Cours 8 Les paraphilies et dysfonctions sexuelles Flashcards

1
Q

Les caractéristiques du trouble de l’identité sexuelle

A

Le trouble de l’identité sexuelle, ou transsexualisme, ne fit plus partie du DSM-5, ce qui représente un changement majeur.

Comment le décrivait-on auparavant?
Les personnes qu’il affecte ont le sentiment profond, généralement depuis la petite enfance, d’appartenir au sexe opposé. Elles détestent les vêtements et les activités propres à leur genre de naissance. Malgré leurs caractéristiques anatomiques évidentes - les organes génitaux et les caractères sexuels secondaires normaux, comme la barbe chez l’homme et des seins développés chez la femme -, elles sont convaincues d’appartenir à un autre genre que celui que les autres voient en elles.

Il peut tenter de se faire passer pour un membre du sexe opposé et même subir une opération pour que son corps corresponde au genre auquel il s’identifie.

Levine (2003) a décrit ainsi un homme dont le comportement relevait presque du fétichisme et du transvestisme

Avant la publication du DSM-5, ce trouble aurait été considéré comme un trouble d’identité sexuelle et non comme un trouble transvestisme, l’une des paraphilies que nous étudierons plus loin dans ce chapitre. Bien qu’ils portent souvent des vêtements du genre opposé, les travestis ne s’identifient pas à ce genre.

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2
Q

Pourquoi le trouble d’identité sexuelle a-t-il été abandonné?

A

Depuis de nombreuses années, des experts affirmaient que certaines personnes ne s’identifiaient tout simplement pas à leur genre de naissance et qu’il ne fallait pas les stigmatiser pour autant ni leur accoler une étiquette de malade.

C’est pourquoi l’American Psychiatric Association (APA) a fondé une nouvelle revue sur la psychologie de l’orientation sexuelle et de la diversité des genres en 2014.

Sur un autre plan, on a procédé à la réévaluation et à la mise à jour des lignes directrices en matière de formation et de pratique clinique. En 2015, lAmerican Psychiatric Association (APA) a publié des lignes directrices touchant les services psychologiques offerts aux personnes transgenres et aux non-conformistes sexuels. L’objectif de ce document est « … de soutenir les psychologues afin qu’ils puissent fournir des services compétents, adaptés et transaffirmatifs aux personnes transgenres et aux non-conformistes sexuels ».

Dernièrement, Singh et Dickey (2016) ont publie un article d’opinion dans lequel ils évaluent l’ampleur des défis actuels, surtout en ce qui touche les lacunes de la formation en psychologie pratique. Ils appellent également les psychologues à devenir des pionniers de l’implantation de politiques progres-sistes. Les auteurs croient que l’objectif ultime est d’adopter une « pratique positive » qui soit pertinente et bien adaptée aux clients et qui prenne en compte le fait que leur vie et leur bienêtre reflètent des identités sociales multiples et qu’une foule d’iniquités sociales et d’obstacles systémiques peut influer sur ceux-ci

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3
Q

Une grande partie de nos connaissances sur les questions liées à l’identité sexuelle provient des travaux réalisés par la clinique de l’identité de genre des enfants et des adolescents (Child and Adolescent Gender Identity Clinic) du Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) de Toronto.

contreverse

A

La participation de ces spécialistes au comité chargé de fournir de la rétroaction sur les critères diagnostiques du trouble d’identité sexuelle définis dans le DSM-IV démontre bien l’influence qu’ils exercent dans ce domaine.

Toutefois, une controverse a éclaté en 2015 et le CAMH a fermé sa clinique après 30 ans d’opération.

Zucker a été licencié

Ce commentaire semblait faire allusion aux plaintes concernant l’approche préconisée par Zucker, qui consiste à procéder lentement, pendant plusieurs années au besoin, afin de donner le temps à l’enfant d’en venir à accepter son genre de naissance.

Or, les opinions divergent considérablement sur ce qui convient le mieux à l’enfant, et de nombreux experts voient cette approche comme une forme de thérapie de conversion en contradiction avec l’importance accordée à l’heure actuelle dans notre culture au respect immédiat des désirs et des besoins des personnes transgenres.

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4
Q

Le transvestisme est moins problématique pour les femmes

A

Le transvestisme est moins problématique pour les femmes parce que la mode leur permet de porter des vêtements masculins.

Les personnes touchées par le trouble d’identité sexuelle souffrent souvent d’anxiété et de dépression, ce qui n’est pas étonnant étant donné leur situation psychologique difficile et l’attitude negative de la plupart des gens à leur égard. Dans l’enfance, le trouble d’identité sexuelle est associé à l’anxiété de séparation

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5
Q

Bien que le transsexualisme ne soit plus considéré comme un trouble, il vaut quand même la peine d’étudier les facteurs qui contribuent à son développement étant donné la détresse qu’il peut provoquer. (DSM)

(La décision de conserver la dysphorie de genre dans le DSM-5 et de supprimer le trouble d’identité sexuelle)

A

En fait, le DSM-5 a conservé une section sur la dysphorie de genre afin de tenir compte des personnes qui éprouvent un sentiment de détresse lié à leur identité de genre.

Ce critère met davantage l’accent sur le sentiment de « non-congruence» entre le genre vécu ou exprimé et le genre de naissance que sur l’identification au genre opposé. (bref juste ne pas être confortable)

On reconnaît aujourd’hui que la dysphorie de genre peut revêtir plusieurs formes et s’exprimer de multiples façons, notamment selon l’âge de la personne atteinte.

De ce fait, un diagnostic de dysphorie est justifié uniquement dans la mesure où le trouble s’accompagne d’une détresse ou d’une altération du fonctionnement cliniquement significatives

La décision de conserver la dysphorie de genre dans le DSM-5 et de supprimer le trouble d’identité sexuelle est largement attribuable à un article clé publié par une équipe de chercheurs canadiens. Bartlett et ses collaborateurs (2000) ont effectué une analyse conceptuelle des données existantes sur ce trouble afin de déterminer s’il devait être considéré comme un trouble mental lorsqu’il touche des enfants

Ils ont conclu que le diagnostic de trouble d’identité sexuelle ne devrait pas s’appliquer aux enfants qui se sentent mal à l’aise dans le rôle social assigne à leur genre tout en étant à l’aise avec leur sexe biologique. lis ont suggéré de retirer ce trouble chez l’enfant du DSM.

De plus, ils se sont dits gravement préoccupés par le fait que l’association du trouble de l’identité sexuelle avec un trouble mental risquait de contribuer à l’étiquetage et à la stigmatisation des enfants atteints de ce trouble qui expriment leur homosexualité.

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6
Q

Certaines données issues des recherches sur l’étiologie des troubles liés à l’identité de genre ont révélé que ceux-ci pourraient avoir une cause biologique.

A

Plus précisément, une étude menée auprès des membres d’une famille étendue de la République dominicaine a démontré l’influence des hormones sur l’identité sexuelle

Les sujets de sexe masculin n’avaient pas sécrété l’hormone responsable de la formation du pénis et du scrotum pendant leur développement fœtal.

Ils étaient nés avec un minuscule pénis et un scrotum ressemblant aux plis labiaux féminins.

Les deux tiers d’entre eux avaient été élevés comme des filles, mais à la puberté, leurs organes sexuels s’étaient transformés sous l’effet de la testostérone.

Leur pénis avait grossi et leurs testicules étaient descendus dans le scrotum. Dix-sept des 18 sujets avaient alors développé une identité sexuelle masculine.

D’autres recherches montrent que les enfants de mères humaines et les petits d’autres primates qui ont reçu des hormones sexuelles pendant la grossesse adoptent souvent les comportements propres au sexe opposé et présentent des anomalies anatomiques.

Ainsi, les chercheurs ont découvert que les filles dont la mere avait pris des progestatifs synthétiques, soit des précurseurs des hormones sexuelles mäles, pour prévenir les saignements utérins pendant la grossesse, se conduisaient comme des « garçons manqués » pendant leurs années préscolaires

De même, les petits garçons dont la mère avait pris des hormones féminines pendant la grossesse étaient moins sportifs et dédaignaient souvent les jeux robustes prisés par leurs camarades du même sexe

Même si leur identité de genre n’était pas nécessairement anormale, ces enfants semblaient avoir développé plus de centres d’intérêt et de comportements transgenres du fait que leur mère avait pris des hormones sexuelles avant leur naissance.

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7
Q

Le traitement des problèmes liés à l’identité sexuelle

A

Deux types d’interventions destinées à aider les personnes aux prises avec des problèmes liés à l’identité de genre:

  • Modifier la physiologie pour l’adapter à la psyché
  • Modifier la psyché pour l’adapter à la physiologie.

Les changements physiologiques
En général, une personne qui adhère à un programme visant à modifier ses caractéristiques physiques doit suivre une psychothérapie d’une durée de 6 à 12 mois.

Durant celle-ci, on aborde non seulement les sentiments probables d’anxiété et de dépression de la personne, mais aussi les diverses options qui s’offrent à elle pour transformer son corps.

Certains clients s’en tiennent à la chirurgie plastique.
Ainsi, un transsexuel masculin peut recevoir des traitements d’électrolyse pour supprimer ses poils faciaux et subir une chirurgie pour rapetisser son menton et sa pomme d’Adam.

De nombreux transsexuels prennent aussi des hormones pour donner à leur corps une apparence qui correspond davantage au genre auquel ils s’identifient.

Certaines vont plus loin et ont recours à l’inversion sexuelle chirurgicale.

L’inversion sexuelle chirurgicale est une opération qui consiste à modifier les organes génitaux pour qu’ils ressemblent davantage à ceux du sexe opposé.

La première opération du genre a eu lieu en Europe en 1930, mais celle qui a attiré l’attention du monde entier a été pratiquée à Copenhague, au Danemark, sur un ex-soldat, George, devenu Christine Jorgensen en 1952.

Les hommes ont beaucoup plus souvent recours à l’inversion sexuelle chirurgicale que les femmes.

Dans quelle mesure cette intervention est-elle bénéfique? Cette question fait débat depuis plusieurs décennies. L’une des études les plus controversées sur les résultats de cette intervention n’a révélé aucun avantage pour la personne «sur le plan de la réadaptation sociale »

Les conclusions de cette étude ont entraîné l’abolition du programme de réassignation sexuelle chirurgicale de la faculté de médecine de l’Université John Hopkins, le plus important de l’époque aux États-Unis.

Par la suite, Green et Fleming ont tiré des conclusions plus favorables après avoir réalisé une revue critique des études relativement contrôlées publiées de 1979 à 1989 et assorties d’un suivi d’au moins une année. Sur 130 femmes ayant subi une phalloplastie, 97% ont exprimé leur satisfaction, et ce pourcentage s’élevait à 87% chez les hommes qui avaient subi une vaginoplastie.

Les facteurs préopératoires qui semblaient présager une bonne adaptation post-chirurgicale comprenaient une relative stabilite émotionnelle; une adaptation reussie au nouveau role pendant au moins un an avant l’opération; une connaissance adéquate des limitations et des conséquences réelles de la chirurgie et une psychothérapie dans le cadre d’un programme établi sur l’identité de genre.

Une étude subséquente menée auprès de 232 transsexuels ayant subi une inversion sexuelle chirurgicale (vaginoplastiel a révélé qu’aucun ne regrettait son geste, même si certains d’entre eux n’aimaient pas l’apparence de leurs organes génitaux

Une étude longitudinale menée auprès de transsexuels danois a révélé peu de changement global après l’inversion sexuelle chirurgicale et les résultats étaient comparables, quel que soit le sexe de naissance des sujets. Le résultat le plus remarquable avait trait au fait qu’environ 1 sujet sur 4 présentait encore un taux important de morbidité psychiatrique
diagnosticable

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8
Q

Les paraphilies et les troubles paraphiliques
limites du trouble
prévalence

A

Les paraphilies sont des troubles caractérisés par un intérêt sexuel pour des objets ou des activités sexuelles inusités.

Autrement dit, il y a une déviation dans les préférences sexuelles de la personne (philia, «amour»).

Les fantasmes, les désirs ou les comportements doivent durer au moins six mois et provoquer une détresse ou une altération du fonctionnement considérables.

