Module 3 : Aspects théoriques Flashcards
Peut-on comparer les agresseurs sexuels juvéniles des agresseurs sexuels adultes?
L’A.T.S.A. (Association for the treatment of sexual abuser) (Rich, 2003) rappellent que des recherches récentes indiquent qu’il existe d’importantes distinctions entre les mineurs et les adultes délinquants sexuels. Tout comme chez les adultes délinquants sexuels, ils forment une population hétérogène. Il y a peu de preuves qui appuient l’hypothèse voulant que la majorité des jeunes délinquants sexuels soient destinés à devenir des délinquants sexuels adultes.
En outre, le peu de présence chez les jeunes délinquants, d’agressions sexuelles graves, de fantaisies déviantes et de compulsivité comparativement aux adultes donne à penser que de nombreux jeunes présentent des problèmes de comportement sexuel qui peuvent être plus modifiables à l’intervention.
En fait, les résultats des plus récentes études cliniques suggèrent que de nombreux jeunes qui agressent sexuellement cesseront ce comportement au moment où ils atteindront l’âge adulte, surtout s’ils reçoivent un traitement spécialisé et qu’ils sont soumis à une certaine surveillance.
Quelles sont les similitudes entre les agresseurs sexuels adolescents et adultes?
- La très grande majorité des adolescents agresseurs sexuels sont des garçons. On retrouve cette même suprématie du mâle chez les adultes commettant des agressions sexuelles.
- L’environnement familial dysfonctionnel dans lequel évoluent la plupart des adolescents agresseurs sexuels est comparable à l’environnement familial qu’ont connu plusieurs agresseurs sexuels adultes durant leur enfance.
- De façon générale, on remarque que les adolescents agresseurs sexuels présentent les mêmes caractéristiques personnelles que les agresseurs adultes.
- Les caractéristiques des victimes et la nature des agressions perpétrées par les adolescents agresseurs sexuels sont semblables à celles des agresseurs adultes.
- La majorité des agresseurs sexuels, qu’ils soient juvéniles ou adultes, ont perpétré au moins un délit sexuel avant celui pour lequel ils ont été confiés aux autorités.
Quelles sont les principales différences entre les agresseurs sexuels adolescents et adultes?
- Les adolescents agresseurs sexuels ont un registre de moyens de persuasion un peu plus limité que les adultes agresseurs.
- Les adolescents agresseurs sexuels ont habituellement un palmarès plus restreint de victimes que les agresseurs adultes.
- Les adolescents agresseurs sexuels sont évidemment moins enracinés dans leur délinquance sexuelle que les adultes agresseurs au moment de la prise en charge.
- De façon générale, on constate que les adolescents agresseurs sexuels d’aujourd’hui ont un peu plus de connaissances sur la sexualité que les agresseurs adultes d’un certain âge.
- L’implication de la famille (parents) dans le processus thérapeutique est une pratique courante dans le traitement des adolescents agresseurs sexuels. Pour des raisons évidentes, cette procédure n’est pas d’usage dans le traitement des agresseurs adultes.
- Contrairement aux adultes qui relèvent d’une seule loi, les adolescents agresseurs sexuels peuvent relever, soit de la Loi sur le système de justice pénale pour adolescents (LSJPA) ou encore, de la Loi sur la protection de la jeunesse (LPJ).
- En ce qui concerne les sentences, on constate que le système de justice serait plus clément à l’égard des adolescents.
- Contrairement aux adultes, on remarque une certaine crainte à étiqueter les adolescents qui commettent des agressions sexuelles.
- L’accessibilité à un traitement spécifique des troubles du comportement sexuel est beaucoup plus limitée pour les adolescents agresseurs sexuels.
Quelles sont quelques réalités concernant les jeunes adolescents agresseurs sexuels?
- Les adolescents agresseurs commettent un nombre important d’agressions.
- Les préférences sexuelles déviantes s’installent dès le début ou avant l’adolescence.
- L’adolescence est une période critique dans l’apparition des comportements sexuels atypiques et criminels puisque plus de la moitié des agresseurs sexuels adultes ont commis leur première agression à l’adolescence.
- Les jeunes qui commettent leur première agression au début de l’adolescence ont plus de chances de devenir des agresseurs chroniques.
- Plus de la moitié des adolescents auraient commis un ou plusieurs délits sexuels avant celui pour lequel ils ont été dénoncés.
- La gravité des agressions commises par les adolescents semble connaître une progression avec l’âge et le temps.
