Les antiarythmiques Flashcards
Comment fonctionne la contraction cardiaque?
La synchronisation des contractions oreillettes-ventricules est sous commande électrique. Le phénomène électrique est secondaire à une dépolarisation des cellules (inversion de la polarité électrique entre l’intérieur et l’extérieur de la cellule par migration d’ions à travers la paroi).
La traduction macroscopique de ce phénomène constitue l’électrocardiogramme (ECG). Cette dépolarisation est conduite de proche en proche à l’ensemble du coeur mais peut prendre des chemins préférentiels que sont les voies de conduction.
Quelles sont les différentes composantes du système électrique cardiaque?
1 Noeud sinusal (SA)
- Situé au niveau supérieur de l’oreillette droite.
- C’est là où débute l’activation électrique rythmique du coeur qui est transmise de proche en proche jusqu’au noeud AV.
- Fréquence entre 60 et 100 impulsions par minute
- Règle l’activité rythmique normale
2. Noeud auriculo-ventriculaire (AV)
- Tissu spécialisé situé à la jonction auriculo-ventriculaire.
- Il permet la transmission et le filtrage de l’activité électrique auriculaire (de l’oreillette) aux ventricules. Grâce à lui, une stimulation auriculaire trop rapide n’est que partiellement transmise, évitant ainsi l’emballement de la fréquence ventriculaire.
3. Faisceau de His
- Le noeud AV est relié au faisceau de His (à la partie haute du septum inter ventriculaire) qui se divise en 2 branches, allant vers les ventricules droit et gauche.
- Constitué de cellules musculaires cardiaques spécialisées dans la conduction électrique et qui permettent de transmettre l’influx électrique des oreillettes aux cellules des ventricules, induisant la contraction des muscles cardiaques des ventricules.
- Capable de générer des influx à 40-60 impulsions par minute
4. Fibres de Purkinje
- Situées dans les parois internes des ventricules du coeur, juste au-dessous de l’endocarde. Elles propagent l’influx dans tout le tissu ventriculaire
- Capable de générer des influx à 20-40 par minute
Quel est le trajet du signal électrique du coeur?
Qu’est-ce que l’électrocardiographie?
Représentation graphique du potentiel électrique généré par l’activité musculaire du coeur et recueillie par des électrodes à la surface de la peau.
L’électrocardiogramme est le tracé papier de cette activité.
1. Onde P
- Correspond à l’envahissement des oreillettes par l’onde d’activation venant du noeud sinusal; elle représente la dépolarisation (et la contraction) des deux oreillettes.
2. Segment PR
- Correspond à la pause de 1/10 de sec entre l’envahissement des ventricules par l’onde d’activation.
- C’est le passage de l’influx au noeud auriculo-ventriculaire, au faisceau de His et de ses branches.
- L’intervalle PR est le témoin du temps nécessaire à la transmission de l’influx électrique des oreillettes aux ventricules.
3. Complexe QRS
- Correspond à la dépolarisation complète (et à la contraction) des ventricules.
4. Segment ST
- Correspond à la période pendant laquelle les ventricules sont excités de façon uniforme; absence nette de transfert transmembranaire de charges ioniques; c’est la période entre l’activation complète et le début de la phase de repolarisation des ventricules.
5. Onde T
- Correspond à la période de repolarisation (la relaxation) des ventricules.
6. Intervalle QT
- Durée de la systole ventriculaire
Comment fonctionne le potentiel d’action d’une cellule cardiaque?
Pour pouvoir reconnaître les causes des arythmies, il est important de bien comprendre comment fonctionne la cellule cardiaque.
Les différences de concentrations des ions sodium (Na+), potassium (K+) et chlore (Cl-) de part et d’autre de la membrane cellulaire permettent le maintien du potentiel membranaire de la cellule. Les concentrations intra- et extracellulaires du Na+, K+ et Cl- sont maintenues en équilibre au repos, par des mécanismes de transports actifs (dont la pompe Na+/K+-ATPase) , de telle manière qu’il s’établit une différence de potentiel membranaire Vi-Ve négative, de l’ordre de –80 à -90 mV.