En fait, des enquêtes ont démontré que beaucoup de gens fantasment à l’occasion sur certaines activités que nous décrirons ici. Une enquête canadienne a révélé que 50% des hommes ont des fantasmes voyeuristes dans lesquels ils regardent des femmes nues à leur insu

Les critères diagnostiques de la détresse et de l’altération du fonctionnement définis dans le DSM sont problématiques parce qu’un grand nombre de personnes qui adoptent les comportements typiques d’une paraphilie ne souffrent pas et fonctionnent normalement. Ainsi, selon les critères du DSM, un individu qui a eu des contacts sexuel recurrents avec de jeunes enfants, mais qui ne présente aucun signe de détresse ou de dysfonctionnement, ne peut recevoir un diagnostic de pédophilie.

D’une manière plus générale, on ne considère pas certaines paraphilies comme des troubles en tant que tels parce qu’elles sont atypiques et ne causent aucune souffrance apparente.

C’est pourquoi une recommandation du DSM-5 consistant à différencier les paraphilies des troubles paraphiliques qui entraînent de la détresse ou un préjudice a fini par être approuvée.

Le DSM-5 fait désormais la distinction entre les comportements paraphiliques (les paraphilies) et les troubles paraphiliques.

Un trouble paraphilique est « une paraphilie qui cause d’une façon concomitante une détresse ou une altération du fonctionnement chez l’individu ou une paraphilie dont la satisfaction a entraîné un préjudice personnel ou un risque de préjudice pour d’autres personnes »

Les paraphilies coexistent souvent chez une même personne, et elles peuvent refléter d’autres troubles mentaux, comme la schizophrénie, la dépression ou un trouble de la personnalité.

Il n’existe pas de statistiques précises sur la prévalence de la plupart des paraphilies.

Les statistiques sur les arrestations sont probablement sous-estimées, car de nombreux crimes ne sont pas dénoncés, et certaines paraphilies (comme le voyeurisme) s’exercent aux dépens d’une victime qui ne se doute de rien.

Toutefois, les données indiquent que les paraphilies affectent surtout des hommes, peu importe leur orientation sexuelle; même dans le cas du masochisme, qui touche pourtant un nombre important de femmes, les hommes l’emportent largement sur celles-ci. Comme certaines personnes présentant une paraphilie recherchent des partenaires non consentants, ces troubles entraînent souvent des conséquences judiciaires.

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9
Q

Le fétichisme

A

Le fétichisme est la recherche de l’excitation sexuelle par le contact avec des objets.

Les personnes qui reçoivent un diagnostic de trouble «fétichisme», presque toujours des hommes, éprouvent une excitation sexuelle intense et récurrente liée à des objets appelés « fétiches » (p. ex., des chaussures de femme) et la présence du fétiche est fortement préférée ou même essentielle pour que l’excitation sexuelle se produise.

Les pieds et les chaussures, les collants transparents, les articles en latex comme les imperméables et les gants, les articles de toilette, les vêtements en fourrure, et plus particulièrement les sous-vêtements féminins, sont des sources courantes d’excitation pour les fétichistes.

Certains portent le fétiche sur eux, le caressent, l’embrassent, le sentent, le sucent, l’introduisent dans leur rectum ou contemplent simplement l’objet adoré en se masturbant.

D’autres préfèrent que leur partenaire porte l’objet fétiche pendant les rapports sexuels.

Certains individus peuvent constituer de vastes collections d’objets fétiches et commettre des cambriolages hebdomadaires pour enrichir leur collection.

L’attirance que le fétichiste éprouve envers l’objet est de nature compulsive et ressentie comme involontaire et irrésistible.

C’est le degré de focalisation érotique - la place exclusive et très spéciale de l’objet fétiche en tant que stimulant sexuel - qui distingue le fétichisme de l’attrait ordinaire que provoquent, par exemple, les talons aiguilles et les collants transparents chez les hommes hétérosexuels dans les cultures occidentales.

En effet, le fétichiste qui se focalise sur les bottes, par exemple, doit voir ou toucher une botte pour ressentir une excitation sexuelle, laquelle est très intense en présence du fétiche.

Ce trouble apparaît généralement à l’adolescence, mais le fétiche peut avoir acquis une signification spéciale dès l’enfance. Le trouble fétichisme coexiste souvent avec d’autres paraphilies, comme la pédophilie, le sadisme et le masochisme

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10
Q

Le trouble transvestisme

A

Le diagnostic de trouble transvestisme, ou travestisme, s’applique aux hommes qui éprouvent une excitation sexuelle intense du fait de s’habiller en femmes tout en continuant de s’identifier au genre masculin.

Le transvestisme peut varier et reposer sur le fait de porter seulement des sous-vêtements féminins sous des vêtements masculins traditionnels jusqu’au travestissement complet.

Certains travestis aiment se montrer en public sous l’apparence d’une femme; d’autres se produisent dans des boîtes de nuit pour le plus grand plaisir de nombreux clients, qui pratiquent une sexualité conventionnelle, mais n’en apprécient pas moins les travestissements réussis.

Toutefois, ces « usurpateurs d’identité » ne sont pas considérés comme souffrant du trouble transvestisme, sauf si le travestisme provoque une excitation sexuelle.

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11
Q

Ray Blanchard (1989), de l’Institut Clarke à Toronto, a inventé le terme «autogynéphilie» pour désigner la …

A

la tendance d’un homme à être sexuellement excité par la pensée ou l’image de soi en femme. Blanchard (1992) a souligné que l’autogynéphilie est généralement associée au transvestisme, mais pas toujours.

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12
Q

Les premiers signes du trouble transvestisme apparaissent souvent sous forme de…

A

sous forme de travestisme partiel pendant l’enfance ou l’adolescence.

Les travestis sont hétérosexuels, toujours de sexe masculin, et la plupart se travestissent de façon épisodique plutôt que régulière. Par ailleurs, leur apparence, leurs comportements et leur orientation sexuelle sont typiquement masculins. Beaucoup sont mariés. Le travestissement a généralement lieu dans l’intimité et en secret et n’est connu que de quelques proches. Il s’agit d’une des paraphilies auxquelles les critères de la détresse et de l’altération du fonctionnement définis dans le DSM ne s’appliquent pas du tout.

Le désir de se travestir peut s’intensifier avec le temps et évoluer vers la dysphorie de genre, définie comme une détresse face à son sexe de naissance, mais pas dans la même mesure que le trouble de l’identité sexuelle. Le trouble transvestisme peut coexister avec d’autres paraphilies, en particulier le masochisme

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13
Q

La pédophilie

A

Selon le DSM, la pédophilie (du grec pedos, «enfant») (appe. lée « trouble pédophilie » dans le DSM-5) affecte les adultes qui sont sexuellement excités par les contacts physiques et souvent sexuels avec des enfants prépubères sans lien de parenté avec eux.

Le DSM-5 indique que l’individu doit être âgé d’au moins 16 ans et avoir au moins 5 ans de plus que l’enfant.

Les études ne semblent pas appuyer le principe énoncé dans les DSM précédents selon lequel tous les pédophiles préfèrent les enfants prépubères.

Certains pédophiles s’en prennent à des enfants pubères qui n’ont pas l’âge légal pour consentir à des relations sexuelles avec un adulte.

Le trouble pédophilie touche beaucoup plus d’hommes que de femmes, bien qu’il existe des études de cas sur des pédophiles de sexe féminin

Ce trouble coexiste souvent avec des troubles anxieux et de l’humeur, des troubles liés à l’usage de substances et d’autres paraphiles

Le pédophile peut être hétérosexuel ou homosexuel.

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14
Q

Une enquête menée par le Boston Globe a contribué à sensibiliser encore davantage l’opinion publique à la pédophilie. En janvier 2002, les journalistes de la cellule Spotlight ont publié les résultats de leur enquête sur des prêtres de la région de Boston, des pédophiles présumés qui avaient agressé sexuellement des garçons et des fillettes et dont les crimes avaient été dissimulés.

A

En tout, 249 prêtres et frères de l’Archidiocèse de Boston ont été accusés publiquement d’exploitation sexuelle.

L’aspect le plus remarquable de cette enquête est qu’elle documente le fait que les prêtres pédophiles étaient souvent mutés dans d’autres paroisses une fois leurs méfaits mis au jour et démontre que certains prêtres continuaient de commettre des délits.

Les détails du travail des journalistes et leurs conclusions ont été résumés dans un ouvrage

l’Institut Southdown, au nord de Toronto, est bien connu pour les services psychologiques qu’il fournit aux membres du clergé.

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15
Q

Hélas, le Canada ne manque pas de pédophiles inculpés pour exploitation sexuelle d’enfants.

A

Le générique du film Spotlight

Pendant de nombreuses années, des rumeurs ont circulé à propos d’un vaste réseau de pédophiles opérant à Cornwall, en Ontario.

L’enquête a débuté lorsqu’un ancien enfant de chœur aujourd’hui âgé de 35 ans a affirmé qu’il avait été agressé sexuellement quand il était plus jeune.

Une longue enquête commandée par la Province de l’Ontario et dont le coût a été estimé à 53 millions de dollars n’a pas permis de confirmer ou d’infirmer l’existence de ce réseau de pédophiles, mais on a identifié 34 victimes.

Le rapport du commissaire Glaude contenait plus de 200 recommandations et décrivait de larges failles dans le système, l’insensibilité à l’égard des plaintes des victimes et la réticence à agir de plusieurs entités, notamment l’Église, les écoles et la société d’aide à l’enfance.

Aujourd’hui, en Ontario, quiconque exerce des fonctions professionnelles ou officielles auprès des enfants est tenu de dénoncer toute agression ou négligence suspectée à leur endroit.

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16
Q

L’Internet joue un rôle de plus en plus important dans le trouble pédophilie

A

les pédophiles l’utilisent pour se procurer de la pornographie juvénile et communiquer avec des victimes potentielles

La police a découvert et démantelé de vastes réseaux internationaux d’internautes qui consomment de la pornographie juvénile.

Un délit lié à pornographie juvénile est un indicateur diagnostique de la pédophilie plus solide que des antécédents réels de sévices sexuels commis sur des enfants!

Utilisation plus fréquente de la pornographie était un prédicteur fiable de la récidive, surtout parmi les délinquants sexuels déjà considérés comme étant à plus haut risque.

De plus, l’utilisation de matériel pornographique au contenu plus pervers constituait un facteur de risque de récidive éventuelle

Lors d’une enquête plus récente menée auprès de 2 000 jeunes Suédois, 84 d’entre eux (4,2%) ont admis qu’ils regardaient des sites de pornographie juvénile sur Internet

Ces jeunes hommes se détachaient du lot parce qu’ils présentaient une probabilité plus forte d’avoir des contacts sexuels avec des enfants et aimaient regarder un matériel pornographique extrêmement violent.

Il n’est pas étonnant que l’utilisation massive et aberrante d’internet ait mené à la création de programmes de thérapie destinés aux delinauants sexuels en ligne

Une méta-analyse a mis au jour des similarités remarquables entre les délinquants sexuels « hors ligne », qui commettent leurs crimes dans le monde réel, et les délinquants « en ligne», qui sévissent sur Internet. Par exemple, ces deux types de délinquants avaient subi davantage de sévices physiques et sexuels par rapport à la population générale. Toutefois, ils se distinguaient aussi par plusieurs éléments. Les délinquants sexuels en ligne sont légèrement plus jeunes et éprouvent plus d’empathie pour leurs victimes, mais ils sont aussi moins habiles dans la conduite stratégique des relations et leurs tendances sexuelles sont plus perverses. Les auteurs ont conclu que, contrairement aux délinquants sexuels hors ligne, les délinquants en ligne se dominent probablement mieux et qu’ils se heurtent à de plus nombreux obstacles lorsqu’ils veulent actualiser leurs déviances extrêmes

La libération conditionnelle des pédophiles est souvent assortie d’une restriction de l’accès à Internet.

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17
Q

violence (violeur) et agression sexuelle sur des enfants

A

Les agressions sexuelles sont rarement accompagnées de violence

Or, même si la plupart des pédophiles ne blessent pas leurs victimes physiquement, certains les effraient volontairement, en tuant leur animal familier, par exemple, ou en les menaçant d’autres sévices s’ils s’avisaient d’informer leurs parents.

Le pédophile se contente parfois de caresser les cheveux de l’enfant, mais il peut aussi manipuler ses organes génitaux, encourager l’enfant à manipuler les siens et, plus rarement, tenter une pénétration.

Les agressions peuvent se reproduire pendant des semaines, des mois ou des années si elles ne sont pas découvertes par d’autres adultes ou dénoncées par l’enfant.

