Processus d'évaluation Flashcards

1
Q

Que se passe-t-il lorsqu’une demande d’évaluation sexologique est formulée?

A

Lorsqu’une demande d’évaluation sexologique est formulée, soit par la Cour, par un médecin ou par un organisme social et plus rarement par les parents, le requérant sous-tend une évaluation des facteurs étiologiques, des risques de récidive et des mesures à prendre pour le contrôle des comportements sexuels problématiques. Pour ce faire, le clinicien se doit de suivre les étapes qui le mèneront à une compréhension clinique de la problématique sexuelle de l’enfant ou de l’adolescent. La finalité de ce processus permettra d’élaborer un plan de traitement conduisant à des recommandations par rapport à l’intensité de l’intervention, à la motivation du jeune à participer à une telle démarche et à l’identification des risques pour la communauté.

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Q

Quels sont des problèmes liés à l’évaluation du jeune délinquant sexuel?

A

Les problèmes liés à l’évaluation du jeune délinquant sexuel sont nombreux. Le manque de ressources spécialisées pour faire ce type d’évaluation est limité autant dans le secteur public que privé. En second lieu, les objectifs de l’évaluation et les méthodes d’évaluation ne sont pas toujours standardisés et supportés par des études empiriques. Les systèmes de classification et les critères diagnostiques peuvent également être variés d’un évaluateur à l’autre ou d’un organisme à l’autre.

Les termes utilisés dans les rapports d’évaluations diffèrent aussi. Les expressions : adolescent agresseur, agresseur sexuel, délinquant sexuel, pédophile, violeur, etc. sont souvent employés de manière interchangeable. Cela entraîne des difficultés de compréhension de la problématique entre les différents acteurs impliqués.

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3
Q

Y a-t-il une pression de la population et des médias pour contrer les délinquants sexuels?

A

Oui!

La pression exercée par la population et par les médias pour contrer la délinquance sexuelle amène son lot de difficultés. En effet, les adolescents aux prises d’une problématique sont actuellement considérés au même titre que les adultes délinquants sexuels. Dans ce contexte, les jeunes se présentent en évaluation avec une étiquette qui leur colle à la peau.

De plus, les adolescents ont de la difficulté à interpréter les gestes qu’ils ont posés et sont souvent embarrassés relativement à ceux-ci. Ils utilisent également des mécanismes d’adaptation soit, pour se soustraire à l’évaluation ou encore pour se déresponsabiliser des gestes qu’ils ont posés. Le travail du clinicien consiste alors à faire de l’éducation auprès de l’adolescent et de sa famille sur les principaux facteurs étiologiques à l’origine du passage à l’acte sexuel.

Enfin, dans la majorité des cas, l’adolescent n’est pas volontaire au processus, puisqu’il est presque toujours référé par un tiers. Le clinicien se devra alors de convaincre le jeune du bien-fondé de cette démarche, pour son mieux-être et celui de la collectivité.

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4
Q

Il n’existe pas qu’une seule bonne façon d’interroger ou de travailler avec un délinquant, qu’il soit adulte ou un adolescent. Sauf s’il suit un calendrier d’entretien structuré ou un protocole précis, l’entretien clinique n’est pas un processus contraignant qui doit être suivi dans un ordre prescrit, mais c’est une manière de faire qui permet au clinicien d’expérience de s’ajuster au cours de l’entrevue elle-même.

En conséquence, l’évaluateur doit choisir quel style doit être adopté ou quelle approche utiliser avec chaque adolescent en cours d’évaluation. Néanmoins, il existe des lignes directrices pour orienter le clinicien qui travaille à l’évaluation du délinquant sexuel juvénile. Quelles sont ces lignes directrices?