Lors d’une stimulation, cette perméabilité se modifie très rapidement et l’on assiste à un pic de dépolarisation, suivi d’une phase de repolarisation.
D’un point de vue qualitatif, dans la cellule au repos, les ions Na+ et Cl- sont essentiellement extracellulaires, alors que K+ est principalement intracellulaire. Le calcium (Ca2+) libre se trouve à des concentrations nettement inférieures à celles des trois ions précédents, mais il est également surtout extracellulaire, ce qui veut dire que la concentration cytosolique en Ca2+ est extrêmement faible, micromolaire, et qu’il existe des mécanismes membranaires actifs qui maintiennent la différence entre les milieux extra- et intracellulaires (mais il existe par ailleurs des stocks de Ca2+ intracellulaires importants dans différentes structures qui sont sollicitées lors de la contraction).
À la suite d’une dépolarisation consécutive à une stimulation, le premier phénomène qui se produit est une entrée rapide de Na+ dans la cellule, mécanisme qui accélère encore la dépolarisation jusqu’à produire une inversion de potentiel. Le potentiel passe de –90 mV à +20 mV.
À partir d’une certaine dépolarisation, les canaux calciques laissent pénétrer le Ca2+ en même temps que la perméabilité au Na+ diminue et que des ions K+ commencent à sortir de la cellule. Ce phénomène plus lent que le précédent, est responsable du plateau que l’on observe sur le potentiel d’action cardiaque.
Suite à cela survient la phase de repolarisation rapide associée à une sortie massive d’ions K+ de la cellule. Ce phénomène tend à ramener la fibre au potentiel de repos. Il y a ensuite restauration de la balance ionique via l’activation de la pompe Na+/K+- ATPase (le Na+ sort de la cellule et le K+ y entre).
Quelles sont les 4 phases de la dépolarisation?
Phase 0
Dépolarisation rapide
Entrée rapide de Na+
Phase 1
Repolarisation précoce
Inactivation des courants sodiques
Phase 2
Plateau (repolarisation lente)
Entrée de Ca2+ et sortie de K+
Phase 3
Repolarisation rapide
Sortie massive de K+
↓ de l’entrée de Ca2+
Phase 4
Potentiel de repos (cellules myocardiques contractiles communes)
Potentiel membranaire maintenu à –85 mV
*Phase 4
Dépolarisation lente spontanée (cellules pacemaker ou automatiques)
Entrée lente d’ions Na+
Entrée d’ions Ca2+
Conduit à une dépolarisation
Dans les cellules du tissu nodal le potentiel de repos est instable. En effet, dans ces cellules le potentiel transmembranaire de repos s’élève progressivement ce qui permet à la cellule d’atteindre spontanément le potentiel seuil à partir duquel survient une nouvelle dépolarisation.
Cette élévation est à la base de l’automatisme cardiaque. Elle est rapide dans les cellules du noeud sinusal, siège de l’automatisme cardiaque, de telle sorte que leur fréquence de dépolarisation spontanée est élevée. On les appelle cellules pacemakers ou automatiques.
Cette dépolarisation lente et spontanée s’observe à la phase 4. Ainsi, plutôt que de maintenir un potentiel de repos constant à -85 mV, les cellules pacemaker ne restent jamais au repos. L’entrée progressive des ions Na+ et Ca2+ suivant un potentiel d’action dépolarise la cellule et induit spontanément un autre potentiel d’action.
Ci-dessous la ligne pointillée représente le potentiel-seuil (« Threshold potentiel ») à partir duquel se produit une brusque modification de la perméabilité de la membrane cellulaire vis-à-vis des courants ioniques et se déclenche le potentiel d’action :
Quel est le lien entre les caractéristiques du potentiel de dépolarisation et l’ECG?
Les caractéristiques du potentiel d’action permettent de comprendre la morphologie de l’électrocardiogramme de surface. Ce dernier est le reflet de la somme des courants extracellulaires générés par les différences de potentiel de chaque cellule myocardique.
