Néphrologie Flashcards
Quand rechercher une acidose ?
(1) Contexte :
- insuffisance rénale sévère
- diarrhées profuses
(2) Anomalie biochimique
- Bicarbonates diminués
- hyperchlorémie
(3) Clinique :
- polypnée
- détresse respiratoire
- bas débit cardiaque
- coma
- lithiase, néphrocalcinose
- amyotrophie
- retard de croissance
- ostéomalacie
- fracture pathologique
Démarche diagnostic face à une acidose métabolique
(1) Affirmer l’acidose métabolique :
- pHa < 7,38
- Bicarbonatémie < 22 mM
- compensée si PaCO2 = 1,5[HCO3-]+8 +/-2
(2) Calcul du trou anionique plasmatique : TAp = Na - Cl - HCO3- (+K)
- Si TAp augmenté = perte de HCO3- plasmatique par réaction avec un acide
- Si TAp normal = pertes rénales ou digestives de HCO3- (compensée par l’augmentation du Cl-)
(3) Calcul du TAu si TAp augmenté : TAu = Na + K - Cl
- Si TAu «_space;0 : réponse rénale adaptée (ammoniaque dans les urines) = perte digestive de HCO3-
- Si TAu > 0 : réponse rénale adaptée = défaut de réabsorption de HCO3- = acidose tubulaire
Causes d’acidose métabolique à TAp augmenté
(1) Acidose lactique = excès de lactate
- hypoxie tissulaire
- biguanide
- insuffisance hépatocellulaire
(2) Acidocétose = excès de B-hydroxybutarate
- diabète
- alcool
- jeûne
(3) Intoxication
- aspirine
- éthylène glycol
- méthanol (excès de formate)
(4) Insuffisance rénale = défaut d’élimination de H+ (excès de sulfates, phosphates, hippurates)
Caractéristiques biologiques de l’acidose métabolique par perte digestive
- TAp normal et TAu «_space;0
- Kaliémie basse
- NH4+ urinaire augmenté
- pHu < 5,5
Le trou anionique plasmatique
TAp = Na - Cl - HCO3 (+K)
Normalement : TAp = 12 +/- 4 mM (16 +/- 4)
Les types d’acidoses tubulaires
(1) Type I = acidose tubulaire distale = défaut d’acidification distal par anomalie de la sécrétion des H+ ou rétrodiffusion des H+
- TAu > 0
- kaliémie basse et corrigée par apport alcalin
- pHu >5,5
(2) Type II = acidose tubulaire proximale = défaut de réabsorption des HCO3-
- TAu discretement positif
- kaliémie basse et aggravé par apport alcalin
- pHu variable
(3) Type IV = acidose tubulaire distale hyperkaliémique = défaut de production de NH4+
- TAu»_space;0
- kaliémie augmentée
- pHu <5,5
Causes d’acidose tubulaire de type II
(1) Myélome
(2) Cystinose
(3) Acétazolamide
(4) Ifosfamide
(5) Ténovir
Causes d’acidose tubulaire de type I
(1) Sjogren, Lupus
(2) Certaines hypercalcémie
(3) Drépanocytose
(4) Forme héréditaire
(5) Amphotéricine B
Causes d’acidose tubulaire de type IV
(1) Uropathie obstructive
(2) Hyporéninisme et hypoaldostéronisme
(3) IEC/ARA2 ou AINS
(4) Spironolactone, amiloride
(5) Insuffisance surrénale
(6) Héparine
(7) Anticalcineurine
(8) Triméthoprime
(9) Pentamidine
Traitement de l’acidose métabolique aiguë
(1) Traitement étiologique
(2) Elimination du CO2 par ventilation artificielle
(3) Alcalinisation (discuté dans les acidoses lactiques et les acidocétoses, indispensable dans les acidoses hyperchlorémique) = HCO3- IV (n = D[HCO3-]0.5Poids) avec oblectif pH>7,2 et [HCO3-]>10 mM (éviter sur surcharge hydrosodée ou hypokaliémie)
(4) Epuration extrarénale si insuffisance rénale organique associée
Intêret du traitement des acidoses métabolique chronique d’origine rénale
(1) Eviter la fonte musculaire
(2) Eviter les lithiases rénales et la néphrocalcinose
(3) Eviter la déminéralisation osseuse
(4) Eviter le retard de croissance chez l’enfant
Traitement des acidoses tubulaire
(1) Type I et II : sels alcalins de sodium ou de potassium (citrate plutôt que bicarbonate pour éviter les lithiases)
(2) Type IV :
- résine échangeuse d’ion (kayexalate)
- Furosémide et fludrocortisone si insuffisance surrénale
