Cours 9 : Stigmatisation de l’obésité Flashcards
Examen 2
Différencier certains concepts
Stéréotypes
idées ou croyances (positifs ou négatifs) généralisées et simplifiées sur un groupe de personnes, basés sur des caractéristiques visibles ou des comportements perçus. /CATÉGORISATION
- Ex. : Les personnes pauvres sont paresseuses et ne veulent pas travailler.
Différencier certains concepts
Préjugés
jugement de valeur (avoir un opinion), se fonde sur un stéréotype /JUGEMENT
- Ex. : Une mère qui travaille à plein temps ne peut pas être une bonne mère.
Différencier certains concepts
Stigmatisation
marquer un individu ou un groupe comme étant inférieur ou indésirable en raison de caractéristiques spécifiques (réelles ou perçues). / REJET
- Ex. : Associer systématiquement la minceur à la beauté et à la réussite sociale, excluant ceux qui ne correspondent pas à ces normes.
Différencier certains concepts
Discrimination
l’action ou comportement qui consiste à traiter de manière injuste ou inégale /INJUSTICE
- Ex. : Refuser d’embaucher une personne en raison de son âge, de son genre ou de son origine ethnique.
Est-ce que l’obésité est une maladie chronique ?
Oui…
* Tend à persister dans le temps
* Associée à de nombreuses complications médicales (troubles concomitants)
* Nécessite souvent une gestion à long terme
Mais en même temps…
* Certains estiment que l’obésité est davantage un facteur de risque qu’une maladie en soi, et que la stigmatisation associée à cette classification pourrait être contre-productive (nuire)
Obésité pré-clinique et obésité clinique
Obésité pré-clinique= Un état d’excès de poids sans impact significatif sur la santé, mais avec un risque accru de développer des complications à long terme.
Obésité clinique =
* Maladie chronique caractérisée par des symptômes ou des dysfonctions d’organes causés directement par l’excès de graisse.
* Maladie chronique progressive, qui est caractérisée par une accumulation anormale ou excessive de masse adipeuse pouvant nuire à la santé.
Comment est mesurée l’obésité ?
- Indice de Masse Corporelle (IMC)
- Le tour de taille
- EOSS
Indice de Masse Corporelle
- L’obésité est estimée à partir de l’indice de masse corporelle (IMC) d’une personne, calculé au moyen de sa taille et de son poids.
o IMC = poids (kg) / taille (m)² - Les personnes minces peuvent être en mauvaise santé, tandis que les personnes dont l’IMC est supérieur à vingt-cinq peuvent avoir des résultats d’examens médicaux irréprochables.
- Dans les années 1950, les compagnies d’assurance vie ont commencé à estimer la masse grasse des personnes et leur risque de décès.
Limite de l’Indice de Masse Corporelle
- Ne tient pas compte de la répartition des graisses ni de la masse musculaire
- Ne tient pas compte des habitudes de vie ni d’autres indicateurs de santé (ex. maladies)
Le tour de taille
Contrairement à l’IMC, qui ne distingue pas la masse grasse de la masse musculaire, la mesure du tour de taille reflète mieux l’excès de graisse abdominale, un facteur de risque important pour la santé.
Graisse abdominale (ou viscérale) = liée à plusieurs conditions chroniques (ex. maladies cardiovasculaires, asthme)
* Aussi appelé circonférence de la taille
EOSS
Outil clinique développé pour évaluer l’obésité de manière plus complète que les simples mesures de poids et de l’Indice de Masse Corporelle (IMC). Prise en considération des complications de santé physique et psychologique présent dans l’évaluation.
5 stades :
- aucune complication
- complications légères
- complications modérées
- complications graves
- complications très graves
EOSS
Stade 0 - Aucune complication
L’individu est en surpoids ou obèse, mais il ne présente aucune complication associée
EOSS
Stade 1 - Complications légères
Le patient présente des facteurs de risque subcliniques (hypertension, hyperglycémie à jeun, élévation des enzymes hépatiques, etc.) OU symptômes physiques légers (le patient ne nécessite actuellement pas de traitement médical pour les comorbidités) OU symptômes psychologiques légers et/ou légère altération du bien-être (la qualité de vie n’est pas impactée).
EOSS
Stade 2 - Complications modérées
Le patient présente des comorbidités nécessitant une intervention médicale (l’hypertension, des antécédents de diabète de type 2, ou des problèmes respiratoires (comme l’apnée du sommeil) OU Symptômes psychologiques modérés (dépression, troubles comportement alimentaire, anxiété) OU limites fonctionnelles modérées dans les activités quotidiennes (la qualité de vie commence à être impactée).
EOSS
Stade 3 - Complications graves
Le patient présente des dommages importants aux organes liés à l’obésité (infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque, complications du diabète, arthrose invalidante) OU symptômes psychologiques importants liés à l’obésité (dépression majeure, idées suicidaires) OU limites fonctionnelles importantes (par exemple : incapacité à travailler ou à accomplir les activités quotidiennes, mobilité réduite) ET Altération importante du bien-être (la qualité de vie est considérablement impactée).
