Module 3 : Aspects théoriques Flashcards

1
Q

Peut-on comparer les agresseurs sexuels juvéniles des agresseurs sexuels adultes?

A

L’A.T.S.A. (Association for the treatment of sexual abuser) (Rich, 2003) rappellent que des recherches récentes indiquent qu’il existe d’importantes distinctions entre les mineurs et les adultes délinquants sexuels. Tout comme chez les adultes délinquants sexuels, ils forment une population hétérogène. Il y a peu de preuves qui appuient l’hypothèse voulant que la majorité des jeunes délinquants sexuels soient destinés à devenir des délinquants sexuels adultes.

En outre, le peu de présence chez les jeunes délinquants, d’agressions sexuelles graves, de fantaisies déviantes et de compulsivité comparativement aux adultes donne à penser que de nombreux jeunes présentent des problèmes de comportement sexuel qui peuvent être plus modifiables à l’intervention.

En fait, les résultats des plus récentes études cliniques suggèrent que de nombreux jeunes qui agressent sexuellement cesseront ce comportement au moment où ils atteindront l’âge adulte, surtout s’ils reçoivent un traitement spécialisé et qu’ils sont soumis à une certaine surveillance.

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2
Q

Quelles sont les similitudes entre les agresseurs sexuels adolescents et adultes?

A
  1. La très grande majorité des adolescents agresseurs sexuels sont des garçons. On retrouve cette même suprématie du mâle chez les adultes commettant des agressions sexuelles.
  2. L’environnement familial dysfonctionnel dans lequel évoluent la plupart des adolescents agresseurs sexuels est comparable à l’environnement familial qu’ont connu plusieurs agresseurs sexuels adultes durant leur enfance.
  3. De façon générale, on remarque que les adolescents agresseurs sexuels présentent les mêmes caractéristiques personnelles que les agresseurs adultes.
  4. Les caractéristiques des victimes et la nature des agressions perpétrées par les adolescents agresseurs sexuels sont semblables à celles des agresseurs adultes.
  5. La majorité des agresseurs sexuels, qu’ils soient juvéniles ou adultes, ont perpétré au moins un délit sexuel avant celui pour lequel ils ont été confiés aux autorités.
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3
Q

Quelles sont les principales différences entre les agresseurs sexuels adolescents et adultes?

A
  1. Les adolescents agresseurs sexuels ont un registre de moyens de persuasion un peu plus limité que les adultes agresseurs.
  2. Les adolescents agresseurs sexuels ont habituellement un palmarès plus restreint de victimes que les agresseurs adultes.
  3. Les adolescents agresseurs sexuels sont évidemment moins enracinés dans leur délinquance sexuelle que les adultes agresseurs au moment de la prise en charge.
  4. De façon générale, on constate que les adolescents agresseurs sexuels d’aujourd’hui ont un peu plus de connaissances sur la sexualité que les agresseurs adultes d’un certain âge.
  5. L’implication de la famille (parents) dans le processus thérapeutique est une pratique courante dans le traitement des adolescents agresseurs sexuels. Pour des raisons évidentes, cette procédure n’est pas d’usage dans le traitement des agresseurs adultes.
  6. Contrairement aux adultes qui relèvent d’une seule loi, les adolescents agresseurs sexuels peuvent relever, soit de la Loi sur le système de justice pénale pour adolescents (LSJPA) ou encore, de la Loi sur la protection de la jeunesse (LPJ).
  7. En ce qui concerne les sentences, on constate que le système de justice serait plus clément à l’égard des adolescents.
  8. Contrairement aux adultes, on remarque une certaine crainte à étiqueter les adolescents qui commettent des agressions sexuelles.
  9. L’accessibilité à un traitement spécifique des troubles du comportement sexuel est beaucoup plus limitée pour les adolescents agresseurs sexuels.
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4
Q

Quelles sont quelques réalités concernant les jeunes adolescents agresseurs sexuels?

A
  • Les adolescents agresseurs commettent un nombre important d’agressions.
  • Les préférences sexuelles déviantes s’installent dès le début ou avant l’adolescence.
  • L’adolescence est une période critique dans l’apparition des comportements sexuels atypiques et criminels puisque plus de la moitié des agresseurs sexuels adultes ont commis leur première agression à l’adolescence.
  • Les jeunes qui commettent leur première agression au début de l’adolescence ont plus de chances de devenir des agresseurs chroniques.
  • Plus de la moitié des adolescents auraient commis un ou plusieurs délits sexuels avant celui pour lequel ils ont été dénoncés.
  • La gravité des agressions commises par les adolescents semble connaître une progression avec l’âge et le temps.
  • Les agressions sexuelles perpétrées par les adolescents représentent un début de carrière, une étape dans l’acquisition de modèles de préférences sexuelles déviantes, plutôt que des comportements d’exploration sexuelle.
  • Il est préférable d’intervenir au début de la carrière criminelle pour la contenir et réduire du même coup le nombre de victimes.
  • Le pourcentage de jeunes pouvant bénéficier d’une intervention spécifique pour leur problématique sexuelle est très restreint.