Qu’ils soient psychopathes ou non, ces individus seraient plutôt des violeurs d’enfant, qui se distinguent des pédophiles du fait que leur désir de faire souffrir l’enfant physiquement est au moins aussi grand que celui d’obtenir une gratification sexuelle

même s’il est souvent difficile de distinguer les délinquants pédosexuels meurtriers des non meurtriers, il n’empêche que les premiers ont une réaction physiologique plus marquée aux descriptions d’agressions commises sur des enfants et une préférence pour celles-ci.

Bien que le niveau de psychopathie soit plus élevé chez ces hommes que chez les délinquants incestueux, Firestone et ses collaborateurs ont constaté que les violeurs d’enfants obtiennent généralement un score plus élevé sur l’Échelle de psychopathie révisée (PCL-R) de Hare et sont plus susceptibles d’adopter des comportements antisociaux

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18
Q

inceste
- type le plus fréquent
- prévalence
- pédophilie VS inceste

A

L’inceste se définit comme des relations sexuelles entre des parents proches ou alliés à un degré qui entraîne la prohibition du mariage.

L’inceste frère-sœur est le plus fréquent, suivi de l’inceste père-fille.

Bien que cette dernière forme d’inceste soit considérée comme plus pathologique, les résultats d’une étude québécoise remettent cette conclusion en question, car des chercheurs ont constaté que l’inceste entre frère et sœur était associé à une détresse aussi importante chez les victimes que l’inceste commis par un père ou un beau-père. En outre, on a montré l’existence d’une corrélation entre l’inceste frère-sœur et une fréquence beaucoup plus élevée de pénétration sexuelle

L’inceste est tabou dans presque toutes les sociétés humaines, sauf dans l’Égypte ancienne où les pharaons égyptiens épousaient leurs sœurs ou d’autres femmes de leur famille proche. En effet, les Égyptiens estimaient que le sang royal ne devait pas être contaminé par du sang étranger.

Le tabou de l’inceste est sensé au regard des connaissances scientifiques actuelles. En effet, les enfants d’une union père-fille ou frère-sœur ont de plus fortes chances d’hériter d’une paire de gènes récessifs provenant de chaque parent.
Or, les gènes récessifs entraînent surtout des effets biologiques négatifs tels que de graves déficiences congénitales.

Ce tabou représente donc une adaptation évolutive.

Des données indiquent que la structure des familles touchées par l’inceste est excessivement patriarcale et traditionnelle, surtout en ce qui touche la position subalterne des femmes

Dans ce type de famille, les parents ont aussi tendance à négliger leurs enfants et à maintenir une distance affective à leur égard

De plus, on croit que la prévalence de l’inceste est plus élevée quand la mère est absente ou handicapée, puisque les mères ont tendance à protéger leurs filles de l’exploitation sexuelle intrafamiliale.

Dans le DSM, l’inceste est présenté comme un sous-type de pédophilie. Par contre, plusieurs éléments importants distinguent l’inceste et la pédophilie. En premier lieu, l’inceste a lieu entre des membres d’une même famille. En second lieu, les victimes d’inceste sont souvent plus âgées que les victimes des pédophiles.

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19
Q

Les résultats d’une étude menée par Studer et ses collaborateurs (2000) au Alberta Hospital Edmonton indiquent que les évaluations du risque concernant les délinquants incestueux sous-estiment considérablement la menace que représentent ces individus.

pléthysmographe

A

Tout d’abord, on croit généralement qu’ils présentent un faible risque de récidive (de 4 à 10%).

Or, Studer et ses collaborateurs (2000) ont découvert que 22% des sujets avaient déjà commis un inceste et étaient, en fait, des récidivistes.

De plus, près des deux tiers des auteurs d’actes incestueux ont affirmé avoir commis des agressions non incestueuses, ce qui laisse croire qu’ils sont aussi pédophiles.

Les chercheurs ont conclu que, dans le cas de ces hommes, la pédophilie est surtout une question de circonstance opportune: ils sont attirés par les enfants en général et peuvent effectivement mettre leurs pulsions en actes au-delà du cercle familial si l’occasion se présente

D’autres études empiriques menées par Rice et Harris
(2002) indiquent que les pères incestueux qui agressent seulement leur fille présentent un niveau de psychopathie plus faible que les pères qui commettent aussi des agressions extrafamiliales.

Bien que les agresseurs intrafamiliaux manifestent des préférences sexuelles moins déviantes et présentent des taux de récidive plus faibles que les délinquants incestueux qui opèrent à l’intérieur et à l’extérieur de la famille, leurs préférences sexuelles n’en sont pas moins globalement déviantes et le risque absolu de récidive demeure élevé.

Les résultats d’études canadiennes basées sur la pléthysmographie pénienne confirment que les hommes qui agressent des enfants sans lien de parenté avec eux sont excités sexuellement à la vue de photographies d’enfants nus. Par contre, les agresseurs intrafamiliaux éprouvent une excitation sexuelle plus forte lorsqu’on leur présente des images d’activités hétérosexuelles entre adultes

L’une des premières versions rudimentaires du pléthys-mographe pénien a été inventée par Kurt Freund, qui a fabriqué le premier appareil en Tchécoslovaquie avant de travailler pendant plusieurs décennies à l’Institut de psychiatrie Clarke de Toronto

Le pléthysmographe permet de faire des «tests phallométriques» et sert à identifier les hommes - tant adultes qu’adolescents - qui ont des intérêts pédophiles. Une fois établis, les résultats de ces tests présentent une faible variance, ce qui indique qu’il est très difficile de modifier ses préférences sexuelles

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20
Q

Bien que les délinquants sexuels soient régulièrement soumis à des tests phallométriques, certains chercheurs ont mis en doute la fiabilité et la validité de ces tests.

A

Marshall et Fernandez (2000), en particulier, ont exprimé leur inquiétude à propos de la capacité démontrée de certaines personnes à contrôler leurs réactions physiologiques pendant le test.

On croit souvent qu’une exposition antérieure à la pornographie constitue une cause de l’exploitation sexuelle. Toutefois, dans un article de synthèse, une équipe de chercheurs canadiens a conclu que la pornographie joue un rôle uniquement chez les hommes prédisposés à commettre des agressions sexuelles

ceux qui ne le sont pas sont très peu influencés par la pornographie.

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Q

On prétend parfois que la pornographie juvénile joue un rôle critique en motivant les personnes prédisposées à agresser sexuellement des enfants, mais…

A

mais une étude clinique menée auprès d’hommes pédophiles indique que ce matériel n’est pas toujours essentiel. En effet, les sujets pouvaient être excités par du matériel déjà largement diffusé, comme des publicités télévisuelles et des catalogues de vêtements montrant de jeunes enfants en sous-vêtements. Autrement dit, au lieu d’utiliser du matériel pornographique explicite, ces hommes semblaient créer en imagination leur propre matériel érotique à partir de sources considérées comme anodines par la plupart des gens

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Q

Comme pour la majorité des paraphilies, les comportements pédophiliques sont déclenchés par

A

une forte attirance subjective

les pédophiles connaissent généralement les enfants qu’ils agressent: ce sont des voisins ou des amis de la famille.

La consommation d’alcool et le stress augmentent la probabilité qu’un pédophile passe à l’acte

Les délinquants pédosexuels ont des fantasmes sexuels liés aux enfants quand ils sont de mauvaise humeur, peut-être parce que cela les aide à mieux affronter leur mal-être; toutefois, il semblerait aussi que les fantasmes pédophiles accentuent les affects négatifs.

Contrairement aux délinquants violents non sexuels, les délinquants sexuels sont plus nombreux à avouer qu’ils ont recours au sexe consensuel et non consensuel comme stratégie d’adaptation

D’autres données laissent croire également que les pédophiles possèdent de faibles niveaux de maturité sociale, d’estime de soi, de contrôle des impulsions et d’aptitudes sociales

La plupart des pédophiles hétérosexuels plus âgés sont mariés ou l’ont déjà été.

Des adolescents de sexe masculin commettent la moitié de toutes les agressions sexuelles perpétrées sur des enfants, y compris les agressions intrafamiliales

Environ 50% des délinquants sexuels adultes ont adopté ces comportements illicites pour la première fois au début de l’adolescence. Ces adolescents ont pour la plupart connu une vie familiale chaotique et troublée dans un foyer dépourvu de structure et de soutien positif

Un grand nombre de ces adolescents pédosexuels avaient eux-mêmes été agressés sexuellement dans l’enfance. Ces données confirme l’hypothèse du cycle de l’abus, ou de l’abuseur.

39% des sujets de son échantillon avaient été victimisés sexuellement dans l’enfance et que 45 % avaient été maltraités par leurs parents.

Contrairement aux délinquants non sexuels, les délinquants sexuels sont plus susceptibles d’avoir été eux-mêmes victimes d’abus sexuels, mais non de mauvais traitements

Dans l’ensemble, les délinguants pédosexuels adolescents sont plus isolés socialement et possèdent moins d’aptitudes sociales que les délinquants non sexuels du même âge qui ont des démêlés avec la justice

L’isolement social est très caractéristique des adolescents du sous-groupe « bizarre-isolé » défini par Worling (2001), qui croit que ces derniers pourraient bénéficier d’une formation en compétences sociales de base, comme apprendre à écouter, amorcer une conversation et se présenter. Un bon nombre d’entre eux éprouvent aussi des difficultés scolaires

En général, ces jeunes hommes (les femmes sont beaucoup plus rares parmi les délinquants sexuels) sont ce qu’on appellerait de jeunes contrevenants, qui ont souvent des ennuis avec la police pour avoir commis toutes sortes d’infractions.

**Le fait qu’on diagnostique souvent chez ces jeunes un trouble des conduites et des troubles liés à l’usage de substances n’a rien d’étonnant.
Ils souffrent souvent aussi de troubles dépressifs et anxieux **

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Q

Comme l’inceste ou la pédophilie s’accompagnent rarement de violence physique ouverte, le délinquant pédosexuel nie souvent avoir forcé sa victime.

A

Parfois, il se convainc qu’il agit pour le bien de l’enfant, malgré l’abus de confiance inhérent à l’exploitation sexuelle des enfants et les graves conséquences psychologiques qu’elle peut avoir sur eux des années plus tard.

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24
Q

Les recherches sur l’évaluation des délinquants pédosexuels continuent de progresser, notamment grâce à des chercheurs canadiens

Échelle de dépistage des intérêts pédophiliques (EDIP)

A

Ainsi, Seto et Lalumière (2001) ont élaboré un bref questionnaire intitulé Échelle de dépistage des intérêts pédophiliques (EDIP) et démontré que cet outil est relativement utile pour distinguer les délinquants pédosexuels de ceux qui ont agressé des victimes plus âgées.

Seto, Harris, Rice et Barbaree ont administré l’EDIP à deux échantillons de délinquants pédosexuels adultes de sexe masculin. Un score élevé sur l’EDIP était corrélé de façon significative avec la récidive violente ou sexuelle, et l’excitation sexuelle provoquée par des images d’enfants prépubères et mesurée au moyen d’un test phallométrique.

L’EDIP est désormais largement acceptée et utilisée.

L’un des items de l’EDIP porte sur l’exploitation sexuelle d’une victime sans lien de parenté avec l’agresseur (extrafamiliale). L’intérêt pédophilique semble être plus grand dans ces cas

25
Q

Le voyeurisme

A

il peut arriver qu’un homme aperçoive par hasard une femme nue qui ne se doute pas qu’elle est observée.

les fantaisies voyeuristes sont assez Courantes chez les hommes, mais elles ne justifient pas un ciarnostic de trouble voyeurisme en soi

Le trouble voyeurisme se caracterise par la présence d’une excitation sexuelle intense liée au fait d’observer une personne nue ou en train de se déshabiller ou d’avoir des rapports sexuels.

Si le voyeur filme la personne, on parle alors de «voyeurisme électronique».

Chez certains hommes, l’activité sexuelle se limite au voyeurisme; d’autres ont une préférence pour le voyeurisme, mais celui-ci n’est pas essentiel pour les exciter sexuellement

Comme dans le cas de William, dont nous avons parlé dans l’Étude de cas 14.1, en début de chapitre, c’est l’espionnage, soit le fait de regarder secrètement, qui provoque l’excitation sexuelle.

Le voyeur atteint l’orgasme en se masturbant, soit pendant qu’il regarde, soit plus tard en se rappelant la scène. Parfois, le voyeur imagine qu’il a des rapports sexuels avec la personne observée, mais cela demeure un fantasme.