- Les agressions sexuelles perpétrées par les adolescents représentent un début de carrière, une étape dans l’acquisition de modèles de préférences sexuelles déviantes, plutôt que des comportements d’exploration sexuelle.
- Il est préférable d’intervenir au début de la carrière criminelle pour la contenir et réduire du même coup le nombre de victimes.
- Le pourcentage de jeunes pouvant bénéficier d’une intervention spécifique pour leur problématique sexuelle est très restreint.
Conséquemment, dans le contexte d’évaluation des délinquants sexuels, trois facteurs distinguent les jeunes des adultes :
- Les changements majeurs relatifs à la maturité se produisent à l’adolescence. Ils commencent à intégrer davantage les normes sociales dans leur personnalité et leurs comportements.
- Les jeunes contrairement aux adultes ne manifestent pas de modèle évident de déviance. Donc, la présence de fantasmes non déviants chez les jeunes est plus grande que la présence de fantasmes déviants.
- Les facteurs familiaux jouent un rôle crucial dans le développement du jeune délinquant. Il est donc important de cibler les facteurs familiaux lors de l’évaluation.
Que signifie la délinquance sexuelle en terme légal?
Le terme de délinquance sexuelle peut être employé d’une manière descriptive pour désigner les individus qui ont commis une infraction sexuelle au sens de la Loi et qui, habituellement, ont vu des accusations judiciaires portées contre eux.
Qu’est-ce qu’une paraphilie?
Le terme paraphilie renvoie à tout intérêt sexuel intense et persistant, autre que l’intérêt sexuel pour la stimulation génitale ou les préliminaires avec un partenaire humain phénotypiquement normal, sexuellement mature et consentant.
Dans certaines circonstances, le critère « intense et persistant » peut-être difficile à appliquer comme pour une évaluation des personnes qui sont très âgées ou malades et qui ne peuvent pas avoir d’intérêts sexuels « intenses » d’une quelconque manière.
Quelques paraphilies se rapportent essentiellement aux activités érotiques et d’autres essentiellement aux cibles érotiques. Dans ce cadre, on trouvera, par exemple, un intérêt intense et persistant pour des actions telles que donner la fessée, fouetter, attacher, couper ou étrangler une autre personne ou bien un intérêt pour ces activités, équivalentes ou supérieures, à celui de faire l’amour ou à une interaction équivalente avec une autre personne.
Pour ce dernier point, on citera l’intérêt sexuel intense et préférentiel pour les enfants, les cadavres ou les amputés (comme une catégorie), ou bien l’intérêt préférentiel pour les animaux comme les chevaux ou les chiens, ou bien encore pour les objets comme les chaussures ou les objets en latex.
Qu’est-ce qu’un trouble paraphilique?
Un trouble paraphilique est une paraphilie qui cause d’une façon concomitante une détresse ou une altération du fonctionnement chez l’individu ou une paraphilie dont la satisfaction a entraîné un préjudice personnel ou un risque de préjudice pour d’autres personnes.
Le fait d’avoir une paraphilie est une condition nécessaire, mais non suffisante pour présenter un trouble paraphilique et une paraphilie en soi ne justifie ou ne requiert pas nécessairement une intervention clinique.
Il n’est pas rare qu’un individu présente deux troubles paraphiliques ou plus. Dans certains cas, les focalisations paraphiliques sont étroitement reliées et la relation entre les paraphilies est intuitivement compréhensible (p. ex. fétichisme pour les pieds et fétichisme pour les chaussures).
Quelles sont les 2 figures possibles de délinquant sexuel ayant une paraphilie?
- Une paraphilie peut inclure un ou plusieurs comportements de sorte que, l’agir délictuel peut varier beaucoup, même dans un seul type de délit (ex. : un individu pédophile peut faire des attouchements sexuels, faire des pénétrations vaginales ou anales, avec son pénis, son doigt, un objet, etc.).
Un agresseur peut avoir une ou plusieurs paraphilies, de sorte qu’un même individu peut avoir plusieurs types de délits, c’est ce que l’on appelle une délinquance sexuelle polymorphe (ex. : un individu peut commettre des viols paraphiliques, faire du voyeurisme et être un adepte du sadisme sexuel).
Un tel diagnostic de paraphilie ne peut être attribué avant l’âge de 16 ans.
Les adolescents agresseurs sexuels constituent un groupe hétérogène aux profils psychologiques très divers. Beaucoup d’entre eux ressemblent aux autres adolescents puisqu’ils en divergent, au point que de nombreuses études n’ont pas pu les différencier nettement. Pour autant, la documentation a abouti à un consensus relativement homogène autour d’une série de difficultés souvent observées dans cette population clinique. Une de ces difficulté est le trouble développemental. En quoi cela consiste-t-il?
