La phase policière : l'enquête Flashcards
Quelles sont les différentes phases dans la phase préparatoire du procès pénal ?
- phase policière qui est la seule qui peut avoir lieu seule
- phase de poursuite qui peut ou non déboucher sur une instruction
- phase de l’instruction qui est obligatoire en matière criminelle
Quels sont les 4 types d’enquête selon M.L Rassat ?
- la recherche de la cause de mort suspecte (article 74 CPP)
- la recherche d’identité nommée vérification d’identité
- l’enquête de flagrance
- l’enquête préliminaire
Pourquoi la recherche de la cause de mort suspecte et la recherche d’identité ne sont pas vraiment des enquêtes ?
- car la recherche de la cause de mort consiste à trouver si la mort résulte ou non d’une infraction pénale
- la recherche d’identité est un acte préalable à l’ouverture possible d’une enquête
Qu’est-ce qu’une enquête de flagrance ?
- règles aux articles 53 et suivants CPP
- enquête la plus utilisée car grande liberté pour la police
- ne peut être le fait que d’un OPJ et est composée de 2 critères : la gravité de l’infraction et la flagrance
- durée max de 8 jours mais peut être prolongée pour un crime ou délit puni d’une peine supérieure à 5 ans. Prolongé par le PDR pour une durée max de 8 jours
Qu’est-ce que la gravité dans l’enquête de flagrance ?
- faut que l’infraction soit un délit puni d’emprisonnement ou un crime
- exclusion des contraventions
Qu’est-ce que la condition de flagrance dans l’enquête de flagrance ?
- l’infraction flagrante est celle qui se commet actuellement ou qui vient de se commettre
- celle où dans un temps très voisin de l’action, la personne soupçonnée est poursuivie par la clameur publique ou est trouvée en possession d’objet ou présente des traces et indices laissant penser qu’elle a participé au crime ou délit
Combien de temps dure la flagrance pour un viol ?
-la CDC a estimé que la flagrance demeure 28 heures après la commission d’un viol car la victime est traumatisé et attend de se remettre pour prévenir la police
Quelle est la durée de la poursuite de l’enquête de flagrance après son début ?
- loi du 23 juin 1999 limite la durée de la poursuite à 8 jours
- renouvelable une fois pour une durée maximale de 8 jours depuis la loi du 4 mars 2002
Crim. 5 octobre 2016
- l’enquête de flagrance doit être poursuivie sans discontinuer
- l’absence d’actes durant un, deux (ou plus) jours à la suite de l’ouverture de l’enquête fait obstacle à la continuation d’actes d’actes coercitifs
- seule une enquête préliminaire peut prendre le relai
Une enquête de flagrance peut-elle être ouverte suite à un témoignage anonyme non corroboré par d’autres indices ?
-non car il faut des indices objectifs et apparents d’un comportement délictueux selon la chambre criminelle dans un arrêt du 11 juillet 2007
Quel était l’autre type de flagrance prévu par la loi du 23 juin 1999 ?
- flagrance par assimilation
- infraction commise à l’intérieur d’une maison dont le chef appelait la police
Qu’est-ce que l’enquête préliminaire ?
- article 75 CPP : tout OPJ ou APJ sous son contrôle peut procéder à une enquête préliminaire d’office (enquête d’initiative) ou sur ordre du procureur
- permet de rassembler des renseignements aux fins d’éclairer le procureur sur le fait de poursuivre ou non
- ne peut être ouverte si une instruction est en cours car seule une commission rogatoire peut autoriser la PB à agir sur les faits
Quels sont les points communs aux deux types d’enquête ?
- toutes sous le contrôle du PDR
- témoins sont tenus de comparaitre mais pas de déposer
- contrôle d’identité et vérification d’identité dans les deux
Quelle est l’évolution législative des contrôles d’identité ?
- ordonnance du 2 février 1961 a règlementé la recherche et le contrôle d’ID pour la flagrance
- contrôles préventifs autorisé par la jurisprudence que si des circonstances particulières les justifiaient (Crim. 5 janvier 1973)
- loi sécurité et liberté 2 février 1981 a autorisé les contrôles dans toute enquête et a légalisé les contrôles préventifs dits administratifs
- Crim. 4 octobre 1984 : juge trop large le fait d’autoriser les contrôles administratifs pour prévenir à une atteinte de l’OP
- loi du 10 juin 1983 a institué un contrôle du parquet
- loi 3 septembre 1986/10 août 1993 et 18 mars 2003 ont affiné les règles de contrôle
- 2 types de contrôles subsistes : contrôle judiciaire et contrôle de police administrative
Quels sont les deux types de contrôles judiciaires ?
