Cours 6 dépression Flashcards
Les troubles de l’humeur
Les troubles de l’humeur engendrent une perturbation débilitante des émotions, qui vont de la tristesse dépressive jusqu’à la jubilation motions. abite propres à la manie. Ces troubles sont souvent associés à d’autres troubles mentaux, comme les attaques de panique, les troubles de l’usage d’une substance, les dysfonctions sexuelles et les troubles de la personnalité. La présence de troubles concomitants peut aggraver leur gravité et donner lieu à un pronostic plus négatif
Tout au long de l’histoire, de nombreux artistes, compositeurs et écrivains, comme Paul Gauguin et Piotr Tchaïkovski, ont sans doute été affectés par un trouble de l’humeur, bien que celui-ci n’ait jamais été formellement diagnostiqué.
La dépression: signes et symptômes
La dépression est un état émotionnel caractérise par un profond sentiment de tristesse, de dévalorisation et de culpabilité.
Voir document DSM
On peut diagnostiquer a distance car on peut le savoir en parlant aux proches
Dépression bipolaire: en tant que tel, clinique, période de manie (hypermanie)
Dépression unipolaire: dépression caractéristique, majeure
Dépression adultes VS enfants:
Les symptômes et les signes de la dépression varient quelque peu au cours de la vie.
Chez les enfants, la dépression est souvent à l’origine de plaintes somatiques, comme des maux de tête ou de ventre.
Quant aux adultes déprimés, ils font souvent preuve de distractibilité et se plaignent de perdre la mémoire.
Les symptômes de la dépression présentent certaines variations inter-culturelles:
Reflètent probablement les différences entre les normes relatives au comportement acceptable.
La dépression est beaucoup moins prévalente en Chine qu’en Amérique du Nord; cela serait en partie attribuable aux moeurs culturelles, car il est mal vu en Chine d’afficher des symptômes émotionnels
On a tendance à croire que les cultures non occidentales accordent une attention spéciale aux symptômes somatiques de la dépression, tandis que les cultures occidentales mettent davantage l’accent sur les symptômes émotionnels.
Or, des études menées par le chercheur montréalais Lawrence Kirmayer démontrent que les membres de diverses cultures, y compris les Canadiens, ont tendance à se concentrer sur leurs symptômes somatiques plutôt qu’émotionnels, surtout lorsqu’ils sont évalués dans un cadre médical.
Globalement, seulement 15 % des clients déprimés qui recoivent des soins primaires au Canada correspondent à ce que Kirmayer appelle les psychologisants (ils attachent plus d’importance aux aspects psychologiques de la dépression).
Depression VS dépression chronique
Heureusement, la dépression, même récurrente, tend à se dissiper avec le temps.
Toutefois, s’il n’est pas traité, un épisode de dépression peut se prolonger pendant des mois, voire plus longtemps.
Lorsque la dépression devient chronique, la personne ne retrouve plus son niveau prémorbide de fonctionnement entre les crises. On parle alors de «trouble dépressif persistant».
La manie:
La manie est un état émotionnel caracterisé par une exaltation Intense et non fondée, accompagnee de symptômes comme l’irritabilité, l’hyperactivité, la volubilite, la fuite des idées, la distractibilité, et la tendance à élaborer des projets grandioses et irréalistes.
Certains individus aux prises avec des épisodes de dépression tombent parfois brusquement dans la manie.
Bien que certains rapports cliniques fassent état de clients qui souffrent de manie non accompagnée de dépression, ces cas sont plutôt rares.
L’épisode de manie, qui peut durer de quelques jours à plusieurs mois, est facile à reconnaître, car il se manifeste par un flot incessant de paroles exprimées d’une voix forte, et par un discours parfois émaillé de calembours, de blagues, de rimes et d’interjections sur les objets et les événements qui captent l’attention de la personne.
Ce discours est difficile à interrompre et reflète une fuite des idées.
