Interruption volontaire de grossesse Flashcards

1
Q

Pour les statistiques épidémiologiques et l’histoire de la légalisation de l’avortement, se référer aux notes de cours

A
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Q

Qu’est-ce que doit comprendre l’évaluation pré-IVG?

A
  • Histoire médicale complète (comprenant l’histoire gynécologique et contraceptive)
  • Examen physique complet (comprenant l’examen gynécologiquue) en fonction des éléments de l’anamnèse et du type d’anesthésie qui sera utilisé
  • Détermination de l’âge de grossesse
  • Tests de biologie médicale

* D’autres facteurs de risque peuvent inciter le médecin traitant à demander des examens supplémentaires, tels que la formule sanguine ou un dépistage lorsque la présence d’une vaginose bactérienne est soupçonnée, que ce soit par observation clinique ou par la présence de facteurs de risque *

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3
Q

Comment évalue-t-on l’âge de la grossesse?

A

La détermination précise de l’âge gestationnel est essentielle.

L’échographie, est le meilleur outil pour l’établir.

Pour les grossesses du premier trimestre, selon les ressources disponibles, l’évaluation clinique (date de la dernière menstruation, volume utérin) pourrait s’avérer suffisante, mais l’échographie, par l’évolution de sa technologie et sa disponibilité, est devenue nécessaire pour assurer une sécurité accrue des patientes.

Après la 14ème semaine de gestation, une échographie doit être effectuée. S’il y a antécéent de césarienne, le placenta doit être localisé. En cas de placenta praevia, une investigation appropriée doit exclure le placenta accreta.

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4
Q

Nommer 4 tests de biologie médicale devant être effectués lors de l’évaluation pré IVG

A
  • Test de grossesse ou la documentation échographique d’une grossesse
  • Vérification du facteur Rh. Idéalement, les doses du vaccin anti-D doivent être proportionnelles à l’âge gestationnel. Même si plusieurs organisations ont émis des recommandations variées, une dose minimale de 120 μg doit être considérée comme acceptable pour les grossesses de 12 semaines ou moins, et de 300 μg pour celles de plus de 12 semaines.
  • Dépistage d’une infection à chlamydia et de la gonorrhée. Ces infections sont responsables de complications infectieuses à la suite d’une IVG. La prophylaxie antibiotique ne suffit pas au traitement de la gonorrhée ou d’une infection à chlamydia.
  • Chez les primigestes, la vérification du statut immunitaire pour la rubéole est recommandée.

* Les résultats de ces tests doivent être connus avant l’IVG dans le cas où un vaccin anti-D ou antirubéole doit être administré. *

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5
Q

Décrire l’importance du consentement éclairé lors d’une IVG

A

Avant toute IVG, la femme doit obligatoirement donner un consentement libre et éclairé. Il est important de s’assurer qu’elle est certaine de sa décision, qu’elle l’a prise en toute liberté et sans contrainte, et qu’elle comprend la nature et les conséquences de sa demande.

Des renseignements détaillés, notamment quant aux risques et aux avantages de l’IVG et à ceux liés à la poursuite de la grossesse, l’aideront à prendre une décision éclairée.

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6
Q

Décrire en quoi consiste le counselling pré-IVG et quelle est son importance

A

Les décisions relatives à la grossesse surviennent fréquemment dans un contexte de vie particulier et peuvent entraîner confusion, ambivalence et conflit de valeurs. Les femmes doivent décider d’interrompre ou de poursuivre leur grossesse en tenant compte de plusieurs aspects de leur vie, notamment leur désir d’avoir ou non des enfants, leur relation amoureuse et sexuelle avec leur(s) partenaire(s), leur réalité professionnelle, leurs capacités économique et sociale d’être mère ainsi que leur état de santé. Dans ce contexte, l’intervention psychosociale auprès des femmes qui consultent au sujet d’une IVG est essentielle.

Le counselling a pour but d’aider la femme à prendre sa décision, de la soutenir à chaque étape de l’IVG et de lui donner toute l’information nécessaire pour qu’elle puisse faire un choix éclairé. Durant la rencontre de counselling, la femme pourra, si elle le souhaite, exprimer ses sentiments vis-à-vis de sa grossesse ou de la décision de l’interrompre, et se confier sur les circonstances de la conception ainsi que sur les réactions et le soutien de son partenaire et de son entourage.