Le voyeurisme implique rarement un contact entre l’observateur et sa victime.
Le vrai voyeur, presque toujours de sexe masculin, n’est pas particulièrement excité à la vue d’une femme qui se déshabille juste pour lui.

L’élément de risque semble jouer un rôle important, car le voyeur est excité lorsqu’il imagine la réaction de la femme si elle découvrait qu’il la regarde.

La fréquence des actes voyeuristes est difficile à évaluer puisque, comme pour la majorité des actes illégaux, ils sont commis à l’insu de la police.
En fait, les voyeurs sont plus souvent accusés de délit d’intention que d’espionnage comme tel

Le voyeurisme débute généralement à l’adolescence. On croit que les voyeurs craignent les contacts sexuels plus directs peut-être en raison de leurs faibles niveaux de compétences sociales.

L’espionnage leur procure un plaisir de substitution et peut-être un sentiment de pouvoir sur leurs victimes. Le voyeurisme s’accompagne souvent d’autres paraphilies, mais l’individu ne semble pas autrement perturbé.

Au Danemark, on a observé une diminution significative des actes voyeuristes après la levée des restrictions sur la vente de matériel pornographique aux adultes, du moins selon les rapports de police (Kutchinsky, 1970). Cela pourrait s’expliquer par le fait que la plus grande disponibilité du matériel explicite illustré et écrit qui est généralement utilisé pour la masturbation a satisfait en partie les besoins qui avaient transformé certains hommes en voyeurs faute de mieux. Le fait que la pornographie soit disponible facilement sur Internet pourrait avoir un effet similaire, mais à un niveau plus mondial.

26
Q

L’exhibitionnisme

A

Le trouble exhibitionnisme est la présence d’une excitation sexuelle intense et récurrente liée au fait d’exhiber ses organes genitaux devant une personne prise au dépourvu, parfois un enfant.

Ce trouble apparaît généralement à l’adolescence

Comme dans le cas du trouble voyeurisme, la personne cherche rarement un contact sexuel.

Dans la plupart des cas, elle éprouve le désir de choquer ou d’embarrasser sa victime.

Auparavant, on présumait que la personne exhibitionniste n’avait jamais de contact sexuel avec sa victime. Toutefois, l’exhibitionnisme « n’est pas un acte bénin »
Ils ont constaté en effet que 39% des sujets exhibitionnistes de leur échantillon avaient commis d’autres infractions et que 31% avaient perpétré un acte violent ou de nature sexuelle.

Ils ont donc établi une distinction entre les « exhibitionnistes sans contact» et les «exhibitionnistes avec contact».

Le voyeurisme et l’exhibitionnisme représentent la majorité des crimes sexuels signalés à la police.

La prévalence du trouble exhibitionnisme est beaucoup plus élevée chez les hommes, qui sont souvent arrêtés pour « outrage à la pudeur ».

Ce trouble coexiste très souvent avec d’autres paraphilies, dont le voyeurisme et le frotteurisme

Le besoin de s’exhiber semble impérieux et pratiquement irrépressible chez l’exhibitionniste et il serait déclenché par l’anxiété et l’agitation, ainsi que par l’excitation sexuelle.

La nature compulsive de ce besoin fait que les exhibitions peuvent être assez fréquentes et même se répéter quotidiennement au même endroit et au même moment.

Des chercheurs albertains ont utilisé la pléthysmographie pénienne lors d’une étude sur des exhibitionnistes de sexe masculin dans le but de déterminer s’ils étaient excités sexuellement par des stimuli qui sont neutres pour les non-exhibitionnistes

Comparativement aux personnes dites «normales» et aux délinquants sexuels violents, les exhibitionnistes étaient passablement plus excités que les non-exhibitionnistes à la vue d’images de femmes entièrement vêtues dans des situations non sexuelles (montant un escalier roulant ou assises dans un parc, p. ex.) ; par contre, ils ont manifesté un niveau d’excitation similaire aux non-exhibitionnistes en réaction à des images érotiques et sexuellement explicites. Ces résultats confirment l’hypothèse selon laquelle les exhibitionnistes interprètent mal les indices de la phase de séduction qui précède le rapport sexuel, dans le sens où ils attribuent une signification érotique à des situations jugées non érotiques par les non-exhibitionnistes.

27
Q

Le frotteurisme

A

Le trouble frotteurisme est la présence d’une excitation sexuelle intense et récurrente liée au fait de toucher ou de se frotter contre une personne non consentante.

La personne peut frotter son pénis contre les cuisses ou les fesses d’une femme ou caresser ses seins ou ses organes génitaux.

Ces agressions se produisent généralement dans des lieux d’où il est facile de s’échapper, comme un autobus bondé ou un trottoir achalandé.

Le frotteurisme n’a pas été étudié en profondeur. Il semble apparaître à l’adolescence et coexiste gênéralement avec d’autres paraphilies

Les actes de frotteurisme et d’exhibitionnisme sont suffisamment fréquents pour susciter de graves préoccupations.

Un sondage mené auprès de 459 étudiantes du premier cvcle a révélé que 44% d’entre elles avaient été victimes d’au moins un acte de frotteurisme ou d’exhibitionnisme

Ces événements se produisaient généralement près des sites de transports publics et, fait notable, environ un tiers des étudiantes victimes de frotteurisme ont affirmé avoir subi des conséquences négatives durables, contre environ une victime sur sept dans le cas des actes exhibitionnistes.

28
Q

Le masochisme sexuel et le sadisme sexuel
(infantilisme)

A

La présence d’une excitation sexuelle intense et récurrente provoquée par la souffrance physique ou psychologique (comme (humiliation) d’une autre personne est la caractéristique clé du trouble sadisme sexuel.

Le trouble masochisme sexuel se caractérise par la présence d’une excitation sexuelle intense et récurrente provoquée par le fait de souffrir ou d’être humilié.

On croit souvent que le sadisme sexuel est motivé par le désir de dominer une autre personne et de surmonter sa résistance et son refus, mais des données issues d’études canadiennes démontrent que la violence ou l’agression constituent la motivation principale des individus sadiques sexuels

Ces deux troubles affectent les couples hétérosexuels et homosexuels, bien que l’on estime à plus de 85% la proportion des individus masochistes ou sadiques qui sont exclusivement ou principalement hétérosexuels

Ces troubles s’observent également chez certaines femmes; des sondages ont en effet révélé que de 20 à 30% des membres des clubs sadomasochistes sont des femmes

Ces troubles semblent apparaitre au début de l’âge adulte et la plupart des individus qui en sont atteints sont relativement à l’aise avec leurs pratiques sexuelles peu conventionnelles

La majorité d’entre eux mènent une vie ordinaire et des preuves indiquent que leurs niveaux de revenu et de scolarité sont supérieurs à la moyenne

La majorité des individus sadiques s’associent à des personnes masochistes à des fins de gratification sexuelle mutuelle. De 5 à 10% des gens ont déjà pratiqué une forme ou une autre d’activité sadomasochiste, comme de bander les yeux de leur partenaire, mais seul un petit nombre en sont des adeptes réguliers et ils sont encore moins nombreux à préférer ces activités pendant l’acte sexuel

La personne sadique peut atteindre l’orgasme en infligeant de la douleur à son partenaire et le masochiste, en ressentant de la souffrance, mais pour d’autres partenaires, les pratiques sadomasochistes comme la fessée sont un prélude aux rapports sexuels ou un aspect de ceux-ci.

Bien qu’un grand nombre d’individus puissent adopter tour à tour les rôles de dominant et de dominé, le masochisme est plus répandu que le sadisme.

Pour cette raison, les services de bondage-discipline pourraient représenter une fraction importante des revenus d’une maison de prostitution.

Les manifestations du masochisme sexuel sont variées et comprennent le fait d’être entravé (contrainte physique), d’avoir les yeux bandés (contrainte sensorielle), d’être fessé, fouetté, battu, de subir des décharges électriques, d’être coupé, humilié (se faire uriner ou déféquer dessus, être forcé de porter un collier et d’aboyer comme un chien, ou être exposé nu), ainsi que le fait de jouer le rôle d’un esclave et de se soumettre aux ordres de son partenaire.

Les thèmes de la soumission et de la domination semblent aussi importants que le fait d’infliger de la douleur. Si le partenaire désire être traité comme un enfant sans défense et qu’on lui met une couche, on parle alors d’«infantilisme».

29
Q

Une forme particulièrement dangereuse de masochisme

A

Une forme particulièrement dangereuse de masochisme, appelée « hypoxyphilie », désigne une excitation sexuelle due à un manque d’oxygénation obtenu par divers moyens: nœud coulant, sac de plastique, compression de la poitrine ou produit chimique, qui provoquent tous une réduction temporaire de l’oxygénation cérébrale du fait d’une vasodilatation périphérique

30
Q

Certains individus sadiques commettent des meurtres et des mutilations; d’autres sont des délinquants sexuels incarcérés pour avoir torturé leurs victimes, des inconnues surtout, et d’en avoir tiré un plaisir sexuel

A

Un exemple bien connu au Canada est celui de Paul Bernardo, que le juge a décrit comme un psychopathe sexuel sadique. Bernardo sera bientôt éligible à une libération conditionnelle, mais il est considéré comme un délinquant dangereux parce que non seulement il a participé au meurtre d’au moins trois jeunes femmes, mais il a aussi été identifié comme le «violeur de Scarborough» grâce à des tests d’ADN réalisés alors qu’il était en prison. Bernardo était le camarade et l’ami d’un autre criminel, inculpé pour meurtre et viol, le colonel Russel Williams, quand ils étudiaient tous deux au campus Scarborough de l’Université de Toronto. En 2008, alors qu’il était incarcéré au pénitencier de Kingston, aujourd’hui fermé, Bernardo a annoncé qu’il était psychopathe autrefois, mais qu’il avait changé.

À un moment donné, Bernardo avait obtenu un score de 35 sur 40 sur l’échelle
PCL-R (voir le chapitre 13), soit un niveau de psychopathie exceptionnellement élevé.

Le modèle de délinquance des délinquants sexuels sadiques diffère de celui des délinquants non sadiques. Les délinquants sadiques sont plus susceptibles de se faire passer pour des policiers, de commettre des meurtres en série, de ligoter leurs victimes et de dissimuler leur cadavre

Une découverte pour le moins déconcertante concerne le fait que, dans un échantillon de délinquant sexuels incarcérés, les deux tiers des auteurs de crimes sadiques avaient été évalués à tort comme des délinquants sexuels non sadiques

31
Q

Les autres troubles paraphiliques spécifiés

A

Il existe plusieurs autres troubles paraphiliques spécifiés, soit une excitation sexuelle intense et récurrente suscitée par une nécrophilie (cadavres), une zoophilie (animaux), une scatologie téléphonique (appels téléphoniques obscènes), une coprophilie (excréments), une urophilie (urine) et une clystérophilie (lavements)

Ce cas remettait également en question l’idée que ce trouble affecte surtout les hommes des régions rurales ayant un faible niveau d’intelligence.

32
Q

l’étiologie des paraphilies

A

Parmi les multiples théories et hypothèses concernant l’étiologie des paraphilies, les principales sont issues des modeles modèle biologique.
psychodynamiques et comportementaux, et certaines, biologique

33
Q

Les théories psychodynamiques
paraphilies

A

Dans la perspective psychodynamique, les paraphilies sont vues comme des mécanismes de défense qui empêchent le moi d’affronter ses peurs et ses souvenirs refoulés et représentent des fixations aux stades prégénitaux du développement psycho-sexuel.

Les personnes souffrant d’une paraphilie (des hommes pour la plupart) craindraient les relations hétérosexuelles conventionnelles, et même les interactions hétérosociales dans lesquelles le sexe n’intervient pas.

Leur développement social et sexuel est incomplet, retardé et inadéquat, ce qui affecte leurs rapports tant sociaux qu’hétérosexuels avec des adultes

Ainsi, le fétichiste et le pédophile souffriraient d’une angoisse de castration qui les pousse à craindre les rapports hétérosexuels avec d’autres adultes, jugés trop dangereux. L’angoisse de castration pousse l’exhibitionniste à se rassurer sur sa virilité en exhibant son membre; de même, elle incite l’individu sadique à dominer ses partenaires.