Bien que certaines bribes soient cohérentes, la personne passe rapidement d’un sujet à l’autre. Son besoin d’activité la pousse parfois à se monter trop sociable et envahissante, et à s’affairer constamment et parfois sans but; malheureusement, elle ne se rend pas toujours compte des embüches qui se trouvent sur son parcours.
Toute tentative de refréner cette activité peut provoquer une colere brusque, voire de la rage. En général, la manie apparai de façon soudaine et s’installe au cours d’une période d’Un jour ou deux. L’irritabilité qui accompagne souvent cet état n’était pas manifeste chez ce client avant la manie.
Un autre changement introduit dans le DSM-5 est que les troubles dépressifs et les troubles bipolaires et apparentés sont désormais :
décrits dans deux chapitres distincts.
le cas d’un client affligé de cinq symptômes pendant deux semaines est-il vraiment différent de celui du client qui éprouve seulement trois symptômes durant 10 jours?
Des chercheurs ont voulu analyser cette question avec un échantillon de 1 jumeaux, Ils se sont basés sur le nombre de symptômes dépressifs et sur leur durée pour prédire les risques de rechute et la probabilité qu’un cojumeau reçoive aussi un diagnostic de trouble dépressif caractérisé.
Or, même les cojumeaux qui présentaient moins de cinq symptômes durant moins de deux semaines avaient de fortes chances de recevoir un diagnostic de trouble dépressif caractérisé et de faire des rechutes.
D’autres recherches laissent croire que la dépression existe selon Un continuum de gravité :
Les critères diagnostiques du DSM permettent d’identifier les sujets qui se trouvent à l’extrémité du continuum correspondant à une dépression plutôt grave.
La question de savoir s’il vaut mieux voir la dépression comme un continuum ou comme une catégorie diagnostique à part est loin d’être résolue.
Une étude menée auprès d’enfants et d’adolescents a permis de conclure sans équivoque que la dépression est continue
Tandis qu’une autre étude réalisée auprès d’adultes a mis en évidence certaines preuves que la dépression s’inscrit dans une structure taxonomique catégorielle
Le trouble dépressif caractérisé a une forte prévalence (le nombre de personne qui en souffre).
Trois études importantes menées aux États-Unis ont révélé des taux de prévalence sur la vie entière allant de 5.2 à 17.1%
Au Canada, selon les données tirées de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (SCC) de 2012, la prévalence sur la vie entière de ce trouble est de 11,3%.
Dans un compte rendu élaboré en 2008, Scott Patten, un éminent épidémiologiste canadien, a conclu que la prévalence sur la vie entière de la dépression majeure, telle qu’elle est définie dans le DSM-IV, dépasse 20% et pourrait même atteindre 50%.
Notant le large spectre de gravité, Patten a conclu que « chez les membres d’une collectivité, le fait de répondre aux critères de la dépression majeure définis dans le DSM-IV n’est probablement pas une indication efficace des besoins en matière de traitement»
Autrement dit, tous ces individus n’ont pas nécessairement besoin d’un traitement intensif!
Le trouble dépressif caractérisé touche deux fois plus de :
femmes que d’hommes
un écart de genre observé dans de nombreux pavs et au sein d’une majorité de groupes ethniques
Ratio entre homme femme (2: 1)
- 2x (2.1) plus de femmes vont manifester des symptômes de dépressions dans leur vie
Pourquoi ?
o Les femmes sont plus supportés/renforcer pour démontrer les symptômes de dépression
o Changements hormonaux grave plusieurs fois dans une vie (grossesses, ménopause et menstruations)
o Tendance à être plus à l’écoute d’eux même et à la vie (les hommes c’est plus action)
o Plus préoccupé par rapport au poids corporel.
Après avoir établi que cet écart de genre remontait à l’adolescence, Nolen-Hoeksema et Girgus (1994) ont conclu que les filles étaient plus exposées que les garçons à certains facteurs de risque liés à la dépression même avant l’adolescence.