Ces adolescents présentent fréquemment un retard de développement observable à travers une série de symptômes témoignant de leurs difficultés à dépasser certaines étapes de maturation et d’autonomisation :
- énurésie primaire jusqu’à la préadolescence,
- retard de croissance,
- apparition tardive des premiers signes pubertaires,
- difficulté de repérages spatiaux temporels qui les rendent incapables, par exemple, de prendre les transports en commun sans la présence d’un adulte.
Ils présentent aussi un isolement, des troubles du lien social et des difficultés relationnelles : timidité excessive, conduite d’évitement phobique face aux personnes étrangères à leur environnement habituel, difficulté de communication émotionnelle. Sur le plan cognitif, on constate souvent une forme de pensée syncrétique (confuse) qui engendre des troubles de la pensée logique. Ils ont des difficultés scolaires généralement relativement à des troubles d’apprentissage.
Une autre des difficultés vécues par ces adolescents est un trouble affectif et sexuel. En quoi cela consiste-t-il?
Ces adolescents présentent aussi des troubles émotionnels importants souvent marqués par l’inhibition, allant de la simple difficulté à exprimer ses affects jusqu’au syndrome alexithymique. Ils présentent des difficultés d’attachement et ont du mal à avoir des attitudes de tendresse envers autrui. Hall et coll. ont observé que les adolescents ayant commis les agressions sexuelles les plus violentes, avec recours à la coercition, exprimaient très peu d’affects. Ils sont plus projectifs, présentent moins d’insights et ont une vision du monde plus négative.
Un lien entre solitude et hostilité, colère et agressions sexuelles a aussi été établi empiriquement. Les troubles dépressifs et dysthymiques sont fréquents sans qu’il soit toujours facile d’en comprendre l’étiologie. En effet, l’adolescence est une période naturellement propice aux troubles de l’humeur. De plus, pour une partie d’entre eux, le signalement a entraîné une séparation brutale avec leur environnement familial qui peut provoquer des décompensations dépressives évidentes. Enfin, pour d’autres, les dysrégulations émotionnelles sont anciennes et généralement associées à une histoire jalonnée d’expériences psychotraumatiques.
Ces adolescents présentent une estime de soi très basse, associée à un sentiment de moindre valeur personnelle. Leur difficulté d’affirmation entraîne une crainte anxieuse des relations à autrui. Comment en effet s’ouvrir aux autres quand on manque tant d’assurance et qu’on craint le regard d’autrui ?
Le développement de la vie sexuelle post-pubertaire est conflictuel, le sexe étant souvent perçu comme quelque chose de menaçant, de dégradant ou de sale. L’évitement de la vie sexuelle pour les uns, contraste cependant avec la précocité des autres. Dans certains cas, l’acte sexuel semble utilisé de façon compulsive afin de dissiper l’angoisse. D’autres aussi peuvent avoir recours à l’acte sexuel comme moyen d’exercer un pouvoir, afin de dégrader, de blesser ou de punir autrui.
Enfin, les adolescents agresseurs sexuels ont aussi beaucoup de difficulté avec l’empathie. Comment?
Les résultats des études sur l’empathie sont contrastés. Certaines recherches n’ont pu mettre en évidence de déficits empathiques parmi cette population. D’après d’autres travaux, les adolescents auteurs d’agression sexuelle présenteraient un déficit général d’empathie, qui pourrait être dû à une immaturité du jugement moral, des conceptions de soi et d’autrui.
Si ces travaux sur l’empathie étaient confirmés, les adolescents se distingueraient des adultes dont le déficit empathique semble plutôt spécifique à certaines situations ou à certaines caractéristiques des victimes . Par exemple, un agresseur de femmes adultes pourra ne présenter de déficit empathique qu’à l’encontre des femmes portant des tenues saillantes ou lorsqu’il ressent de la colère.
Comment a-t-on tenté de classer les adolescents agresseurs sexuels?
Alors que les travaux visant à comprendre l’utilité d’un critère généralement descriptif sont nombreux, certains ont opté pour des modèles polythétiques, ou typologiques. Rappelons que dans la typologie, un nombre plus important de critères est utilisé, mais aucun d’entre eux ne détermine l’appartenance à ce type.
C’est ressemblance générale au prototype qui détermine l’appartenance. Les modèles typologiques sont pour la plupart le fruit de deux stratégies de création : une compréhension clinique générale ou le recours à la classification numérique, par exemple la grande famille des analyses taxinomiques (cluster analysis).