(3) Si insuffisance rénale : gélule de 1 à 6 g de HCO3- pour maintenir [HCO3-] > 22 mM
Circonstances diagnostiques d’une polykystose rénalea
(1) Bilan d’HTA
(2) Complications rénales
- gros rein bilatéral
- douleur ou pesanteur lombaire
- hématurie macroscopique
- colique néphrétique
- infection d’un kyste
- insuffisance rénale
(3) Découverte à l’échographie soit fortuitement soit dans le cadre d’une enquête familiale
(4) Manifestations extrarénales (kyste hépatique)
Faire le diagnostic de polykystose rénale
(1) Histoire familiale
(2) A l’écho abdominale
- gros reins aux contours déformés par de multiples kystes
- polykystose hépatique dans 30 à 70 % des cas
(3) TDM : rein de taille augmentée, aux contours déformés
(4) Rqecherche de la mutation génétique (que si doute diagnostique ou présentation atypique)
Critères échographiques de la polykystose rénale
- Entre 15 et 40 ans : au moins 3 kystes unilatéral ou bilatéral
- Entre 40 et 60 ans : au moins 2 kystes dans chaque rein
- Après 60 ans : au moins 4 kystes dans chaque rein
- Entre 30 et 40 ans : l’absence de kyste exclut le diagnostic dans 99%
- Après 40 ans : 0 ou 1 kyste exclut le diagnostic
Manifestations rénales de la polykystose rénale
(1) Insuffisance rénale chronique : perte de DFG de 2 à 5 mL/min/an
(2) Douleur lombaire liée à
- une hémorragie intrakystique
- une migration lithiasique
(3) Hématurie macroscopique liés à
- une hémorragie intrakystique avec rupture secondaire de la voie urinaire excrétrice
- une migration lithiasique
(4) Infection du rein
- pyélonéphrite ascendante
- infection intrakystique
Manifestations extrarénales de le polykystose rénale
(1) Kystes hépatique
- plus tardif que les kystes rénaux
- souvent asymptomatique, test hépatique normaux
- parfois, chez la femme : hépatomégalie massive avec augmentation des gGT et des phosphatases alcalines
(2) HTA souvent avant 40 ans, liée à l’atteinte vasculaire et à l’atteinte rénale
(3) Anévrisme des artères cérébrales avec une rupture à 41 ans en moyenne
(4) Hernie inguinale (RR = 4 à 5)
(5) Diverticulose colique
(6) Prolapsus de la valve mitrale (RR = 10)
Prendre en charge la polykystose rénale avant l’insuffisance rénale terminale
(1) Boisson abondante
(2) Contrôle tensionnel par IEC ou ARA2 avec objectif PA<140|90
(3) Contrôle des troubles hydroélectrolytiques
(4) Tolvaptan = antagoniste des récepteur V2 de l’ADH ralentissant l’augmentation de taille des reins, indiqué si
- h > 17 cm ou V > 600 mL/m
- insuffisance rénale avec perte de DFG > 5 mL/min/an
- douleurs, hématuries ou infection
(5) (Analogue de la somatostatine : ocréotide, lanréotide)
Dépistage d’anévrismes dans le cadre de la polykystose rénale
= angioIRM
- à proposer avant 50 ans aux apparentés au 1er degré de patient PKRAD ayant rompu un anévrisme
- si négatif, à répéter tous les 5 ans
Prendre en charge la polykystose rénale avec insuffisance rénale terminale
- hémodialyse ou dialyse péritonéale
- transplantation rénale (+/- néphrectomie)
Diagnostics différentiels de la polykystose rénale autosomique dominante
(1) Mutation ou délétion TCF2/HNF1B
(2) Maladie kystique de la médullaire rénale ou néphropathie famililale hyperuricémique avec goutte précoce
(3) Maladie de Von Hippel Lindau
(4) Sclerose tubéreuse de Bourneville
(5) Polykystose rénale autosomique récessive
(6) Syndrome orofaciodigital de type I (=syndrome de Papillon-Léage-Psaume)
Manifestations histologiques des microangiopathies thrombotiques
- occlusion des lumières artériolaires/capillaires par des thrombi fibrineux
- remaniement des parois artériolaire/capillaires
- endothélium glomérulaire altéré