EOSS
Stade 4 - Complications très graves
Grave (potentiellement en fin de stade) en raison des comorbidités liées à l’obésité OU Symptômes psychologiques sévères OU limites fonctionnelles sévères.
État de la situation
Prévalence
- D’ici 2030 : 58% de la population mondiale adulte pourraient vivre avec un poids élevé
- En 2022, 43 % des adultes âgés de 18 ans et plus étaient considéré dans la catégorie embonpoint et 16 % dans la catégorie d’obésité
La prévalence mondiale de l’obésité a plus que doublé entre 1990 et 2022.
Perdre du poids c’est simple ?
Voir schéma
Modèle Biopsychosociale
Biologique :
- Génétique
- Physiologie (Signaux faim)
- Hormones (Ghréline et leptine)
- Âge, sexe, origine ethnique
- Blessures (diminution AP)
Modèle Biopsychosociale
Facteurs génétiques
Biologique :
30% à 75% de la variation reliée au poids serait attribuable aux gènes qui influencent :
* La quantité et la localisation des cellules adipeuses
* La thermogénèse alimentaire (comment digère)
* Le métabolisme de base
* La régulation du poids en réponse à une suralimentation
Modèle Biopsychosociale
Facteurs biologiques :
Biologique
- Régulation des hormones impliquées dans la gestion du poids et dans les signaux de faim et de satiété (hypothalamus, ghréline et leptine)
- Résistance du corps à la perte de poids
- Puberté précoce
- Syndromes et maladies (ex. Syndrome des ovaires polykistique)
- Grossesses
- Ménopause
- Blessures
Un poids plus élevé à la naissance augmente les risques d’obésité à l’âge adulte
Modèle Biopsychosociale
Psychologique :
- Cognitions/perception
- Émotions
- Comportements
- Coping (manger-fumer)
- Motivation
Facteurs psychologiques - Facteurs comportementaux
o Habitudes alimentaires
o Habitudes d’activité physique
… et tout ce qui les influence
Modèle Biopsychosociale
Social
- Normes sociales
- Ethnicité/culture
- Évènements de vie
- Réseau social
- Préjugés, biais
Facteurs sociaux : - Idéaux de minceurs et/ou de musculation
- Sur-représentation des stimulus d’alimentation
Omniprésence de stimuli alimentaires + omniprésence du modèle de minceur et de musculature
La théorie de l’auto-régulation
- Environnement stimulant
- Ressources d’auto-régulation = ensemble des efforts conscients et volontaires entrepris dans le but d’atteindre un objectif
- Standards élevés
Facteurs environnementaux
Transition alimentaire (augmentation marquée de l’apport énergétique) + urbanisation et modernisation (réduction au minimum du niveau d’activité physique)
Pourquoi mange-t-on ?
- La faim
- Raisons physiologiques
- Raisons émotionnelles
- Raisons sociales
- Raisons sensorielles
- Raisons situationnelles
Pourquoi mange-t-on ?
Facteurs psychologiques
Il y a plusieurs mécanismes psychologiques impliqués dans la régulation du poids
o Le cycle de la restriction-désinhibition
o L’évitement des émotions négatives
o La sensibilité à la récompense
Pourquoi mange-t-on ?
La théorie de la restriction-désinhibition
Facteurs psychologiques
- La restriction comportementale = le fait de manger significativement moins que ce qu’on mange habituellement et/ou moins que ce dont notre corps aurait besoin
- La restriction cognitive = le fait de se répéter continuellement qu’on doit moins manger ou éviter de manger tel ou tel aliment, même si on y arrive pas
voir schéma
Pourquoi mange-t-on ?
L’évitement des émotions
Manger, ça fait du bien → source de réconfort, plaisir
-> C’est aussi un mécanisme puissant pour court-circuiter le fonctionnement émotionnel du cerveau « manger ses émotions »
C’est une stratégie de coping :
* Coping axé sur l’émotion
o Ex. : Pour gérer son stress et ses émotions négatives, une personne se tourne vers des aliments réconfortants, comme du chocolat ou des pâtisseries, car cela lui procure un soulagement temporaire et une sensation de bien-être.
* Coping axé sur l’évitement
o Ex. : manger rapidement et en grande quantité pour éviter de ressentir certaines émotions
Pourquoi mange-t-on ?
La sensibilité à la récompense
Le circuit de la récompense : amène l’individu à répéter les stimuli agréables
* Manger = changements comportementaux et altérations neurochimiques similaires à la consommation de cocaïne chez les rats
* Chez les humains, la neuro imagerie montre que la nourriture stimule le circuit de la récompense de la même façon que d’autres substances
Pourquoi mange-t-on ?