Les femmes qui consultent pour une IVG au cours du deuxième trimestre peuvent avoir besoin d’une intervention psychosociale approfondie, cette situation engendrant fréquemment un grand stress et beaucoup d’ambivalence. Les peurs soulevées par les risques d’une IVG effectuée au cours du deuxième trimestre sont également plus grandes que celles que l’on ressent au cours du premier trimestre.

Les femmes qui demandent une IVG à la suite d’un diagnostic prénatal à mauvais pronostic devraient, quant à elles, recevoir un accompagnement qui tient spécialement compte du processus de deuil.

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7
Q

La prophylaxie antimicrobienne est-elle recommandée lors d’une IVG?

A

IVG chirurgicale

La prophylaxie antimicrobienne universelle est maintenant recommandée et devrait être commencée avant une IVG chirurgicale.

- 100 mg de doxycycline po, administrée de 30 à 60 minutes préop et 200 mg po immédiatement après

  • Métronidazole 1 g po 30 à 60 min préop
  • Azithromycine 500 mg po 30 à 60 min préop

* La prophylaxie de l’endocardite, chez une porteuse de prothèse valvulaire cardiaque, n’est pas recommandée systématiquement, sauf si le médecin traitant ou le cardiologue de la patiente le recommande. *

IVG médicale

Non recommandée.

Dans la mesure du possible, l’adoption d’une approche « dépistage et traitement » est à privilégier. Les femmes devraient toujours être avisées de demeurer à l’affût des symptômes et des signes d’infection au cours de la semaine suivant la tenue de l’IVG médicale.

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8
Q

Décrire l’évaluation des tissus lors d’une IVG chirurgicale

A

Le médecin effectuant une IVG chirurgicale doit procéder à l’examen macroscopique, après tamisage et par transillumination des tissus aspirés, de façon à confirmer qu’il s’agit bien d’une grossesse intra-utérine et que l’évacuation est complète. Les tissus obtenus à la suite d’une IVG doivent être envoyés à un pathologiste pour examen.

Si l’examen macroscopique n’est pas satisfaisant (p. ex., apparence anormale du sac gestationnel ou des villosités chorioniques, discordances avec le stade attendu ou autres anomalies), le médecin doit faire en sorte d’obtenir, dans les meilleurs délais, le rapport anatomo-pathologique confirmant la présence de villosités choriales. Si les tissus sont insuffisants ou incertains, le médecin doit entreprendre les démarches adéquates pour éliminer une grossesse ectopique ou une IVG non complétée (p. ex., échographie de contrôle, BhCG sériés avec relance très stricte de ces patientes).

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9
Q

Comparer les caractéristiques de l’avortement médical et chirurgical

A
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10
Q

Quelles sont les modalités d’IVG chirurgicale selon l’âge de la grossesse?

A

Moins de 14 semaines :

Dilatation et curetage

  • Anesthésie locale ou sédation-analgésie)

Préparation du col prn

  • Misoprostol 400 mcg sl 1 hre préop
  • Misoprostol 400 mcg pv 3 hres préop
  • Dilatateurs osmotiques (tiges laminaires)

Plus de 14 semaines :

Préparation du col essentielle

À partir de 18 semaines :

2 applications de tiges laminaires

  • 1ère 48 hres préop
  • 2ème 24 hres préop
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11
Q

Comment se fait l’IVG à plus de 20 semaines de grossesse?

A

Induction du travail

Prostaglandines

  • Misoprostol 400 mcg pv ou sl aux 3 heures jusqu’à 24 semaines de grossesse
  • Misoprostol 200 mcg pv ou sl aux 4 heures jusqu’à 28 semaines de grossesse
  • Misoprostol 100 mcg pv ou sl aux 6 heures après 28 semaines de grossesse

Afin de faciliter l’évacuation et d’éviter l’expulsion d’un foetus vivant

  • Injection intra-amniotique ou intrafoetale de digoxine pré induction 24 hres avant de Digoxine 1 mg ou 1,5 mg
  • Injection intra-vasculaire ou intra-cardiaque foetale de KCl pré induction 24 hres avant avec 5 à 15 mL de KCl (2 mEq/mL)

* Hospitalisation de quelques jours car risque accru de complications *

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12
Q

Quels sont les 2 schémas posologiques possibles pour l’IVG médicale ?

