Cours 11.1 Flashcards
Interventions policières
Au Québec, quel est le taux d’appels liés à la santé mentale ?
20%.
- Les agents des services de police sont souvent les premiers intervenants en situation de crise.
Sont-ils les mieux placés pour intervenir?
Sont-ils formés adéquatement pour désamorcer une crise psychologique?
Les interventions policières traditionnelles sont-elles bien adaptées aux situations de crise?
Elles ne sont pas adaptées aux besoins spécifiques des personnes en détresse psychologique.
- L’approche généralement fondée sur des protocoles de sécurité, de contrôle et de commandement peut aggraver la situation plutôt que de la désamorcer.
Quels sont les défis des interventions policières traditionnelles ?
-
Escalade de la violence.
- Plus l’intervention est mal adaptée, plus la situation dégénère.
- En l’absence de détection adéquate des symptômes (ex. : hallucinations, désorganisation cognitive, désorientation), une intervention fondée sur la contrainte physique peut provoquer une réaction de panique, de fuite ou d’agressivité défensive. -
Stigmatisation.
- Les personnes vivant avec des troubles mentaux sont perçues comme dangereuses, imprévisibles, violentes, etc.
- En réalité, elles sont plus souvent victimes que responsables d’actes violents.
- Renforcent dans l’espace public une image négative des personnes atteintes de troubles mentaux, assimilées à des figures de dangerosité, ce qui nuit à leur inclusion sociale et à leur accès aux services. -
Manque de formation spécialisée.
- Accès à des formations en intervention en santé mentale inégales, insuffisantes ou théoriques uniquement.
- Ce n’est pas leur rôle premier. -
Surreprésentation dans les interactions policières, et dans les statistiques de judiciarisation et d’incarcération.
- Les personnes les plus exposées à ces interventions (situation d’itinérance, communautés racisées ou troubles graves) se trouvent au croisement de plusieurs formes de vulnérabilité.
- Le risque de judiciarisation est réel : les personnes en détresse se retrouvent parfois accusées de méfait, d’outrage ou d’entrave, alors qu’elles auraient dû recevoir des soins.
Que sont les brigades/équipes mixtes ?
Elles réunissent des intervenants du réseau de la santé et des policiers.
- Objectif : désamorcer les crises, éviter l’escalade et orienter les personnes vers les bonnes ressources.
- EMRII (Équipe Mobile de Référence et d’Intervention en Itinérance) : pour les personnes sans-abri.
-
PAIR : un policier et un intervenant social répondent ensemble aux appels.
Dans certaines régions, les duos sont appelés en différé (après un appel initial jugé préoccupant). Ailleurs, ils patrouillent ensemble dès le départ.
Leur efficacité dépend de la confiance du public.
Comment est-ce que les équipes mixtes fonctionnent sur le terrain ?
- En patrouille proactive : elles circulent ensemble, surveillent certains secteurs à risque et interviennent au besoin.
-
En réponse différée : un appel est reçu, jugé préoccupant, et l’équipe mixte est envoyée en complément d’une première réponse policière.
Tâches partagées :
- Le policier assure la sécurité immédiate : il évalue si la personne est dangereuse pour elle-même ou pour les autres, et sécurise la scène.
- L’intervenant psychosocial va engager un dialogue : il évalue l’état de la personne (désorientation, idées délirantes, détresse émotionnelle, etc.) et cherche une solution adaptée.
- Cela peut aller de la désescalade verbale à une référence vers un CLSC ou un centre de crise.
Quels sont les résultats des équipes mixtes ?
- Les hospitalisations en psychiatrie sous contrainte diminuent : on privilégie des interventions volontaires et respectueuses.
- Moins d’interventions policières dégénèrent : moins d’usage de la force, moins de blessures, moins de plaintes.
- Suivi social est souvent renforcé : grâce à l’intervenant, la personne est dirigée vers des ressources (médecin, psychologue, intervenant communautaire, etc.).
- Améliore la relation entre la police et les communautés : dans certains quartiers où la méfiance est forte (’itinérance, pauvreté, immigration récente), le fait de voir des policiers collaborer avec des travailleurs sociaux change la perception.
Quelles sont les limites des équipes mixtes ?
-
Inégalité territoriale.
- Services sont concentrés dans les grands centres comme Montréal, Laval, Québec.
- En région ou en périphérie, manque de ressources (réponses classiques, inadaptées, violentes). -
Sous-financement.
- Développement des brigades au lieu de réinvestir dans le système de santé mentale (prévention, suivi, accompagnement).
- Transfert de responsabilité. -
Confusion des rôles.
- Équipe mixte augmente la présence policière.
- Dans des communautés racisées ou marginalisées, la simple vue d’un uniforme peut réactiver des traumatismes.
- Le rôle d’aide peut se heurter à la perception de contrôle. -
Risque symbolique.
- Seule moyen d’avoir de l’aide est d’appeler 911 = médicalise l’urgence au lieu de renforcer la prévention et la dignité.
Quelles sont les solutions aux limites des équipes mixtes ?
-
Les brigades mixtes : solution durable ou pansement ?
- Point positif : meilleure réponse immédiate, réduction de la judiciarisation, moins d’arrestations violentes.
- Limites : elles dépendent de ressources précaires, souvent sous-financées, sont inégalement implantées.
- Réflexion critique : il faut renforcer le système de soins en parallèle. -
Remplacent-elles les services de santé ?
- Non, elles interviennent en situation de crise.
- Risque : délèguation à la police des missions qui relèvent du réseau de la santé.
- Enjeu d’épuisement : les intervenants sociaux se retrouvent en surcharge, avec peu de suivi réel possible. -
Médicalisation des problèmes sociaux ?
- Traite médicalement la détresse qui découle de l’itinérance, du racisme, de la pauvreté, de la solitude.
- Or ces réalités relèvent de politiques sociales, d’accès au logement, d’inclusion, pas seulement de psychiatrie ou d’intervention de crise.
Cela peut invisibiliser les causes structurelles de la souffrance (précarité, isolement, manque d’éducation, racisme systémique).