- contrôle d’initiative, spontané
- contrôle requis et à unique objet
Qu’est-ce que le contrôle d’initiative, spontané et quand est-il autorisé ?
- article 78-2 alinéa 1 CPP
- autorisé dès lors qu’existe une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu’une personne est dans une des 4 situations suivantes :
- a tenté ou commis une infraction
- se prépare à commettre un crime ou un délit
- peut fournir des renseignements sur un crime ou délit
- fait l’objet de recherches judiciaires
- peut être effectué par un OPJ ou APJ sous son contrôle
- difficile de savoir ce qu’est une raison de soupçonner. En attente d’une jurisprudence
Qu’est-ce que le contrôle requis et à unique objet ?
- article 78-2 alinéa 6 CPP
- procureur, par réquisition écrite, peut faire contrôler l’ID de toute personne pour la recherche et la poursuite d’infractions qu’il précise et pour un temps et un lieu déterminé
- découverte d’autres infraction lors du contrôle n’est pas une cause de nullité
- souvent les OPJ demandent au procureur des réquisitions en l’informant d’une situation qu’ils ont découverte
Que concerne le premier type de contrôle administratif ?
- article 78-2 alinéa 7 CPP
- concerne toute personne, quel que soit son comportement, et a pour but de prévenir une atteinte à l’ordre public
- nécessite selon une décision du Conseil constitutionnel du 5 août 1993 la caractérisation du risque du trouble à l’OP (aussi Crim. 10 novembre 1992)
Quelle est la principale différence entre un contrôle judiciaire et un contrôle administratif ?
-contrôle judiciaire vise une personne déterminée, alors que l’administratif ne vise personne en particulier
Quel est le second type de contrôle administratif ?
- article 78-2 alinéa 4 CPP
- toute personne peut être contrôlée dès lors qu’elle se trouve dans une zone déterminée, dans une circonférence de 20 km des anciennes frontières et dans les gares, ports et aéroports internationaux
- vise à renforcer la lutte contre l’immigration clandestine et à faire vérifier la détention des titres
- le lieu justifie à lui seul le contrôle
CJUE affaire Melki et Abdeli 22 juin 2010
-censure les dispositions de l’article 78-2 alinéa 4 CPP car trop grande restriction de liberté d’aller et venir sans justification au regard de l’article 67 paragraphe 2 TFUE
Civ. 1ère 23 février 2011
-contrôle irrégulier dès lors que la loi ne prévoit une limitation, ni l’intensité, ni la fréquence des contrôles
Qu’a prévu la loi LLOPSI II du 14 mars 2011 ?
- limiter la durée des contrôles à 6 heures consécutives dans un même lieu
- prohibé le contrôle systématique, l’objet du contrôle devant être la lutte contre la criminalité transfrontalière
- modification de l’article 78-2 alinéa 4 CPP
Qui est tenu de se prêter à un contrôle d’identité ?
- toute personne y est tenu, même les étrangers
- aucune sanction prévue
- article 621-1 CESEDA permet de réclamer le titre de séjour suite à un contrôle d’identité révélant la qualité d’étranger
Comment justifier un contrôle administratif aux abords d’une gare, etc. ?
- s’effectue en raison d’éléments objectifs déduits d’éléments extérieurs à la personne
- policier doit se baser sur des éléments comme la lecture d’un journal étranger, la pose d’affiches de langue étrangère
Civ. 1ère 18 mars 2012
-fait d’être né à l’étranger et de ne pas répondre aux questions relatives à sa date de naissance ne constitue pas un élément objectif susceptible de présumer la qualité d’étranger
Qu’a prévu la loi du 31 décembre 2012 ?
-modification de l’article L611-1 alinéa 1 du CESEDA en insérant un II qui indique que les contrôles des obligations de détention des pièces et documents ne peuvent être pratiqués que pour une durée n’excédant pas 6h consécutives dans un même lieu et ne peuvent consister en un contrôle systématique des personnes présentes ou circulant dans ce lieu
Qu’a prévu la loi du 15 novembre dite de sécurité quotidienne ?
- institué l’article 78-2-2 CPP pour lutter contre le terrorisme
- loi du 18 mars 2003 LSI l’a institué définitivement
Le procureur peut-il ordonner des contrôles dans des lieux et pour un temps déterminés ?
- oui en cas d’infractions terroristes, de trafics de stupéfiants, d’infractions en matière d’armes, certains vols, recels
- contrôle requis et à double objet : contrôle d’identité et visites des véhicules
- seul un OPJ peut opérer ce contrôle en raison de la possible fouille du véhicule
Quels sont les deux autres contrôles créés par la LSI ?