A
  • Mifépristone et misoprostol (MIFÉ/MISO)
  • Méthotrexate et misoprostol (MTX/MISO)
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13
Q

Qu’est-ce que le Mifépristone?

A
  • Stéroïde synthétique, antiglucocorticoïde
  • Agit comme antagoniste des récepteurs à la progestérone
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14
Q

Qu’est-ce que le Misoprostol?

A
  • Prostaglandine synthétique, analogue aux prostaglandines E1
  • Induit la maturation et le déclenchement du travail obstétrical
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15
Q

Qu’est-ce le Méthotrexate

A
  • Antimétabolite
  • Inhibe la dihydrofolate réductase, enzyme capitale dans le métabolisme de l’acide folique
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16
Q

Quel est le schéma posologique du MIFÉ/MISO?

A

1) 200 mg de mifépristone, administrés par voie orale
2) 800 mg de misoprostol, administrés par voie buccale ( la patiente laisse fondre les comprimés dans sa bouche) de 24 à 48 heures à la suite de l’administration de la mifépristone.

17
Q

Quelles sont les indications du MIFÉ/MISO?

A

Indiqué pour l’interruption de grossesse jusqu’à 49 jours de gestation (7 semaines).

Il n’existe pas de limite inférieure absolue en matière d’âge gestationnel

* Nous disposons de données robustes qui en soutiennent l’utilisation à titre de schéma posologique efficace jusqu’à 70 jours de gestation (10 semaines). *

18
Q

Quelles sont les 6 contre-indications absolues du MIFÉ/MISO?

A

Grossesse ectopique

Les schémas posologiques MIFÉ/MISO ne constituent pas un traitement adéquat pour contrer la GE; de plus, les conséquences d’un diagnostic erroné pourraient constituer un danger de mort.

Insuffisance surrénale chronique

La MIFÉ est un antiglucorticoïde puissant qui pourrait potentiellement nuire à l’action du traitement de substitution du cortisol chez les femmes qui connaissent une insuffisance surrénale.

Porphyrie héréditaire

Il a été démontré que la MIFÉ menait à l’induction d’une activité de synthétase de l’acide d-aminolévulinique et à la production d’ARNm à des concentrations constatées dans le plasma humain à la suite de l’administration d’une seule dose orale, ce qui indique que la médication pourrait constituer un risque chez les patientes qui présentent une porphyrie héréditaire connue.

Asthme non maîtrisé

Bien qu’il soit possible que les patientes qui présentent un asthme bénin réagissent favorablement à la modification de leur corticothérapie, la puissante activité antiglucorticoïde de la MIFÉ pourrait compromettre la maîtrise des crises d’asthme graves.

Hypersensibilité connue aux ingrédients du produit

Chez les 80 000 femmes qui ont reçu de la MIFÉ au cours des 18 premiers mois d’utilisation aux États-Unis (à la suite de l’approbation du traitement par la Food and Drug Administration), six femmes (0,008 %) ont connu une réaction urticarienne généralisée s’étant résorbée à la suite de l’administration de diphenhydramine par voie orale. Les femmes qui en viennent à connaître une réaction allergique devraient éviter de poursuivre leur utilisation de MIFÉ.

Ambivalence

Une IVG ne devrait être mis en oeuvre que lorsque la patiente a pris une décision ferme en ce sens.

19
Q

Quelles sont les 4 contre-indications relatives du MIFÉ/MISO?

A

Âge gestationnel non confirmé

En présence d’une incertitude à l’égard de l’AG, une échographie devrait être menée.

Dispositif intra-utérin en place

Les grossesses qui se manifestent en pr.sence d’un dispositif intra-utérin (DIU) connaissent une plus forte probabilité d’être de nature ectopique; ainsi, la présence possible d’une GE doit rapidement être écartée. Lorsque la grossesse est intra-utérine, le DIU devrait être retiré avant la tenue de l’AM, dans la mesure du possible.

Présence concomitante d’une corticothérapie générale à long terme

L’efficacité de la corticothérapie générale à long terme pourrait être atténuée pendant de trois à quatre jours à la suite de l’administration de MIFÉ. La corticothérapie devrait être corrigée en conséquence.