Toutefois, c’est seulement lorsque ces facteurs interagissent avec (les difficultés de l’adolescence que l’écart de genre apparaît.
plusieurs explications ont été avancées. Celle dont il est question ci-dessus est basée sur l’idée que les femmes sont plus portées à adopter des stratégies d’adaptation telles que la rumination tandis que les hommes ont plutôt tendance à se tourner vers des activités distrayantes, comme regarder un match de hockey
(Nolen-Hoeksema, Larson et Grayson, 1999). Les « ruminateurs » se concentrent sur leurs symptômes dépressifs (p. ex., en se demandant «Pourquoi est-ce que je me sens comme ça?»). Treynor, Gonzalez et Nolen-Hoeksema (2003) ont peaufiné cette théorie en distinguant deux types de rumination: le premier est axé sur une préflexion positive, orientée vers la résolution de problèmes, tandis que le second consiste à remâcher sans fin ses propres pensées et problèmes. Ils ont conclu que le lien entre le sexe et la dépression pourrait être dû à ce second type de rumination (p. ex., «Qu’ai-je fait pour mériter cela? »). De plus, une forme interpersonnelle de rumination, appelée « corumination », dans laquelle des amis, typiquement des filles, débattent et remâchent leurs problèmes mutuels, a été liée ala dépression chez les adolescentes; toutefois, sur une note plus positive, précisons que cette attitude renforce aussi les liens d’amitié (Starr et Davila, 2009). D’autres recherches longitudinales récentes démontrent que la corumination permet (de prédire l’âge d’apparition, la gravité et la durée de la dépres «sion, même une fois ce paramètre contrôlé (Stone, Hankin, Gibb et Abela, 2011).
La scientifique féministe Dana Jack (1999) croit que les femmes sont plus susceptibles que les hommes de «faire taire leur moi», (à « souffrir en silence»), c’est-à-dire à garder leurs chagrins et leurs préoccupations pour elles-mêmes afin de préserver des relations importantes. Il faudrait réaliser une étude longitudinale afin de confirmer cette hypothèse. La « théorie de l’objectification»
(McKinley et Hyde, 1996) propose une autre explication. Elle repose sur la prémisse que la tendance à être vues comme des objets, scru-(tées et évaluées par les autres, ainsi que les perceptions d’autrui sur leur apparence corporelle, exercent une influence plus négative sur l’estime de soi des filles que sur celle des garcons, En fait, les adolescentes signalent des taux plus élevés d’objectivation, de honte et de dépression par rapport aux adolescents (Grabe, Hyde et Lindberg, 2007).
Janet Stoppard, de l’Université du Nouveau-Brunswick
(2000), soutient que la dépression doit être interprétée dans un large contexte socioculturel en tenant compte des conditions sociétales qui influent sur la vie quotidienne des femmes, y compris les facteurs de stress qui affectent davantage les femmes et les sentiments de perte de pouvoir personnel. Une étude menée à Toronto a révélé que 52% des femmes hospitalisées pour une dépression avaient été victimes de sévices sexuels pendant l’enfance et à l’âge adulte (Sahay, Piran et Maddocks, 2000). Dans le chapitre 4, nous avons examiné d’autres preuves du rapport entre les sévices sexuels précoces et diverses psychopathologies, dont la dépression.
Hammen (1991) évoque une autre possibilité en affirmant que les filles et les femmes seraient plus enclines que les garçons et les hommes à se créer elles-mêmes du stress. La rubrique Découverte 8.2 (voir la page 207) explore le lien entre la création de stress et la dépression. Toutefois, en ce qui touche les facteurs de stress généraux, une vaste étude n’a pas mis en lumière un écart de genre, mais elle a plutôt démontré que le nombre d’expériences stressantes permettait de prédire l’âge des premiers épisodes de dépression chez les hommes comme chez les femmes (Slopen, Williams,
Fitzmaurice et Gilman, 2011).