Conséquemment, dans le contexte d’évaluation des délinquants sexuels, trois facteurs distinguent les jeunes des adultes :

  1. Les changements majeurs relatifs à la maturité se produisent à l’adolescence. Ils commencent à intégrer davantage les normes sociales dans leur personnalité et leurs comportements.
  2. Les jeunes contrairement aux adultes ne manifestent pas de modèle évident de déviance. Donc, la présence de fantasmes non déviants chez les jeunes est plus grande que la présence de fantasmes déviants.
  3. Les facteurs familiaux jouent un rôle crucial dans le développement du jeune délinquant. Il est donc important de cibler les facteurs familiaux lors de l’évaluation.
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5
Q

Que signifie la délinquance sexuelle en terme légal?

A

Le terme de délinquance sexuelle peut être employé d’une manière descriptive pour désigner les individus qui ont commis une infraction sexuelle au sens de la Loi et qui, habituellement, ont vu des accusations judiciaires portées contre eux.

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6
Q

Qu’est-ce qu’une paraphilie?

A

Le terme paraphilie renvoie à tout intérêt sexuel intense et persistant, autre que l’intérêt sexuel pour la stimulation génitale ou les préliminaires avec un partenaire humain phénotypiquement normal, sexuellement mature et consentant.

Dans certaines circonstances, le critère « intense et persistant » peut-être difficile à appliquer comme pour une évaluation des personnes qui sont très âgées ou malades et qui ne peuvent pas avoir d’intérêts sexuels « intenses » d’une quelconque manière.

Quelques paraphilies se rapportent essentiellement aux activités érotiques et d’autres essentiellement aux cibles érotiques. Dans ce cadre, on trouvera, par exemple, un intérêt intense et persistant pour des actions telles que donner la fessée, fouetter, attacher, couper ou étrangler une autre personne ou bien un intérêt pour ces activités, équivalentes ou supérieures, à celui de faire l’amour ou à une interaction équivalente avec une autre personne.

Pour ce dernier point, on citera l’intérêt sexuel intense et préférentiel pour les enfants, les cadavres ou les amputés (comme une catégorie), ou bien l’intérêt préférentiel pour les animaux comme les chevaux ou les chiens, ou bien encore pour les objets comme les chaussures ou les objets en latex.

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7
Q

Qu’est-ce qu’un trouble paraphilique?

A

Un trouble paraphilique est une paraphilie qui cause d’une façon concomitante une détresse ou une altération du fonctionnement chez l’individu ou une paraphilie dont la satisfaction a entraîné un préjudice personnel ou un risque de préjudice pour d’autres personnes.

Le fait d’avoir une paraphilie est une condition nécessaire, mais non suffisante pour présenter un trouble paraphilique et une paraphilie en soi ne justifie ou ne requiert pas nécessairement une intervention clinique.

Il n’est pas rare qu’un individu présente deux troubles paraphiliques ou plus. Dans certains cas, les focalisations paraphiliques sont étroitement reliées et la relation entre les paraphilies est intuitivement compréhensible (p. ex. fétichisme pour les pieds et fétichisme pour les chaussures).

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8
Q

Quelles sont les 2 figures possibles de délinquant sexuel ayant une paraphilie?

A
  1. Une paraphilie peut inclure un ou plusieurs comportements de sorte que, l’agir délictuel peut varier beaucoup, même dans un seul type de délit (ex. : un individu pédophile peut faire des attouchements sexuels, faire des pénétrations vaginales ou anales, avec son pénis, son doigt, un objet, etc.).

Un agresseur peut avoir une ou plusieurs paraphilies, de sorte qu’un même individu peut avoir plusieurs types de délits, c’est ce que l’on appelle une délinquance sexuelle polymorphe (ex. : un individu peut commettre des viols paraphiliques, faire du voyeurisme et être un adepte du sadisme sexuel).

Un tel diagnostic de paraphilie ne peut être attribué avant l’âge de 16 ans.

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9
Q

Les adolescents agresseurs sexuels constituent un groupe hétérogène aux profils psychologiques très divers. Beaucoup d’entre eux ressemblent aux autres adolescents puisqu’ils en divergent, au point que de nombreuses études n’ont pas pu les différencier nettement. Pour autant, la documentation a abouti à un consensus relativement homogène autour d’une série de difficultés souvent observées dans cette population clinique. Une de ces difficulté est le trouble développemental. En quoi cela consiste-t-il?

A

Ces adolescents présentent fréquemment un retard de développement observable à travers une série de symptômes témoignant de leurs difficultés à dépasser certaines étapes de maturation et d’autonomisation :

  • énurésie primaire jusqu’à la préadolescence,
  • retard de croissance,
  • apparition tardive des premiers signes pubertaires,
  • difficulté de repérages spatiaux temporels qui les rendent incapables, par exemple, de prendre les transports en commun sans la présence d’un adulte.