Troubles hémorragiques ou utilisation concomitante d’une anticoagulothérapie

Les avortements et les fausses couches donnent souvent lieu à une perte sanguine. Dans de nombreuses études, les femmes présentant une anémie grave (< 95 g/l) ont été exclues. La prise de mesures de précaution pourrait s’avérer appropriée.

20
Q

Quelle est l’efficacité du MIFÉ/MISO?

A

Le tableau suivant, tiré des lignes directrices de la SOGC19 mentionne les différents taux d’efficacité des différents protocoles de MIFÉ/MISO, le protocole étant approuvé par Santé Canada étant 200 mg de mifépristone po suivi de 800 mcg de misoprostol buccal.

21
Q

Décrire l’administration du MIFÉ/MISO

A

Jour 1 : Mifépristone

La patiente prend un comprimé de 200 mg de MIFÉ par voie orale. Elle retourne à la maison avec une boîte contenant quatre comprimés de MISO.

Jours 2-3 : Misoprostol

De 24 à 48 heures après avoir pris le comprimé de MIFÉ, la patiente place quatre comprimés de MISO (800 mcg, au total) entre ses joues et ses dents et les laisse dans cette position pendant 30 minutes; par la suite, elle avale les fragments restants (le cas échéant) avec de l’eau. Parmi les autres voies d’administration, on trouve les voies sublinguale (placer les comprimés sous la langue pendant 20 minutes, puis avaler les fragments restants avec de l’eau) et vaginale (placer les comprimés dans la partie supérieure du vagin et demeurer en position couchée pendant de 30 à 60 minutes).

22
Q

Décrire le suivi suite à la prise de MIFÉ/MISO

A

Le suivi a pour objectif de confirmer l’interruption de la grossesse et d’assurer la prise en charge des complications. La tenue d’une consultation en clinique, au cours de laquelle une échographie sera menée, constitue la méthode de suivi la plus courante. Toutefois, des consultations de télémédecine, s’accompagnant de la détermination du taux sérique ou urinaire de bhCG (l’hormone de grossesse) et de la mise en oeuvre de listes de vérification en ce qui concerne les symptômes, sont également utilisées, tel la présence de saignements minimes, voire absents, à la suite de l’administration du MISO et la présence de symptômes associés à la poursuite de la grossesse qui semblent indiquer qu’une grossesse est toujours en cours.

L’échographie permet l’obtention d’une preuve décisive de l’achèvement de l’AM. L’échographie est utile lorsque le résultat demeure incertain ou en présence de symptômes tels que la douleur inattendue et les saignements prolongés, abondants ou inadéquats. Lorsque l’on a recours à l’échographie, la constatation de la présence de débris en rétention dans l’utérus constitue un résultat prévisible et ne devrait pas mener à la mise en oeuvre d’un traitement en l’absence de symptômes.

La tenue d’une série de tests cherchant à déterminer le taux sérique de bhCG peut permettre de prédire avec précision l’interruption de la grossesse. Bien que les taux sériques de bhCG connaissent une chute de plus de 50 % dans les 24 heures suivant l’expulsion de la grossesse, ils peuvent demeurer détectables à de faibles niveaux pendant de quatre à six semaines. La détermination en série des taux de bhCG est plus précise que l’échographie pour ce qui est de l’achèvement de l’avortement, particulièrement dans les cas où l’échographie n’avait pas permis de confirmer de façon décisive la présence d’une grossesse intra-utérine. Une diminution de plus de 50% des valeurs de bhCG est considérée comme diagnostique d’un avortement complet.

23
Q

Quelles sont les indications du schéma posologique MTX/MISO?

A

Étant donné sa moindre efficacité que le MIFÉ/MISO, le recours au schéma posologique MTX/MISO pourrait être envisagé lorsqu’une femme présente des contre-indications à la MIFÉ ou lorsque le schéma posologique MIFÉ/MISO n’est pas disponible. L’utilisation des schémas posologiques MTX/MISO est indiquée jusqu’à 63 jours de gestation (9 semaines).

24
Q

Quelles sont les 8 contre-indications MTX/MISO?

