Ostéoporose Flashcards
Définition ostéoporose
= maladie généralisée du squelette, caractérisée par une densité osseuse basse et des altérations de la microarchitecture osseuse, responsable d’une fragilité osseuse exagérée et donc d’un risque élevé de fracture
attention: ne s’applique qu’aux femmes caucasiennes ménopausées et utilise le score T.
Ostéoporose: Score T
= paramètre statistique comparant le nombre d’écart-types entre l’individu testé et la valeur moyenne des adultes jeunes entre 25 et 30 ans, de même sexe et de même ethnie
- Score supérieur -1 est considéré comme normal
- Score inférieur à -2,5 comme de l’ostéoporose
- Entre ces deux scores = ostéopénie.
En l’absence de données: on interprète de la même façon le score T pour les hommes surtout après 50 ans.
Dans tous les autres cas, femmes avant la ménopause, enfants, etc: préférable de regarder le score Z, qui compare le nombre d’écart-types entre l’individu testé et la valeur moyenne des individus de même sexe, âge et ethnie
Ostéoporose: Autres facteurs à prendre en compte autre que la densité osseuse
Bien que la densité minérale osseuse soit un déterminant majeur de la fragilité osseuse, d’autres facteurs sont à prendre en compte, même s’il n’est pas possible actuellement de les évaluer en pratique clinique, principalement la microarchitecture osseuse et la géométrie des os.
Attention: La fracture de fragilisation demeure la complication la plus grave de l’ostéoporose et elle peut survenir y compris chez des personnes ayant un score T pas encore au stade de l’ostéoporose. Toutefois, cela ne remet pas en cause le fait qu’il s’agisse alors d’une véritable ostéoporose fracturaire.
Ostéoporose: Épidémiologie
= problème de santé publique majeur, en raison de la morbidité et de la mortalité associée à la survenue des fractures de fragilisation.
- Dans la population caucasienne, on estime que 50% des femmes et 20 % des hommes qui auront atteint l’âge de 50 ans feront au moins une fracture de fragilisation dans le reste de leur vie.
- Deux millions de Canadiens sont atteints d’ostéoporose, soit 25% des femmes et plus de 10% des hommes, âgés de 50 ans et plus.
Ostéoporose: Épidémiologie
Incidences des différentres fractures
- Les fractures du poignet apparaissent tôt dans la vie, le plus souvent avant l’âge de la ménopause chez les femmes, alors qu’elles sont rares chez l’homme.
- L’incidence des fractures vertébrales augmente rapidement dès la fin de la cinquantaine, notamment chez la femme
- les fractures de la hanche surviennent plus tardivement mais sont associées à une forte mortalité, 20 à 30% de mortalité dans l’année suivant cette fracture chez la femme et jusqu’à 50% chez l’homme
- Environ 30 000 fractures de la hanche surviennent chaque année au Canada, dont 80% en lien avec l’ostéoporose
Ostéoporose: Épidémiologie
Pic de masse osseuse: hommes vs femmes
Actuellement, on considère que la masse osseuse maximale, appelé pic de masse osseuse, est atteinte entre 20 et 30 ans puis décroit ensuite régulièrement au cours de la vie chez les hommes et les femmes.
Chez ces dernières, la perte osseuse connait de plus une décroissance accélérée dans les 5 à 7 ans suivant la ménopause.
Ostéoporose: Physiopatho
Composition des os
Les os humains sont composés de deux types d’os : l’os cortical ou compact qui représente 80% de la masse osseuse chez l’adulte et l’os trabéculaire ou spongieux.
L’os cortical
- se trouve principalement dans la diaphyse des os longs et à la surface des os plats.
- Son architecture est composée d’ostéons disposés parallèlement.
L’os spongieux
- est plus actif sur le plan métabolique
- est situé aux extrémités des longs et à l’intérieur des os plats comme les vertèbres.
- La matrice osseuse est composée en majorité de collagène de type I, enroulé dans une triple hélice puis recouverte d’hydroxyapatite (correspond à la minéralisation de l’os).
Ostéoporose: Physiopatho
Types de cellules osseuses
En dehors des cellules bordantes situées à la surface de l’os et dont on sait peu de choses, il existe 3 types de cellules osseuses :
1) les ostéoclastes = cellules de grande taille chargées de dissoudre la matrice minérale osseuse
2) les ostéoblastes chargés de déposer du nouvel os (os ostéoïde) puis de le minéraliser
3) les ostéocytes
- moins connus car peu accessibles puisqu’ils sont emmurés dans la matrice minérale et reliés à l’extérieur par un système de canalicules.