A
  1. Se préparer avant le début du processus d’entrevue et avoir trouvé un sens aux informations obtenues préalablement concernant le cas à évaluer.
    • Lire le dossier avant de débuter.
  2. Accorder de l’importance à la création d’un environnement sûr pour l’enfant ou l’adolescent.
    • Cela est difficile parce que beaucoup des tâches demandées par le clinicien lors de l’évaluation sont particulièrement difficiles pour les mineurs. Toutefois, la compétence clinique exige une capacité de faire, pour que l’environnement difficile que constitue l’évaluation devienne un lieu confortable et sécuritaire pour le jeune délinquant.
  3. Réaliser que pour de nombreux cliniciens qui travaillent à la fois à l’évaluation et au traitement, le travail auprès des délinquants sexuels est très différent du modèle traditionnel et qu’il contient des interventions et des approches qui peuvent entrer en conflit avec d’autres formes de traitement.
    • Par exemple, il existe un élément de confidentialité qui est limitée concernant les infractions sexuelles commises ainsi que les renseignements connexes. Le travail clinique auprès des délinquants est souvent plus difficile que celui avec d’autres types de clientèle.
  4. Reconnaître que le traitement spécifique en délinquance sexuelle est difficile et souvent douloureux pour les mineurs.
    • C’est un environnement pénible pour les enfants et les adolescents qui ne sont pas capables de gérer les situations difficiles ou le stress émotionnel. Le but n’est pas de rendre l’environnement de l’évaluation et du traitement inconfortable, mais reconnaître que par sa nature, l’inconfort sur le plan émotionnel peut être présent. Inversement, tout en reconnaissant que le traitement est nécessairement difficile, ce n’est pas le travail de l’évaluateur de rendre l’environnement moins difficile ou stressant. Au lieu de cela, la tâche de l’évaluateur est d’aider le jeune délinquant à apprendre à gérer et à surmonter le stress au lieu d’essayer de l’éviter.
  5. S’assurer que le jeune délinquant et son responsable légal sont au courant de leurs droits, ainsi que de la limitation de leurs droits à la confidentialité et veiller à ce qu’ils soient informés des objectifs généraux de l’évaluation et que le rapport écrit pourra être partagé avec d’autres partenaires impliqués au dossier.
  6. Vérifier l’honnêteté, la révélation de soi et l’initiative de l’adolescent.
    • Faciliter un environnement qui permettra au jeune d’être honnête et franc en lui offrant des opportunités pour le faire.
  7. S’attendre à du déni et à de la minimisation des infractions, allant de la négation complète à la minimisation de la fréquence, de la durée, du nombre ou du type d’infractions, ou encore du niveau de gravité du comportement délictueux.
    • Veiller à ce que le mineur comprenne les conséquences d’une participation malhonnête lors de l’évaluation. Une partie de l’évaluation mesure le niveau de participation de l’adolescent, le respect, l’honnêteté et la révélation de soi. Si l’enfant ou l’adolescent n’est pas participatif ou honnête, le niveau de risque attribué pour de nouvelles infractions se rapproche du risque élevé, qui lui est basé sur la malhonnêteté, la manipulation, ou l’incapacité à s’impliquer dans le traitement.
  8. Emmagasiner des détails sur le déroulement des infractions sexuelles.
    • L’évaluateur doit recueillir le plus possible les faits; afin de comprendre le plus précisément possible le passage à l’acte et le cycle comportemental. Généralement, c’est seulement le jeune qui peut répondre à des questions qui expliquent les détails qui précédent et qui suivent l’infraction.
  9. Se rappeler que les délinquants sexuels juvéniles sont souvent évasifs et qu’ils prennent souvent le chemin le plus court.
    • Il y a des moments où il est plus approprié de poser, d’entrée de jeu, des questions ouvertes (Quand as-tu?… Pourquoi as-tu? … Quand la première? … Comment as-tu…, etc.) plutôt que de faire des questions fermées : (As-tu déjà?) …),qui peuvent facilement être détournées.
  10. Être conscient que les délinquants sexuels vont souvent fournir des informations minimales qui sont parfois fondées sur ce qu’ils pensent que l’évaluateur connaît déjà.
    • De cette façon, les mineurs peuvent paraître avoir participé de façon ouverte, alors que ce n’est pas le cas. En conséquence, l’évaluateur ne devrait pas révéler les informations importantes concernant l’évaluation, ainsi que les détails qu’il connaît concernant le délit sexuel.
  11. Si les informations contenues au dossier ou provenant d’autres sources sont partagées avec le mineur, il faut principalement les utiliser pour aider le jeune à remettre les morceaux en place, pour préciser certains détails, pour stimuler sa mémoire ou pour l’inciter à offrir une plus grande ouverture.
    • Toutefois, les évaluations sont dynamiques, donc cette directive est susceptible de changer au cours du processus d’évaluation.
  12. Ne pas porter de jugement.
    • Bien que certains des principes de la thérapie traditionnelle soient souvent mis de côté dans le travail avec les délinquants sexuels, les principes d’acceptation, de soutien, et de non-jugement demeurent présents. Un environnement sécuritaire signifie aussi un environnement de non-jugement.
  13. Bâtir une relation.
    • Encore une fois, c’est la base de toute relation thérapeutique, y compris la relation d’évaluation.
  14. Maîtriser ses émotions.
    • Certains mineurs sont facilement en mesure de susciter des sentiments forts chez les autres, y compris la colère.
  15. Confronter la malhonnêteté et la désinformation, les informations manquantes, ou les contradictions.
    • Cela peut signifier que l’évaluateur doit divulguer une partie de ce qui est déjà su, par conséquent, ce genre de stratégie d’intervention peut être plus approprié pendant les derniers stades de l’évaluation.
  16. Garder le contrôle du processus.
    • Si le mineur refuse de travailler durant l’évaluation ou encore s’il utilise des raccourcis ou s’il sabote l’évaluation, le clinicien doit décider de la méthode qui serait la plus efficace pour garder le contrôle du processus. Cela peut signifier d’accepter le refus de participer, d’insister sur l’importance de la rencontre, ou d’attribuer des conséquences pour la non-participation. Le mineur doit être informé que le manque de participation est un facteur de risque pouvant affecter le résultat de l’évaluation.
  17. Obtenir des éclaircissements supplémentaires au besoin qui proviennent d’autres sources, telles que les sources extérieures, les rapports antérieurs, ou de toute autre personne impliquée au dossier.
  18. Si la situation n’est pas claire, demander de l’aide, consulter ou en discuter : débattre de l’évaluation avec un superviseur, d’autres cliniciens, ou d’autres collaborateurs concernés.
    • Ne pas faire cavalier seul si vous n’avez pas à le faire. Même si vous n’avez pas besoin d’aide, le fait de parler avec quelqu’un d’autre peut aider à traiter le cas, lui donner une autre perspective, et/ou mener à une vision plus large de la situation.
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5
Q

Qu’est-ce que l’évaluation psychosociale?

A

L’évaluation psychosociale fait référence à la collecte d’informations sur le développement, l’histoire psychologique et sociale, souvent nommée l’histoire psychosociale, en mettant l’accent sur la collecte d’informations et la compréhension de l’individu dans son contexte de vie.

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6
Q

Qu’est-ce que l’évaluation psychosexuelle?

A

L’évaluation psychosexuelle est une forme spécifique et plus limitée de l’évaluation psychosociale. Elle est souvent superposée et imbriquée dans l’histoire psychologique et elle explore et examine l’acquisition des connaissances sexuelles, les intérêts sexuels et les comportements sexuels. Les délits sexuels antérieurs ainsi que le délit actuel font également l’objet d’une investigation approfondie. Dans cette perspective, une attention particulière est portée :

  1. aux facteurs prédisposants, précipitants, et ceux qui maintiennent l’agression,
  2. au degré de préméditation,
  3. aux critères de sélection de la victime et du lieu de l’agression,
  4. à la durée et à la fréquence des comportements délictuels,
  5. aux fantaisies et aux affects pré et post-délictuels,
  6. au degré de coercition utilisé de même qu’à la progression observée dans l’agir délictuel.
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7
Q

Qui a la lourde tâche d’assembler en commun toutes les informations soutirées par les différents professionnels?

A

Une fois que chaque professionnel a terminé son évaluation, c’est au sexologue qu’incombe la tâche de réunir toute l’information sous un seul rapport et de faire les recommandations qui s’imposent. Ces recommandations doivent inclure:

  • les objectifs de traitement,
  • les moyens thérapeutiques visés,
  • les modalités de traitement privilégiées,
  • la durée du traitement,
  • les moyens qui nous permettront d’évaluer l’efficacité de l’intervention.
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8
Q

En quoi consiste l’entrevue clinique?