Ils présentent aussi un isolement, des troubles du lien social et des difficultés relationnelles : timidité excessive, conduite d’évitement phobique face aux personnes étrangères à leur environnement habituel, difficulté de communication émotionnelle. Sur le plan cognitif, on constate souvent une forme de pensée syncrétique (confuse) qui engendre des troubles de la pensée logique. Ils ont des difficultés scolaires généralement relativement à des troubles d’apprentissage.

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10
Q

Une autre des difficultés vécues par ces adolescents est un trouble affectif et sexuel. En quoi cela consiste-t-il?

A

Ces adolescents présentent aussi des troubles émotionnels importants souvent marqués par l’inhibition, allant de la simple difficulté à exprimer ses affects jusqu’au syndrome alexithymique. Ils présentent des difficultés d’attachement et ont du mal à avoir des attitudes de tendresse envers autrui. Hall et coll. ont observé que les adolescents ayant commis les agressions sexuelles les plus violentes, avec recours à la coercition, exprimaient très peu d’affects. Ils sont plus projectifs, présentent moins d’insights et ont une vision du monde plus négative.

Un lien entre solitude et hostilité, colère et agressions sexuelles a aussi été établi empiriquement. Les troubles dépressifs et dysthymiques sont fréquents sans qu’il soit toujours facile d’en comprendre l’étiologie. En effet, l’adolescence est une période naturellement propice aux troubles de l’humeur. De plus, pour une partie d’entre eux, le signalement a entraîné une séparation brutale avec leur environnement familial qui peut provoquer des décompensations dépressives évidentes. Enfin, pour d’autres, les dysrégulations émotionnelles sont anciennes et généralement associées à une histoire jalonnée d’expériences psychotraumatiques.

Ces adolescents présentent une estime de soi très basse, associée à un sentiment de moindre valeur personnelle. Leur difficulté d’affirmation entraîne une crainte anxieuse des relations à autrui. Comment en effet s’ouvrir aux autres quand on manque tant d’assurance et qu’on craint le regard d’autrui ?

Le développement de la vie sexuelle post-pubertaire est conflictuel, le sexe étant souvent perçu comme quelque chose de menaçant, de dégradant ou de sale. L’évitement de la vie sexuelle pour les uns, contraste cependant avec la précocité des autres. Dans certains cas, l’acte sexuel semble utilisé de façon compulsive afin de dissiper l’angoisse. D’autres aussi peuvent avoir recours à l’acte sexuel comme moyen d’exercer un pouvoir, afin de dégrader, de blesser ou de punir autrui.

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11
Q

Enfin, les adolescents agresseurs sexuels ont aussi beaucoup de difficulté avec l’empathie. Comment?

A

Les résultats des études sur l’empathie sont contrastés. Certaines recherches n’ont pu mettre en évidence de déficits empathiques parmi cette population. D’après d’autres travaux, les adolescents auteurs d’agression sexuelle présenteraient un déficit général d’empathie, qui pourrait être dû à une immaturité du jugement moral, des conceptions de soi et d’autrui.

Si ces travaux sur l’empathie étaient confirmés, les adolescents se distingueraient des adultes dont le déficit empathique semble plutôt spécifique à certaines situations ou à certaines caractéristiques des victimes . Par exemple, un agresseur de femmes adultes pourra ne présenter de déficit empathique qu’à l’encontre des femmes portant des tenues saillantes ou lorsqu’il ressent de la colère.

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12
Q

Comment a-t-on tenté de classer les adolescents agresseurs sexuels?

A

Alors que les travaux visant à comprendre l’utilité d’un critère généralement descriptif sont nombreux, certains ont opté pour des modèles polythétiques, ou typologiques. Rappelons que dans la typologie, un nombre plus important de critères est utilisé, mais aucun d’entre eux ne détermine l’appartenance à ce type.

C’est ressemblance générale au prototype qui détermine l’appartenance. Les modèles typologiques sont pour la plupart le fruit de deux stratégies de création : une compréhension clinique générale ou le recours à la classification numérique, par exemple la grande famille des analyses taxinomiques (cluster analysis).

De façon plus spécifique, le fait de pouvoir regrouper, de façon homogène, les divers types d’agresseurs sexuels permet :

  • De mieux comprendre l’étiologie
  • D’identifier les facteurs de risque
  • De formuler des stratégies de prévention
  • De comparer l’efficacité de différentes approches thérapeutiques

Il existe jusqu’à présent, très peu de terminologies de la population d’agresseurs mineurs faites à partir du jeune agresseur même.

La grande majorité des typologies scientifiques pour les AAS sont basées sur des typologies de l’adulte, car les mêmes constatations qui sont remarquées chez l’adulte s’observent chez le mineur.

Points communs :

  1. De nombreux agresseurs adultes ont amorcé leur carrière alors qu’ils étaient mineurs.
  2. Nous pouvons présumer qu’il existe des sous-groupes d’agresseurs et de pédophiles chez les AAS, tout comme chez l’adulte
  3. De même qu’il existe des sous-groupes quant à l’âge et à la préférence sexuelle.