- impression de double contours
- mésangiolyse
Les formes cliniques de microangiopathie thrombotiques
(1) Purpura thrombotique thrombocytopénique = syndrome de Moschowitz
- atteinte cérébrale : confusion, obnubilation, déficit, coma
- thrombopénie profonde
- atteinte rénale modérée voire absente
(2) Syndrome hémolytique et urémique :
- atteinte rénale +++ : IRA, HTA, Hémature +/- protéinurie
Causes de syndrome de microangipathie thrombotique
(1) SHU typique : Enterobactérie productrice de Shiga-Like-Toxine
(2) SHU atypique : Mutation du gène de C3, du facteur H, du facteur I, de CD4 ou de la thrombomoduline
(3) Infection :
- septicémie
- VIH
- grippe H1N1
(4) Médicaments : mitomycine C, gemcitabine, ciclosporine, tacrolimus
(5) HTA maligne
(6) Eclampsie
(7) Maladie dysimmunitaire :
- Sclérodermie
- Lupus érythémateux disséminé
- syndrome des anti-phospholipides
(8) Cancer
(9) PTT:
- autoAc anti-ADAMTS13
- déficit en ADAMTS13 = syndrome de Upshaw-Schulman
Le SHU post-diarrhéique : épidémiologie
- 90% des SHU de l’enfant
- 1ère cause d’insuffisance rénale aiguë de l’enfant de 1 à 3 ans
- Déclaration obligatoire avant 15 ans
- Souvent dû à E. coli
Le SHU post-diarrhéique : clinique, diagnostic, traitement et evolution
(1) Clinique :
- début brutale
- diarrhée
- fièvre
- insuffisance rénale souvent anurique
(2) Diagnostic :
- examen des selles : bactérie rarement retrouvée mais gène codant la toxine mis en évidence par PCR
- biopsie (souvent inutile chez l’enfant)
(3) Traitement :
- contrôle de l’HTA
- dialyse
(4) Evolution : souvent favorable en 1 à 2 semaine
Caractéristique du SHU atypique
- Risque de récidive important, même avec transplantation
- Biopsie rénale souvent nécessaire (après correction de l’HTA et de la thrombopénie)
Traitement du SHU atypique
- Echange plasmatique
- Ac antiC5
Présentation clinique de la néphroangiosclérose maligne
(1) HTA maligne = PAD>130 + signes de retentissement d’origine ischémique parmi
- rétinopathie hypertensive
- encéphalopathie hypertensive
- insuffisance rénale rapidement progressive
- insuffisance ventriculaire gauche
(2) La semaine précedente :
- asthénie
- amaigrissement
- déshydratation extracellulaire
- syndrome polyuro-polydipsique
Présentation biologique de la néphroangiosclérose maligne
(1) Insuffisance rénale avec protéinurie si néphroangiosclérose maligne
(2) Anémie hémolytique et schizocytes parfois
(3) hypokaliémie par hyperaldostéronisme secondaire
Présentation histologique de la néphroangiosclérose maligne
Ponction biopsie à réaliser à distance à la recherche d’une néphropathie sous-jacente
(1) Obstruction de la lumière des vaisseaux par prolifération myointimale en bulbe d’oignon
(2) Lésion de nécrose fibrinoïde des artérioles
(3) Glomérule ischémique
(4) Lésions de microangiopathie thrombotique
Diagnostic étiologique de néphroangiosclérose maligne
(1) HTA essentielle (67%) :
- HTA négligée
- arrête de traitement
- prise d’oestroprogestatif
(2) HTA secondaire (33%) :
- sténose de l’artère rénale
- glomérulonéphrite chronique
- sclérodermie
Traitement de la néphroangiosclérose maligne
(1) Contrôle tensionnel :
- diminuer de 25% la tension la 1ère
- initialement par urapidil et/ou nircadipide IV
- IEC après normalisation de la volémie
(2) Contrôle de la volémie :
- correction de l’hypovolémie par SSI (CI des diurétique)
- si insuffisance venticulaire gauche, diurétique et dérivés nitrés
Evolution de la néphroangiosclérose maligne
(1) A la correction de l’HTA : détérioration de la fonction rénale par aggravation de l’hypoperfusion et perte du réflexe myogénique
(2) Après possible restauration de la fonction rénale