A

L’entrevue clinique implique le processus de rencontre face à face avec le client ou d’autres personnes qui sont des sources d’informations aux fins spécifiques de collecte de renseignements en lien avec les événements qui ont eu lieu. De plus, le mode de fonctionnement de l’adolescent et parfois des autres personnes en entrevue fournit de l’information qui peut servir. Dans le cadre de l’entretien clinique, le clinicien évalue la qualité et le sens de ces informations.

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9
Q

Qu’est-ce que l’examen de l’état mental?

A

L’examen de l’état mental est une évaluation préalable, généralement brève et de base, utilisée pour évaluer l’état mental actuel et la situation d’un individu au moment des évaluations.

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10
Q

En quoi consiste l’évaluation psychiatrique lors d’une agression sexuelle commise par un adolescent?

A

Les évaluations psychiatriques sont effectuées par un psychiatre et se concentrent souvent sur, mais ne sont pas limités à, l’évaluation des perturbations dans les émotions, les comportements, ou les pensées qui peuvent être contrôlés par la prescription de médicaments psychiatriques. Cette évaluation peut également inclure une évaluation psychosociale large, mais d’un point de vue médical.

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11
Q

Qu’est-ce que l’évaluation du risque?

A

L’évaluation du risque a pour objet de prédire la récidive ou de signifier les risques si les conditions liées à la situation actuelle ne sont pas traitées.

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12
Q

En quoi consistent les modes de fonctionnement et les intérêts?

A

Les modes de fonctionnement et les intérêts sont généralement des questionnaires et des échelles qui ne peuvent être qualifiés comme étant psychométriques et qui mesurent les intérêts, les attitudes et le fonctionnement en général, etc.

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13
Q

Qu’est-ce que l’évaluation psychologique?

A

L’évaluation psychologique comprend des méthodes normalisées (standardisées), des mesures des états et des traits psychologiques, y compris les sentiments et les pensées, les attitudes et les valeurs, les comportements, le fonctionnement intellectuel et cognitif et les processus de pensées.

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14
Q

En quoi consistent les tests pédagogiques?

A

Les tests pédagogiques mesurent la réussite scolaire, la capacité d’apprentissage et les états cognitifs, le fonctionnement intellectuel, ainsi que d’autres mesures liées à l’apprentissage, le processus cognitif, et la rétention des informations apprises.

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15
Q

En quoi consistent les tests neuropsychologiques?

A

Les tests neuropsychologiques examinent la possibilité de problèmes neurologiques qui peuvent avoir un impact sur le fonctionnement de l’individu (facteurs psychologiques, cognitifs, émotionnels et comportementaux).

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16
Q

Que sont les tests psychométriques?

A

Les tests psychométriques sont des épreuves psychologiques, neuropsychologiques, et pédagogiques basées sur des concepts statistiques et des mesures quantitatives, qui permettent une comparaison significative à la fois entre l’individu testé et d’autres personnes dans une population générale ou spécifique et parmi les mesures des tests psychologiques (ce ne sont pas toutes les évaluations qui peuvent être qualifiées comme étant psychométriques).

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17
Q

Quel est le rôle de la psychométrie dans un contexte d’évaluation d’adolescents auteurs d’agression sexuelle?

A
  1. Pertinent dans un contexte d’hétérogénéité :
    • profil psychologique unique = non-pertinence de tester la dimension psychologique. La réalité des AAAS va de la présentation asymptomatique (ex. légère anxiété sociale) à des pathologies lourdes (ex. profil antisocial avec pertes de contact à la réalité).
  2. À partir du moment où il n’existe pas de « profil type » (c.-à-d. aucun profil ne peut incriminer ou innocenter un individu), la psychométrie constitue une dimension non spécifique de l’évaluation, dans la mesure où cet outil permet de « contextualiser » le symptôme (c.-à-d. dans quel « univers » psychologique le symptôme s’est-il manifesté?)
  3. L’objectif de l’évaluation, les allégeances théoriques, les cibles d’interventions privilégiées, les questions soulevées à la lecture du dossier ou dans les rencontres initiales sont tous des facteurs qui peuvent influencer le choix des instruments.
  4. On retrouve généralement, dans les batteries « classiques » associées à l’exercice d’une psycho diagnostic, des instruments courants comme le MACI (…), le MMPI-A (…) et des outils projectifs comme le Rorschach ou le TAT (…). À ces instruments « de base » peuvent s’ajouter différents instruments ou échelles plus spécifiques (inventaire de dépression, TDAH, etc.). Ces instruments permettent d’obtenir différents indices de psychopathologie, de traits ou de troubles de la personnalité ou de diagnostic « théorique » (ex. lecture psycho dynamique des instruments projectifs).
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18
Q

À quoi servent tous/toutes ces tests/évaluations/instruments?

A
  1. Les informations ainsi obtenues peuvent influencer les modalités et cibles d’intervention :
    • Ex. : consultation médicale dans le cas d’un jeune ayant des symptômes dépressifs et un risque suicidaire très élevé.
    • Ex. : modalités comportementales dans le cas d’un adolescent présentant une DI légère et un diagnostic de TOP.
    • Ex : thérapie de support/éducative dans le cas d’un jeune limité intellectuellement sans trouble de comportement associé.
    • Ex : thérapie introspective avec un jeune ayant les capacités intellectuelles et donc le niveau de maturité psychologique est élevé (empathie, contrôle pulsionnel, etc.).
  2. Les instruments sont des outils qui servent à l’évaluateur pour corroborer son opinion clinique;
  3. Ils permettent d’obtenir des résultats quantifiables qui peuvent s’avérer utiles pour faire de la recherche;
  4. Il importe de ne pas permettre à l’adolescent ou à sa famille de les compléter à la maison, pour ainsi s’assurer que les données ne soient pas censurées ou encore, fournies par quelqu’un d’autre que la personne désignée pour y répondre.
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19
Q

Quelles sont les lignes directrices pour une évaluation post agression sexuelle rigoureuse?