Enfin, qu’en est-il du rôle éventuel des différences biologiques entre les femmes et les hommes? Les données qui soutiennent la théorie selon laquelle la vulnérabilité des femmes à la dépres i sion dépend de leurs hormones, en particulier les oestrogènes et la progestérone, sont contradictoires (Nolen-Hoeksema, 2002).
Néanmoins, il est probable que les écarts de genre en matière de dépression sont dus à l’interaction de multiples facteurs et doivent étre étudiés dans une perspective biopsychosociale complexe.
Les prédicteurs d’un trouble dépressif:
Les prédicteurs d’un trouble dépressif persistant englobaient la présence de troubles concomitants, un âge d’apparition précoce et, comme on pouvait s’y attendre, de fréquents épisodes antérieurs de dépression.
Après avoir analysé les prédicteurs du trouble dépressif persistant à partir de données américaines, , Walker et Druss (2015) ont relevé les suivants: sexe féminin, célibataire, deux affections médicales ou plus, activité restreinte et contacts réduits avec la famille.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS, 2004) a reconnu la dépression majeure comme l’une des principales causes :
d’années actives perdues pour cause d’incapacité.
À l’heure actuelle, le trouble dépressif caractérisé est la deuxième cause d’incapacité dans le monde entier et on s’attend à ce qu’il occupe le premier rang dans le fardeau de la maladie des pays riches d’ici à 2030
les effets des troubles de l’humeur sur le rendement professionnel
Bien que le trouble dépressif caractérisé = 27,2 journées de travail perdues par travailleur malade par année,
65,5 dans le cas du trouble bipolaire.
Les chercheurs ont attribué cet écart aux épisodes dépressifs plus graves et persistants qui affectent les travailleurs atteints du trouble bipolaire.
Le diagnostic de trouble bipolaire
Selon le DSM-5, le trouble bipolaire de type I est caractérisé par des épisodes de manie ou par des épisodes mixtes marqués par une alternance de symptômes maniaques et dépressifs.
La plupart des individus atteints du trouble bipolaire de type I traversent aussi des épisodes de dépression.
Voir notes DSM
Le trouble bipolaire est moins répandu que le trouble dépressif caractérisé, puisque le taux de prévalence sur la vie entière (des troubles bipolaires I et Il est d’environ 4,4% de la population selon la NCS-R (Kessler et collab., 2005). Le trouble apparaît généralement dans la vingtaine et affecte autant les hommes que les femmes. Les femmes traversent plus d’épisodes dépressifs et (moins d’épisodes de manie que les hommes (Leibenluft, 1996).
Blus de la moitié des personnes atteintes du trouble bipolaire font une rechute au cours des 12 mois subséquents (Yatham et collab., 2009). Douze mois après être sortis de l’hôpital, 76% 3 des clients ont touiours des problèmes fonctionnels et 52% pré-(sentent encore suffisamment de symptômes pour que le diagnostic initial soit toujours valable (Keck et collab., 1998), deux faits qui témoignent de la gravité de ce trouble. Les épisodes de
¡manie graves entraînent parfois des comportements violents
(p. ex., à l’égard d’un enfant ou d’un conjoint) (Gouvernement du Canada, 2006). Comme les individus atteints du trouble bipolaire ont souvent de la difficulté à reconnaître qu’ils souffrent d’un trouble mental, ils peuvent refuser tout traitement, éprouver des difficultés financières et juridiques, abuser d’une substance, faire (face à une rupture conjugale ou connaitre un échec professionnel (Gouvernement du Canada, 2006). L’anxiété est souvent concomitante et elle a une forte incidence sur la qualité de vie des personnes atteintes (Kauer-Sant’Anna et collab., 2007). La présence de troubles de la personnalité concomitants permet également de prédire une issue négative
L’hétérogénéité à l’intérieur des catégories
Classifier les troubles de l’humeur est une opération complexe en raison de leur grande hétérogénéité; c’est-à-dire que des sujets ayant reçu le même diagnostic peuvent présenter des symptômes très différents les uns des autres. Ainsi, certains individus atteints du trouble bipolaire éprouvent pratiquement tous les jours la gamme complète des symptômes de manie et de dépression ce qu’on appelle un «épisode mixte ».
