer son opinion clinique;
- Ils permettent d’obtenir des résultats quantifiables qui peuvent s’avérer utiles pour faire de la recherche;
- Il importe de ne pas permettre à l’adolescent ou à sa famille de les compléter à la maison, pour ainsi s’assurer que les données ne soient pas censurées ou encore, fournies par quelqu’un d’autre que la personne désignée pour y répondre.
Quelles sont les lignes directrices pour une évaluation post agression sexuelle rigoureuse?
- L’évaluation clinique des agresseurs sexuels mineurs exige le même niveau d’exhaustivité requis dans toutes les évaluations cliniques des enfants et des adolescents.
- Le clinicien doit s’assurer que les questions que soulève ce type d’évaluation correspondent à son niveau d’expertise.
- Bien que les évaluations cliniques soient utilisées à des fins différentes, l’accent est, en général, mis sur la compréhension du développement et la causalité des comportements, de la motivation pour le traitement, du niveau de soins requis, du développement de plans de traitement, et du risque de récidive sexuelle.
- Le consentement éclairé pour l’évaluation est nécessaire, ce qui, dans le cas des mineurs, doit inclure le consentement du responsable légal.
- Toutes les parties doivent être conscientes des limites à la confidentialité, en particulier s’il y a une possibilité ou la probabilité que les résultats de l’évaluation soient partagés avec les organismes externes tels que les policiers, le tribunal, et les services sociaux.
- Il n’y a pas de profil connu ou un ensemble de caractéristiques qui différencient les jeunes délinquants sexuels des autres mineurs.
- Le clinicien doit être conscient du fonctionnement cognitif de l’individu, comprenant la lecture, l’écriture et les capacités de compréhension et il doit avoir d’autres moyens pour recueillir des informations directement de la part du jeune si ses habiletés cognitives, intellectuelles ou ses compétences linguistiques sont pauvres.
- Le clinicien doit adopter une attitude de non-jugement. Le patient doit se montrer persistant et demeurer concentré lors de l’évaluation.
- Le clinicien doit être conscient que l’information fournie directement par le mineur peut ne pas être exacte, incomplète ou pas suffisamment détaillée, et il doit reconnaître que le mineur peut aussi mentir, nier ou même minimiser et que le même constat peut-être vrai de la part des membres de la famille du mineur.
- Le clinicien doit être prêt lors de l’évaluation et il doit examiner la documentation existante avant l’évaluation, y compris les rapports de police, la déclaration de la victime, le rapport du service social et des organismes de protection des enfants, les évaluations de santé mentale, les rapports concernant les traitements antérieurs, les tests psychologiques, et ainsi de suite.
- Le clinicien doit être conscient que l’information disponible dans les rapports précédents peut être incomplète, inexacte, ou mal traduite. Le cas échéant, il doit tout simplement éviter d’en tenir compte.
- Les informations doivent être recueillies auprès de sources multiples, y compris les membres de la famille, les agents de probation (délégués à la jeunesse), les intervenants actuels et passés (les thérapeutes et les psychiatres, les enseignants et le personnel traitant dans les programmes de traitement antérieur ou dans les hôpitaux).
- L’évaluateur devrait employer plusieurs méthodes d’évaluation, si disponibles et appropriées, y compris les entrevues cliniques, les tests psychologiques et pédagogiques, et les tests physiologiques.
- Ni les tests psychologiques ni les tests physiologiques ne peuvent être utilisés pour confirmer ou infirmer qu’un individu s’engagera dans un comportement de délinquance sexuelle.
- Les entretiens cliniques sont utilisés pour recueillir des données précises, observer, compléter, contester, réviser, et clarifier les informations provenant d’autres sources.
- Le clinicien doit rechercher plusieurs types d’informations, y compris l’histoire du développement précoce, les compétences intellectuelles et cognitives, le fonctionnement et les relations sociales, le développement et l’acquisition de compétences sociales, les troubles psychiatriques et l’état mental, l’histoire comportementale, les antécédents de toxicomanie, les antécédents de traumatisme et de la victimisation, l’histoire du développement sexuel, les attitudes et les croyances, les caractéristiques personnelles, le niveau de refus ou d’acceptation de la responsabilité, la structure familiale et les relations actuelles, les antécédents familiaux en général (la santé mentale, toxicomanie, criminalité, etc.) et l’histoire délictuelle (agressions sexuelles).
- Si possible, le clinicien doit évaluer les intérêts sexuels et les modes d’excitation chez les jeunes, en reconnaissant que cette évaluation ne permet pas nécessairement d’identifier la présence de déviance sexuelle ou de prouver que le mineur se livrera à d’autres infractions de nature sexuelle dans le futur.
- Le clinicien doit reconnaître que les évaluations sans l’appui et sans supports collatéraux doivent être interprétées avec prudence, et certaines réserves doivent être notées dans le rapport d’évaluation écrit si ce dernier a été conduit et achevé en l’absence de ces informations.
- La prescription d’un traitement et l’élaboration des objectifs de traitement devraient être fondées sur une compréhension des besoins de l’adolescent, y compris ses forces et ses faiblesses, ainsi qu’une évaluation des risques basée sur les antécédents de l’adolescent et de son niveau actuel de fonctionnement.
- Les recommandations concernant un placement et un traitement doivent être fondées sur l’évaluation des risques et la sécurité publique, les besoins du jeune, et sa motivation à s’engager dans le traitement. Ces recommandations ne doivent pas être basées sur les services de traitement offerts et les ressources qui sont disponibles dans la région ou situer en dessous du niveau de traitement que le clinicien estime être nécessaire.
- Le rapport écrit doit être exact, complet, transparent et exempt de spéculation et de jugement.