A
  1. L’évaluation clinique des agresseurs sexuels mineurs exige le même niveau d’exhaustivité requis dans toutes les évaluations cliniques des enfants et des adolescents.
  2. Le clinicien doit s’assurer que les questions que soulève ce type d’évaluation correspondent à son niveau d’expertise.
  3. Bien que les évaluations cliniques soient utilisées à des fins différentes, l’accent est, en général, mis sur la compréhension du développement et la causalité des comportements, de la motivation pour le traitement, du niveau de soins requis, du développement de plans de traitement, et du risque de récidive sexuelle.
  4. Le consentement éclairé pour l’évaluation est nécessaire, ce qui, dans le cas des mineurs, doit inclure le consentement du responsable légal.
  5. Toutes les parties doivent être conscientes des limites à la confidentialité, en particulier s’il y a une possibilité ou la probabilité que les résultats de l’évaluation soient partagés avec les organismes externes tels que les policiers, le tribunal, et les services sociaux.
  6. Il n’y a pas de profil connu ou un ensemble de caractéristiques qui différencient les jeunes délinquants sexuels des autres mineurs.
  7. Le clinicien doit être conscient du fonctionnement cognitif de l’individu, comprenant la lecture, l’écriture et les capacités de compréhension et il doit avoir d’autres moyens pour recueillir des informations directement de la part du jeune si ses habiletés cognitives, intellectuelles ou ses compétences linguistiques sont pauvres.
  8. Le clinicien doit adopter une attitude de non-jugement. Le patient doit se montrer persistant et demeurer concentré lors de l’évaluation.
  9. Le clinicien doit être conscient que l’information fournie directement par le mineur peut ne pas être exacte, incomplète ou pas suffisamment détaillée, et il doit reconnaître que le mineur peut aussi mentir, nier ou même minimiser et que le même constat peut-être vrai de la part des membres de la famille du mineur.
  10. Le clinicien doit être prêt lors de l’évaluation et il doit examiner la documentation existante avant l’évaluation, y compris les rapports de police, la déclaration de la victime, le rapport du service social et des organismes de protection des enfants, les évaluations de santé mentale, les rapports concernant les traitements antérieurs, les tests psychologiques, et ainsi de suite.
  11. Le clinicien doit être conscient que l’information disponible dans les rapports précédents peut être incomplète, inexacte, ou mal traduite. Le cas échéant, il doit tout simplement éviter d’en tenir compte.
  12. Les informations doivent être recueillies auprès de sources multiples, y compris les membres de la famille, les agents de probation (délégués à la jeunesse), les intervenants actuels et passés (les thérapeutes et les psychiatres, les enseignants et le personnel traitant dans les programmes de traitement antérieur ou dans les hôpitaux).
  13. L’évaluateur devrait employer plusieurs méthodes d’évaluation, si disponibles et appropriées, y compris les entrevues cliniques, les tests psychologiques et pédagogiques, et les tests physiologiques.
  14. Ni les tests psychologiques ni les tests physiologiques ne peuvent être utilisés pour confirmer ou infirmer qu’un individu s’engagera dans un comportement de délinquance sexuelle.
  15. Les entretiens cliniques sont utilisés pour recueillir des données précises, observer, compléter, contester, réviser, et clarifier les informations provenant d’autres sources.
  16. Le clinicien doit rechercher plusieurs types d’informations, y compris l’histoire du développement précoce, les compétences intellectuelles et cognitives, le fonctionnement et les relations sociales, le développement et l’acquisition de compétences sociales, les troubles psychiatriques et l’état mental, l’histoire comportementale, les antécédents de toxicomanie, les antécédents de traumatisme et de la victimisation, l’histoire du développement sexuel, les attitudes et les croyances, les caractéristiques personnelles, le niveau de refus ou d’acceptation de la responsabilité, la structure familiale et les relations actuelles, les antécédents familiaux en général (la santé mentale, toxicomanie, criminalité, etc.) et l’histoire délictuelle (agressions sexuelles).
  17. Si possible, le clinicien doit évaluer les intérêts sexuels et les modes d’excitation chez les jeunes, en reconnaissant que cette évaluation ne permet pas nécessairement d’identifier la présence de déviance sexuelle ou de prouver que le mineur se livrera à d’autres infractions de nature sexuelle dans le futur.
  18. Le clinicien doit reconnaître que les évaluations sans l’appui et sans supports collatéraux doivent être interprétées avec prudence, et certaines réserves doivent être notées dans le rapport d’évaluation écrit si ce dernier a été conduit et achevé en l’absence de ces informations.
  19. La prescription d’un traitement et l’élaboration des objectifs de traitement devraient être fondées sur une compréhension des besoins de l’adolescent, y compris ses forces et ses faiblesses, ainsi qu’une évaluation des risques basée sur les antécédents de l’adolescent et de son niveau actuel de fonctionnement.
  20. Les recommandations concernant un placement et un traitement doivent être fondées sur l’évaluation des risques et la sécurité publique, les besoins du jeune, et sa motivation à s’engager dans le traitement. Ces recommandations ne doivent pas être basées sur les services de traitement offerts et les ressources qui sont disponibles dans la région ou situer en dessous du niveau de traitement que le clinicien estime être nécessaire.
  21. Le rapport écrit doit être exact, complet, transparent et exempt de spéculation et de jugement.
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20
Q

Que doit comprendre le rapport écrit d’une évaluation d’agresseur sexuel?

A

Dans une évaluation écrite, le clinicien doit :

  1. Mentionner tous les documents consultés et nommer tous les informateurs interrogés.
  2. Souligner les limites de l’évaluation, y compris l’absence de support collatéral concernant les informations, qui peuvent nuire à la capacité de prendre des décisions éclairées au sujet du mineur, des infractions signalées, ou du risque de récidive.
  3. Préciser que le consentement a été donné pour l’évaluation et décrire les limites de la confidentialité préalablement expliquées à l’adolescent et son responsable légal.
  4. Employer un style impartial et de non-jugement et veiller à ce que toutes les données présentées soient à la fois objectives et précises.
  5. Éviter de faire des déclarations spéculatives, sauf lors du processus de formulation clinique ou lorsque de nombreuses preuves existent pour soutenir les hypothèses.
  6. Documenter le déni des crimes que le mineur peut faire, ainsi que ses explications, le cas échéant, présenter les allégations que le mineur affirme être fausses.
  7. Procéder à l’évaluation des risques futurs, dans le cas où des informations adéquates sont disponibles et sur lesquelles l’évaluation du risque sera fondée.
21
Q

Quelle devrait être la structure d’une entrevue avec un AAS?

A

Il n’existe pas de temps déterminé pour chaque entrevue avec un délinquant, de nombre d’entretiens nécessaires afin de recueillir toutes les informations pertinentes, ou de fréquence des multiples entretiens.