34
Q

Les théories cognitives et comportementales
- conditionnement
- style d’attachement
- relation parents-enfants
- alcool
- les distorsions cognitives

A

Certains adeptes du paradigme comportemental croient que les paraphilies découlent d’un conditionnement classique qui, de façon aléatoire, a lié l’excitation sexuelle à des types de stimuli considérés comme non érotiques dans notre culture

Prenons l’exemple d’un jeune homme qui se masturbe en regardant des photos ou des images de femmes portant des bottes de cuir noir. En vertu de cette théorie, la récurrence de ces expériences confère aux bottes des propriétés érotiques. Des hypothèses similaires ont été élaborées dans le cas du transvestisme, de la pédophilie, du voyeurisme et de l’exhibitionnisme.

Dans l’ensemble,** l’hypothèse du désir sexuel conditionné reçoit un très faible soutien empirique**

La plupart des théories comportementales et cognitives actuelles sur les paraphilies sont multidimensionnelles et attribuent celles-ci à la conjonction d’un certain nombre de facteurs.

L’histoire des individus souffrant d’une paraphilie revèle qu’ils ont souvent été victimes d’agression sexuelle et de mauvais traitements dans l’enfance et qu’ils ont grandi dans une famille où la relation parent enfant était perturbée

Ces premières expériences pourraient bien contribuer au développement du style d’attachement insécurisant qui caractérise la plupart des délinquants sexuels et de certains traits souvent relevés chez les personnes atteintes d’une paraphilie, tels qu’un faible niveau de compétences sociales, le manque d’estime de soi, la solitude et l’absence de relations intimes

Des antécédents de victimisation sexuelle sont liés à un risque de récidive sexuelle. Une étude menée par Nunes et ses collègues à l’Université Carleton auprès de 462 délinquants sexuels de sexe masculin a révélé que l’abus sexuel d’enfants présageait des résultats différents selon qu’il était perpétré par une femme ou par un homme: des taux plus élevés de récidive sexuelle dans le premier cas et l’apparition de tendances pédophiliques dans le second

Les paraphilies comme l’exhibitionnisme ou le voyeurisme pourraient donc servir de substituts aux relations et aux activités sexuelles plus conventionnelles. Des relations parent-enfant malsaines peuvent aussi amener un garçon à développer une attitude hostile ou négative et un manque d’empathie à l’égard des femmes, un facteur qui pourrait accroître ses chances de victimiser une femme.

L’alcool et les affects négatifs servent souvent de déclencheurs lors d’incidents de type pédophilique, voyeuriste et exhibitionniste. Marshall (1996) a signalé que 50% des délinquants sexuels de son échantillon étaient sous l’emprise de l’alcool ou d’une substance lorsqu’ils ont commis leur délit.

Les distorsions cognitives jouent également un rôle dans les paraphilies. Ainsi, un voyeur peut penser qu’une femme qui se déshabille devant ses rideaux ouverts veut vraiment qu’on la
regarde

Dans la perspective du conditionnement opérant, on attribue de nombreuses paraphilies à des compétences sociales inadéquates ou à la tendance des parents ou des proches à renforcer certains traits peu conventionnels chez l’enfant. Ainsi, les histoires de cas concernant des travestis sont émaillées d’anecdotes sur l’attention flatteuse et les éloges enthousiastes décernés au petit garçon qui a revêtu une robe de sa mêre.

35
Q

Les théories biologiques

A

Comme une écrasante majorité des personnes souffrant de paraphilies sont des hommes, les chercheurs se sont demandé si on ne devrait pas incriminer les androgènes, et notamment la testostérone.

Comme le foetus humain est d’abord féminin et que ses attributs masculins se développent plus tard sous l’influence des hormones, se pourrait-il qu’un incident néfaste survienne pendant le développement du fœtus?

Les études sur les différences hormonales entre les personnes normales et les individus atteints d’une paraphilie n’ont pas revelé de taux plus élevés de testostérone chez ces derniers

Quant aux différences au niveau du cerveau, on soupconne depuis longtemps qu’une dysfonction du lobe temporal pourrait être en cause dans une minorité de cas de sadisme et d’exhibitionnisme

36
Q

Le traitement des paraphilies
renforcer leur engagement envers la thérapie

A

Comme la plupart des actes paraphiliques sont illégaux, un grand nombre de personnes qui reçoivent un diagnostic de paraphilie sont incarcérées et doivent suivre une thérapie sur une ordonnance du tribunal.

Les résultats de la thérapie imposée aux délinquants sexuels adultes incarcérés sont très variables, les taux de succès publiés allant d’un faible 30% à plus de 90%.

Les jeunes délinquants sexuels ont aussi fait l’objet de certaines études, car la plupart d’entre eux commettent leurs premières infractions à l’adolescence. Les résultats, comme pour ceux des adultes, sont variables

Certains programmes de thérapie ciblent les paraphiliques les plus dangereux parmi les détenus et d’autres, ceux dont le pronostic est le plus prometteur (comme les délinquants primaires). Certains programmes, mais pas tous, ne prévoient pas de suivi après la libération du détenu.

*Précisons que le taux de récidive augmente avec les années, surtout après les deux années qui suivent la fin du traitement

Comme nous l’avons vu dans le cas des toxicomanes, les délinquants sexuels ne possèdent pas toujours la motivation nécessaire pour essayer de changer leurs comportements illicites.

Leur motivation à se faire soigner est sapée par différents facteurs comme le déni, la tendance à minimiser la gravité de leur problème, la croyance que leurs victimes ne seront pas des témoins crédibles et l’assurance de pouvoir maîtriser leurs comportements sans l’aide d’un professionnel. Le déni est lié à une perception négative de la thérapie, ainsi qu’à d’autres distorsions cognitives.

Certains délinquants accusent la victime (même s’il s’agit d’un enfant) d’avoir cherché à les séduire. Il est donc difficile de croire à la réussite des programmes de thérapie avec de tels délinquants parce qu’ils décrochent facilement.

Il existe cependant plusieurs façons de renforcer leur engagement envers la thérapie

  • Le thérapeute peut montrer qu’il comprend la réticence du délinquant à admettre qu’il en est un, ce qui aura pour effet de réduire ses défenses et son hostilité.
  • Le thérapeute peut proposer au délinquant des thérapies susceptibles de l’aider à mieux maîtriser son comportement et souligner les conséquences négatives du refus de suivre un traitement (comme le transfert vers une prison moins agréable si le délinquant est déjà en détention provisoire) et d’une récidive (comme une peine plus sévère).
  • Après avoir expliqué les bienfaits potentiels de la thérapie, le thérapeute peut faire une intervention paradoxale en af. firmant qu’il doute que son client soit motivé à entreprendre ou à poursuivre une thérapie; il le met ainsi au défi de surmonter ses réticences et de prouver au thérapeute qu’il a tort.
  • Le thérapeute peut expliquer au client qu’il devra subir une évaluation psychophysiologique de son excitation sexuelle, ce qui implique que ses penchants sexuels seront peut-être mis au jour alors qu’il ne les a pas reconnus

On peut aussi se demander dans quelle mesure les délinquants restent motivés une fois qu’ils réintègrent la communauté. Une étude menée auprès de délinquants sexuels ontariens a montré que la thérapie les avait fortement motivés à modifier leur comportement sexuel déviant, mais que leur motivation avait beaucoup diminué - par rapport à son niveau après la thérapie - lors de leur libération conditionnelle

Barrett et ses collaborateurs (2003) ont conclu que la motivation est dynamique plutôt que statique et que de nombreux cliniciens œuvrant au sein de la communauté auront de la difficulté à réengager les délinquants dans le processus de thérapie.

37
Q

Les dysfonctions sexuelles

A

les problèmes qui empêchent beaucoup de personnes de jouir des plaisirs sexuels conventionnels au cours de leur vie. Nous parlons ici des dysfonctions sexuelles, des problèmes caractérisés par l’inhibition des comportements d’appétence ou des modifications psychophysiologiques propres au cycle normal de la réponse sexuelle.

Les comportements sexuels humains définis comme normaux et souhaitables varient en fonction de l’époque et du lieu.

De nos jours, les inhibitions sexuelles sont un signe d’anormalité tandis qu’au 19e siècle et au début du 20° siècle, en Occident, ce sont plutôt les excès sexuels qui étaient condamnés.

Tout en étudiant les dysfonctions sexuelles, il importe de garder à l’esprit ces normes variables selon l’époque et la culture.

38
Q

Les problèmes psychologiques ont des conséquences non seulement sur les personnes qui les éprouvent, mais aussi sur leurs proches.

A

Cet aspect des problèmes affectifs humains est particulièrement important pour notre étude des dysfonctions sexuelles, qui se manifestent généralement dans le contexte de relations intimes.

Un mariage est condamné à battre de l’aile si l’un des partenaires appréhende les rapports sexuels. Et, pour le meilleur et pour le pire, le concept de soi de la plupart d’entre nous est intimement lié à la sexualité.

39
Q

Les dysfonctions sexuelles et le cycle de la réponse sexuelle humaine

A

Les dysfonctions sexuelles sont divisées en plusieurs catégories: les troubles du désir sexuel, les troubles de l’excitation sexuelle, les troubles de l’orgasme et les troubles liés à des douleurs.

Les symptômes doivent être persistants et récurrents, et provoquer une détresse significative ou de graves difficultés interpersonnelles

Le diagnostic de dysfonction sexuelle ne s’applique pas si le trouble semble résulter d’une affection médicale (comme un diabète avance, qui peut causer des problèmes érectiles chez l’homme) ou d’un autre trouble (comme le trouble dépressif caractérisé).

40
Q

La plupart des conceptuaisations contemporaines du cycle de la réponse sexuelle découlent des propositions de Masters et Johnson (1968) et de Kaplan (1974).

A

On considère que le cycle de la réponse sexuelle se déploie en quatre phases, considérées comme assez similaires chez les membres des deux sexes:

  1. Le désir. Présenté par Kaplan (1974), ce stade est celui de l’intérêt ou du désir sexuel et il est souvent associé à des fantasmes érotiques.
  2. L’excitation. Au cours de cette phase, la première proposée par Masters et Johnson, le plaisir sexuel subjectif s’accompagne de modifications physiologiques provoquées par un afflux sanguin plus important aux organes génitaux et, chez la femme, aux seins aussi. Cette intumescence provoque une érection et l’élargissement des seins et du vagin, qui devient plus lubrifié.
  3. L’orgasme. Au cours de cette phase, le plaisir sexuel atteint un apogée qui fascine les poètes et le commun des mortels depuis des milliers d’années. Chez l’homme, l’éjaculation semble irrépressible et survient de façon presque systéma-tique. Chez la femme, les muscles de la paroi du tiers externe du vagin se contractent. Chez les membres des deux sexes, tout le corps se tend et le pelvis se projette involontairement vers l’avant.
  4. La résolution. La dernière phase définie par Masters et Johnson correspond au sentiment de détente et de bienêtre qui suit généralement l’orgasme. Pendant cette phase, l’homme est physiologiquement réfractaire pendant un certain temps à une érection ou à une excitation sexuelle.
La femme, au contraire, peut répondre presque immédiate ment à de nouvelles stimulations, ce qui lui permet d’avoir des orgasmes multiples.
41
Q

La description et l’étiologie des dysfonctions sexuelles
(prévalence)

A

La prévalence des perturbations occasionnelles de la dysfonction sexuelle est assez élevée.

La prévalence globale de ces symptômes était de 43% pour les femmes et de 31% pour les hommes. Comme ces symptômes sont courants, une personne qui éprouve à l’occasion un ou plusieurs problèmes décrits dans la présente section ne devrait pas présumer qu’elle a besoin d’un traitement.

Dans les critères diagnostiques de chaque dysfonction sexuelle, l’expression «persistant et récurrent» souligne le fait qu’un problème doit être grave pour que le diagnostic soit posé.

De plus, la comorbidité des dysfonctions sexuelles est assez élevée. Par exemple, près de la moitié des femmes et des hommes souffrant d’une baisse du désir sexuel présentent au moins une autre dysfonction

42
Q

Les troubles du désir sexuel
aversion sexuelle

A

La diminution du désir sexuel est l’absence ou l’insuffisance de fantasmes érotiques chez l’homme.

Sa forme la plus profonde, appelée aversion sexuelle, a été retirée du DSM-5 en raison de sa rareté diagnostique.

Elle désigne la tendance à éviter presque tout contact génital avec une autre personne.

Les troubles du désir sexuel, ou « baisses de libido » dans le langage familier, sont particulièrement problématiques.

À quelle fréquence une personne devrait-elle vouloir faire l’amour? Et avec quelles intensité ou insistance? Souvent, la plupart des clients qui reçoivent ce diagnostic consultent un clinicien parce que leur partenaire est mécontent du peu d’intérêt qu’ils portent au sexe. La diminution du désir sexuel apparaît pour la première fois dans le DSM-Ill en 1980, sous la rubrique « inhibition du désir sexuel »

Certaines données attestent l’importance des facteurs subjectifs dans l’évaluation qu’une personne fait de sa libido ou de son manque de libido.