Malgré certains points communs, il y a des traits distinctifs qui caractérisent la typologie juvénile. En contrepartie :

  • Le sous-groupe d’agresseurs dont le taux de récidive est bas et dont l’agir délictuel ne persiste pas une fois l’âge adulte, doit nécessairement montrer des différences significatives avec l’autre sous-groupe dont l’agir délictuel persiste une fois à l’âge adulte pour être bien différencié, ce qui insère des biais de classification, car chaque cas est très différent des autres.
  • Le fait que ces présomptions soient basées sur les typologies adultes ne nuit aucunement au diagnostic posé chez le mineur, puisque celui-ci est toujours établi en terme de pronostic, c’est-à-dire que l’enfant tend vers des troubles plus sérieux et structurés.

Les principales limites des systèmes actuels

  • À l’heure actuelle, il n’existe pas de système de classification qui soit largement utilisé. En fait, les travaux sont au mieux exploratoires ou spéculatifs et comportent certaines limites importantes. Elles sont tantôt liées aux choix du chercheur, tantôt à la structure classificatoire même.
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13
Q

En quoi consiste la typologie de Breer (1987)?

A
  1. Le délinquant caresse les zones génitales ou anales de l’enfant par-dessus ses vêtements
  2. Le délinquant caresse les zones génitales ou anales de l’enfant sans ses vêtements
  3. Le délinquant se masturbe devant l’enfant
  4. Le délinquant demande à l’enfant de lui toucher le pénis
  5. Le délinquant demande à l’enfant de le masturber
  6. Le délinquant frotte son pénis contre les organes génitaux ou les fesses de l’enfant
  7. Le délinquant pénètre le vagin ou l’anus de l’enfant avec ses doigts
  8. Le délinquant exerce des contacts oraux génitaux sur l’enfant ou par l’enfant
  9. Le délinquant insère des objets dans le vagin ou l’anus de l’enfant
  10. Le délinquant pénètre le vagin de l’enfant
  11. Le délinquant pénètre l’anus de l’enfant
  12. Le délinquant pénètre ou il a des contacts oraux génitaux avec l’enfant en plus d’avoir des comportements visant à le blesser ou l’humilier.

La typologie de Breer permet de faire des distinctions entre les types de délits sexuels qui peuvent être commis. C’est ainsi qu’il propose un modèle hiérarchique des agressions sexuelles pour permettre à l’intervenant d’identifier chez l’adolescent agresseur, les niveaux de contrôle des pulsions, de développement moral et d’empathie envers la victime.

Cette classification qui est uniquement basée sur la nature du délit peut être un bon complément à la typologie de Groth, grandement utilisée pour les adultes.

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14
Q

En quoi consiste la typologie clinique d’O’Brien et Bera (1986)?

A

À partir de leur expérience avec des adolescents abuseurs sexuels, O’Brien et Bera (1986) ont mis au point une typologie clinique basée sur des facteurs tels que la personnalité, l’âge de la victime, le fonctionnement familial, la délinquance générale et l’histoire sexuelle. La typologie d’O’Brien et Bera figure parmi les plus fréquemment utilisées pour décrire le courant de la classification des adolescents abuseurs sexuels. Les auteurs en sont venus à déterminer sept types. Elle est principalement basée sur les caractéristiques de la personnalité des AAS.

Il est certain qu’il ne s’agit pas d’une typologie avec des catégories exclusives. L’intérêt demeure cependant de pouvoir situer rapidement un adolescent dans une majeure permettant d’orienter les modalités thérapeutiques les plus susceptibles d’influencer son comportement.

  1. Le premier type identifié est celui de l’expérimentateur naïf (Naive Experimenter).

Les auteurs de délits de ce type sont généralement motivés par la curiosité et font un petit nombre de victimes. Ce type de délinquant semble avoir agi au gré des occasions et utilise très peu la menace ou la violence. Il s’agit par ailleurs d’un groupe d’adolescents qui n’a vécu que peu de difficultés personnelles et qui provient d’un milieu familial relativement sain.

  1. Le deuxième type est l’abuseur d’enfant sous-socialisé (Undersocialized Child Exploiter).

On le décrit comme un adolescent socialement isolé et inadéquat qui gravite autour d’enfants plus jeunes. Les enfants sont pour lui des objets de remplacement en ce qui concerne ses besoins sociaux et intimes non satisfaits, il utilise généralement la manipulation, la force, la tromperie, la séduction et les menaces pour s’assurer de la participation et du silence des victimes. Il est décrit par ailleurs comme un délinquant avec peu d’antécédents d’actes délinquants non sexuels et de problèmes de consommation de drogues et d’alcool.

  1. Le troisième type, l’abuseur d’enfant pseudo socialisé (Pseudosocialized Child Exploiter)

Il paraît intelligent, charmant et socialement confiant au départ, mais devient arrogant, manipulateur et imperturbable à la longue. Il semble menteur et manipulateur, bien que peu de rapports fassent état de problèmes de comportement. Ce type d’abuseur peut avoir un passé d’abus de drogues et d’alcool ainsi que de multiples victimes des deux sexes. Il a plusieurs caractéristiques psychopathiques, semble motivé par des intérêts égocentriques et décrit souvent ses abus comme des actes mutuels et consentants.