En règle générale, une entrevue dure de 1 à 1 ½ heure. Habituellement, 3 à 5 rencontres sont suffisantes pour recueillir les données importantes, y compris les antécédents personnels, le développement psychosexuel et les comportements, les détails de l’infraction sexuelle et le contexte dans lequel elle a eu lieu et le mode de fonctionnement de l’enfant ou de l’adolescent en entrevue. Les entrevues multiples permettent au clinicien d’observer et de reconnaître les changements dans l’affect du mineur ainsi que sa volonté ou sa capacité à être honnête et confiant avec le clinicien. Elles permettent également au jeune délinquant de révéler davantage d’informations, de fournir plusieurs aspects et de se sentir plus à l’aise dans la relation avec l’évaluateur au cours des rencontres.

En outre, le choix des entrevues multiples permet au clinicien de changer de rythme dans chacune des rencontres, de collecter différents types d’information portant sur divers aspects de l’évaluation, et de planifier le déroulement des entretiens avec le temps. Les entrevues peuvent être organisées tous les jours jusqu’à terme, deux fois par semaine, ou chaque semaine. La fréquence appropriée est à la discrétion du clinicien et dépendra de l’intensité, la méthode, et parfois du calendrier régissant le processus d’évaluation. Conséquemment, les entretiens quotidiens sont beaucoup plus exigeants que les entrevues hebdomadaires pour les jeunes ainsi que pour le clinicien. Ainsi, l’évaluation intensive n’est pas ce qui est le plus souhaitable.

Le processus d’évaluation, y compris la prescription fournie par un outil d’évaluation structuré des risques, l’expérience clinique, et souvent les exigences externes forme et définit le calendrier et la fréquence des séances d’entrevues individuelles.

22
Q

Qu’est-ce qu’un mécanisme de défense?

A

Attitudes inconscientes qui cachent ou qui déforment la vérité, ayant comme but de nous éviter une réaction négative que nous imaginons possible de notre part ou de la part d’une ou plusieurs personnes de notre entourage. Les attitudes de transparence, de conscience, nous demandent à l’inverse de ne pas avoir peur, ou du moins d’avoir une dose de courage suffisante pour pouvoir nous afficher tel que nous sommes, et parfois prendre le risque d’être critiqué, rejeté, isolé, si ceux et celles qui nous entourent n’apprécient pas notre individualité.

Les mécanismes de défense ont été démontrés admirablement par Freud, au tout début du 20e siècle, grâce à la méthode psychanalytique qu’il a développée pour mieux comprendre l’inconscient, l’ego, des gens de toutes les cultures.

23
Q

En quoi consiste la projection?

A

Projeter sur une autre personne ce que nous sommes incapables de voir ou d’accepter de nous-mêmes.

Ex. : dire que l’autre ne nous écoute pas, alors qu’en réalité c’est nous qui n’écoutons pas sincèrement les propos de l’autre ; dire que l’autre est un voleur alors que c’est nous qui avons volé.

24
Q

En quoi consiste le transfert?

A

Transférer sur une personne les caractéristiques agréables ou désagréables de quelqu’un d’autre que nous avons connu, sans en avoir conscience.

Ex. : voir notre patron comme notre père ; voir notre nouvelle compagne comme notre ancienne qui est partie ou qui est décédée ; voir notre enfant comme notre frère ou notre soeur quand nous étions un enfant.

25
Q

Qu’est-ce que l’idéalisation?

A

Idéaliser une personne, la rendre plus parfaite qu’elle l’est en réalité, afin de ne pas être confronté trop rapidement à ce qui pourrait nous déplaire d’elle, nous faire nous éloigner et nous inviter à nous retrouver seuls.

Ex. : sortir pour la première fois avec quelqu’un et lui dire que c’est le prince ou la princesse que nous attendions ; faire une première rencontre de projet avec quelqu’un et imaginer que la collaboration sera parfaite et sans obstacle pour l’éternité.

26
Q

Qu’est-ce que la rationalisation?

A

Rationnaliser, expliquer logiquement un comportement irrationnel que nous avons eu et que nous ne comprenons pas (parfois, il s’agit d’une réactivation d’un traumatisme passé).

Ex. :

  • pleurer au moment où un parent repart chez lui après une visite et dire que c’est parce qu’on vient de penser au film triste qu’on a écouté récemment (le départ peut inconsciemment nous rappeler le départ ou la perte d’une personne qui fut très précieuse pour nous);
  • crier après un enfant et dire que c’est parce que nous sommes fatigués (alors que ce comportement a pu nous rappeler inconsciemment un comportement très dérangeant ou très apeurant d’une autre personne que nous avons connue).
27
Q

Qu’est-ce que la justification?

A

Justifier et expliquer longuement pourquoi nous avons fait quelque chose par peur d’être rejetés.

Ex. :

  • arriver en retard à un rendez-vous et expliquer pendant 15 minutes ce qui s’est passé;
  • oublier une commission qui nous avait été demandée et donner le détail de nos activités chargées de la journée pendant une demi-heure.
28
Q

Qu’est-ce que la compulsion de répétition?

A

Répéter un geste en apparence inutile par peur d’un accident ou d’un futur problème (généralement, ce geste compense une pensée inconsciente qui va dans le sens de notre peur).

Ex. :

  • fermer 4 fois les ronds du poêle et barrer 4 fois les serrures de portes avant de partir (la pensée inconsciente peut être : au fond, je voudrais que cette maison brûle ou qu’elle soit dévalisée);
  • laver tous les jours des planchers déjà propres ou prendre 3 douches par jour (la pensée inconsciente pourrait être : je suis une personne sale, par exemple, parce que j’ai eu des comportements sexuels que je trouve inacceptables).
29
Q

Qu’est-ce que la compensation?

A

Compenser un manque de satisfaction par une autre satisfaction qui ne nous remplit pas vraiment.

Ex. :

  • vouloir changer de travail et au lieu de faire les efforts nécessaires, redoubler d’ardeur dans notre travail qui ne nous plait plus;
  • avoir envie d’un bon massage ou d’une union tendre avec quelqu’un, et au lieu de faire les efforts nécessaires pour trouver cette personne, manger tout un sac de biscuits.
30
Q

En quoi consiste le déni?

A

Nier la réalité de quelque chose afin d’éviter une sensation pour l’instant trop difficile à vivre.

