PID Flashcards
Pneumopathie interstitielle diffuse : définition ?
PID = atteinte de l’interstitium pulmonaire (± alvéolaire dans certains cas) par un infiltrat interstitiel cellulaire et/ou fibreux (fibrose irréversible) : présentation radiologique sous forme d’opacités infiltratives diffuses
Pneumopathie interstitielle diffuse : clinique ?
- Dyspnée d’effort : non spécifique, d’apparition progressive
- Toux sèche
Plus rarement :
- Crépitants secs (type « Velcro »), hippocratisme digital
- Découverte fortuite sur une RP ou un scanner
- Tableau clinique d’emblée sévère : insuffisance respiratoire aiguë
Pneumopathie interstitielle diffuse : examens complémentaires ?
RP
- Opacités non confluentes, le plus souvent non systématisée, bilatérales ± symétriques, associant
des nodules de taille variable, des infiltrats et des lignes réticulaires (entrecroisement de lignes)
- Normale dans < 10% des cas : détection de la PID au scanner
Scanner thoracique
= Examen clé : caractérise les lésions élémentaires, l’étendue, la distribution (apicale/basale, centrale/périphérique, diffuse/prédominance unilatérale), la réversibilité ± ADP associée
- Technique adaptée : coupes fines, en haute résolution, lecture par un radiologue expérimenté
EFR
- TVR pur : chute CPT (< 80%) et chute homogène des volumes (CV) et débits (VEMS) avec VEMS/CVL > 70%
- Altération de la fonction d’échange : chute DLCO < 70%
=> La DLCO diminue si le volume pulmonaire diminue (en cas de TVR) : corrigée par DLCO/VA
- Hypoxémie : parfois absente au repos, pouvant se démasquer à l’effort
- Désaturation oxygénée au test de marche 6 minutes
PID aiguë : généralités ?
= Durée < 3 semaines : principalement d’origine infectieuse, hémodynamique, SDRA ou acutisation de PID subaiguë/chronique
Etiologie de PID aiguë : oedème pulmonaire hémodynamique ?
- Cause : IDM, valvulopathie mitrale, surcharge hémodynamique
- Clinique : HTA, coronaropathie, valvulopathie, expectoration mousseuse
- Bilan paraclinique : ECG, BNP, échographie cardiaque
- Particularité RP : cardiomégalie, flou péri-hilaire
Etiologie de PID aiguë : pneumonie infectieuse ?
- Clinique : fièvre, contage (tuberculose, virus)
- Bilan paraclinique : hémoculture, antigénurie, écouvillon nasopharyngé (grippe), expectoration (BK), LBA chez l’immunodéprimé…
Miliaire tuberculeuse
- LBA : formule panachée, mise en évidence du BK par culture ou PCR
- Biopsie : granulome épithélioïde et gigantocellulaire avec nécrose caséeuse, coloration de Ziehl-Neelsen
Pneumopathie virale
= Virus respiratoire : VRS, grippe, varicelle, CMV, herpès
- LBA : formule parfois lymphocytaire, effet cytopathogène viral (CMV, HSV), virologie (Ac, PCR)
Pneumocystose
- LBA : formule variable, mise en évidence de Pneumocystis par coloration May-Grünwald-Giemsa et Gomori-Grocott ± détection des Ac, PCR
Bactérienne
= Pneumocoque, légionnelle, mycoplasme : rarement à l’origine de PID
Etiologie de PID aiguë : SDRA ?
= Agression endogène ou exogène
- Bilan paraclinique : GDS, hémoculture, ECG, BNP, échographie cardiaque
PID aiguë : étiologie ?
- Oedème pulmonaire hémodynamique
- Pneumonie infectieuse
- SDRA
- Cancer : lymphangite carcinomateuse (présentation plutôt subaiguë), adénocarcinome bronchiolo-
alvéolaire, lymphome - Pneumopathie médicamenteuse
- Acutisation de PID subaiguë/chronique
- Pneumopathie d’hypersensibilité
- Poumon éosinophile aigu : médicamenteuse, parasitaire, vascularite de Churg-Strauss
- Hémorragie alvéolaire
- Connectivite
PID aiguë : diagnostic ?
- Antécédents personnels : cancer, hémopathie maligne, transplantation, immunosuppresseurs, VIH
- Exposition à des agents : médicaments, particules, gaz toxique, drogue, pneumopathie d’hypersensibilité
- Recherche d’une cause cardiaque : ECG, BNP, échographie cardiaque ± test aux diurétiques
LBA :
- Réalisé en l’absence de cause cardiaque, chez un patient stabilisé
- Très performant pour le diagnostic d’infection ou d’hémorragie intra-alvéolaire
- Orientation diagnostique dans les autres cas
PID aiguë : traitement ?
- Transfert en réanimation si détresse respiratoire
- Oxygénothérapie haut débit ± assistance ventilatoire si besoin (non invasive, voire invasive)
- En cas de fièvre : traitement anti-infectieux probabiliste large spectre, couvrant le pneumocoque (β-lactamine), les germes intracellulaires (macrolide) ± pneumocystose (si immunodépression et imagerie évocatrice) ± tuberculose (si imagerie compatible et nécessité de traitement immédiat)
- Diurétique si doute sur une insuffisance cardiaque
- Arrêt immédiat de toute drogue potentiellement pneumotoxique
- Corticothérapie systémique : discutée au cas par cas selon l’orientation diagnostic
PID subaiguë/chronique : généralités ?
