Parole et guerre Flashcards
La guerre du Péloponnèse, Thucydide
▪ Parole honore sacrifice
↳ Rendre honneurs militaires = sensibiliser les « civils » + survivants à leur dette à l’égard de ceux qui sont morts au combat.
▪ Guerre appelle Parole Reconnaissante pour graver Héroïsme des morts dans Mémoire Collective (relève de la communauté)
⇒Périples : Oraison funèbre pour Soldats Athéniens morts durant la première année de la guerre du Péloponnèse (La guerre du Péloponnèse, Thucydides) :
∙ Périclès prévient que la parole, même habile, semble incapable de témoigner respect à la mesure des actes entrepris : « L’auditeur informé et bienveillant est tenté de croire que l’éloge est insuffisant ».
∙ Mais Périclès dépasse cette crainte et expose à auditoire lien entre Esprit Démocratique et la Vertu Guerrière.
↳ Excellence des institutions athéniennes ferait sentir l’enjeu de défendre la Cité ⇒ Démocratie à un prix : prix payé par Ancêtres + Soldats morts au combat : « Faisant en commun le sacrifice de leur vie, ils ont acquis chacun pour sa part une gloire immortelle et obtenu la plus honorable sculpture. C’est moins celle où ils reposent maintenant que le souvenir immortel sans cesse renouvelé par les discours et les commémorations ».
Vie de Caton le Censeur, Plutarque
▪ Parole déterminante dans Déclenchement des Conflits. Déclarations + Discours : grande responsabilité dans l’entrée en guerre.
↳ Ultimatum préalables transmis par les dirigeants, en pesant leurs mots
▪ Plutarque : Après deux premières Guerres puniques, Caton l’Ancien plaidait pour destruction finale de Carthage (Vie de Caton le Censeur) :
∙-157 : envoyé à Carthage comme arbitre aux Carthaginois et à Massinissa, roi de Numidia.
∙Impressionné par le retour à la prospérité de Carthage ⇒ Persuadé qu’elle doit être annihilée pour Sécurité de Rome.
∙ Au Sénat, il donne l’alerte en joignant le geste à la parole lors du célèbre épisodes des figues : ayant prévenu les sénateurs du danger, il renferme son propos en laissant tomber de grosses et belles figues de Carthage, et devant les regards admiratifs de ses auditeurs, il ajoute : « La terre qui les produit n’est qu’à trois journées de Rome. »
∙Cette scène jouée, il met alors toute son éloquence au service de l’enjeu qui l’obsède. Il termine ainsi chacun de ses discours, quel qu’en soit le sujet, par les mêmes mots « Carthago Delenda est » (« il faut détruire Carthage ! »)
↳Plutarque en conclut que c’est l’éloquence de Caton qui est à l’origine de la Troisième Guerre punique.
L’Appel du 18 juin, De Gaulle
▪ Parole : Vectrice d’Espoir :
∙ Capable, en période de défaite et désespoir de ranimer les Volontés en les retrempant dans l’élixir de l’éloquence
↳ Paroles (discours, mot, phrase) susceptibles de réorienter destin collectif.
Exemple : Le général de Gaulle a pris la parole le 18 juin à la BBC de Londres. Audience marginale,mais appel considéré comme parole fondatrice de la Résistance française :
∙ De Gaulle y déploie un verbe mémorable pour inviter les Français à ne pas cesser le combat contre le Troisième Reich en dépit de la capitulation : « Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non ! ».
∙ Structure : la puissance du texte découle de l’alternance de rares paragraphes pédagogiques d’analyse de la situation, et de brefs et énergiques appels à l’espoir et à l’action.
∙ Symbolique : le général instaure entre lui et ses auditeurs une proximité de conviction vouée à effacer la distance créée par l’exil.
∙ Style : il use de répétition pour graver sa détermination dans l’esprit de ses destinataires : « Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! » La puissance de la parole peut donc faire naître l’espoir.
Discours du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon, André Malraux
▪ Parole a fonction mémorielle.
↳ Raconter la guerre : fait perdurer le souvenir dans les esprits + fixe le souvenir dans les mémoires (⇒ transmission inter-générationnelle - forme d’immortalité)
▪ Discours transmute le fait matériel en fait historique, voire en mythe
Exemple : Discours d’A. Malraux lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon. Frappe les consciences par un hommage plein de métaphores et d’images :
« Comme Leclerc entra aux Invalides, clama t-il, avec son cortège d’exaltation dans le soleil d’Afrique et les combats d’Alsace, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé comme toi ; et même ; ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé (…) ».
Unité nationale française qui suit à la Seconde Guerre mondial devait être préservée et entretenue par récit mythique des actions de la Résistance, dont Jean Moulin est la figure sacrificielle principale.
⇒ Parole : devoir de graver dans les esprits le souvenir de sacrifices dont la nation demeurerait à jamais débitrice : fonction mémorielle particulièrement importante après les drames collectifs (cf : guerre)