Ex. :

  • passer très près d’avoir un accident de voiture et dire que nous n’avons pas eu peur que ce fût même trippant;
  • insulter un ami et le voir partir triste et dire à un autre ami que nous lui avions seulement dit de belles choses.
31
Q

Qu’est-ce que la dénégation?

A

Nier le lien émotionnel ou intellectuel existant entre 2 situations confrontantes.

Ex. :

  • se chicaner avec son amoureux (se), renverser peu après son verre de jus et dire qu’il n’y a aucun lien entre le stress de la situation précédente et ce qui vient de se passer;
  • se voir refuser une promotion, aller se soûler dans un bar et dire que c’est juste parce qu’on avait le goût de fêter.
32
Q

Qu’est-ce que le refoulement?

A

Refouler une émotion désagréable, ne pas l’exprimer, et parfois en venir à être coupé d’un type d’émotion ou de souvenir.

Ex. :

  • être battu ou agressé par son père et faire comme si rien ne s’était passé, en venir à oublier totalement cette histoire;
  • être négligé par un (e) conjoint (e) et ne rien dire, souffrir en silence (jusqu’à ce que l’émotion suffisamment amplifiée en vienne à exploser!).
33
Q

Qu’est-ce que l’annulation rétroactive?

A

Annuler imaginairement une action désagréable que nous avons commise en posant un geste agréable par la suite.

Ex. :

  • tromper son conjoint et lui payer une semaine de vacances dans le Sud par la suite;
  • faire une grosse crise à quelqu’un et peu après se montrer « très très très » doux en acceptant de faire quoi que ce soit que la personne demande..
34
Q

Qu’est-ce que la transformation dans le contraire?

A

Transformer une émotion désagréable par un masque d’émotion inverse.

Ex. :

  • être jaloux d’un collègue d’étude ou de travail et dire à tous combien nous sommes heureux pour lui;
  • être en colère face à un ami ou un membre de notre famille et afficher en même temps un grand sourire faux.
35
Q

Qu’est-ce que le déni?

A

Définition :

  • tendance à ne pas divulguer la vérité dans des circonstances hostiles où il est profitable de nier.

Fonction du déni :

  • minimiser les effets négatifs liés aux actes délictuels et éviter les atteintes à l’estime de soi.
36
Q

Quels sont les six principaux types de dénis utilisés par les délinquants sexuels?

A
  1. Déni des faits : des actes sexuels
  2. Déni des responsabilités : nie qu’il s’agit d’un délit, que le rapport était sexuel qu’il était en plein contrôle de ses actes.
  3. Déni des conséquences : pour la victime
  4. Déni de la fantasmatique sexuelle déviante
  5. Déni de problèmes associés : problèmes dans plusieurs sphères de sa vie qui ont pour effet de maintenir la problématique sexuelle.
  6. Déni de la récidive potentielle
37
Q

Qu’est-ce que la minimisation?

A

Elle décrit un agresseur qui reconnaît que quelque chose dans son comportement pourrait être perçu comme étant problématique, voire dangereux. Les explications font ici peu de cas de la responsabilité réelle de l’agresseur concernant les comportements incriminés. La minimisation inclut le fait de blâmer la victime et de justifier ses comportements par des facteurs externes qui atténuent la culpabilité de l’agresseur. Les explications porteront donc sur le déni de la gravité des faits, sur le déni de l’intention de commettre l’agression, ainsi que sur l’absence de consentement de la victime.

38
Q

Une des caractéristiques hyper importante des rapports d’évaluation est leur exactitude. Pourquoi est-ce si important?

A

Une des réalités incontournables en matière d’évaluation est que les informations imprécises, inexactes, incomplètes, ou autrement fausses sont transmises par le biais des rapports et semblent parfois passer d’un rapport à un autre.

Le rôle du clinicien est de s’assurer de l’exactitude des rapports et d’identifier les domaines où il y a des lacunes dans l’information. Il doit ainsi identifier l’information importante qui est manquante ou qui n’est pas disponible, et situer l’information vague et incertaine. Le clinicien peut même insister sur le fait que l’évaluation ne peut être achevée ou que l’évaluation du risque est incertaine en raison de données manquantes. La clarté et la précision sont les caractéristiques d’une bonne évaluation.

Le clinicien doit s’abstenir d’utiliser des déclarations définitives dans ses évaluations et dans la rédaction des rapports à moins qu’il soit certain que l’information obtenue est une représentation exacte des faits, tel qu’ils se sont produits. Cela comprend des énoncés tels que « L’adolescent n’a pas fait telle ou telle chose », « L’enfant a été informé par son enseignant que… », ou « L’individu a agressé sexuellement trois victimes ». Si le clinicien ne peut pas vérifier ou garantir l’exactitude d’une déclaration, ou s’il ne peut valider qu’un événement particulier a eu lieu tel que rapporté, les termes utilisés devraient être : « Il est rapporté que…, « Il semble que… », « Le client déclare que… », « Le délinquant rapporte que… », « La victime prétend que… », « L’adolescent aurait prétendument… », ainsi de suite.

Il est acceptable de faire des spéculations cliniques dans des rapports écrits et à l’intérieur d’une évaluation, à condition que le clinicien explique que son avis clinique repose sur des faits, des détails, des circonstances, des déclarations, et d’autres facteurs qui lui paraissent être fondés. Cependant, même dans ces circonstances, le clinicien doit éviter toute spéculation trop vague et de grandes déclarations. Il est essentiel que dans les rapports professionnels on ne retrouve pas des ajouts d’informations, des suppositions, des attributions de culpabilité ou de responsabilité, ou encore des déclarations qui ne sont pas prouvées ou non vérifiées.

Le rapport d’évaluation écrit peut être consulté à plusieurs reprises, par plusieurs personnes dans le futur. Le clinicien doit en assurer l’exactitude et prendre des précautions quant à la formulation, en distinguant clairement ce qui est de l’ordre de la réalité et de l’ordre de la spéculation. Voici des directives simples pour faire un bon rapport:

  • Ne pas spéculer sans préciser que vous le faites.
  • Fournir une preuve ou un soutien pour les déclarations spéculatives.
  • Ne pas tirer des conclusions définitives à moins d’être assuré qu’elles sont exactes.
  • Commenter les déclarations imprécises.
  • Citer les sources d’information.
  • Utiliser des guillemets pour indiquer l’utilisation des termes employés par une source en particulier.
  • Utiliser le terme « présumé » et « déclaré » lors d’une déclaration des faits sans fondement (non validés).
  • Éviter les affirmations trop larges et radicales.
39
Q

Doit-on toujours utiliser des outils pour mesurer le risque de récidive d’un agresseur sexuel?