(3) Nécessité d’IEC ou ARA2 au long cours
Facteur déclenchant de la maladie des emboles de cholestérol
(1) terrain athéromateux
(2) chirurgie aortique
(3) artériographie dans les jours à semaines précédentes
(4) traitement anticoagulant ou thombolytique
Clinique de la maladie des emboles de cholestérol
(1) Insuffisance rénale aiguë
(2) Orteils pourpres, livedo, gangrène distale
(3) Asthénie, myalgie
(4) Signes d’ischémie mésentérique
(5) AVC, AIT, syndrome confusionnel
(6) Trouble de la vision
Biologie de la maladie des emboles de cholestérol
(1) Syndrome inflammatoire
(2) Eosinophilie (inconstante)
(3) Hypocomplémentémie (inconstante)
Examen paraclinique à réaliser face à la maladie des emboles de cholestérol
A réaliser si doute diagnostic ou si enjeu thérapeutique
(1) Fond d’oeil
(2) Biopsie d’un livédo
(3) Biopsie rénale
Diagnostic différentiel de la maladie des emboles de cholestérol
(1) Vascularite des artères de petit calibre
- vascularite à ANCA
- cryoglobulinémie
(2) Néphropathie secondaire à la prise de PdC iodé (dans les 48h après une artériographie)
(3) Néphropathie interstitielle aiguë immuno-allergique après AVK
Traitement de la maladie des emboles de cholestérol
(1) Arrêt des anticoagulant
(2) contrôle de l’HTA
(3) Dialyse
(4) Support nutritionnel
(5) Corticothérapie
Evolution de la maladie des emboles de cholestérol
Mortalité à 6 mois > 40%
Causes d’infarctus rénal
(1) Dissection de l’artère rénale
(2) Embolie artérielle
- FA
- valve mécanique
- végétation mitrale
- thrombophilie
(3) Thrombose in situ
Tableau clinique de l’infarctus rénal
(1) Douleur lombaire ou douleur abdominale
(2) Hématurie macroscopie
(3) Poussée hypertensive
(4) Anurie si bilatéral ou sur rein unique
(5) Fièvre
Biologie de l’infarctus rénal
(1) LDH augmenté
(2) Créatininémie augmentée
(3) Syndrome inflammatoire
Examen diagnostic de l’infarctus rénal
(1) Echo Doppler
(2) Confirmé par TDM ou angioIRM ou artériographie
Traitement de l’infarctus rénal
= Angioplastie intraluminale ou chirurgie
Alternative : fibrinolyse et anticoagulant
Définition de la périartérite noueuse
= angéite nécrosante des artère de moyen calibre sans cause identifié ou associée ou liée à une hépatite B
Symptôme de périartérite noueuse
(1) Altération de l’état général, fièvre, syndrome inflammatoire
(2) Neuropathie périphérique
(3) Arthralgie, myalgie, douleur abdominale
(4) Nodules, livedo
(5) Artrite des membres inférieurs
(6) AVC
(7) Orchite
(8) Atteinte rénale :
- HTA
- insufffisance rénale (surtout par infarctus)
Caractéristiques histologiques de la périartérite noueuse
(1) Nécrose fibrinoïde
(2) Réaction inflammatoire
(3) Granulome périvasculaire
(Biopsie du rein à éviter car anevrisme artériel sacciforme)
Traitement de la périartérite noueuse
= stéroïde +/-
- immunosuppresseurs
- échanges plasmatiques
- antiviral si hépatite B
Signes de sclérodermie
(1) Sclérodactylie, syndrome de Raynaud, trouble pigmentaire, ulcère digitaux
(2) RGO, dysphagie
(3) Fibrose interstitielle diffuse
(4) Pericardite chronique, myocardite
(5) Signes rénaux dans 20 à 60%
- atteinte chronique lentement progressive : HTA, protéinurie modérée, insuffisance rénale
- atteinte aiguë : HTA maligne avec syndrome de microangiopathie thrombotique
Les types de sténoses rénales
(1) Sténose athéromateuse (90%)
- homme > 45 ans athéromateux
- FdR cardiovasculaire
- lésions proximales, souvent bilatérales, avec dilatation post-sténosique
- haut risque de thrombose
(2) Fibrodysplasie de la média (10%)
- femme de 25 à 40 ans
- pas de FdR cardiovasculaire
- lésions distales avec aspect en collier de perle, souvent bilatérales
- faible risque de thrombose