D’autres présentent uniquement des symptômes de manie et de dépression au cours d’un épisode clinique. Les sujets atteints du trouble bipolaire de type II traversent des épisodes dépressifs caractérisés accompagnés d’hypomanie (hypo est un mot grec qui signifie «au-dessous »), une altération du comportement et de l’humeur moins extrême que la manie.
Chez certains individus souffrant de dépression qui sont sujets aux idées délirantes et aux hallucinations, on diagnostique une forme psychotique du trouble. La présence d’idées délirantes semble être un critère utile pour distinguer les clients atteints du trouble dépressif caractérisé avec ou sans psychose.
Les sujets déprimés en proie au délire ne répondent généralement pas bien aux antidépresseurs, sauf si on les combine avec les médicaments couramment utilisés pour traiter d’autres troubles psychotiques (antipsychotiques) comme la schizophrénie. En outre, la dépression avec caractéristiques psychotiques est plus grave que la dépression caractérisée sans délires, car elle entraine un dysfonctionnement social plus important et comprend des épisodes plus rapprochés
Certaines personnes déprimées présentent parfois des caractéristiques mélancoliques.
Le terme « mélancolie» désigne un ensemble précis de symptômes dépressifs. Les suiets mélancoliques ne prennent plus plaisir à rien (anhédonie) et ne se sentent pas beaucoup mieux, même temporairement, lorsqu’un événement agréable survient. Elles sont plus déprimées le matin.
Elles se réveillent environ deux heures trop tôt, perdent l’appétit et du poids, et sont soit léthargiques, soit extrêmement agitées.
Une femme peut traverser des épisodes de manie ainsi que de dépression au cours de la grossesse ou pendant les quatre semaines qui suivent l’accouchement; plutôt connue sous le nom de «dépression post-partum», on parle dans ce cas de «dépres-sion périnatale». Notons cependant que par ce terme, on précise le fait qu’environ la moitié des épisodes dépressifs commencent
“pendant la grossesse plutôt qu’après l’accouchement.
Enfin, il arrive que le trouble bipolaire ou unipolaire soit diagnostiqué comme étant saisonnier
si les épisodes dépressifs surviennent toujours pendant une période particulière de l’an-née. La plupart des recherches ont ciblé la dépression hivernale (ou troubles affectifs saisonniers). Il est généralement admis que ce type de dépression est relié à une diminution des heures de clarté diurne. Rosenthal et ses collaborateurs (1984) ont
›été les premiers à décrire les troubles affectifs saisonniers, aussi appelés « dépression saisonnière ». Ayant remarqué que les symptômes de certaines personnes variaient en fonction d’une modification du climat ou de la latitude, les chercheurs ont conclu que leur dépression était causée par une diminution de l’exposition à la lumière solaire.
Une étude menée auprès des membres d’une communauté canadienne a révelé que 11% des sujets ayant recu un diagnostic de dépression souffraient également de troubles affectifs saisonniers. La prévalence des troubles affectifs saisonniers était de 2,9%. Une autre étude réalisée au sein d’une communauté inuite de l’Arctique canadien a démontré que 18% de la population souffraient de troubles affectifs saisonniers ou de son sous-syndrome hivernal (c’est-à-dire qu’ils présentaient moins de symptômes et ne satisfaisaient pas tout à fait aux critères du DSM).