Ainsi le complexe QRS correspond à la phase 0 de dépolarisation rapide et sa durée est régie par la vitesse de conduction de l’influx cardiaque à travers le myocarde. Le segment ST et l’onde T reflètent quant à eux les phases 1 à 3 de la repolarisation myocardique. Une entrave aux transferts ioniques pendant ces périodes se traduit le plus souvent par un allongement de la durée de l’intervalle QT.
Qu’est-ce qu’une arythmie cardiaque?
Anomalie du rythme cardiaque pouvant prendre plusieurs formes : tachycardie, bradycardie, battements irréguliers, etc…; peut être mineure, asymptomatique, et ne requérir aucun traitement. Elle peut aussi être sévère et conduire à une insuffisance cardiaque, une syncope, un arrêt cardiaque.
Dans ce cas il faut envisager un traitement, lequel peut prendre la forme d’une implantation de « pacemaker », d’une cardioversion, d’une chirurgie, ou d’une thérapie médicamenteuse (i.e. antiarythmiques).
C’est une condition clinique assez fréquente, en particulier chez les sujets ayant subi un infarctus du myocarde, ou chez ceux qui sont anesthésiés ou digitalisés. Les arythmies cardiaques sont fréquentes chez:
- 25% des patients digitalisés
- 50% des patients anesthésiés
- 80% des cas d’infarctus du myocarde
Le diagnostic des arythmies repose sur l’électrocardiographie.
Quels sont les 2 mécanismes pouvant causer des arythmies cardiaques?
On divise habituellement les mécanismes responsables des arythmies cardiaques en deux catégories :
- Automaticité: les anomalies de formation de l’influx électrique (ou du signal électrique cardiaque)
- Conduction: les anomalies de conduction.
L’arythmie cardiaque peut par conséquent être attribuée à une de ces deux anomalies, ou encore à ces deux anomalies à la fois.
Quels sont les principaux facteurs pouvant induire une arythmie?
- Cardiopathies (Ischémie cardiaque, inflammation)
- Activité du système nerveux
- Distension excessive du coeur
- Nicotine, caféine, alcool
- Anxiété, stress
- Certains médicaments (digoxine)
- Désordres électrolytiques (carence en K+)
- Anomalies génétiques touchant le tissu cardiaque et/ou les protéines fonctionnelles (ex. les canaux ioniques membranaires, les pompes et échangeurs ioniques, les récepteurs, etc…)
- Interventions chirurgicales
On peut classer les arythmies selon l’endroit dans le coeur où elles surviennent. Quelles sont donc les différents types d’arythmie?
Auriculaire
- Arythmie sinusale
- Bradycardie sinusale
- Extrasystole auriculaire
- Tachycardie sinusale
- Flutter auriculaire
- Fibrillation auriculaire
Jonctionnelle
- Bloc A-V
Ventriculaire
- Tachycardie ventriculaire
- Flutter ventriculaire
- Fibrillation ventriculaire
- Torsades de pointes
Qu’est-ce qu’une arythmie sinusale?
- Variation réflexe de FC lors de la respiration, via le système vague.
- Disparaît lors d’une tachycardie.
- Fréquent chez les jeunes et les personnes âgées
Qu’est-ce qu’une bradycardie sinusale?
Rythme contrôlé par le noeud SA à une fréquence régulière mais inférieure à 60 battements par minute.
Qu’est-ce qu’une tachycardie sinusale?
Rythme contrôlé par le noeud SA à une fréquence régulière mais supérieure à 100 battements par minute.
Qu’est-ce qu’une extrasystole auriculaire?
- Impulsion prenant naissance prématurément dans un foyer auriculaire ectopique.
- Contraction auriculaire prématurée.
Qu’est-ce que le flutter auriculaire?
- Rythme rapide mais régulier de l’oreillette à une fréquence entre 250 et 350 par minute.
- La fréquence ventriculaire est environ à 150 par minute.