Lecture: Gestion de la peine +maintien de l'ordre institutions fédérales Flashcards
Expliquer: Du « détenu stigmatisé » au « citoyen détenteur de droits » :
Le cœur de l’incarcération dans un pénitencier canadien s’appuie sur la loi sur les services correctionnels et la mise en liberté sous condition, entrée en vigueur en 1992.
Celle-ci reconnaît formellement que le délinquant continue à jouir de ses droits et privilèges reconnus à tout citoyen.
Le prisonnier « esclave de l’État », le convict en marge de la loi, anonyme, stigmatisé par sa sentence et perdu dans la masse des détenus semble alors avoir disparu du paysage pénal.
Expliquer le premier niveau étant pris en compte dans l’évaluation du risque du contrevenant.
À un premier niveau, leur statut de contrevenant, de personne qui n’a pas respecté les lois, joue un rôle fondamental dans la lecture qui est faite de l’ensemble de leur dossier. Le délit stigmatise le détenu, même si cette stigmatisation va être plus ou moins marquée selon l’acte posé.
L’acte criminel commis, donc le fait d’avoir briser la loi, prend une dimension prépondérante dans le regard qui est porté sur la personne.
“Pour eux, je suis toujours affilié, même si c’est fini, si ça n’existe plus… Je n’ai jamais été là-dedans, mais pour eux, aussitôt que tu connais du monde, bang, tu es affilié 5…”
Expliquer le deuxième niveau étant pris en compte dans l’évaluation du risque du contrevenant.
À un deuxième niveau, leur statut de prisonnier, en donnant naissance à une représentation d’une personne manipulatrice, consommatrice ou trafiquante, ….accentue l’estimation de la gravité des risques qu’ils présenteraient.
“Tu es un détenu, tu as commis des crimes, donc c’est impossible que tu n’aies pas consommé.”
Expliquer le troisième niveau étant pris en compte dans l’évaluation du risque du contrevenant.
À un troisième niveau, l’ensemble du comportement des détenus – attitudes, propos, échanges – durant le déroulement de leur sentence, joue un rôle dans la lecture qui est faite de leur dossier. Tous leurs faits et gestes, leurs fréquentations, leurs éventuels conflits, la présence dans leur cellule de matériel interdit, sont consignés et interprétés dans la « détermination des risques » qu’ils représentent.
“Si je vais à l’université ils vont dire que je vais devenir un meil- leur gangster. Ils pensent que si j’étudie en agronomie, c’est pour faire des plans de pot, si je m’en vais en administration, c’est pour faire de la fraude, c’est tout le temps ça, tout le temps “
Que pouvons-nous conclure en regard des 3 niveaux étant pris en compte par les intervenants lors de l’évaluation du risque du contrevenant?
Se dégage ainsi une vision particulièrement négative, stéréotypée et peu valorisante des personnes détenues.
La condamnation même à laquelle ils font face les amène à être perçus par les intervenants du milieu encore et toujours comme des individus à risque pour la collectivité.
Ce regard, quasi-automatique à partir du moment où la personne franchit les murs de la prison est pratiquement indélébile.
Force est alors de constater que, quelles que soient les améliorations des conditions de détention comme le développement d’une philosophie de (ré) intégration sociale, les détenus n’ont toujours pas un statut de citoyen identique aux citoyens libres.
Expliquer comment le détenu non conformiste est sévèrement sanctionné en prison ?
Cela amène des punitions diverses, amendes ou placement en isolement. […]
Mais surtout, ces mesures, lorsqu’elles sont inscrites comme infractions disciplinaires majeures, ont un impact direct sur le déroulement de la sentence du détenu.
D’une part, elles seront prises en compte au moment de son audience de libération conditionnelle.
D’autre part, elles peuvent donner lieu à des transfèrements, notamment dans des établissements à sécurité supérieure et, par-là même, tel un jeu de dominos, faire perdre au prisonnier une bonne partie de ses acquis – visites familiales privées, permissions de sortir, recommandations à une libération conditionnelle
Explique à quoi fait référence le “prisonnier solitaire”
Détenu ayant un discours de solitude et d’isolement. Ils indiquent rester le plus longtemps possible dans leur cellule, ne sortent pratiquement jamais, évitent les aires communes et activités collectives.
Prennent des mesures concrètes leur permettant d’éviter les situations imprévues et non souhaitées.
Les personnes rencontrées justifient cet isolement délibéré par le danger d’être associées, identifiées aux détenus « problématiques », fauteurs de troubles, consommateurs ou trafiquants. Selon elles, les échanges et rencontres risquent d’engendrer non seulement des soupçons d’implication dans le réseau illégal mais aussi une lecture conjointe ou peu nuancée de leurs dossiers. = protection de soi passe en priorité
Vrai ou faux: L’institution carcérale est, à l’heure actuelle, ce lieu clos, opaque dans lequel s’exerce un pouvoir absolu.
Faux.
Sa perméabilité avec l’extérieur se manifeste tant dans les droits acquis par les détenus que dans ses échanges avec la collectivité.
Il est ainsi clair que si la détention se déroule dans un cadre matériel et normatif très bien organisé, le contrôle et la contrainte sont encore des dimensions non négligeables du vécu des détenus.
Quel est la conclusion du texte ?
Vécu au quotidien par les populations captives comme un modèle incertain, imprévisible et extrêmement contrôlant, ce système s’inscrit dans la continuité des modèles visant le contrôle des détenus.
Basé sur la responsabilisation du contrevenant et sur sa participation, il reste que ce contrôle est très présent et d’autant plus insidieux qu’il s’appuie sur l’expertise scientifique de l’intervenant professionnel, voire du chercheur – quel qu’il soit – qui a conçu les grilles sur lesquelles les interventions se basent
Toutes les interventions ont pour effet de tenir les détenus tranquilles et isolés.
Jusqu’à un certain point et par ce fait même, parlant de droits, de réintégration dans la collectivité, de transparence, l’administration réussit à remplir un de ses buts : obtenir le maintien de l’ordre interne.
Expliquer le détenu conformiste en détention
Le conformisme est de mise, quel que soit leur degré d’accord avec les exigences des intervenants.
Basé sur un respect minutieux des règlements, il s’agit de ne pas être compromis dans le trafic interne, système de gaffe ou de magouille, que ce soit de nourriture, d’alcool frelaté ou de drogues.
Il s’agit également de ne pas frayer avec des personnes « mal vues » par l’administration carcérale, soit en raison de leur participation à du trafic interne, soit en raison de leur consommation d’alcool ou de drogues, soit encore en raison de leur affiliation à un groupe criminel organisé connu.
Explique le profil du “détenu modèle”
Afin d’obtenir des conditions d’incarcération moins coercitives, un transfert dans un établissement moins sécuritaires, l’obtention de permission de sortir, une recommandation à une libération conditionnelle totale…
Ils vont démontrer que les réprésentations dont ils font l’objet, ne leur ressemble pas :
a. Manifeste du regret
b. Pille sur leur orgueil
c. Apprenne à se taire et à se soumettre
Le détenu doit s’intégrer à un mode de vie “prouvant sa réhabilitation”.
Quels sont les trois niveaux étant pris en compte dans l’évaluation du risque du contrevenant?
Niveau 1 : Le statut du contrevenant
Niveau 2 : Le statut de prisonnier
Niveau 3 : L’ensemble des comportements du détenus
Quels sont les différents profils de détenus?
- Le détenu modèle
- Le détenu conformiste
- Le détenu non-conformiste
- Le détenu solitaire
