L'origine de la parole Flashcards
De la nature, Lucrèce
▪ Origine de la parole semble naturelle : études des organes dont parole dépend ⇒ Homme n’aurait pu émettre les sons variés de la langue si les autres ne pouvaient le faire en même - variation des sons dépend seulement des affections naturelles
Idem pour Animaux : usage qu’ils peuvent faire de leur force ne précède pas l’existence des organes, mais seulement leur achèvement
↳ Cornes du veau commencent déjà à pousser (elles sont mata, mais pas encore élevées, existent), Lionceaux ont déjà un début de dents et de griffes, Oiseaux possèdent déjà des ailes tremblantes.
⇒ Sentiment de l’usage est postérieur à l’apparition des organes. Lucrèce applique à la parole pour montrer qu’elle n’est pas le fruit de convention (De la nature):
« Croire qu’alors un homme a nommé chaque chose, écrit le poète, que dès lors les humains surent les premiers mots, c’est folie »
▪ 2 causes primitives de langage seraient toutes deux naturelles:
∙ Nature pousse à moduler les sons sous l’effet des sentiments (ce qui est commun aux hommes et aux animaux)
∙ Nature pousse à moduler les sens sous l’effet du besoin (utilitas)
Langage = besoin vital. Homme invente finalité de la parole mais Nature qui fait parler Homme
Le langage. Introduction à l’étude de la parole, Edward Sapir
Processus d’acquisition de la Parole est très spécifique : Parole non naturelle (≠ marche ou respiration)
↳ Comparaison processus acquisition Parole et Marche éclaire :
▪ Apprentissage de la marche, culture n’est pas décisive. Individu équipé individuellement (génotype) pour concrétiser les adaptations qui aboutissent à la marche ⇒ Fonction biologique inhérente à l’être humain
▪ Edward Sapir : Langage non-conforme au modèle de ma Marché - Le langage. Introduction à l’étude de la parole: Homme destiné à parler car né dans une société certaine de lui faire adopter ses propres traditions
« Eliminez la société, écrit le linguiste américain, et il y a toute raison de croire qu’il apprendra quand même à marcher, en supposant qu’il survivre. Mais il est tout aussi certain qu’il n’apprendra jamais à parler, c’est-à-dire à communiquer ses idées selon le système traditionnel d’une société particulière ».
Acquisition de la parole dépend du milieu social
Biffures, Michel Leiris
▪ Parole = Faculté acquise :
se développe par mimétisme chez l’enfant au contact des hommes qui la maîtrisent.
▪ Premier tome autobiographie - Biffures, Michel Leiris : Acquisition du langage = période charnière du développement : un avant et un après le langage.
Leiris enfant fait tomber l’un de ses jouets qui par bonheur, ne se brise pas dans la chut; tout à sa joie, l’enfant s’écrie: « …reusement ! », avant qu’un adulte n’intervienne pour le corriger: « l’on ne dit pas « …reusement », mais « heureusement »
↳ Même minime, rectification ⇒ polarisation du monde : ∙ monde de la règle et du langage commun
∙ monde de l’enfance, du jeu et du langage propre
« De chose propre à moi, écrit Leiris, (le langage), devient chose commune et ouverte (…) tissu arachnéen de mes rapports avec les autres, (qui) me dépasse, poussant de tous côtés ses antennes mystérieuses »
⇒ Semblable à l’origine de l’écart irréductible qui, à travers le langage et le monde des autres, sépare le moi de lui-même, en l’expulsant hors de la totalité rassurante de l’enfance
Problèmes de linguistique générale, Emile Benveniste
▪ Parole = Faculté qui sépare l’Homme de l’animal [car communication différente] :
∙ Animal émet en réaction à un stimulus, son qui n’a pas besoin d’articulation
∙ Parole humaine ≠ réponse à un choc. Parole articulée + renvoie à une Idéalité
▪ Benveniste - Problèmes de linguistique générale : Parole repose sur la distinction entre le signal et le symbole:
∙ Animal est capable de signal
∙ Homme capable de symboles - institués par l’Homme
« Employer un symbole, écrit le linguiste, est cette capacité de retenir d’un objet sa structure caractéristique et de l’identifier dans des ensembles différents. C’est cela qui est propre à l’homme et qui fait de l’homme un être rationnel. (…) Or, cette capacité représente d’essence symbolique qui est à la base des fonctions conceptuelles n’apparaît que chez l’homme. »
Parole est représentative, présuppose la pensée (≠ communication animale)
Cours de linguistique générale, Ferdinand de Saussure
Parole = expression d’un système :
usage de la langue - peut être conçue, dans son organisation interne - comme ensemble d’éléments interdépendant
↳ Signe linguistique arbitraire
▪ Saussure : Langage : faculté humaine servant à s’exprimer de façon générale au moyen de signes (Cours de linguistique générale).
▪ Faculté construite à partir du sens que prennent les signes les uns par rapport aux autres
▪ Dans un système : signifiant (le son) + le signifié (le contenu sémantique) = deux facettes d’un même signe, symbolisent particularité de la langue.
↳ Entre les langues, le signifié existant, absent, ou opposable à autre concept existant dans une autre langue.
▪ Lien Signifiant et Signifié = convention
↳ Signifiant ø lien naturel avec Signifié
⇒ Parole exprime donc un système, et non pas la réalité elle-même
Structures syntaxiques, Noam Chomsky
Parole = Expression d’une fonction universelle
▪ Un enfant doit trouver le sens des mots, de leurs combinaisons. Or très tôt et avant apprentissage formel, il est capable de comprendre et de formuler correctement des phrases jamais entendues
⇒ Individu dispose de principes innés guidant l’élaboration de la grammaire de sa langue.
▪ Noam Chomsky (Strucutres syntaxiques) : Existence de « grammaire universelle », encodée dans nos circuits cérébraux. Permet à l’enfant de choisir la phrase conforme à la structure profonde de sa langue.
Universelle car s’appuie sur ensemble de règles et principes syntaxiques partagés par toutes les langues.
⇒ Cerveau de l’enfant capable dès la naissance de comprendre toutes les langues, par structure syntaxique
▪ « Grammaire universelle » : ensemble de contraintes inconscientes capable de repérer la validité d’une phrase avant de la formule