  1. Le sexuel agressif (Sexual Agressive) constitue le quatrième type.

Il provient souvent d’une famille dysfonctionnelle et manifeste une variété de problèmes sexuels et non sexuels, incluant des problèmes scolaires, d’abus de drogues et d’alcool, des problèmes familiaux, des problèmes face à l’autorité et des problèmes reliés à son impulsivité. Cet adolescent est souvent décrit comme socialement charmant, quoique peu empathique. Il utilise la sexualité pour combler ses besoins sexuels et non sexuels, comme le pouvoir, le contrôle ou la vengeance, auprès de ses victimes.

  1. Le cinquième type est le délinquant qualifié de compulsif sexuel (Sexual Compulsive).

Il s’engage de façon répétée et ritualisée dans des comportements sexuellement excitants. Les délits sont généralement sans contacts (voyeurisme, appels obscènes exhibitionnisme ou pornographie), mais peuvent dans une moindre mesure impliquer des contacts (frotteurisme, attouchement de victimes endormies, etc.). Les délits sont commis en solitaire et sont planifiés dans le but de réduire l’anxiété ou la tension précédant l’acte.

  1. Le sixième type est qualifié d’impulsif perturbé (Disturbed Impulsive).

Il agit de façon soudaine et imprévisible. Un faible contrôle de soi domine le tableau clinique et les adolescents de ce type apparaissent comme infligés de troubles psychologiques graves, de troubles de la pensée ou d’abus de substance. Les adolescents appartenant à ce groupe sont typiquement isolés et malheureux et leurs délits peuvent aller d’un incident isolé à des gestes ritualisés bizarres contre des enfants et des adultes.

  1. Finalement, le septième et dernier type est celui décrit comme un adolescent ayant subi les pressions d’un groupe de pairs (Group Influenced).

Les auteurs de ces gestes généralement isolés sont décrits comme ayant peu de contacts avec les systèmes judiciaires ou de santé mentale. Ces adolescents s’adonnent à de tels comportements dans le but de _répondre aux attentes de leurs pairs ou pour obtenir l’assentiment et l’attention de ceux-c_i. Ces abuseurs possèdent souvent des habiletés sociales adéquates, mais manquent de jugement et d’empathie.

Cette typologie relativement complexe ne semble cependant pas très exploitable en clinique dans la mesure où de nombreux sous-types se superposent partiellement.

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15
Q

En quoi consiste la typologie de Becker?

A

Cette typologie est l’une des rares descriptions de l’agresseur sexuel mineur, basée essentiellement sur des recherches de plusieurs années d’expertise auprès des jeunes de cette population.

De plus, elle a l’avantage d’être simple et succincte en plus de montrer la nature hétérogène de l’agir délictuel en matière de sexualité. Enfin, elle précise la différence d’âge requis pour qu’il y ait une agression sexuelle.

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16
Q

En quoi consiste la typologie de Worling (2001)?

A

Les travaux de Worling (2001) visaient à connaître les profils de personnalité au California Psychological Inventory (CPI) de 112 adolescents abuseurs sexuels participant à un traitement pour individus accusés ou reconnaissant avoir commis des délits sexuels. Sur la base d’analyses taxinomiques hiérarchiques basées sur la méthode Ward, les auteurs ont préconisé une solution à quatre profils.

  1. Les adolescents du premier profil, les antisociaux-impulsifs (Antisocial/Impulsive : N = 43)

Ils sont décrits comme ayant une plus grande propension à violer les règles et on interprète généralement leurs délits sexuels comme étant le prolongement de cette orientation générale.

  1. Le deuxième profil, celui des abuseurs isolés (Unusual/Isolated; N = 15).

Ce profil est composé d’adolescents qui ont généralement des attitudes prosociales, ils sont réservés, discrets voire confus et isolés. On associe généralement leurs délits à leurs difficultés à entrer en relation intime avec les autres de manière adéquate.

  1. Le troisième profil (Overcontrolled/Reserved; n’= 20)

Ce profil est aussi composé d’adolescents plutôt réservés et isolés pour lesquels les relations d’intimité sont difficiles. On les décrit comme responsables, suspicieux et rigides.

  1. Le quatrième et dernier profil, celui des agressifs sécures (Confident/Agressive ; N = 19),

Ce profil est à l’opposé du troisième profil. Les adolescents de ce type ont des relations interpersonnelles de meilleure qualité et peuvent être décrits comme amicaux, confiants et optimistes. Cependant, ils sont également agressifs et narcissiques. Leurs délits sexuels peuvent être interprétés comme le résultat de ce mode de vie de domination, de manipulation et de contrôle.

