Cours 9 Flashcards
Personnalité antisociale et psychopathie
Qu’est-ce que le trouble de la personnalité antisociale (TPA) ?
Trouble de la personnalité.
Les pensées, les émotions et les comportements sont :
- Rigides (peu adaptables, difficile à contrôler).
- Dysfonctionnels (provoquent des conflits avec l’environnement).
- Source de souffrance pour elle-même et pour les autres.
Quels sont les critères comportementaux du TPA ?
- Incapacité à se conformer aux normes sociales ou aux lois.
- Impulsivité ou incapacité à planifier à l’avance.
- Tendance à la manipulation, irresponsabilité, absence de remords.
- Caractère auto-destructeur (plus d’accidents, de blessures, de tentatives de suicide, moins de suivi médical, mortalité accrue (accidents, suicides, homicides).
-
Antécédents de trouble des conduites avant l’âge de 15 ans.
Qui se prolongent à l’âge adulte.
Qu’est-ce que le modèle dimensionnel ?
Modèle qui repose sur vingt-cinq (25) facettes de la personnalité.
- Insensibilité.
- Impulsivité.
- Manipulation.
- Malhonnêteté.
Qu’est-ce que le modèle biopsychosocial ?
-
Biologie.
- Moins de connectivité entre les zones émotionnelles et les zones de régulation dans le cerveau.
- Fréquence cardiaque plus basse → recherche de sensations fortes.
- Difficultés de régulation émotionnelle, similaires à celles observées dans les troubles borderline. -
Psychologie.
- Impulsivité très marquée.
- Fonctions exécutives perturbées (planification, inhibition).
- Tendance à l’intolérance à la frustration. -
Social/familial.
- Parents débordés ou absents.
- Discipline trop rigide ou, à l’inverse, inexistante.
- Familles monoparentales ou instables.
- Pauvreté + faible encadrement = double vulnérabilité.
- Effet cumulatif d’expériences et de traumatismes qui mèneraient à une pathologie antisociale.
- Dès un jeune âge : cruauté animale et envers les autres.
- 1 à 4% de la population mondiale VS 50% des détenus.
Quels sont les facteurs de protection du TPA ?
- La qualité des relations d’amitié pendant l’enfance.
- Un encadrement parental chaleureux.
- Une stabilité relationnelle ou professionnelle à l’âge adulte.
Qu’est-ce que la psychopathie de Robert D. Hare ?
Trouble de la structure émotionnelle et relationnelle.
- Froid affectif : absence d’empathie, émotions superficielles et plus intenses.
- Manipulation et instrumentalisation de l’autre : bénéfices personnels.
- Mensonges pathologiques.
- Égocentrisme extrême
- Absence de remords et de culpabilité : cruauté enevers autrui.
- Charme superficiel pour obtenir ce qu’il veut.
- Plus intégré socialement : difficile à détecter, poste de pouvoir.
- Planifie ses crimes avec soin : logique stratégique.
≥ 30 : profil de psychopathie clinique.
25–29 : traits psychopathiques élevés.
< 20 : peu ou pas de traits.
Psychopathy Checklist – Revised (PCL-R).
Tous les psychopathes répondent aux traits des TPA.
- Pas le contraire.
Quelle est l’approche factorielle de Craig Newman ?
Regroupant les 20 items du PCL-R en deux grands facteurs :
1. Facteur 1 : traits interpersonnels et affectifs (manipulation, absence d’empathie, égocentrisme).
2. Facteur 2 : comportements antisociaux et style de vie (impulsivité, irresponsabilité, instabilité).
La psychopathie serait présente à des degrés divers dans la population (continuum).
- Un peu, modérément, ou très psychopathe.
- Présenter certains traits, mais pas tous.
- Approche catégorielle : oui ou non.
- < ou = à 30 : psychopathie.
- Risque de «sur-diagnostiquer».
Pourquoi l’approche dimensionnelle est importante ?