A

Les évaluations cliniques de risque doivent toujours être fondées sur l’utilisation d’un instrument structuré et empirique, spécialement conçu à cet effet. Sans cela, le jugement clinique peut paraître non fondé. Dans le monde de l’évaluation médico-légale et du traitement, il s’agit d’un mode d’évaluation perçu comme inacceptable.

Dans le cadre d’une évaluation psychosociale des délinquants sexuels, l’évaluation du risque n’est qu’une partie de l’ensemble de l’évaluation. Néanmoins, l’évaluation des risques demeure cruciale pour le processus et les résultats de l’évaluation et est mieux servie par l’utilisation d’un instrument structuré et empiriquement prouvé. La même chose est vraie en ce qui a trait à l’évaluation psychosociale. Il est aussi souhaitable d’avoir un protocole d’évaluation standardisé et de présenter un rapport d’évaluation structuré.

40
Q

Quelle devrait être la structure pour le traitement de l’information dans le rapport d’évaluation?

A

Puisque la démarche d’évaluation est faite par une équipe multidisciplinaire, il importe de mettre en place une certaine structure pour le traitement de l’information. D’abord, lorsque toutes les données nécessaires à la compréhension de la dynamique de l’adolescent sont recueillies, il est impératif que tous les professionnels se réunissent dans le but de partager leurs observations.

Par la suite, comme il fut déjà spécifié préalablement, c’est au sexologue que revient la responsabilité de rédiger le rapport d’évaluation à partir des informations obtenues aux entrevues cliniques, des résultats des différentes mesures et des commentaires de chacun des membres de l’équipe multidisciplinaire.

Comme le mentionnent Steen et Monnette (1989), le rapport d’évaluation doit analyser les facteurs de risque en tenant compte des quatre dimensions évaluées qui sont :

  1. les caractéristiques de l’adolescent,
  2. les caractéristiques familiales et les facteurs situationnels,
  3. les caractéristiques se rapportant à la victime,
  4. les caractéristiques de l’agression.

De plus, il doit contenir de l’information sur la nature des problèmes sexuels présentés par l’adolescent, les motifs justifiant le traitement ou non ainsi que le cadre et les modalités thérapeutiques envisagées s’il y a lieu. En ce qui concerne les recommandations, Ross et Loss (1991) soutiennent qu’il est important que l’évaluateur garde à l’esprit que celles-ci peuvent changer lorsque de l’information nouvelle est obtenue durant le traitement. Quand le rapport d’évaluation est terminé, il est important de discuter des recommandations avec l’adolescent, ses parents et toute personne impliquée dans le dossier (ex. : intervenant social).

41
Q

Comment se rédige un rapport d’évaluation sexologique?

A

Lorsque le processus évaluatif est terminé, c’est-à-dire que le protocole d’évaluation est complété, que les épreuves sexométriques sont analysées et que les documents collatéraux ont été consultés, le thérapeute procède à la rédaction d’un rapport d’évaluation sexologique.

Ce rapport peut prendre différentes formes. L’objectif d’une telle démarche consiste à réunir toutes les informations pertinentes pouvant conduire à une compréhension de la problématique, afin de déterminer les facteurs de risque et enfin évaluer les risques de récidive. Le rapport d’évaluation comportera aussi des recommandations quant à la nécessité d’une démarche thérapeutique ainsi que les objectifs à atteindre lors du suivi.

42
Q

Le rapport d’évaluation sexuelle est divisé en plusieurs rubriques. Quelles en sont les différentes sections?

A
  1. Identification
    • âge, niveau scolaire, milieu scolaire et milieu de vie au moment de l’évaluation.
  2. Motif de consultation et situation légale
    • nom du référent, motif de la référence, situation légale (LPJ, LSJPA), étape du processus légal
  3. Sources d’information
    • titre du rapport consulté, date de rédaction ainsi que le nom de l’auteur, noms des personnes ayant fourni des informations collatérales.
  4. Présentation et démarches effectuées
    • professionnels rencontrés, nombre de rencontres et dates, nom de la (des) personne (s) qui accompagne (nt) le jeune, attitudes du jeune lors de l’évaluation, niveau de collaboration, type d’entrevue (ex : semi-structurée), épreuves psychométriques et sexométriques utilisées.
  5. Histoire de placements
    • la nomenclature des différents milieux de vie du jeune lorsqu’il a une histoire de placement. De plus, il faut indiquer le temps passé dans chacune des ressources et les raisons ayant mené à un placement.
  6. Antécédents pertinents et habitudes
    • antécédents judiciaires comprenant les sanctions, antécédents médicaux incluant l’âge, le traitement, antécédents pédopsychiatriques incluant les diagnostics. Habitudes de consommation d’alcool, de drogues, de nicotine et de médicaments.
  7. Antécédents familiaux
    • antécédents de la famille nucléaire au plan judiciaire, médical et psychiatrique. Habitudes de consommation d’alcool, de drogues et de médicaments. S’il y a lieu, démarches thérapeutiques entreprises et résultats.
  8. Éléments de l’histoire antérieure
    • endroit d’origine, nombre d’enfants dans la fratrie et âge, situation maritale des parents, histoire de placement du jeune, entente entre les parents, entente avec la fratrie, entente du jeune avec le (la) conjoint (e) du parent, perception des parents, facteurs de risque familiaux (négligence, violence, etc.).
  9. Histoire scolaire et sociale
    • développement psychomoteur, difficultés académiques, comportementales, relation avec les pairs, relation avec les enseignants, mesures disciplinaires, implication dans les activités parascolaires, projet d’avenir. Habiletés relationnelles, entente avec les pairs, délinquance avec les pairs, activités de loisirs, participation à un groupe structuré, auto description.
  10. Histoire du développement psychosexuel
    • acquisition des connaissances sur la sexualité, implication du milieu familial dans l’acquisition des connaissances, jeux sexuels de découverte, pratique masturbatoire incluant l’âge au début, fantasmatique, premiers contacts sexuels, premières relations sexuelles, relations amoureuses antérieures et actuelles, expériences homosexuelles, traumatisme sexuel, fonctionnalité sexuelle, usage de matériel pornographique.
  11. Comportements sexuels faisant l’objet de l’évaluation
    • niveau de reconnaissance, nombre de victimes, lien avec la victime, âge de la victime, nature des gestes sexuels agressifs, fréquence, durée, fantasmatique en lien avec le délit, usage de moyens de coercition, compréhension du jeune par rapport à son délit, niveau d’empathie, reconnaissance d’une problématique sexuelle et degré d’intérêt à s’impliquer dans une démarche thérapeutique.
  12. Impressions diagnostiques et recommandations
    • opinion du thérapeute quant à la nature du délit sexuel (comportement sexuel inapproprié, comportement sexuel agressif), identification des facteurs de risque, identification des facteurs de protection, pronostic, cibles thérapeutiques et recommandations.
43
Q