Ces quatre profils se distinguent, notamment sur le plan des antécédents de sévices physiques, de l’état matrimonial des parents, du lieu de résidence des abuseurs, des accusations criminelles, mais aussi sur le plan de la récidive sur une période de suivi allant de deux à six ans. Les profils ne se différencient cependant pas quant à leur statut socio-économique, leur âge, le sexe de leurs victimes ou leur histoire de victimisation sexuelle.

17
Q

En quoi consiste la typologie de Richardson, Kelly, Graham et Bhate (2004)?

A

Après avoir étudié l’utilité de l’âge et du lien abuseur-victime pour comprendre les adolescents abuseurs sexuels, Richardson, Kelly, Graham et Bhate (2004) ont opté pour une analyse taxinomique. À partir d’un échantillon de 112 adolescents abuseurs sexuels référés en évaluation ou en traitement, les auteurs ont opté pour une solution à cinq types, dont plusieurs correspondent, du moins en partie, à ceux proposés par Worling (2001). C’est une autre typologie basée sur la personnalité.

  1. L’adolescent abuseur dit normal (N = 28)

C’est un adolescent ne présentant pas de scores élevés aux éléments de personnalité.

  1. L’antisocial (N = 12)

Il ne souffre pas de psychopathologie ou de troubles de santé mentale, bien qu’il s’approche du trouble de la conduite. Il a très souvent une vision négative de sa famille qui résulte d’un rejet parental et de conflits intrafamiliaux. Il désobéit souvent aux règles sociales et ne considère pas les droits d’autrui ni les conséquences de ses actions. Il peut être impulsif et excessif dans l’expression de ses émotions et désirs.

  1. Le profil d’abuseur soumis (Submissive; N= 11)

Celui-ci dépend de la façon passive des autres, se conforme excessivement aux règles et privilégie les besoins d’autrui au détriment des siens. Il manifeste des niveaux élevés d’anxiété généralisée et d’anxiété sociale. Il vit des problèmes au niveau de l’humeur plutôt que des problèmes de comportement.

  1. L’abuseur du profil dysthymique inhibé (Dysthymic/Inhibided ; N = 39)

C’est un adolescent socialement isolé. On attribue ce retrait en bonne partie à son apathie relationnelle et à son manque de motivation à socialiser avec ses pairs. De plus, il est enclin à être de modérément à gravement dépressif. Il vit un sentiment d’échec en lien avec ses pairs. Il peut également manifester un manque de confiance en soi et de l’anxiété sociale.

  1. Le dernier type, le dysthymique négativiste (Dysthymic/Negativistic ; N = 22)

Il manifeste des niveaux sérieux de psychopathologie et de troubles de l’humeur qui peuvent être chroniques et incapacitants, un tel adolescent est prêt à intimider les autres afin d’obtenir ce qu’il désire. Il peut également vivre de forts sentiments d’amertume quand on impose des limites à son comportement. Son profil indique une certaine indifférence aux sentiments et aux droits d’autrui et une faible capacité à se contrôler. Il vit de la détresse dans ses relations familiales, a une image de soi très négative et une faible estime de soi.

18
Q

En quoi consiste la typologie basée sur le risque de Smith, Wampler, Jones et Reifman (2005)?

A

Smith, Wampler, Jones et Reifman (2005) ont évalué le risque de développer des comportements plus graves chez des adolescents abuseurs sexuels (N = 161). Des données issues des dossiers judiciaires et de questionnaires auto révélés ont permis de mener des analyses. Ainsi, c’est une typologie basée sur le risque de récidive.

À partir de six variables (historique de délinquance à haut risque, antécédents de délits sexuels, abus de substance, abus sexuel, problèmes de comportement et instabilité familiale), trois groupes ont été formés :

  • les groupes à faible risque (de 0 à 2 facteurs de risque, N = 46),
  • à moyen risque (3 facteurs de risque, N = 48)
  • à haut risque (de 4 à 6 facteurs de risque, N = 67).

Les individus à haut risque présentent plus de comportements agressifs, ont moins d’habiletés sociales, ont une plus faible estime de soi et s’engagent davantage dans des fantasmes sexuels, qui sont plus impersonnels et à tendance sadomasochiste. Le portrait type de l’adolescent à haut risque est celui d’un jeune timide, maladroit, qui a de la difficulté à contrôler ses pulsions agressives et dont la famille est moins adéquate et chaleureuse que celle des autres groupes. Il a souvent des victimes plus jeunes que lui, qu’il peut dominer et avec lesquelles il se sent plus à l’aise.

Les adolescents à faible risque ont une meilleure cohésion familiale, moins d’agressivité, une plus haute estime de soi, manifestent moins d’évitement social et moins de fantasmes sexuels que les individus dans les groupes à risque plus élevé.

19
Q

En quoi consiste la typologie de Prentky et coll. (2000)?

A

La typologie de Prentky (2000) est établie à partir de variables criminologiques. Prentky et coll. (2002) ont développé une typologie leur ayant permis de valider une échelle actuarielle d’évaluation du risque (Juvenile Sex Offender Assessment Protocol) J-SOAP.