Les auteurs ont souligné qu’il s’agissait là du taux le plus élevé de troubles affectifs saisonniers observé jusqu’ici dans les recherches basées sur les critères du DSM. Les Islandais passent de nombreux mois d’hiver dans l’obscurité et pourtant, Vils présentent collectivement de faibles taux de troubles affectits Saisonniers. Une étude menée auprès d’Islandais ayant émigré dans la région Interlake, au Manitoba, a révélé l’existence d’un faible taux de prévalence de 1,2% au sein de cet échantillon. Les auteurs ont émis l’hypothèse , que les islandais se sont adaptés génétiquement à une expostion recuite à la lumière solaire, Une moindre exposition à la lumière ralentit effectivement l’activité des neurones sérotoninergiques de l’hypothalamus qui régulent certains comportements, comme le sommeil
Cependant, on ne peut expliquer pourquoi d’autres groupes n’ont pas connu une adaptation génétique à l’ensoleillement réduit, et il y a peut-être d’autres facteurs en cause (comme le régime alimentaire, et notamment la plus forte consommation de poisson qui caractérise les régimes alimentaires islandais traditionnels).
On a longtemps soupconné que certains facteurs biologiques contribuaient à la vulnérabilité à l’égard des troubles affectifs saisonniers. Une recherche réalisée à Montréal apporte un éclairage neuf sur cette question. En comparant les réactions du cerveau a des lumières de différentes couleurs, les chercheurs ont découvert suem eres les personnes atteintes de troubles affectifs saisonniers, l’exposition à la lumière modifiait les reac-tions aux stimuli auditifs à caractère émotionnel dans l’hypothalamus postérieur. Or, ils n’avaient pas observé ce schéma chez les participants du groupe témoin
Le trouble cyclothymique
Le trouble cyclothymique est caractérisé par de fréquents épisodes de dépression et d’hypomanie entrecoupés de périodes libres de tout symptôme pouvant durer jusqu’à deux mois. Lors d’une crise, les clients atteints de ce trouble éprouvent des symptômes de dépression et d’hypomanie en alternance. Pendant un épisode dépressif, ils ne se sentent pas à la hauteur, tandis que, pendant un épisode d’hypomanie, leur estime de soi est améliorée. Ils se replient sur eux-mêmes, puis recherchent ensuite les contacts sociaux sans inhibition.
Ils dorment trop ou trop peu. Lorsqu’ils sont déprimés, ils ont de la difficulté à se concentrer et deviennent moins loquaces; lors des épisodes d’hypomanie ils se montrent brillants et créatifs, et sont plus productifs. Les sujets atteints de ce trouble # ne répondent pas à tous les critères d’un épisode de manie, d’hypomanie ou de dépression. Cependant, pour recevoir un diagnostic de trouble cyclothymique, ils doivent traverser des épisodes hypomaniaques et des épisodes dépressifs pendant au moins la moitié du temps au cours d’une période d’au moins deux ans. Le trouble cyclothymique n’est pas très répandu (sa prévalence sur la vie entière est inférieure à 1%) (APA, 2013) et il peut laisser présager d’autres troubles de l’humeur. Ainsi, un jeune adulte peut présenter des symptômes de cyclothymie mais souffrir d’un trouble bipolaire une fois rendu à l’âge adulte.
La théorie psychanalytique de la dépression
Dans son fameux texte «Deuil et mélancolie», Freud (1917) a émis l’hypothèse que le potentiel de dépression apparaît tôt au cours de l’enfance, La fixation au stade oral serait engendrée par un manque ou par un excès de gratifications dans l’enfance.
La personne reste fixée à ce stade et continue de dépendre des gratifications instinctives qui le caractérisent. Sa maturation psy-chosexuelle étant interrompue, cette personne peut devenir excessivement dépendante d’autrui pour préserver son estime de soi.