A
  • Présence confirmée ou soupçonnée d’une grossesse ectopique
  • Anémie (taux d’hémoglobine inférieurs à 95 g/l)
  • DIU in situ
  • Maladie inflammatoire chronique de l’intestin
  • Maladie hépatique ou rénale évolutive
  • Troubles hémorragiques ou utilisation concomitante d’une anticoagulothérapie
  • Hypersensibilité connue au MTX ou au MISO
  • Ambivalence envers la décision de vivre un avortement
25
Q

Quelle est l’efficacité du MTX/MISO?

A
26
Q

Décrire la posologie et l’administration du MTX/MISO

A

1) 50 mg de MTX par voie orale ou intramusculaire
2) 800 mg de MISO par voie vaginale de 2 à 5 jours plus tard
3) Un suivi doit se faire de 7 à 14 jours de manière identique au schéma posologique MIFÉ/MISO.

27
Q

Nommer 2 effets secondaires des IVG médicaux

A

Saignements

Les femmes devraient s’attendre à voir les saignements vaginaux commencer à se manifester quelques heures à la suite de l’administration du MISO (saignements plus abondants que dans le cadre des menstruations régulières et caillots pendant de deux à quatre heures). Bien que des tissus puissent alors être évacués, rien ne prenant manifestement la forme d’un foetus ne devrait l’être lorsque l’IVG est pratiquée avant 56 jours de gestation (8 semaines). Les saignements faibles peuvent faire l’objet d’une prise en charge non interventionniste, l’anamnèse et les signes constatés établissant alors la nécessité de mettre en oeuvre une exploration plus approfondie. Le risque de nécessiter une transfusion sanguine à la suite d’une IVG médicale se situe aux alentours de 0,1 %.

Douleur

Des crampes et une certaine douleur sont à prévoir avant l’expulsion et au moment de celle-ci. Les gestations plus avancées et les doses accrues de MISO sont associées à une accentuation de la douleur. Les femmes plus âgées et les femmes ayant déjà connu des accouchements signalent une douleur moindre. Dans la plupart des cas, des antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS), tels que l’ibuprofène (200-400 mg toutes les 8 heures) ou le naproxène (225-500 mg toutes les 12 heures), peuvent être utilisés pour atténuer ces symptômes. Les AINS sont plus efficaces que l’acétaminophène et la posologie de type prophylactique n’est pas supérieure à la posologie de type « au besoin ». Les AINS n’interagissent pas avec le MISO et n’y nuisent pas. L’administration de légers analgésiques opioïdes (p. ex. codéine 30 mg 1 à 2 co po aux 4 heures ou oxycodone 5 mg, 1 à 2 co po aux 4 heures) peut s’avérer utile pour contrer les crampes importantes ou la douleur grave. Les douleurs graves doivent faire l’objet d’une évaluation de façon à ce que l’on puisse écarter la présence possible d’une infection et de produits de conception en rétention.

28
Q

Quels sont les 6 effets secondaires des prostaglandines?

A
  • Nausées (30%)
  • Vomissements (21%)
  • Diarrhée (58%)
  • Étourdissements (13%)
  • Céphalées (13%)
  • Frissons et fièvre (45%)
29
Q

Décrire la prise en charge d’un IVG lors d’une grossesse môlaire

A

Bien que l’échographie soit utile pour la détection des grossesses môlaires, seulement de 35% à 40 % des grossesses môlaires sont diagnostiquées par échographie avant 14 semaines. Les résultats d’échographie laissant soupçonner la présence d’une grossesse môlaire nécessitent la tenue d’une consultation et/ou d’un bilan plus approfondis.

Dans de tels cas, la tenue d’une IVG chirurgicale, d’une analyse histologique et d’un suivi des taux de BhCG s’avère essentielle. La tenue d’une IVG médicale n’est alors pas appropriée, en raison du manque de précision du diagnostic et du recours subséquemment accru à la chimiothérapie pour le traitement de la grossesse môlaire.

30
Q

Décrire la prise en charge d’un IVG lors d’une grossesse multiple

A

La présence de multiples foetus doit être communiquée à la patiente, puisque cette situation pourrait la mener à modifier sa décision à l’égard de l’interruption de grossesse.

Lors d’une prise en charge au moyen d’un schéma posologique combiné MIFÉ/MISO, le taux de réussite du traitement était légèrement inférieur pour ce qui est des grossesses gémellaires (91 % vs 97 %). Ainsi, la présence d’une grossesse multiple ne constitue pas une contreindication en matière d’IVG médicale.