Craig Newman
- Éviter de coller une étiquette rigide.
- Avoir une meilleure compréhension clinique des profils.
- Être plus fidèle à la réalité.
- Configuration de traits qui varient en intensité.
Qu’est-ce que la psychopathie selon Keri Kossom ?
Traits «callous-unemotional» :
- Aucun remords.
- Insensibilité émotionnelle.
- Être froid, distant, manipulateur, parfois cruel.
Hypothèse évolutionniste : des traits « utiles »
dans des environnements hostiles ?
- Traits précoces peuvent signaler une psychopathie à l’âge adulte (construction neurodéveloppementale complexe).
- Environnement violent ou négligent : se protéger dans un environnement hostile, fonction adaptative dans un certain contexte qui n’est pas normal dans la société en général.
La grande majorité : psychopathie sociale.
Différences cérébrales :
- Système limbique sous-actif (manque d’empathie, indifférence à autrui).
- Faible connectivité entre les zones émotionnelles et cognitives (détachement moral, prise de risque élevée, calculs mentaux froids).
Quelles sont les interventions en milieu carcéral ?
Contexte institutionnel et conditions de mise en œuvre
Avantages :
- L’accès aux participants est garanti.
- Les programmes peuvent être bien structurés et intensifs.
- Possibilité d’une prise en charge intégrée avec des services psychiatriques ou de désintoxication.
Défis et limites :
- Le climat de violence et de hiérarchie carcérale peut limiter l’engagement des détenus dans le programme.
- Absence de mise en pratique immédiate des stratégies apprises.
- Résistance fréquente des détenus à un traitement perçu comme imposé par l’administration.
- Risque de pression des pairs.
Stratégies pour améliorer l’efficacité :
- Favoriser des groupes homogènes.
- Associer les TCC à une préparation progressive à la réinsertion sociale.
- Permettre une transition vers un suivi en probation ou en externe.
Qu’est-ce que la vision catégorielle (binaire) de la psychopathie ?
- Utilisation principale : milieux judiciaires et institutionnels.
- Logique d’évaluation : la personne est ou n’est pas psychopathe (score ≥ 30 à la PCL-R).
- Avantages : décision claire et rapide, utile pour les contextes à seuils (libération conditionnelle).
- Limites : réduction d’une réalité complexe, risque d’étiquetage figé, assimilation automatique à la dangerosité.
- Exemples d’utilisation : décisions judiciaires, évaluation du risque, programmes spécialisés.
- Principaux chercheurs associés : issue de Hare (PCL-R).
Qu’est-ce que la vision dimensionnelle de la psychopathie ?
- Utilisation principale : recherche clinique et développementale.
- Logique d’évaluation : traits psychopathiques évalués sur un continuum (intensité et combinaison).
- Avantages : approche plus nuancée, meilleure compréhension des profils individuels, prise en compte du contexte.
- Limites : moins simple à opérationnaliser, moins intuitive pour les décisions institutionnelles.
- Exemples d’utilisation : recherches cliniques, compréhension des trajectoires développementales.
- Principaux chercheurs associés : Neumann, Kossom.
Qu’est-ce que la Psychopathy Checklist-Revised (PCL-R) ?
(Examen : savoir trois (3) items par facteur)
Outil d’évaluation clinique standardisé.
- Milieu carcéral ou médico-légal.
- Évaluer les risques de récidive violente.
- Orienter des décisions judiciaires ou correctionnelles.
0 = absent
1= peu présent
2 = présent fortement
-
Facteur 1 : traits interpersonnels et affectifs.
- Charme superficiel.
- Égocentrisme / surestimation de soi.
- Mensonge pathologique.
- Absence de remords ou de culpabilité.
- Affect superficiel.
- Manque d’empathie / insensibilité.
- Refus d’assumer la responsabilité. -
Facteur 2 : style de vie et comportements antisociaux.
- Besoin de stimulation / ennui chronique.