Comment ces événements de l’enfance peuvent-ils amener l’adulte à souffrir de dépression? Le raisonnement complexe de Freud est basé sur une analyse du deuil. Freud postule que, après la perte d’un être aimé, que ce soit à la suite d’un décès ou, ce qui est le plus courant pour un enfant, en raison d’une séparation ou d’une désaffection, l’endeuillé commence un travail d’introjection, ou d’incorporation, de l’objet perdu; il s’identifie à lui, peut-être dans une tentative futile de remédier à la perte. Freud affirme que, comme nous éprouvons inconsciemment des sentiments négatifs envers ceux que nous aimons, l’endeuillé retourne alors sa haine et sa colère contre lui-même.
De plus, il n’est pas heureux d’avoir été abandonné et s’accuse de fautes réelles ou imaginaires commises contre l’être aimé.
La période d’introjection est suivie d’un travail du deuil, au cours duquel l’endeuillé évoque ses souvenirs de l’objet qu’il a perdu ou qui l’a déçu et, par là même, s’en distingue et desserre. les liens créés par l’introjection. Toutefois, chez les individus excessivement dépendants, ce travail du deuil peut dégénérer en un processus continu d’autodépréciation, d’autoreproches et de dépression. Ils ne relâchent pas leurs liens affectifs avec l’objet perdu introjecté; ils continuent plutôt de se fustiger pour les fautes et les défauts perçus chez celui-ci. L’endeuillé continue de retourner contre lui-même sa colère envers l’objet perdu.
La théorie psychanalytique a donne lieu à quelques recherches, mais celles-ci étaient limitées et n’ont pas produit de preuves concluantes en sa faveur.
Toutefois, certains indicie pr eleprimes deviennent très dépendants et enclins à la dépression après un rejet.
Les théories cognitives de la dépression
Nos explications sur le lien entre cognition et anxiété et sur le concept de croyances irrationnelles élaboré par Ellis démontrent que les processus cognitifs exercent une nette influence sur le comportement émotionnel. Certaines théories de la dépression reposent sur le principe
*que les pensées et les croyances jouent un rôle crucial dans l’apparition ou la modification de nos états émotionnels. Nous examinerons deux théories cognitives de la dépression plus en détail: la théorie des schémas cognitifs de Beck et les théories de l’impuissance acquise et du désespoir.
La théorie des schémas cognitifs de Beck
Aaron Beck (1967; 1987; 2008) a développé la plus importante théorie contemporaine de la dépression, qui associe cette maladie aux processus cognitifs. Elle est fondée sur la prémisse que la dépression est causée par des schémas mentaux qui privilégient une interprétation négative du monde. La figure 8.1 illustre les interactions des trois niveaux d’activité cognitive qui seraient à l’origine de la dépression selon Beck. Celui-ci croit que, au cours de l’enfance et de l’adolescence, l’exposition à la perte ou à l’attitude dépressive d’un parent, à une succession de tragédies, au rejet par des pairs ou aux critiques des enseignants a pu activer des schémas dépressogènes - c’est-a-dire une vision pessimiste du monde - chez les individus déprimés. Nous entretenons tous des schémas très variés, des modèles perceptifs qui régissent notre vie. Les schémas négatifs dépressogènes se reactivent chaque fois que les déprimés rencontrent de nouvelles situations qui ressemblent, même (de loin, aux circonstances ayant entouré l’acquisition de ces schémas. De plus, ces schémas négatifs alimentent certaines distorsions cognitives qui donnent aux déprimés une vision déformée de la réalité, laquelle renforce à son tour ces mêmes schémas dépressogènes. Ainsi, un schéma d’incompétence les pousse à envisager systématiquement l’échec; un schéma d’autoreproche les amène à s’attribuer la responsabilité de tous leurs malheurs, tandis qu’un schéma d’autodépréciation leur rappelle constamment jeur manque de aleur.
Les schémas négatifs, ainsi que les biais ou les distorsions cognitives, entretiennent ce que Beck a appelé la triade Cognitive négative, constitués de cognitions négatives sur soi-même, l’environnement et le futur.