Une fois que l’évaluation est terminée, les objectifs poursuivis peuvent être regroupés autour de six préoccupations principales. Que sont-elles?

A
  1. Favoriser la responsabilisation du jeune et sa reconnaissance des gestes posés ;
  2. Sensibiliser le jeune aux torts qu’il a pu causer à sa victime et engager un processus de réparation ;
  3. Encourager le jeune à réfléchir sur le processus qui l’a conduit à poser des gestes sexuels problématiques ;
  4. Acquérir de nouvelles connaissances et de nouvelles habiletés au plan sexuel ou du fonctionnement en général ;
  5. Diminuer les risques de récidive
  6. Favoriser le « développement normal » des adolescents qui, dans bien des cas, est considéré comme « interrompu » ou à tout le moins perturbé.

En fonction de ces objectifs, le jeune sera habituellement orienté vers une intervention de groupe ou en individuel.

44
Q

Comment est-on capable de décider de la gestion du risque?

A

La capacité de prédire avec exactitude la récidive d’un agresseur sexuel est un souhait légitime, mais ce n’est pas une réalité scientifique. Ce qui fait qu’un individu récidive, ce n’est pas un trait de personnalité, mais plutôt son état juste avant le passage à l’acte.

  • Le phénomène de la délinquance sexuelle est complexe.
  • Une théorie de la délinquance sexuelle ne peut en aucun cas se fonder sur une cause unique. C’est donc dire que plusieurs motifs sont à l’origine de l’agression sexuelle.
  • Chaque individu est unique et toute tentative visant à prévoir un comportement libre et conscient comporte ses propres limites.
  • La prédiction de la récidive est une tâche ardue puisqu’une grande partie des infractions sexuelles ne sont pas signalées.
45
Q

Quelles sont des questions à poser pour évaluer la probabilité de récidive?

A
  1. Quel est le processus qui peut amener l’individu à récidiver ?
  2. Quels sont les moyens que l’individu utilisera pour récidiver ?

J-SOAP-II (Juvenile Sex Offender Assessment Protocol)

  • Instrument permettant de passer en revue les facteurs de risque associés à la commission d’infractions sexuelles chez les adolescents.
46
Q

Quels sont les facteurs prédicteurs de récidive?

A
  1. Prédicteurs statiques
    • Variables qui ne changent pas dans le temps et qui permettent l’évaluation du risque de récidive (ex. : délits antérieurs).
  2. Prédicteurs dynamiques
    • Variables qui peuvent changer dans le temps et qui permettent à la fois l’évaluation du risque de récidive ainsi que les changements du risque de récidive (ex. : consommation).
  3. Prédicteurs dynamiques aigus
    • Facteurs proximaux de la récidive. Ils représentent des changements dans la condition de l’agresseur ou dans son environnement (ex. : accessibilité à la victime).
47
Q

Quels sont des exemples de facteurs de risque statiques?

A
  • Antécédents judiciaires en matière d’agression sexuelle
  • Nombre de victimes
  • Victime (s) de sexe masculin
  • Durée de la période d’agressions
  • Degré de préméditation
  • Degré de coercition utilisé
  • Préoccupations sexuelles (hypersexualité, PIG)
  • Histoire de victimisation sexuelle
  • Consistance dans les soins reçus
  • Gestion de la colère
  • Problèmes scolaires
  • Histoire de troubles de la conduite avant l’âge de 10 ans
  • Présence de comportements antisociaux
  • Antécédents judiciaires (sexuels et non sexuels)
  • Délits diversifiés
  • Histoire d’abus physiques et/ou exposition à de la violence familiale.
48
Q

Quels sont des exemples de facteurs de risque dynamiques?

A
  • Responsabilité quant à ses délits
  • Motivation intrinsèque relativement au changement
  • Compréhension des facteurs de risque et application des stratégies d’évitement
  • Empathie
  • Remords et culpabilité
  • Distorsions cognitives
  • Qualité des relations avec les pairs
  • Gestion adéquate de la colère
  • Stabilité dans le milieu de vie
  • Stabilité à l’école
  • Présence d’un réseau de support
49
Q

Quel est le sommaire des facteurs de risque du JSOAP?

A

1. Historique en lien avec l’agir délictuel

  • Antécédents d’infractions sexuelles
  • Nombre de victimes
  • Présence de jeunes garçons victimes
  • Étalement des infractions sexuelles dans le temps
  • Degré de violence sexualisée
  • Degré de préoccupation sexuelle
  • Historique de victimisation sexuelle

2. Mesure des comportements impulsifs et antisociaux

  • Stabilité parentale
  • Gestion de l’agressivité
  • Problèmes de comportement à l’école
  • Troubles de la conduite avant 10 ans
  • Arrestation ou comparution au tribunal avant l’âge de 16 ans
  • Hétérogénéité de la délinquance
  • Historique lié à l’expression à la violence

3. Mesures liées aux besoins d’intervention

  • Acceptation de la responsabilité des gestes posés
  • Motivation personnelle au changement
  • Compréhension des facteurs de risque et gestion des stratégies
  • Le niveau d’empathie
  • Présence de remords et de culpabilité
  • Présence de distorsions cognitives
  • Qualité des relations avec les pairs

4. Stabilité et ajustement sociaux

  • Gestion des pulsions et des désirs sexuels
  • Gestion de l’agressivité
  • Stabilité du contexte de vie
  • Stabilité scolaire
  • Présence de supports familiaux et communautaires.