- Représentent près de 90% des cellules osseuses
- Peuvent vivre jusqu’à 50 ans et exercent de nombreuses fonctions régulatrices et endocriniennes.
Les ostéoclastes et les ostéoblastes représentent environ 10% du nombre total des cellules osseuses
Ostéoporose: Physiopatho
Remodelage osseux
Ces cellules sont les mieux connues car elles sont en charge du remodelage osseux, qui est un processus dynamique permettant en permanence le renouvellement de l’os devenu trop ancien.
L’action des ostéoclastes et ostéoblastes est physiologiquement couplée, ce qui permet d’assurer un maintien optimal de la masse osseuse.
Ostéoporose: Physiopatho
Marqueurs biochimiques du remodelage osseux
Possible de doser certains marqueurs biochimiques du remodelage osseux dans le sang:
L’ostéocalcine et les phosphatases alcalines
= reflètent la formation osseuse résultant de l’action des ostéoblastes
Le C-télopeptide (CTX)
= qui reflète l’action des ostéoclastes, c’est-à-dire la résorption osseuse.
Ces marqueurs sont disponibles en clinique mais leur place dans la prise en charge clinique de l’ostéoporose demeure à préciser
Ostéoporose: Anamnèse
Identifier les principaux facteurs de risque
- antécédents personnels et/ou familiaux de fracture de fragilisation
- un tabagisme
- une consommation excessive d’alcool
- la prise de glucocorticoïdes
- la polyarthrite rhumatoïde
Évaluer les facteurs de risque de chute
Ostéoporose: Examen clinique
- Toujours comprendre une mesure du poids et de la taille.
- Une perte de 10% ou plus de la masse corporelle par rapport à l’âge de 25 ans est considérée comme importante.
- Une perte de taille de 2 cm par rapport à la mesure précédente ou de 6 cm par rapport à la taille historique doit faire rechercher une fracture vertébrale
- Rechercher aussi d’autres signes indirects de fractures vertébrales:
- notamment une diminution de la distance costo-iliaque
- une augmentation de la distance occiput-mur en lien avec une cyphose
- Ouvrir les yeux sur certains signes pouvant indiquer une cause secondaire
Ostéoporose: Définir et Nommer les différentes causes secondaires
= correspondent aux autres maladies et aux médicaments qui peuvent contribuer à augmenter la perte osseuse et donc le risque de fractures de fragilisation.
Des signes cliniques en rapport avec ces causes peuvent parfois être observés:
- les causes endocriniennes (comme l’hyperthyroïdie ou la maladie de Cushing)
- hypogonadisme
- les médicaments (principalement les glucocorticoïdes)
- les maladies hématologiques (surtout le myélome multiple)
- les désordres nutritionnels et gastro-intestinaux (tels que les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin)
- certaines maladies neurologiques
- la polyarthrite rhumatoïde
- la spondylite ankylosante
- la maladie pulmonaire obstructive
- l’insuffisance rénale chronique.
Ostéoporose: 2 types de facteurs de risque
- Facteurs de risque de fractures de fragilisation
- Facteurs de risque de chutes
Ostéoporose: Facteurs de risque de fractures de fragilisation
sont aussi des facteurs de risque d’ostéoporose
Sont principalement représentés par:
- la survenue d’une fracture de fragilisation après l’âge de 40 ans
- un antécédent de fracture de hanche chez un parent
- une ménopause précoce avant l’âge de 45 ans
- la prise de glucocorticoïdes à plus de 7,5 mg die pendant au moins 3 mois au cours de la dernière année
- un tabagisme actuel
- la consommation excessive d’alcool (plus de 3 consommations par jour)
- une perte de poids de plus de 10% de la masse corporelle
- des apports inadéquats en calcium et vitamine D
- survenue d’au moins 2 chutes dans la dernière année.
Ostéoporose: Facteurs de risque de chute
Les facteurs de risque de chute doivent aussi être recherchés avec attention, principalement:
- les antécédents de chutes dans la dernière année
- un trouble de l’équilibre
- une cataracte
- la prise de médicaments sédatifs
- un domicile peu ergonomique (ex : mauvais éclairage, tapis, fils électriques au sol).