- article 78-2-3 CPP : autorise le contrôle et la visite du véhicule dont le conducteur ou le passager est soupçonné d’avoir commis une infraction
- article 78-2-4 CPP : autorise, lors d’un contrôle d’identité administratif, la fouille d’un véhicule sur accord du conducteur ou autorisation du procureur par un OPJ ou un APJ sous son contrôle. Procureur n’est pas au courant donc possible d’immobiliser le véhicule pendant 30min
La police municipale peut-elle procéder à des relevés d’identité ?
- oui depuis les lois du 15 avril 1999 et du 15 novembre 2001 selon l’article 78-6 CPP
- qu’en cas de contravention qu’elle est habilitée à verbaliser
- appeler un OPJ pour obtenir l’ordre d’amener la personne de force en cas de refus ou d’impossibilité de décliner son ID pour dresser le PV
- peut retenir la personne le temps d’obtenir l’ordre
La police municipale peut-elle procéder à des contrôles d’identité ?
-la loi LOPSI II l’avait envisagé mais le Conseil constitutionnel a déclaré cette disposition anticonstitutionnelle car la police municipale relève des autorités municipales et non judiciaires selon la décision du 10 mars 2011
Qu’est-ce qu’une vérification d’identité ?
- ne peut être le fait que d’un OPJ
- est la suite d’un contrôle durant lequel l’intéressé n’a pu ou n’a pas voulu décliner son identité
- si le contrôle a révélé une infraction c’est une enquête qui est ouverte ou instruction
Quels sont les lieux et durées de la vérification d’identité ?
- peut se faire sur place ou au poste et ne peut durer que le temps nécessaire aux recherches
- pas plus de 4 heures à peine de nullité selon l’article 78-3 CPP
- durée s’impute sur la durée de la GAV
Que se passe-t-il si, lors d’une vérification d’identité, la personne refuse ou ment sur son identité ?
- procureur peut autoriser la prise d’empreintes digitales et de photos si cette prise est l’unique moyen d’établir l’identité
- faut un PV motivé
- refus est sanctionné de 3 mois d’emprisonnement et 3750 euros selon l’article 78-5 CPP
Qu’en est-il si la vérification d’identité ne donne pas lieu à suite ?
- PV remis à l’intéressé et un autre transmis au procureur
- données recueillies ne peuvent pas être mises en mémoires et les pièces doivent être détruites sous contrôle du procureur dans les 6 mois
Qu’indique la loi du 9 mars 2004 concernant le consentement pour les perquisitions ?
-plus nécessaire en enquête préliminaire dans certaines conditions si le JLD a donné son accord motivé
Qu’est-ce qu’une perquisition ?
- acte permettant de rechercher des pièces à conviction
- CPP parle de visite domiciliaire mais renvoi aux règles de perquisition donc aucune autonomie de la notion de visite domiciliaire
Quelle est la différence entre les visites domiciliaires et les perquisitions selon l’arrêt de la CDC du 14 avril 2004 ?
-perquisition implique une fouille alors que la visite domiciliaire se concrétise juste par une intrusion aux fins de voir
Quel est le régime applicable aux fouilles corporelles ?
- admis par la jurisprudence qu’elle obéit aux règles de la perquisition
- exception dans le fait qu’elle peut être réalisée à toute heure
- lors de la flagrance ou de l’instruction le consentement de l’intéressé n’est pas requis alors qu’en préliminaire si
Quelles sont les règles applicables aux fouilles des véhicules ?
-les règles de présence et d’accord éventuel de la personne ne s’appliquent pas car ce n’est pas un domicile
-suffit que le véhicule ait un lien avec l’infraction
-loi du 15 novembre 2001 a créé l’article 78-2-2 CPP qui autorise la fouille après accord du procureur de tous les véhicules circulant, stationnant ou arrêtés en un lieu déterminé
-article 78-2-3 CPP : soupçon envers le conducteur d’avoir commis un flag
-article 78-2-4 CPP: prévenir une atteinte grave à la sécurité des personnes et des biens
-loi exige la présence du conducteur ou du propriétaire ou tiers
si le véhicule est aménagé à usage d’habitation alors les règles de perquisition s’appliquent selon l’article 78-2-2 CPP
Quelles sont les règles applicables aux perquisitions du domicile ?
- seul lieu où les règles de perquisition s’appliquent
- sont exclus des règles de perquisition domiciliaires les locaux professionnels, les consignes de gare
- seuls les locaux professionnels des avocats, médecins, huissier, entreprises de presse sont inclus dans les règles spéciales (article 56-1 CPP)
- pour être un domicile faut que le local soit clos, affecté à l’habitation ou dépendant de l’habitation