- Style de vie parasitaire.
- Faible maîtrise de soi.
- Objectifs de vie irréalistes.
- Impulsivité.
- Irresponsabilité.
- Délinquance juvénile.
- Problèmes précoces de conduite.
- Violations de conditions judiciaires.
- Relations sexuelles multiples / promiscuité.
- Relations affectives de courte durée.
- Polyvalence criminelle.
Diagnostic professionnel, et non des observations.
Quelles sont les forces et les limites de la PCL-R ?
Forces :
- Standardisation rigoureuse.
- Utilisation prédictive.
- Cadre clinique clair.
- Permet d’identifier des profils différenciés.
Limites et critiques :
- Stigmatisation possible (enfermer un individu dans une catégorie «irréversible»).
- Risque d’abus en milieu judiciaire.
- Pas conçu pour des populations non-criminelles.
- Pas un outil de diagnostic psychiatrique en soi (évalue un profil et NON une maladie).
TABLEAU COMPARATIF : TPA vs PSYCHOPATHIE.
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Pourquoi doit-on distinguer le TPA de la psychopathie ?
- Cette distinction peut avoir un impact sur une décision judiciaire (ex. libération, responsabilité, suivi).
- Influence le niveau de récidive/dangerosité, l’accès à certains programmes/libération conditionnelle, non responsabilité pénale et mesures de sécurité, évaluation médico-légale).
Quelles sont les difficultés cliniques majeures des traitements des personnes TPA ?
-
Faible motivation au changement.
- Absence de souffrance perçue.
- Objectifs extérieurs à la thérapie (libération, avantages).
- Risque d’illusion de progrès. -
Manipulation du cadre.
- Utilisation stratégique du dispositif thérapeutique.
- Mise à l’épreuve des intervenants.
- Risque accru si le cadre est flou ou permissif. -
Alliance thérapeutique fragile.
- Relation souvent instrumentalisée.
- Risques d’épuisement ou de désengagement des professionnels.
- Danger émotionnel si alliance factice.
Qu’est-ce que l’évaluation du risque et de la récidive ?
-
L’évaluation du risque ne donne pas de certitude :
- Il estime une probabilité, à partir de données cliniques, sociales, historiques.
- Il doit toujours être conjugué à l’analyse du contexte individuel, et réactualisé régulièrement. -
Aucun outil ne prédit à 100 %, mais ils permettent :
- De mieux orienter les décisions.
- De définir le niveau de dangerosité.
- D’ajuster les conditions de détention, de libération, de suivi post-carcéral.
Quels sont les traitements cliniques pour la psychopathie ?
-
Besoin d’un cadre clinique :soins parfois nécessaires en milieu fermé, très structuré (ex. prison, UMD).
- Stigmatisation irréversible : le diagnostic de psychopathie peut coller à vie et fermer des portes à tout progrès. -
Thérapies longues, coûteuses et fragiles : le traitement nécessite des équipes spécialisées, du temps et des moyens.
- Certains pourraient y voir du gaspillage de ressources ou une injustice sociale (ex. accès inégal à la thérapie selon les profils). -
« Incurable » et « inévitablement dangereux » : un haut score à la PCL-R ne signifie pas nécessairement récidive ou danger immédiat.
- Il est éthiquement problématique de punir une personne pour ce qu’elle est, et non ce qu’elle fait. -
Droit à l’accès aux soins : tout individu a droit au soin, même s’il est difficile à traiter.
- La société a aussi une obligation de protection, notamment envers les victimes potentielles.
Qu’est-ce que la sociopathie ?
- Plus impulsif, moins capable de contrôler ses émotions.
- Peut nouer des attachements à certains proches.
- Plus marginal, comportement souvent délinquant ou instable, avec une difficulté à maintenir des relations ou un emploi.
- Actes souvent impulsifs et désorganisés, avec des explosions de colère ou de violence.
- Clivage avec les valeurs/normes sociétales.