Ostéoporose: Nommer ce que peut inclure l’investigation
- Bilan biologique
- Ostéodensitométrie
- CAROC
- FRAX
- Recherche de fractures de fragilisation
Ostéoporose: Investigation
Bilan bio minimal
à envisager chez une personne à risque d’ostéoporose ou ayant récemment fait une fracture de fragilisation devrait comprendre :
- un hémogramme complet (pour éliminer une hémopathie)
- une calcémie corrigée par l’albumine (pour rechercher une hyperparathyroïdie ou un cancer)
- une créatininémie (pour éliminer une maladie osseuse rénale et aussi comme bilan pré-thérapeutique)
- un dosage des phosphatases alcalines totales (augmentées en cas de cancer, maladie de Paget, ostéomalacie)
- une TSH (recherche d’hyperthyroïdie)
- une électrophorèse des 5 protéines en cas de fracture vertébrale (recherche de gammapathie monoclonale)
- un dosage de 25OH vitamine D (carence vitaminique D à dépister avant de débuter un traitement).
En fonction du contexte clinique et des résultats de ce premier test initial, d’autres tests sont éventuellement prescrits (ex : parathormone en cas d’hypercalcémie, testostérone si signes cliniques d’hypogonadisme).
Ostéoporose: Investigation
Ostéodensitométrie: Focntionnement
En pratique clinique, la densité minérale osseuse se mesure à l’aide d’un appareil d’imagerie à rayons X, l’ostéodensitomètre.
On mesure habituellement la densité minérale osseuse au rachis lombaire (L1 à L4 ou L2 à L4), à la hanche totale et au col fémoral et parfois à l’avant bras.
Cet examen ayant une mauvaise sensibilité, il ne peut être utilisé comme dépistage dans la population générale à tout âge
Ostéoporose: Investigation
Ostéodensitométrie: Indications
- Chez tous les hommes et femmes âgés de 65 ans et plus.
- Chez les femmes ménopausées
- Chez les hommes entre 50 et 65 ans en présence de facteurs de risque:
- une fracture de fragilisation après 40 ans
- une utilisation prolongée de glucocorticoïdes
- l’utilisation de médicaments à haut risque (anti-aromatases prescrits dans le cancer du sein, déprivation androgénique dans le cancer de la prostate)
- une fracture de hanche chez un parent
- une fracture vertébrale à la Rx
- une ostéopénie vue à la radiographie
- un tabagisme
- une consommation importante d’alcool
- un faible poids corporel de moins de 60 kg ou une perte de poids majeure de plus de 10 % du poids corporel à 25 ans
- une polyarthrite rhumatoïde
- autres pathologies en lien étroit avec l’ostéoporose
- Indiquée avant l’âge de 50 ans en cas de:
- fracture de fragilisation
- utilisation prolongée des glucocorticoïdes ou autres médicaments à haut risque
- hypogonadisme ou ménopause précoce avant l’âge de 45 ans,
- syndrome de malabsorption
- hyperparathyroïdie primitive
- autres facteurs de risque important de perte osseuse ou de fractures.
Ostéoporose: Investigation
CAROC
= méthode semi-quantitative d’évaluation du risque absolu de fracture ostéoporotique majeure à 10 ans
- Est applicable aux femmes ménopausées et aux hommes de plus de 50 ans.
- Le risque est stratifié en 3 groupes, moins de 10% (risque faible), entre 10 et 20 % (risque modéré) et plus de 20% (risque élevé), en utilisant l’âge, le sexe et le score T au col fémoral.
- Une fracture de fragilisation après l’âge de 40 ans ou une prise de glucocorticoïdes font augmenter le risque d’une catégorie
Ostéoporose: Investigation
FRAX
= outil d’évaluation du risque fracturaire à 10 ans de l’OMS, adapté selon chaque pays.
- Il repose sur l’âge, le sexe, le score T au col fémoral (optionnel, alors remplacé par l’indice de masse corporelle) et plusieurs facteurs de risque : antécédent de fracture, fracture de hanche chez un parent, tabagisme, glucocorticoïdes, forte consommation d’alcool, polyarthrite rhumatoïde.
- Cet outil, tout comme le CAROC, ne permet de calculer le risque que chez des personnes n’ayant jamais été traitées ⇒ peut pas être utilisé en suivi d’un traitement