Chez les clients ayant consulté un clinicien, elles comprennent les facteurs religieux, les rapports sexuels avec un partenaire du sexe non privilégié, la peur de perdre le contrôle, la peur d’une grossesse, la dépression, les effets indésirables de certains médicaments tels que les antihypertenseurs et les tranquillisants, et la perte d’interêt résultant de facteurs comme la mauvaise hygiène personnelle du partenaire

Les chercheurs ont dégage plusieurs facteurs causals potentiels

On met parfois en cause des facteurs relationnels, puisque les femmes qui se détournent du sexe mentionnent souvent le manque de dialogue avec leur mari et se disent mecontentes de la façon dont leur couple résout ses conflits. D’autres causes potentielles englobent des antécédents de traumatisme sexuel, comme un viol ou une agression sexuelle dans l’enfance, ainsi que la peur de contracter des maladies transmises sexuellement comme le sida.

Deux études empiriques révèlent que la colère est un facteur majeur de la baisse du désir sexuel chez les hommes et les femmes

Le désir sexuel diminue aussi chez les personnes exposées à des niveaux élevés de stress quotidien.

Certaines données confirment également l’importance des taux de testostérone chez l’homme: plus ces taux sont bas, plus leur libido est faible

43
Q

Les troubles de l’excitation sexuelle
sous types
Combien de femmes/hommes souffrent d’une dysfonction sexuelle ?
causes

trouble de l’hypersexualité

A

Certaines personnes éprouvent facilement ou assez facilement du désir sexuel, mais elles ont du mal à atteindre ou à maintenir leur excitation sexuelle

Les sous-types du trouble de l’excitation sexuelle sont:
- le trouble de l’intérêt pour l’activité sexuelle ou de l’excitation sexuelle chez la femme
- le trouble de l’érection chez l’homme, autrefois appelés « frigidité » et «impuissance»

L’élimination des termes «impuissance » et «frigidité » constitue un net progrès.

En effet, le mot « impuissance » suggère un manque de force, de contrôle ou de virilité et soutient négativement la conception phallocrate de la masculinité, souvent remise en question de nos jours.

Le terme « frigidité » évoque une femme froide, distante, antipathique et insensible.

Les deux termes sont désobligeants et incitent à chercher les causes du problème chez la personne plutôt qu’au sein de la relation, celle-ci étant vue comme une entité clinique distincte par de nombreux chercheurs contemporains qui y cherchent des réponses et des solutions.

Une femme recevra un diagnostic de trouble de l’excitation sexuelle si elle souffre d’une lubrification vaginale insuffisante et généralisée qui l’empêche de mener à terme les rapports sexuels sans douleur.

Chez l’homme, le trouble de l’érection désigne l’incapacité persistante et récurrente à obtenir ou à maintenir une érection jusqu’à l’achèvement de l’acte sexuel.

Combien de femmes souffrent d’une dysfonction sexuelle ?
Dans une méta-analyse exhaustive portant sur des femmes préménopausées, les chercheurs ont étudié une variété de problèmes (diminution du désir sexuel, aversion sexuelle, trouble de l’excitation sexuelle, trouble de l’orgasme, troubles sexuels liés à des douleurs et lubrification insuffisante, etc.).

La prévalence globale des dysfonctions sexuelles féminines était de 40,9 % (environ 2 femmes sur 5).

Le problème prédominant était la perte de l’intérêt pour l’activité sexuelle, qui affectait 28,2% des femmes

En ce qui touche le trouble de l’érection, la prévalence serait de 3 à 9%
Elle augmente fortement chez les adultes plus âgés

Certains hommes souffrent à la fois de dysfonction érectile et d’éjaculation prématurée, celle-ci augmentant le risque d’insuffisance érectile.

Les facteurs qui permettent de prédire cette combinaison englobent l’anxiété, la dépression et un âge avancé

Jusqu’à deux tiers des problèmes érectiles ont des causes biologiques généralement associées à des facteurs psychologiques

En général, les médicaments, les maladies et les déséquilibres hormonaux susceptibles d’affecter les voies nerveuses ou l’afflux sanguin vers le pénis peuvent contribuer aux problèmes d’érection: c’est le cas, par exemple, des médicaments comme la ThorazineMD et le ProzacMD et de certains antihypertenseurs, ainsi que des maladies telles que Le diabète, l’insuffisance rénale et l’alcoolisme chronique.

Comme nous l’avons mentionné, toutefois, les facteurs somatiques interagissent souvent avec des facteurs psychologiques pour provoquer et entretenir les difficultés érectiles. Ainsi, l’anxiété et la dépression sont souvent le lot des hommes souffrant d’insuffisance érectile

L’apparition du trouble suscite la crainte d’un échec subséquent qui peut certainement inhiber la réponse sexuelle

Le DSM-5 présente une lacune importante puisqu’il ne recense pas le trouble appelé hypersexualité, qui peut prendre la forme d’une dépendance apparente envers le sexe ou d’une sexualité compulsive.

Kafka le décrit comme un trouble du désir sexuel associé à une composante d’impulsivité

Selon Kafka, ses auteurs craignaient que son inclusion pathologise des tendances normales et que le diagnostic soit invoqué de façon stratégique par des avocats cherchant à disculper leurs clients.

Comme l’hypersexualité a été étudiée par les experts chargés de réviser la section du DSM-5 sur les dépendances, ceux-ci ont longuement débattu la question de savoir si un comportement sexuel compulsif remplissait les critères d’une dépendance. Dans l’état actuel des connaissances, il n’est pas possible de tirer des conclusions définitives

Krueger a observé qu’il est quand même possible de poser un diagnostic d’hypersexualité en se basant sur la nomenclature internationale la plus utilisée au monde, la CIM-10.

Il a aussi souligné l’existence, dans le DSM-5, d’une catégorie générique appelée « autre dysfonction sexuelle spécifiée».

44
Q

Les troubles de l’orgasme chez la femme

A

Trois types de trouble de l’orgasme: un chez la femme et deux chez l’homme.

Le trouble de l’orgasme chez la femme
L’absence d’orgasme après une période d’excitation sexuelle normale.

Selon une analyse récente, il s’agit du deuxième problème le plus courant chez les femmes derrière la baisse du désir sexuel.

Les taux de prévalence varient largement et vont de 16 à 46%, les plus élevés étant recensés en Asie

Le trouble de l’orgasme est le problème qui amène le plus souvent les femmes à suivre une thérapie

L’anorgasmie n’est pas un problème qui concerne seulement les femmes, c’est aussi un aspect important de l’activité sexuelle pour leur partenaire, qui peut finir par se croire peu doué ou insensible.
Ce dernier point explique probablement le fait que jusqu’à 61 % des femmes simulent un orgasme à l’occasion

Il est important de faire la distinction entre la difficulté d’une femme à être excitée sexuellement et sa difficulté à atteindre l’orgasme.
10% des femmes adultes soient anorgasmiques
On a évoqué de multiples raisons pour expliquer ce problème. Peut-être que, contrairement aux hommes, les femmes doivent apprendre à avoir un orgasme. Il se peut aussi que la capacité orgasmique ne soit pas innée chez la femme comme elle l’est chez l’homme.
Chez ce dernier, l’éjaculation, qui accompagne presque toujours l’orgasme, est essentielle à la reproduction. Les résultats d’une enquête indiquent que les femmes qui ont peu pratiqué la masturbation, ou ne l’ont pas pratiquée du tout avant leurs premières relations sexuelles, sont beaucoup plus susceptibles de ne pas avoir d’orgasmes que celles qui se sont masturbées et ont eu des orgasmes avant de devenir sexuellement actives avec un partenaire

Par ailleurs, un troisième facteur pourrait être responsable à la fois de la pratique moins fréquente de la masturbation et d’une capacité orgasmique réduite. Des données cliniques indiquent que le manque de connaissances semble aussi jouer un rôle. En effet, beaucoup de femmes qui ont des difficultés orgasmiques, de même que celles qui sont peu excitées par la stimulation sexuelle, connaissent mal leur anatomie génitale et ont du mal à reconnaître leurs besoins et à les exprimer à leur partenaire.

La consommation chronique d’alcool pourrait représenter un facteur somatique dans la dysfonction orgasmique des femmes

Le fait que le seuil orgasmique varie d’une femme à l’autre pourrait être un autre facteur à prendre en compte Bien que certaines femmes atteignent l’orgasme rapidement et après une stimulation clitoridienne minimale, d’autres semblent avoir besoin d’une stimulation intense et prolongée pendant les préliminaires ou durant le coït. Un homme peut conclure qu’il est incompétent ou que son pénis est trop petit si sa partenaire lui demande de stimuler manuellement son clitoris pendant la relation ou le fait elle-même, et sa réaction peut contribuer au problème.
Une étude portant sur les réponses sexuelles de femmes non orgasmiques lorsqu’elles visionnent des films érotiques a révélé l’existence d’une autre possibilité
Un aspect de l’étude consistait à déterminer si l’activation du système nerveux sympathique (provoquée par une séance de vélo stationnaire) pouvait augmenter la réponse génitale à des films érotiques. Cela s’est produit chez des femmes normales, mais non chez celles qui souffraient d’une dysfonction orgasmique. Meston et Gorzalka ont alors émis l’hypothèse que le niveau d’activation sympathique optimal pourrait être plus bas chez ces femmes. Chez les femmes normales, des niveaux d’activation sympathique de bas à modérés (comme ceux qui ont été provoqués lors de la séance de vélo stationnaire dans leur étude) augmentent les réactions vaginales aux stimuli érotiques, tandis que des niveaux plus élevés les inhibent. Les femmes qui présentent des difficultés orgasmiques pourraient donc ne pas tolérer des niveaux même modérés d’activation sympathique et y réagir d’une manière qui interfère avec la réponse sexuelle.

La peur de perdre le contrôle est un autre facteur susceptible de jouer un rôle. Les Français parlent de « petite mort » pour désigner l’orgasme. Certaines femmes craignent de hurler, de se couvrir de ridicule ou de perdre connaissance. La croyance, peut-être mal exprimée, qu’il est en quelque sorte inconvenant de s’abandonner et de laisser son corps prendre le dessus sur son esprit conscient constitue une autre source d’inhibition.

45
Q

Trois types de trouble de l’orgasme
L’éjaculation retardée et l’éjaculation prématurée

causes

A

L’éjaculation retardée et l’éjaculation prématurée sont toutes deux recensées dans le DSM-5.

L’éjaculation retardée est relativement rare et affecte de 3 à 8% des clients sous traitement

Les causes envisagées comprennent la peur de féconder sa partenaire, le refus de montrer son amour, les sentiments d’hostilité et, si la partenaire a des difficultés orgasmiques, la peur de s’abandonner.

Dans certains cas, le problème peut avoir une cause biologique, comme une lésion de la moelle épinière ou la prise de certains tranquillisants

L’éjaculation prématurée, ou précoce, est sans doute la dysfonction sexuelle la plus courante chez les hommes

Elle peut survenir même avant la pénétration, mais elle se produit plus souvent quelques secondes après.

Ce trouble provoque généralement une anxiété considérable.

il affecte de 16 à 27% des hommes canadiens selon la façon dont on le définit, une prévalence comparable à celle des autres pays.

L’éjaculation prématurée serait le problème sexuel le plus souvent signalé par les hommes canadiens.

Sa prévalence est plus forte en Colombie-Britannique et dans les provinces maritimes.

Il a un impact négatif sur la qualité de vie globale et la qualité de la vie sexuelle aux dires des sujets comme de leur partenaire

Des difficultés interpersonnelles et la présence d’une dysfonction sexuelle chez la partenaire peuvent être la cause

Certaines preuves établies en laboratoire indiquent que les hommes souffrant d’éjaculation prématurée sont sensibles à une stimulation tactile minimale (au moyen d’un vibrateur)
Dans ce cas, leur tendance à éjaculer plus rapidement pourrait être due à l’extrême sensibilité de leur pénis.

De plus, les éjaculateurs précoces passent souvent plus de temps sans avoir d’orgasme que les hommes capables de différer l’éjaculation

Des chercheurs ont émis l’hypothèse que l’éjaculation précoce pourrait résulter d’un apprentissage, comme l’exposition à des situations qui favorisent et renforcent une brève latence éjaculatoire.