De façon plus spécifique, le fait de pouvoir regrouper, de façon homogène, les divers types d’agresseurs sexuels permet :
- De mieux comprendre l’étiologie
- D’identifier les facteurs de risque
- De formuler des stratégies de prévention
- De comparer l’efficacité de différentes approches thérapeutiques
Il existe jusqu’à présent, très peu de terminologies de la population d’agresseurs mineurs faites à partir du jeune agresseur même.
La grande majorité des typologies scientifiques pour les AAS sont basées sur des typologies de l’adulte, car les mêmes constatations qui sont remarquées chez l’adulte s’observent chez le mineur.
Points communs :
- De nombreux agresseurs adultes ont amorcé leur carrière alors qu’ils étaient mineurs.
- Nous pouvons présumer qu’il existe des sous-groupes d’agresseurs et de pédophiles chez les AAS, tout comme chez l’adulte
- De même qu’il existe des sous-groupes quant à l’âge et à la préférence sexuelle.
Malgré certains points communs, il y a des traits distinctifs qui caractérisent la typologie juvénile. En contrepartie :
- Le sous-groupe d’agresseurs dont le taux de récidive est bas et dont l’agir délictuel ne persiste pas une fois l’âge adulte, doit nécessairement montrer des différences significatives avec l’autre sous-groupe dont l’agir délictuel persiste une fois à l’âge adulte pour être bien différencié, ce qui insère des biais de classification, car chaque cas est très différent des autres.
- Le fait que ces présomptions soient basées sur les typologies adultes ne nuit aucunement au diagnostic posé chez le mineur, puisque celui-ci est toujours établi en terme de pronostic, c’est-à-dire que l’enfant tend vers des troubles plus sérieux et structurés.
Les principales limites des systèmes actuels
- À l’heure actuelle, il n’existe pas de système de classification qui soit largement utilisé. En fait, les travaux sont au mieux exploratoires ou spéculatifs et comportent certaines limites importantes. Elles sont tantôt liées aux choix du chercheur, tantôt à la structure classificatoire même.
En quoi consiste la typologie de Breer (1987)?
- Le délinquant caresse les zones génitales ou anales de l’enfant par-dessus ses vêtements
- Le délinquant caresse les zones génitales ou anales de l’enfant sans ses vêtements
- Le délinquant se masturbe devant l’enfant
- Le délinquant demande à l’enfant de lui toucher le pénis
- Le délinquant demande à l’enfant de le masturber
- Le délinquant frotte son pénis contre les organes génitaux ou les fesses de l’enfant
- Le délinquant pénètre le vagin ou l’anus de l’enfant avec ses doigts
- Le délinquant exerce des contacts oraux génitaux sur l’enfant ou par l’enfant
- Le délinquant insère des objets dans le vagin ou l’anus de l’enfant
- Le délinquant pénètre le vagin de l’enfant
- Le délinquant pénètre l’anus de l’enfant
- Le délinquant pénètre ou il a des contacts oraux génitaux avec l’enfant en plus d’avoir des comportements visant à le blesser ou l’humilier.
La typologie de Breer permet de faire des distinctions entre les types de délits sexuels qui peuvent être commis. C’est ainsi qu’il propose un modèle hiérarchique des agressions sexuelles pour permettre à l’intervenant d’identifier chez l’adolescent agresseur, les niveaux de contrôle des pulsions, de développement moral et d’empathie envers la victime.
Cette classification qui est uniquement basée sur la nature du délit peut être un bon complément à la typologie de Groth, grandement utilisée pour les adultes.
En quoi consiste la typologie clinique d’O’Brien et Bera (1986)?
À partir de leur expérience avec des adolescents abuseurs sexuels, O’Brien et Bera (1986) ont mis au point une typologie clinique basée sur des facteurs tels que la personnalité, l’âge de la victime, le fonctionnement familial, la délinquance générale et l’histoire sexuelle. La typologie d’O’Brien et Bera figure parmi les plus fréquemment utilisées pour décrire le courant de la classification des adolescents abuseurs sexuels. Les auteurs en sont venus à déterminer sept types. Elle est principalement basée sur les caractéristiques de la personnalité des AAS.
Il est certain qu’il ne s’agit pas d’une typologie avec des catégories exclusives. L’intérêt demeure cependant de pouvoir situer rapidement un adolescent dans une majeure permettant d’orienter les modalités thérapeutiques les plus susceptibles d’influencer son comportement.