Ils ont dégagé six sous types d’adolescents agresseurs à partir d’un échantillon de quatre-vingt-seize (96) individus. Plus de la moitié de ces adolescents ont agressé des membres de la famille proche ou élargie, 41 % ont agressé des enfants de l’entourage familial et 4 % seulement ont commis des agressions sur des victimes inconnues.

Leur typologie est la suivante :

  1. Les adolescents agresseurs d’enfants : les victimes ont généralement moins de 12 ans et sont généralement cinq (5) ans au moins plus jeunes que leurs agresseurs ;
  2. Les violeurs : les victimes ont généralement plus de 12 ans et la différence d’âge entre les victimes et leurs agresseurs est inférieure à 5 ans ;
  3. Les adolescents sexuellement réactifs : ils ont autour de 11 ans et les victimes sont généralement plus jeunes ;
  4. Les « attoucheurs » : auteurs et victimes ont généralement le même âge ;
  5. Les agresseurs paraphiliques : ils ont commis des actes sexuels ostentatoires (publics) sans contact physique ;
  6. Les « inclassables ».
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Q

Qu’est-ce que la dysthymie?

A

La dysthymie (ou trouble dysthymique) est une forme de dépression atténuée et chronique produisant une souffrance significative.

La dysthymie peut être liée à une structure peu favorable au développement positif de l’enfant : violences, incestes, guerres, carences affectives importantes, timidité extrême. L’enfant tend à considérer ces faits comme normaux et finit par les banaliser et les intégrer à sa structure psychique. Si l’enfant ou l’adulte ne sont pas pris en charge, les risques de destruction, d’autodestruction ou de suicide sont très importants.

Il est possible pour la personne atteinte de dysthymie de reconnaître les signes avant-coureurs tel que fort sentiment de tristesse, abattement, vision très pessimiste de l’avenir, isolement…

Pour l’enfant il est conseillé dans la mesure du possible une assistance éducative, un environnement assaini, un espace d’expression, des longues périodes de loisirs, un soutien moral, un suivi scolaire et un suivi thérapeutique. Pour l’adulte un suivi médical est absolument nécessaire : les anti-dépresseurs et somnifères de dernière génération sont fortement conseillés durant les périodes de crise ainsi que les thymo-régulateurs de seconde génération. Une stricte hygiène de vie, une longue thérapie, un réel apprentissage des relations sociales saines et tendant à renforcer l’estime de soi ainsi que le B.A. BA de la pensée positive sont indispensables pour réapprendre à vivre au côté des carences et traumatismes anciens. Il est vital pour le dysthymique enfant ou adulte de prendre conscience des traumatismes et des conséquences réelles sur son existence car le dysthymique a tendance à minimiser voire ignorer les traumatismes et l’ampleur de leurs influences sur sa structure psychique. Il tend à penser que cette structure transitoire est innée et définitive et n’imagine pas qu’elle puisse avoir d’autre origine que sa personnalité propre.

La dysthymie n’est qu’un état conséquent à une enfance partiellement en souffrance et ne peut être considérée comme un aspect intrinsèque de la personnalité. La prise de conscience du ou des trauma permet au dysthymique de réintégrer et réinvestir l’intégralité de son psychisme. Néanmoins il peut rester sujet à la dysthymie tant que l’on n’observe pas une réelle consolidation par une démarche de découverte et de reconstruction de la partie du psychisme en souffrance.

La découverte peut se faire partiellement ou en totalité pendant la période de travail de reconstruction. La chronologie n’est pas un signe de guérison. Néanmoins le préambule de la guérison s’observe lorsqu’il y a des actions de consolidation de la part du patient. Les rechutes sont possibles mais moins dangereuses compte tenu que le patient prend soin de lui et possède la volonté de comprendre la structure psychique partielle qui ampute et prend le dessus sur sa véritable personnalité.

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Q

Qu’est-ce que l’alexithymie?

A

Le concept d’alexithymie - littéralement l’absence de mots pour décrire ses émotions - fut créé pour désigner un déficit affectif et cognitif dans la reconnaissance et l’expression émotionnelle chez les sujets atteints de pathologies d’ordre psychosomatique. Son inscription dans le domaine de la psychologie quantitative a permis de développer un certain nombre d’instruments standardisés et validés. Les données issues des études cliniques ont montré que l’alexithymie était une dimension transnosographique, non exclusivement liée aux troubles psychosomatiques, et corrélée aux affects dysphoriques. L’hypothèse de l’alexithymie comme facteur de vulnérabilité à l’expression de troubles psychosomatiques a donc été mise en parallèle avec celle d’une alexithymie secondaire, résultante d’un mécanisme d’ajustement face à des situations de vie stressantes.

Dans une approche étiopathogénique, les sciences neurocognitives ont intégré l’alexithymie comme un trouble de la régulation émotionnelle dont la composante primaire pourrait être sous-tendue par des facteurs neurobiologiques (mauvaises connexions des régions limbiques et néocorticales) tandis que les théories psychodynamiques proposent une approche développementale et adaptative de l’alexithymie, au sein d’un continuum variant du normal au pathologique.