Ainsi, un homme peut avoir pris l’habitude d’éjaculer rapidement parce qu’il a souvent fait l’amour à la hâte du fait qu’il se trouvait dans un endroit public et craignait d’être surpris

46
Q

Les troubles sexuels liés à des douleurs
4 symptomes

A

Les troubles sexuels liés à des douleurs sont désignés sous le nom « trouble lié à des douleurs génito-pelviennes et à la pénétration» dans le DSM-5.

Ce trouble est associé à quatre symptômes, dont chacun est suffisant pour justifier un diagnostic s’il entraîne une souffrance ou des difficultés interpersonnelles significatives.

Le premier symptôme est la présence de difficultés persistantes ou répétées lors de la pénétration vaginale pendant la relation sexuelle.

Le deuxième est une douleur vulvovaginale ou pelvienne marquée pendant les rapports sexuels ou lors des tentatives de pénétration, un symptome auparavant appelé dyspareunie.

La dyspareunie est liee à des altérations de tous les aspects du cycle de la réponse sexuelle, y compris à une diminution du désir sexuel et de l’excitation sexuelle et à une plus grande insatisfaction. Toutes ces difficultés conduisent à l’évitement des rapports sexuels et provoquent des tensions interpersonnelles

Le troisième symptôme est une peur marquée de la douleur vulvovaginale ou pelvienne ou une anxiété liée à celle-ci.

Enfin, le dernier symptôme est une contraction involontaire du tiers extérieur du vagin qui rend la pénétration impossible, une situation appelée vaginisme. Bien qu’elles ne puissent pas avoir de rapports sexuels, les femmes atteintes de vaginisme ont une excitation sexuelle normale et des orgasmes par stimulation manuelle ou orale sans pénétration.

il est difficile, voire impossible de faire la distinction entre vaginisme et dyspareunie, deux problèmes qui empêchent la pénétration vaginale.

47
Q

Il est difficile, voire impossible de faire la distinction entre vaginisme et dyspareunie

VRAI OU FAUX

A

Vrai

vaginisme: contraction involontaire des muscles du plancher pelvien

dyspareunie: douleur avant, pendant ou après

Deux problèmes qui empêchent la pénétration vaginale.

48
Q

Les théories étiologiques générales sur les dysfonctions sexuelles
- perspective psychanalytique

A

À une époque, les dysfonctions sexuelles étaient gênéralement imputées à la décadence morale.

  • on croyait alors que la masturbation excessive dans l’enfance entraînait des problèmes sexuels à l’âge adulte.
  • la masturbation précoce endommageait les organes sexuels et épuisait un réservoir limité d’énergie sexuelle, ce qui diminuait les capacités sexuelles à l’âge adulte.
  • les difficultés érectiles étaient attribués à une activité sexuelle débridée.

À l’époque victorienne, on estimait qu’il fallait réprimer ce dangereux appétit sexuel. Pour décourager les touchers génitaux chez les enfants, on préconisait l’emploi de mitaines métalliques et, pour détourner les adultes de la débauche, on recommandait l’exercice au grand air et des nourritures fades.

En fait, les flocons de maïs et les biscuits Graham de Kellogg’sMD ont été créés dans le but de diminuer la libido. Sans succès.

Dans la perspective psychanalytique, les dysfonctions sexuelles sont considérées comme les symptômes de conflits refoulés.

Comme les dysfonctions sexuelles sont une source d’inconfort et de souffrance psychologique pour le client et pour son ou sa partenaire et qu’une sexualité sans entrave est agréable en soi, le thème de la colère et de l’agressivité refoulées empêchant la satisfaction des besoins sexuels est omniprésent dans les écrits psychanalytiques.

Par conséquent, un homme qui éjacule trop vite au grand dam de sa partenaire pourrait exprimer une hostilité refoulée à l’égard des femmes, qui lui rappellent inconsciemment sa mère.

Une femme souffrant de vaginisme pourrait manifester ainsi son hostilité à régard des hommes, peut-être parce qu’elle a été agressée sexuellement dans l’enfance ou plus directement en réaction a l’attitude dominatrice de son mari.

49
Q

Masters et Johnson nous ont offert l’analyse la plus complète de l’étiologie des dysfonctions sexuelles humaines dans leur célèbre ouvrage Les mésententes sexuelles et leur traitement.

A

Masters et Johnson (1971) ont conceptualisé l’étiologie des dysfonctions sexuelles à l’aide d’un modèle à deux étages basé sur les causes courantes et anciennes de ces dysfonctions

50
Q

Les causes courantes
des dysfonctions sexuelles
Masters et Johnson

A

l’anxiété de la performance et le rôle de spectateur

L’anxiété de la performance :
se manifeste par une préoccupation excessive à l’égard de son comportement pendant les rapports sexuels.

Le rôle de spectateur :
désigne le fait d’observer sa performance de l’extérieur au lieu de participer véritablement à l’expérience sexuelle.

Dans ces deux modèles de comportement, la personne se concentre sur sa performance sexuelle et s’en préoccupe au point d’inhiber ses réponses sexuelles naturelles.

Toutefois, il n’a pas été prouvé de façon concluante que ces facteurs sont bel et bien à l’origine des dysfonctions sexuelles.

Les chercheurs ont démontré avec constance la présence d’une anxiété de performance chez les personnes souffrant d’une dysfonction sexuelle, mais rien n’indique que l’anxiété précède la dysfonction en est la cause.

Ainsi, un homme qui souffre d’une dysfonction érectile peut très bien craindre de ne pas avoir d’érection lors d’une rencontre sexuelle et cette anxiété peut l’empêcher d’avoir une érection.

Dans ce cas, l’anxiété est un facteur qui entretient la dysfonction et non sa cause première.

51
Q

Les causes anciennes
dysfonctions sexuelles
Masters et Johnson

A

Dans le modèle de Masters et Johnson, les causes courantes, ou proximales, des dysfonctions sexuelles résulteraient de l’un ou plusieurs facteurs antérieurs:

  • Une éducation religieuse stricte. Certains mouvements religieux conservateurs vilipendent la pratique de la sexualité pour le plaisir, surtout en dehors du mariage. Masters et Johnson ont constaté qu’un grand nombre de leurs clients souffrant d’une dysfonction sexuelle avaient une vision négative de la sexualité découlant de leur éducation religieuse. Ainsi, une cliente avait appris qu’il était mal de regarder son corps nu dans le miroir et que les rapports sexuels étaient réservés aux époux et devaient être tolérés uniquement à des fins de procréation.
  • Un traumatisme psychosexuel. Certaines dysfonctions peuvent découler d’un viol ou d’autres contacts dégradants.
Une prostituée a affirmé à un jeune client de Masters et Johnson qu’il ne réussirait jamais à «faire le boulot » avec d’autres femmes s’il n’y arrivait pas «ici et maintenant avec une professionnelle ».
  • Une orientation homosexuelle. Une personne ayant des tendances homosexuelles prendra certainement moins de plaisir aux rapports hétérosexuels.
  • Un counseling inadéquat. Ce terme est un euphémisme pour désigner les commentaires inexacts et destructeurs de certains professionnels. Par exemple, un professionnel de la santé qui dit à un homme de 65 ans en bonne santé que sa vie sexuelle est finie ou un prêtre qui affirme que le trouble de l’érection est une punition divine.
  • L’abus d’alcool Dans Macheth, Shakespeare écrivait: «Il provoque le désir et empêche l’exécution » (Acte II, scène 3). Si un homme ivre ne peut obtenir ou maintenir une érection, il peut commencer a craindre la récurrence de son probleme au lieu d’en attribuer la cause à l’alcool.
  • Les facteurs biologiques. En 1970, Masters et Johnson ont attiré notre attention sur les facteurs somatiques susceptibles de provoquer une dysfonction sexuelle. Aujourd’hui, ces facteurs sont encore mieux connus et nous les avons passés en revue dans la section sur les dysfonctions individuelles.
  • Les facteurs socioculturels. Les femmes et les hommes n’ont pas les mêmes attentes et préoccupations, et celles-ci varient aussi selon la classe sociale. Dans notre société, les hommes ont le droit et même le devoir de développer leur expressivité sexuelle et de prendre les devants. Même si le mouvement féministe a fait évoluer les mentalités au cours des 50 dernières années, ce principe ne s’applique pas nécessairement aux femmes.
52
Q

D’autres points de vue
Masters et Johnson VS sexologues
5
deux choses/conclusions des dysfonctions sexuelles

A

Masters et Johnson considéraient les troubles sexuels comme des problèmes en soi qu’il était possible de traiter directement au lieu de les considérer comme des signes de difficultés intrapsychiques ou interpersonnelles sans lien avec la sexualité.

La plupart des sexologues présument d’entrée de jeu que les couples dysfonctionnels sur le plan sexuel rencontrent des difficultés à la fois sexuelles et interpersonnelles

Il est irréaliste de s’attendre à des rapports sexuels harmonieux si, par exemple, l’homme est fâché contre sa femme parce qu’elle sort de plus en plus souvent ou que la femme en veut à son mari pour son indifférence à l’égard des enfants. Ces pensées et émotions négatives peuvent s’immiscer dans la vie sexuelle du couple et inhiber l’excitation et le plaisir que celui-ci y trouverait autrement.

Les chercheurs ont dégagé de nombreuses autres causes de la dysfonction sexuelle. Comme nous l’avons déjà mentionné, les personnes atteintes manquent souvent de connaissances et de compétences

Kaplan a postulé qu’une anxiété inhibitrice peut affecter un partenaire qui cherche trop à faire plaisir à l’autre; le sentiment d’avoir les projecteurs braqués sur soi peut provoquer une sorte d’anxiété de la performance.

Une autre cause proposée de la dysfonction sexuelle est l’anxiété provoquée par l’absence d’excitation sexuelle

Une mauvaise communication au sein du couple est un autre facteur de dysfonction sexuelle. Pour un certain nombre de raisons (embarras, méfiance, aversion, ressentiment, dépres-sion, pour n’en nommer que quelques-unes), un partenaire peut taire ses préférences et ses aversions, puis interpréter le fait que son partenaire n’a pas anticipé ou deviné ses attentes comme un signe qu’il ne l’aime pas vraiment.

Tout en étudiant ces facteurs étiologiques présumés, il y a deux éléments que nous ne devons pas oublier. En premier lieu, beaucoup de gens connaissent des épisodes d’insatisfaction sexuelle, que ce soit après une querelle éprouvante avec leur partenaire ou parce qu’ils ont des préoccupations liees au travail. La plupart du temps, ces épisodes passent et la vie sexuelle du couple revient à la normale. En second lieu, un bon nombre de personnes qui sont affectées sur le moment, ou qui l’ont été dans le passé, par un ou plusieurs facteurs délétères parmi ceux que nous venons de décrire ne souffrent pas de dysfonction sexuelle persistante. Bien que ce phénomène soit mal compris à l’heure actuelle, les chercheurs pensent que d’autres variables, comme un réseau d’amis exceptionnellement soucieux et affectueux ou un partenaire sexuel particulièrement compréhensif, sont à l’œuvre dans la vie de ces personnes pour atténuer les effets négatifs putatifs des facteurs pathogènes.

53
Q

Le traitement des dysfonctions sexuelles
Masters et Johnson
Le thérapeute se concentrait sur…
rôle de spectateur
focalisation sensorielle

A

L’un des défis les plus importants liés au traitement des dysfonctions sexuelles consiste à inciter les personnes touchées à demander l’aide d’un professionnel.

Une enquête menée dans cinq pays, dont le Canada, a révélé qu’un grand nombre d’hommes et de femmes avaient connu des difficultés d’ordre sexuel, mais que très peu avaient demandé de l’aide.

Masters et Johnson (1971) ont été les précurseurs du traitement des dysfonctions sexuelles et ils ont pratiquement inventé la sexothérapie.

L’objectif global de Masters et Johnson était de réduire ou d’éliminer l’anxiété de la performance et de sortir les clients du rôle inhibiteur de spectateur.

Ils espéraient ainsi permettre aux couples de profiter d’une sexualité libre et spontanée.

Le thérapeute se concentrait sur le
1. soi-disant système de valeurs sexuelles de chaque partenaire, soit les activités qu’il tient pour acceptables et nécessaires lors des rapports sexuels.

Parfois, il faut d’abord modifier le système de valeurs d’un partenaire ou des deux pour que le fonctionnement sexuel du couple puisse s’améliorer.