Une IVG chirurgicale est également possible, bien que pouvant présenter un peu plus de risque de complications tel une hémorragie

31
Q

Quel est le facteur le plus important influançant la sécurité des IVG?

A

L’âge gestationnel.

Le taux de complications lors d’une IVG augmente avec l’âge gestationnel, d’où l’importance de permettre rapidement l’accès à ce service aux femmes le désirant

32
Q

Quelles sont les 6 complications potentielles de l’IVG?

A

Saignements

Après une IVG médicale ou chirurgicale, toutes les femmes auront des saignements vaginaux légers pour quelques jours, parfois jusqu’à 2 à 4 semaines. On pense à une complication lorsque le saignement dure plus longtemps (14-24 semaines) lors d’un avortement du second trimestre.

Avortement incomplet

Ceci concerne moins de 3% des IVG. Saignements et crampes pelviennes en sont les signes et symptômes cardinaux. Le diagnostic s’effectue par échographie pelvienne. Le traitement consiste en l’administration de misoprostol (600 mcg po X 1 dose ou 400 mcg sl X 1 dose ou 400 à 800 mcg pv X 1 dose) ou en une dilatation et curetage (D&C).

Poursuite de la grossesse

Ceci concerne moins de 1% des IVG. Une patiente ayant une grossesse qui se poursuit continuera à avoir des symptômes de grossesse et un élargissement utérin. Le dosage du BhCG ou une échographie pourront confirmer cette situation. L’examen minutieux des produits de conception après une IVG chirurgicale réduit le risque de poursuite de grossesse. En cas d’IVG médicale, il faut informer la patiente que la mifépristone et le misoprostol sont tératogènes et qu’une seconde IVG (chirurgicale cette fois-ci) est conseillée.

Hématométrie

Cette condition est l’accumulation de caillots sanguins au sein de la cavité utérine. Cette accumulation peut se faire immédiatement suite à une IVG chirurgicale (hématométrie aiguë) ou bien après quelques jours (hématométrie subaiguë). Elle affecte 0,14% des IVG chirurgicale. Elle se diagnostique par la présence d’un utérus élargi, sous tension et douloureux à la palpation et l’absence de saignement vaginaux. Une échographie est également fort utile en ces cas. Elle se traite par D&C, ce qui diminue la douleur en quelques secondes.

Traumatismes cervical utérin ou intraabdominal

Les déchirures cervicales surviennent lorsque la pince tenant le col utérin lors d’une IVG chirurgicale lâche. Le traitement consiste en l’observation, la pression locale, l’application de sous-sulfate ferrique (solution de Monsel) ou la mise en place de points de suture. Une perforation utérine sur la ligne médiane peut être prise en charge en observant la patiente pour 2 à 4 heures afin de s’assurer que celle-ci ne développe pas des signes d’hémorragie interne, de douleur abdominale ou de défense abdominale. Une exploration chirurgicale par laparoscopie ou laparotomie est nécessaire si ces signes apparaissent. Une réparation utérine, intestinale ou même une hystérectomie peut être requise. La préparation cervicale avec des tiges laminaires ou du misprostol (400 microgrammes mcg sl 1 heure avant la procédure ou misoprostol 400 mcg pv 3 heures avant la procédure) réduit le risque de perforation utérine. La présence d’une cicatrice de césarienne augmente grandement le risque de rupture utérine.

Infection

Les taux d’infection post IVG sont de moins de 2%. Le risque d’infection est moins élevé avec une IVG médicale. Le dépistage préalable de la chlamydia et de la gonorrhée et leur traitement subséquent si présents diminue le risque d’infection. Le traitement de ces infections peut se faire le même jour que l’IVG sans augmentation du risque pour les patientes. L’antibioprophylaxie pré IVG chirurgicale diminue également le risque d’infection. Une telle antibioprophylaxie n’a pas été prouvée efficace avant une IVG médicale.

33
Q

Nommer 2 causes de saignements anormaux suite à un IVG du second trimestre

A

Atonie utérine

Une atonie utérine survient habituellement immédiatement suivant une IVG et répond au massage utérin et aux utérotoniques tels que le maléate de méthylergonovine 0,2 mg IM (ou IV) aux 5 min X 5 doses, le misoprostol 800 à 1000 mcg SL (ou IR), l’ocytocine 10 unités IM (10 à 40 unités IV), ou le Carboprost 250 mcg IM q 15-90 min (max 2000 mcg, 8 doses).