= Durée > 3 mois : groupe hétérogène d’affections, de cause connue ou non
PID subaiguë/chronique : de cause connue ?
Insuffisance cardiaque gauche
- Contexte : HTA, coronaropathie, valvulopathie mitrale
- Bilan paraclinique : ECG, BNP, échographie cardiaque
- Imagerie : opacités péri-hilaires
Cause néoplasique
- Primitif : Adénocarcinome lépidique = cancer bronchiolo-alvéolaire ou lymphome pulmonaire primitif
- Secondaire : lymphangite carcinomateuse
- Cancer connu, AEG, bronchorrhée (évocatrice d’ADK lépidique)
- Lymphangite carcinomateuse : nodules, réticulations ± épanchement pleural
- ADK lépidique, lymphome : hyperdensités
- Biopsie endobronchique : lymphangite, lymphome pulmonaire
- Biopsie trans-bronchique
Pneumopathie médicamenteuse
- Principaux médicaments impliqués : amiodarone, méthotrexate, β-bloquant…
- Imagerie : hyperdensité (condensation, verre dépoli), épanchement pleural
Pneumopathie d’hypersensibilité
- Exposition à des Ag organique : oiseau, bactérie, moisissure
- Imagerie : micronodules centro-lobulaires flous, hyperdensités en verre dépoli
- Diagnostic : sérodiagnostic (poumon d’éleveur d’oiseau, poumon de fermier) + LBA
Pneumoconiose
- Exposition à des particules inorganiques : amiante, silice
- Silicose : nodule, masses, ADP calcifiés
- Asbestose : images linéaires de réticulation, calcifications pleurales
Cause infectieuse
- Pneumocystose : contexte d’immunodépression
- Miliaire tuberculeuse
- Pneumopathie atypique : Mycoplasma, Chlamydia pneumoniae/psittaci, Legionella, Coxiella
- Pneumopathie virale : influenzae, VRS, parainfluenzae, adénovirus, HSV, VZV, CMV
PID subaiguë/chronique : de cause inconnue ?
Sarcoïdose
- Signes extra-respiratoires associés
- Imagerie : nodules/micronodules de distribution lymphatiques, hyperdensités, distorsions bronchiques, ADP associées
Biopsie :
- Site extra-pulmonaire : ADP (endoscopique, médiastinoscopie), BGSA
- Biopsie endobronchique ou trans-bronchique
- LBA
Idiopathique
- Fibrose pulmonaire idiopathique : réticulation, rayon de miel : 55% des PID inconnue
- Pneumopathie interstitielle non spécifique : verre dépoli, réticulations, bronchectasies épargnant
l’extrême périphérique du poumon : 25% des PID inconnue
- Pneumopathie organisée cryptogénique
Liée au tabac :
- Pneumopathie interstitielle desquamative
- Bronchiolite respiratoire avec pneumopathie interstitielle
Maladie systémique
= Polyarthrite rhumatoïde, sclérodermie, Gougerot, polymyosite/dermatomyosite, vascularite
- Imagerie : réticulations, nodules, hyperdensités, bronchectasies
- Bio : Ac spécifiques
Autres
- Granulomatose à cellules de Langerhans
- Histiocytose pulmonaire à cellules de Langerhans
- Pneumopathie chronique idiopathique à éosinophile
- Lymphangioléiomyomatose
- Lipoprotéinose alvéolaire
- Amylose…
PID subaiguë/chronique : interrogatoire ?
Age :
- 20 à 40 ans : sarcoïdose, PID liée à une maladie systémique
- > 50 ans : fibrose pulmonaire idiopathique, pneumoconiose
- Sexe : lymphangioléiomyomatose quasi-exclusive aux femmes en activité génitale
Tabagisme :
- chute la probabilité de pneumopathie d’hypersensibilité et de sarcoïdose
- Quasi-exclusif au fumeur : histiocytose langerhansienne, pneumopathie interstitielle desquamative
Toxicomanie :
- Granulomatose chronique : toxicomanie IV
- Bronchiolite : cannabis
- Oedème pulmonaire lésionnel : héroïne
- Pneumoconiose : cocaïne
- Hémorragie intra-alvéolaire : cannabis, cocaïne, poudre, crack
- Immunodépression
- Antécédents de radiothérapie
- Médicament : même prise ancienne (chimiothérapie notamment), automédication (AINS), topiques
Exposition:
- Pneumoconiose : amiante, silice, aluminium, métaux durs (cobalt)
- Béryllium : granulomatose pouvant simuler une sarcoïdose
- Ag organique (oiseaux, actinomycètes du foin, huiles de coupe contaminée, Penicillium des fabricants de fromage ou saucisson, Aspergillus des climatisation…) : pneumopathie d’hypersensibilité
PID subaiguë/chronique : clinique ?
Râles crépitants secs «velcro»:
- Fréquent : fibrose pulmonaire idiopathique, asbestose, connectivites
- Généralement absent : sarcoïdose, pneumopathies d’hypersensibilité, histiocytose
Hippocratisme digital : fibrose pulmonaire idiopathique, toute forme évoluée de PID (surtout fibrotique)