- Le premier type identifié est celui de l’expérimentateur naïf (Naive Experimenter).
Les auteurs de délits de ce type sont généralement motivés par la curiosité et font un petit nombre de victimes. Ce type de délinquant semble avoir agi au gré des occasions et utilise très peu la menace ou la violence. Il s’agit par ailleurs d’un groupe d’adolescents qui n’a vécu que peu de difficultés personnelles et qui provient d’un milieu familial relativement sain.
- Le deuxième type est l’abuseur d’enfant sous-socialisé (Undersocialized Child Exploiter).
On le décrit comme un adolescent socialement isolé et inadéquat qui gravite autour d’enfants plus jeunes. Les enfants sont pour lui des objets de remplacement en ce qui concerne ses besoins sociaux et intimes non satisfaits, il utilise généralement la manipulation, la force, la tromperie, la séduction et les menaces pour s’assurer de la participation et du silence des victimes. Il est décrit par ailleurs comme un délinquant avec peu d’antécédents d’actes délinquants non sexuels et de problèmes de consommation de drogues et d’alcool.
- Le troisième type, l’abuseur d’enfant pseudo socialisé (Pseudosocialized Child Exploiter)
Il paraît intelligent, charmant et socialement confiant au départ, mais devient arrogant, manipulateur et imperturbable à la longue. Il semble menteur et manipulateur, bien que peu de rapports fassent état de problèmes de comportement. Ce type d’abuseur peut avoir un passé d’abus de drogues et d’alcool ainsi que de multiples victimes des deux sexes. Il a plusieurs caractéristiques psychopathiques, semble motivé par des intérêts égocentriques et décrit souvent ses abus comme des actes mutuels et consentants.
- Le sexuel agressif (Sexual Agressive) constitue le quatrième type.
Il provient souvent d’une famille dysfonctionnelle et manifeste une variété de problèmes sexuels et non sexuels, incluant des problèmes scolaires, d’abus de drogues et d’alcool, des problèmes familiaux, des problèmes face à l’autorité et des problèmes reliés à son impulsivité. Cet adolescent est souvent décrit comme socialement charmant, quoique peu empathique. Il utilise la sexualité pour combler ses besoins sexuels et non sexuels, comme le pouvoir, le contrôle ou la vengeance, auprès de ses victimes.
- Le cinquième type est le délinquant qualifié de compulsif sexuel (Sexual Compulsive).
Il s’engage de façon répétée et ritualisée dans des comportements sexuellement excitants. Les délits sont généralement sans contacts (voyeurisme, appels obscènes exhibitionnisme ou pornographie), mais peuvent dans une moindre mesure impliquer des contacts (frotteurisme, attouchement de victimes endormies, etc.). Les délits sont commis en solitaire et sont planifiés dans le but de réduire l’anxiété ou la tension précédant l’acte.
- Le sixième type est qualifié d’impulsif perturbé (Disturbed Impulsive).
Il agit de façon soudaine et imprévisible. Un faible contrôle de soi domine le tableau clinique et les adolescents de ce type apparaissent comme infligés de troubles psychologiques graves, de troubles de la pensée ou d’abus de substance. Les adolescents appartenant à ce groupe sont typiquement isolés et malheureux et leurs délits peuvent aller d’un incident isolé à des gestes ritualisés bizarres contre des enfants et des adultes.
- Finalement, le septième et dernier type est celui décrit comme un adolescent ayant subi les pressions d’un groupe de pairs (Group Influenced).
Les auteurs de ces gestes généralement isolés sont décrits comme ayant peu de contacts avec les systèmes judiciaires ou de santé mentale. Ces adolescents s’adonnent à de tels comportements dans le but de _répondre aux attentes de leurs pairs ou pour obtenir l’assentiment et l’attention de ceux-c_i. Ces abuseurs possèdent souvent des habiletés sociales adéquates, mais manquent de jugement et d’empathie.
Cette typologie relativement complexe ne semble cependant pas très exploitable en clinique dans la mesure où de nombreux sous-types se superposent partiellement.
En quoi consiste la typologie de Becker?
Cette typologie est l’une des rares descriptions de l’agresseur sexuel mineur, basée essentiellement sur des recherches de plusieurs années d’expertise auprès des jeunes de cette population.
De plus, elle a l’avantage d’être simple et succincte en plus de montrer la nature hétérogène de l’agir délictuel en matière de sexualité. Enfin, elle précise la différence d’âge requis pour qu’il y ait une agression sexuelle.