Stratégies positives
à favoriser
Théorie de la restriction-désinhibition
* favoriser une régulation flexible
* favoriser une alimentation intuitive
L’évitement des émotions
* évitez de demander simplement à la personne d’arrêter de manger ses émotions
* aider à prendre conscience des émotions présentes (journal, grille émotions)
La sensibilité à la récompense
* proposer des stratégies d’organisation et de planification
* proposer des stratégies de contrôle du stimulus
Alimentation intuitive
La tendance à manger en portant attention et en respectant les indices de faim et de satiété de son corps
* Élaboré selon 10 principes
Repose sur l’écoute des signaux internes de faim et de satiété. Elle vise à se reconnecter aux besoins réels du corps plutôt que de suivre des règles rigides.
L’obstacle de la stigmatisation lié au poids
Grossophobie = ensemble des attitudes et des comportements hostiles qui stigmatisent et discriminent les personnes grosses ou obèses
Il existe plusieurs types de grossophobie
L’obstacle de la stigmatisation lié au poids
Préjugés relatifs au poids
Un préjugé socialement acceptable = les personnes avec un poids élevé sont considérées comme plus négligées, moins disciplinées, moins compétentes, plus paresseuses que les autres
* Préjugés explicites : conscient et assumé, influence nos comportements
* Préjugés implicites : inconscient et involontaire, mais peut influencer nos comportements
L’obstacle de la stigmatisation lié au poids
Quelles sont les préjugés relatifs au poids véhiculés dans la société actuelle ?
- Mauvaises habitudes alimentaires
- Capacités intellectuelles limitées
- Apparence physique repoussante
- Déni
- …
L’obstacle de la stigmatisation lié au poids
Stigmatisation
-
Dévaluation sociale
o Attribuer des caractéristiques très positives ou très négatifs selon la forme du corps (ex. : personne mince = belle, productif, actif alors que personne grosse = lazy, paresseux, ne prend pas soin de soi) -
Acceptation sociale des préjugés
o Standards qui mettent en avant le corps « idéal » et comment ils sont mis en avant dans la société (ex. : personne grosse sont toujours les ‘méchants’ dans les films/dessins animés) -
Absence de représentativité positive (culturelle, médiatique, symbolique)
o Dans les rom-com, la personne grosse est toujours le side character, drôle, complexé
L’obstacle de la stigmatisation lié au poids
Discrimination
La discrimination liée au poids consiste en des préjugés liés au poids, manifestés sous forme de comportement ou d’action injustes ou défavorables à l’égard des personnes grosses.
* Présumer de la valeur/compétence d’une personne sur la base de son poids
* Ne pas regarder/aborder/choisir/engager une personne parce qu’elle est grosse
* Ne pas laisser suffisamment d’espace pour qu’une personne grosse soit confortable
* Donner des conseils non-désirés sur la perte de poids
Et chez les professionnels de la santé ?
Stéréotypes
- Les patients minces suivent plus les recommandations de santé.
- Les patients gros doivent perdre du poids.
- Les patients gros suivent moins leur traitement.
Les professionnels de santé ont PLUS de préjugés sur les personnes grosses que la population générale
Et chez les professionnels de la santé ?
Préjugés
- Les patients gros sont un fardeau dans le système de santé.
- Les personnes grosses ne font pas l’effort de comprendre les risques pour leur santé.
- Je n’aime pas travailler avec des patients gros. Mes patients gros me répugnent.
Et chez les professionnels de la santé ?
Discrimination
- Avoir une attitude moralisatrice ou condescendante.
- Sous-entendre que la perte de poids est facile, faire des suppositions sur les habitudes de vie sur la base du poids, etc.
- Attribuer d’emblée les conditions de santé au poids corporel.
- Aborder la question du poids corporel sans lien avec le motif de consultation.
- Passer moins de temps avec les patients gros.
- Utiliser des équipements non-adaptés aux personnes grosses (jaquettes, tables d’examen, chaises, etc).
Et chez les professionnels de la santé ?
Impacts
Ces préjugés affectent la qualité des soins
* Une attitude culpabilisante empêche de discuter des saines habitudes de vie d’une façon à renforcer l’auto-efficacité.
* La peur de commentaires négatifs ou d’inconfort du au surplus de poids entraîne l’évitement des soins préventifs.
Conséquences de la stigmatisation
Le fait d’être confronté aux préjugés relatifs au poids augmente la vulnérabilité
* À la dépression.
* À vivre du stress.
* À une faible estime de soi.
* À des comportements hyperphagiques plus sévères.
* À l’évitement ou la réduction de l’activité physique.
* À un gain de poids.
Baisse le sentiment d’efficacité personnelle
voir schéma
Conséquence d’une illusion de facilité
- Sentiment d’échec, de honte et d’inefficacité
- Désinvestissement de soi
- Truc motivation intrinsèque