Par exemple, si un partenaire persiste à voir le sexe comme une chose laide et répugnante, même la thérapie la plus puissante ne parviendra pas à lui faire aimer le sexe.

  1. Le troisieme jour, le thérapeute proposait une interprétaton de l’origine des problèmes et des causes de leur persistance.

L’accent était mis sur les problèmes du couple et non sur les difficultés individuelles de l’un ou l’autre partenaire.

Le modèle thérapeutique de Masters et Johnson reposait sur le principe que «dans un couple affecté par une forme de dysfonction sexuelle, les deux partenaires sont toujours concer-nés»

Quel que soit le problème, les sexologues encourageaient les partenaires à en assumer la responsabilité ensemble.

concept de «rôle de spectateur»:

Les clients apprenaient que l’homme qui a un problème d’érection est souvent préoccupé par sa performance - de même que sa partenaire - et ne participe pas librement à l’expérience sexuelle et que cette habitude de jauger la fermeté de son érection, quoique fort compréhensible dans ce contexte, bloque ses réponses naturelles et l’empêche de s’abandonner au plaisir.

  1. À la fin du troisième jour, Masters et Johnson donnaient au couple un exercice crucial appelé focalisation sensorielle.

Les partenaires devaient choisir un moment où ils éprouvaient tous deux « un sentiment naturel d’affection et d’harmonie…. ou même une envie commune de se livrer à des jeux érotiques »

Ils devaient se dévêtir et se donner du plaisir en se caressant mutuellment.

Les cothérapeutes désignaient le partenaire qui devait procurer du plaisir à l’autre le premier; quant au partenaire «receveur», il pouvait simplement savourer les caresses.

Il n’avait pas besoin d’être excité sexuellement et devait avertir son partenaire sur-le-champ si une caresse devenait gênante ou inconfortable.
Ensuite, les partenaires inversaient les rôles.

Les rapports sexuels étaient interdits à ce stade.

Par cette approche, Masters et Johnson voulaient mettre un terme au pelotage frénétique qui était courant chez ces couples.

L’exercice de focalisation sensorielle favorisait un contact qui n’existait plus depuis des années et visait à rétablir graduellement

  1. l’intimité sexuelle au sein du couple.

Une fois ce sentiment d’intimité établi, les partenaires recevaient des consignes explicites liées à des techniques précises.

Au cours des 30 dernières années, les thérapeutes et les chercheurs ont élaboré de nouvelles procédures à l’intention des cliniciens qui tentent d’améliorer la vie sexuelle dysfonctionnelle de leurs clients.

Le sexothérapeute peut se concentrer sur une seule technique dans un cas donné, mais la nature complexe et multiforme des dysfonctions sexuelles requiert généralement une approche polyvalente.

Bien avant que le programme thérapeutique préconisé par Masters et Johnson soit connu, les thérapeutes du comportement avaient compris la nécessité d’exposer graduellement et systématiquement leurs clients aux aspects anxiogènes de leur situation sexuelle.

On avait alors employé la désensibilisation systématique de Wolpe et la désensibilisation in vivo (axée sur la confrontation avec des situations réelles) avec un taux élevé de succès, surtout lorsqu’elles étaient associées à l’acquisition de nouvelles compétences. Les interventions spécifiques pouvaient comprendre l’apprentissage de la détente ou la désensibilisation in vivo.

54
Q

La masturbation dirigée
Le traitement des dysfonctions sexuelles

A

Nous avons déjà mentionné que les femmes anorgasmiques connaissent souvent mal leur propre anatomie génitale.

la masturbation dirigée est un programme en plusieurs étapes qui complète celui de Masters et Johnson.

La femme doit d’abord étudier attentivement son corps nu, y compris ses organes génitaux, et en identifier les diverses parties à l’aide de schémas.

Ensuite, elle doit toucher ses organes génitaux et repérer les endroits qui lui donnent du plaisir.

Cela fait, elle se masturbe plus fort en évoquant des fantasmes érotiques.

Si elle n’atteint pas l’orgasme, le thérapeute l’invite à acheter un vibrateur et à l’utiliser pour se masturber.

Enfin, son partenaire entre en scène: il observe d’abord sa partenaire pendant qu’elle se masturbe, puis il prend la relève et lui fait ce qu’elle se faisait elle-même

enfin, le couple fait l’amour dans une position qui permet à l’homme de stimuler les organes génitaux de la femme avec sa main ou avec un vibrateur.

La masturbation dirigée semble améliorer de façon importante l’efficacité du traitement dans le cas des troubles de l’orgasme

55
Q

Les techniques de modification cognitive
Le traitement des dysfonctions sexuelles

les techniques d’éveil sensoriel
La thérapie émotivorationnelle

A

les techniques d’éveil sensoriel:

Les clients sont invités à prendre conscience des sensations agréables qui accompagnent l’excitation sexuelle même naissante.

Les exercices de focalisation sensorielle préconisés par Masters et Johnson, par exemple, sont un moyen de s’ouvrir à des sensations franchement sensuelles et sexuelles.

La thérapie émotivorationnelle:

Substituer des pensées moins exigeantes aux règles tyranniques («il faut que, je dois, je devrais») que s’imposent souvent les personnes souffrant d’une dysfonction sexuelle.

Le thérapeute peut tenter de diminuer la pression ressentie par un homme souffrant d’insuffisance érectile en contestant sa croyance que le coit est la seule activité sexuelle digne de ce nom.

plusieurs techniques ont pour but de rehausser l’attrait du sexe.
Elle demande à ses clients de nourrir leurs fantasmes érotiques et leur donne des exercices axés sur la séduction, comme les escapades en amoureux.

56
Q

L’acquisition de nouvelles compétences et l’apprentissage de la communication
Le traitement des dysfonctions sexuelles

A

Pour améliorer leurs compétences sexuelles et leur aptitude à communiquer, les thérapeutes donnent de la lecture à leurs clients, leur présentent des vidéos et des films démontrant des techniques sexuelles explicites, et en discutent avec eux.

Le fait d’encourager les partenaires à exprimer leurs préférences et leurs aversions en matière de sexe est particulièrement important dans le cas de plusieurs dysfonctions sexuelles

De plus, l’apprentissage simultané de nouvelles compétences et d’une meilleure aptitude à communiquer expose les clients à des situations anxiogènes (comme de voir son ou sa partenaire nue), ce qui a un effet désensibilisant.

Les tensions qui débordent du cadre de la vie sexuelle font qu’il n’est pas toujours facile d’exprimer ses préférences sexuelles à son partenaire. Ce qui nous amène à parler de la prochaine stratégie.

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Q

La thérapie conjugale
Le traitement des dysfonctions sexuelles

A

Des experts ont dit craindre que les thérapeutes conjugaux n’accordent pas assez d’attention aux questions sexuelles dans leur pratique.

La sexothérapie insistent sur la nécessité pour le thérapeute d’adopter un point de vue systémique et de comprendre que tout problème sexuel est imbriqué dans un réseau complexe de facteurs relationnels

Peu importe que le client suive une thérapie conjugale, il est clair que sa ou son partenaire peut jouer un rôle prédominant dans le traitement.

Une étude sur la dysfonction érectile montre assez clairement que la partenaire remplit un rôle de soutien important et qu’il est essentiel de l’associer à la thérapie pour favoriser l’observance du traitement, promouvoir des attentes réalistes et obtenir des résultats positifs et durables

Il est dommage que les hommes affectés par des difficultés érectiles suivent fréquemment leur thérapie seuls

58
Q

Les traitements médicaux et physiques
Le traitement des dysfonctions sexuelles

A

Les problèmes somatiques sous-jacents contribuent à la dysfonction d’un client.

L’évaluation des facteurs somatiques potentiels est particulièrement essentielle dans le cas de troubles comme la dyspareunie et l’absence complète d’érection.

La tendance est d’associer un traitement médical et d’autres types de traitement à des interventions psychologiques pour une plus grande efficacité

Chez les femmes ménopausées, il est possible d’améliorer la dyspareunie par un traitement à base d’estrogènes, qui contribuent à redonner de l’épaisseur à la paroi vaginale et à augmenter la lubrification dans cette région

Lorsque la dépression et une libido gravement déficiente font partie du tableau clinique, les antidépresseurs peuvent être utiles.

Les tranquillisants sont aussi utilisés comme des adjuvants aux techniques de réduction de l’anxiété.

Toutefois, certains psychotropes inhibent la réponse sexuelle, ce qui peut poser problème.

Les hommes souffrant de dysfonctions érectile peuvent aussi recourir à des procédés chirurgicaux. L’implant pénien consiste en une tige de silicone semi-rigide que l’on introduit dans un pénis chroniquement flasque et la prothèse pénienne hydraulique raidit le pénis à l’aide d’un fluide provenant d’un réservoir et d’une petite pompe implantée dans le scrotum.
Toutefois, les suivis à long terme auprès de clients ayant subi ces opérations révèlent que le fonctionnement sexuel reste médiocre pour beaucoup d’entre eux.

Si les aspects psychologiques de la dysfonction ne sont pas abordés, les problèmes sexuels peuvent persister chez les hommes qui ont un implant pénien, même si leur pénis a retrouvé toute sa vigueur. (Cet implant fait que l’intérêt et l’excitation sexuelle ne sont pas nécessaires pour avoir des rapports sexuels et cette situation est généralement peu propice à l’adaptation psychologique à long terme.)

La chirurgie vasculaire est un autre procédé, qui vise à corriger les problèmes de flux sanguins entrant par les artères et sortant par les veines du pénis. Au mieux, les résultats sont mitigés, mais les hommes peuvent retrouver un fonctionnement sexuel normal parce que, dans leur cas, l’érection est tributaire du désir et de l’excitation sexuelle, ce qui n’est pas le cas chez les hommes pourvus d’un implant pénien.

Plusieurs médicaments permettent maintenant de traiter les dysfonctions sexuelles. On estime que jusqu’à 150 millions d’hommes souffrent aujourd’hui de dysfonction érectile dans
le monde entier.

Le ViagraMD (sildéna-fil) est maintenant largement reconnu comme traitement de la dysfonction érectile. Il a été approuvé par la Food and Drug Administration américaine en mars 1998 et il a été prescrit plus de 3 millions de fois au cours des trois mois subséquents.

Le ViagraM détend les muscles lisses et permet au sang d’affluer au pénis pendant la stimulation sexuelle, provoquant ainsi une érection. Il doit être pris une heure avant les rapports sexuels et ses effets durent environ quatre heures, ce qui permet de maintenir une érection pendant une longue période.

Jusqu’ici, une étude indique que 7 consommateurs de Viagra™O sur 10 signalent une amélioration, peu importe que la cause de leur problème soit biologique (p. ex, le diabète) ou psychologique

En général, le ViagraMo entraîne des effets indésirables modérés comme des maux de tête. Par rapport à des hommes ayant pris un placebo, les sujets ayant pris du Viagra ont signalé des effets indésirables beaucoup plus fréquents, tels que des maux de tete, des rougeurs, de la dyspepsie et des troubles visuels

De plus, le Viagra™ n’est pas indiqué pour les clients souffrant d’une maladie cardiovasculaire, en partie parce que la dysfonction érectile est souvent associée à ce type de maladie chez les hommes

Quelle que soit l’intervention médicale, il est essentiel de prendre en compte des facteurs psychosociaux, car les dysfonctions sexuelles sont presque toujours imbriquées dans un ensemble complexe de conflits interpersonnels et intrapsychiques.

La consommation de ViagraMo a des répercussions sur les relations entre les partenaires; de plus, ce médicament a modifié le processus de vieillissement de sorte qu’un intérêt déclinant pour le sexe jadis considéré comme normal est devenu aujourd’hui plus susceptible d’être perçu comme un problème et un défaut.

De même, la tendance actuelle à médicaliser les dysfonctions sexuelles risque d’occulter leur nature interpersonnelle aux yeux des thérapeutes et des clients, et de donner lieu à une quête de solutions miracles probablement néfaste

En fait, un consortium international réunissant plus de 200 experts de 60 pays a insisté sur la nécessité d’adopter une approche complexe et intégrée. Un comité sur la fonction et les dysfonctions sexuelles a conclu à la nécessité d’adopter le modèle biopsychosocial.

Comme tels, ces experts ont indiqué qu’aucune intervention unique (p. ex., la pharmacothérapie ou la thérapie conjugale) ne suffira à la plupart des couples sexuellement dysfonctionnels et que les facteurs tant physiques que psychologiques méritent d’être pris en compte dans le choix des interventions.