Faute de pouvoir repérer leurs états émotionnels, lors de situations de stress, les sujets alexithymiques présenteraient une réactivité physiologique et comportementale altérée. Si les études en neuroscience ont éclairé les interrelations entre alexithymie et troubles neurophysiologiques (activation du système sympathique, perturbations de l’axe corticotrope, légère immunosuppression, ancrage cérébral, etc.), elles ne permettent pas pour autant d’inférer du risque psychosomatique au sens strict du terme.

Actuellement, dans une approche biopsychosociale, on considère qu’une pluralité de facteurs intervient pour expliciter cette vulnérabilité psychosomatique. Les facteurs neurophysiologiques (dysfonctionnement neuroendocrinien et neurovégétatif) et comportementaux (fréquence de l’agir impulsif, des conduites addictives) auraient un retentissement direct sur le soma, tandis que les facteurs cognitivoexpérientiels (méconnaissance des sensations corporelles ou amplification des signes fonctionnels) et sociaux (relation interpersonnelle limitée, isolement social) favoriseraient les comportements pathogènes à risque pour la santé (adhésion inadéquate aux soins, inobservance thérapeutique, etc.).

L’alexithymie est une difficulté à identifier, différencier et exprimer ses émotions, ou parfois celles d’autrui. Ce trait de personnalité est communément observé parmi les patients présentant des troubles du spectre autistique et des symptômes psychosomatiques.

En bref, les critères cliniques de l’alexithymie sont ainsi présentés :

  • description inlassable des symptômes physiques ;
  • difficulté pour communiquer verbalement les émotions ;
  • discours répétitif ;
  • production fantasmatique et onirique pauvre ;
  • relations interpersonnelles marquées par une forte dépendance, généralement manifestée par une mise à distance.
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Q

Qu’est-ce que la dysrégulation émotionnelle?

A

Le trouble de dysrégulation émotionnelle et comportementale sévère est un nouveau diagnostic relativement peu connu. Il est intégré dans la classification du DSM 5 sous le terme de disruptive mood dysregulation disorder pour DMDD. Cette entité a été isolée à partir des travaux anglo-saxons sur les troubles bipolaires de l’enfant pré-pubère. Ces enfants souffrent de symptômes thymiques d’allure hypomaniaque ou dysphorique accompagnés de réactions de colères explosives ayant un retentissement important sur leur environnement familial et sco-laire.

Ce trouble apparaît précocement et évolue de façon chronique et non épisodique. On retrouve un mauvais contrôle émotionnel, ainsi qu’une incapacité à accéder à l’euthymie (état mental tranquille) et à un attachement sécure chez ces enfants.

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Q

Quels sont les critères diagnostiques du trouble de dysrégulation émotionnelle?

A

Critères d’inclusion :

  1. un âge entre 7 et 17 ans et une survenue du syndrome avant 12 ans ;
  2. une humeur anormale (tristesse, colère) présente au moins une demi-journée, la plupart des jours, et suffisamment sévère pour être constatée par l’entourage de l’enfant (parent, professeur et pairs) ;
  3. des signes d’excitabilité définis par au moins 3 des critères suivants :
    • insomnie,
    • agitation,
    • distractibilité,
    • accélération de la pensée ou fuite des idées;
  4. l’enfant montre une réactivité marquée et amplifiée aux stimuli négatifs comparé à ses pairs. On retrouve par exemple, des crises de colère aux moments des frustrations (inappropriées compte tenu de son âge et du facteur précipitant), des crises de rage verbale, des agressions contre les personnes ou les objets. Ces évènements surviennent en moyenne 3 fois par semaine;
  5. les symptômes décrits dans le critère 2, 3 et 4 sont habituellement présents et persistent pendant plus de 12 mois, sans intervalle libre de plus de 2 mois ;
  6. les symptômes doivent avoir au moins un retentissement fonctionnel important dans un domaine et moyennement important dans un second parmi :
    • le domicile,
    • l’école,
    • les relations avec les pairs.

Critères d’exclusion :

  1. la présence d’un des symptômes cardinaux de la manie :
    • une humeur élevée ou expansive,
    • des idées de grandeur,
    • une augmentation de l’estime de soi,
    • une réduction épisodique du besoin de sommeil;
  2. ces symptômes surviennent de manière épisodique ;
  3. le sujet répond aux critères diagnostiques d’une schizophrénie, d’une schizophrénie dysthymique, d’un trouble envahissant du développement, ou d’un syndrome de stress post traumatique ;
  4. le sujet répond aux critères d’un abus de substance dans les 3 mois qui précèdent ;
  5. QI < 70 ;
  6. les symptômes sont dus aux effets physiologiques d’une substance ou liés à une affection médicale ou neurologique.
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Q

À partir de quel âge peut-on poser le dx de pédophilie?

A

À partir de 16 ans, pcq avant on considère que les préférences sexuelles sont encore en développement, même si le jeune présente bcp de déviances sexuelles. Les comportements sexuels déviants ou inappropriés doivent être notés, sans être assortis à un diagnostic.