Rétention de produits de conception

Se présente habituellement par un saignement important quelques jours à quelques semaines suivant une IVG

34
Q

Quelle est la présentation clinique d’une infection post IVG?

A
  • Crampes pelviennes
  • Douleurs abdominales
  • Fièvre
  • Pertes vaginales malodorantes
  • Faiblesse généralisée
35
Q

Quel est le traitement d’une infection pelvienne post IVG?

A

Antibiotiques PO

- Doxycycline 100 mg po bid X 14 jours plus métronidazole 500 mg po bid X 14 jours.

  • Ofloxacine 400 mg po bid X 14 jours plus métronidazole 500 mg po bid X 14 jours.

Une hospitalisation et une antibiothérapie intraveineuse requise chez les patientes présentant une maladie sévère, une suspicion d’abcès tuboovarien (À l’examen physique ou à l’imagerie médicale), chez les patientes immunosupprimées, chez celles ne tolérant pas la médication orale, de même que chez celles dont le traitement par orale a échoué.

  • Céfoxitine 2 g iv aux 6 heures plus doxycycline 100 mg po aux 12 heures (absortion po de la doxycycline = absortion iv, de plus la doxycycline iv est très douloureuse) plus métronidazole 500 mg iv aux 8 heures.
  • Clindamycine 900 mg iv aux 8 heures plus la gentamicine 5 mg/kg de poids corporel iv aux 24 heures.
  • Un relais per os après 24 à 48 heures sans fièvre se fait avec doxycycline 100 mg po bid plus m.tronidazole 500 mg po bid pour compléter un traitement antibiotique total de 14 jours (voie iv et voie po). Une alternative est la clindamycine 450 mg 4 fois par jour plus métronidazole 500 mg po bid.
36
Q

Quels sont les effets à long terme des IVG?

A

Les IVG médicales et chirurgicales n’augmentent pas le risque de cancer du sein, d’infertilité, de grossesse ectopique, d’accouchement prématuré, de petit poids du futur nouveau-né à la naissance ou de dépression.

37
Q

Quand la contraception post-IVG doit-elle être débutée?

A

La fertilité revient rapidement après une IVG. Une ovulation peut survenir aussi tôt que 8 jours après une IVG. Il est ainsi important de discuter de contraception et d’offrir à une femme d.sirant une IVG un éventail de choix contraceptif dont au moins un lui conviendra.

Une méthode de contraception doit être débuté dans la semaine suivant une IVG

38
Q

Quelles sont les méthodes de contraception proposées post IVG?

A

La pose d’un dispositif intra-utérin lors d’une IVG chirurgicale est possible aussitôt la vacuité utérine confirmée. Cette pose est possible lors d’une IVG médicale à la visite de suivi confirmant également la vacuité utérine. Si cette visite a lieu plus d’une semaine après l’IVG médicale, une autre méthode de contraception (abstinence sexuelle ou condoms par exemple) doit être utilisé pour une semaine suivant la pose du dispositif intra-utérin. Une contraception d’urgence peut être nécessaire si la patiente a eu entre temps des relations sexuelles non protégées (pose d’un dispositif intra-utérin de cuivre dans les 5 à 7 jours, lévonorgestrel 1,5 mg po X 1 dose ou ullipristal 30 mg po X 1 dose dans les 3 à 5 jours).

Les méthodes de contraception contenant seulement de la progestérone tel l’acétate de médroxyprogestérone dépôt peuvent être débutées le même jour que l’IVG chirurgicale ou la prise de mifépristone. Il se peut cependant que l’efficacité de la mifépristone soit diminuée par l’acétate de médroxyprogestérone dépôt étant donné que la mifépristone est un antagoniste des récepteurs à la progestérone et que cette molécule semble être déplacée des récepteurs à la progestérone par l’acétate de médroxyprogestérone.

Les contraceptifs hormonaux combinés (oestroprogestatifs) peuvent être débuté le même jour ou dans les 5 jours suivant une IVG chirurgicale ou médicale, sans effet délétère