Cours 5 - Le contenu et le rappel des rêves Flashcards
Le concept même de “rêver” est assez complexe. Alors lorsqu’on veut faire une collecte des rêves, il y a certaines choses qu’il faut garder en tête, lesquelles?
- patron de pensées et d’images (en sommeil) qui simule la réalité éveillée
- le souvenir de l’expérience de rêver à l’éveil
- rapport verbal ou écrit du rêve basée sur le souvenir qu’en a le rêveur
Vrai ou faux? Pour faire la collecte des rêves, il existe quelques façons qui nous permettent d’avoir un accès direct au rêve lui-même.
Faux, pas d’accès direct au rêve lui-même; accès au rapport de rêve, rassemblant les souvenirs de l’expérience onirique du rêveur
La qualité de rappel des rêves est sensible à divers facteurs, lesquels?
- l’environnement (maison, laboratoire, psychothérapie)
- la méthode utilisée pour le réveil (spontané, induit)
- le moment de l’éveil (tôt vs tard dans la période de sommeil)
- le stade de sommeil avant l’éveil (SP, N2, N3)
- type d’instrument utilisé pour le rappel (questionnaire, journal de rêves, iPhone)
- délai entre le moment où le rêve a été vécu et celui où il est rapporté
- instructions données (ex : définition d’un rêve, questions spécifiques)
- situation interpersonnelle (ex: rapporter directement à un expérimentateur, à un clinicien, technicien etc)
Quelles sont les diverses méthodes de collecte de rêves? Donner les avantages et désavantages de chacun.
• Laboratoire : environnement contrôlé, éveil dans divers stades de sommeil, il peut y avoir plusieurs par nuit par personne, peu écologique, coûteux
• Journaux de rêves : prospectif, écologique, évalue bien la fréquence, diverses formes : narratif ou « checklist », transcrit ou enregistrement audio
• Questionnaires : rétrospectif, instances plus rares (ex : pire cauchemar) (des fois, il y a des Q où on n’a pas le choix d’utiliser un Qaire), utile pour connaître la perception générale des rêves d’un individu, sous-estime la fréquence, sensible à l’anxiété et biais psychologiques
• En classe/groupes : décrire le dernier rêve dont ils se souviennent, seraient détaillés à différents degrés
• Psychothérapie : clinicien demande à leur patient en thérapie
*Les 3 premières méthodes sont les + utilisées en recherche sur le contenu des rêves.
Avec une bonne série de rapports de rêves en main, la liste des questions que nous pouvons poser est presque infinie, donner des exemples.
- Quelle est la longueur des récits?
- Combien de personnes, d’endroits et d’objets y figurent ?
- Dans quelle mesure sont-ils visuels, auditifs et tactiles ?
- A quel point sont-ils bizarres et émotionnels ?
Avec une bonne série de rapports de rêves en main, la liste des questions que nous pouvons poser est presque infinie. Nous pouvons demander comment ces réponses varient pour différents groupes de la population générale: ex: … ?
- Comment les rêves diffèrent-ils entre les hommes et les femmes ?
- En quoi diffèrent-ils entre les adultes, les adolescents et les enfants ?
Avec une bonne série de rapports de rêves en main, la liste des questions que nous pouvons poser est presque infinie. Nous pouvons poser des questions sur des sous-populations spécifiques: ex: …?
- en quoi les rêves diffèrent-ils selon les cultures ou les siècles ?
- en quoi sont-ils différents chez les personnes souffrant de troubles du sommeil comme l’insomnie ou l’apnée du sommeil ?
- sont-ils différents chez les personnes souffrant de troubles psychiatriques comme la schizophrénie ou la dépression, ou de troubles neurologiques comme la maladie de Parkinson?
- comment changent-ils pendant la grossesse ?
Avec une bonne série de rapports de rêves en main, la liste des questions que nous pouvons poser est presque infinie. On peut se demander comment les rêves varient d’une nuit à l’autre. Donner des exemples.
- Comment sont-ils affectés par l’heure à laquelle nous nous endormons, par la quantité de sommeil que nous avons ou par la personne qui est au lit avec nous ?
- En quoi diffèrent-ils d’une nuit à l’autre ?
- Comment sont-ils influencés par nos pensées et nos actions de la veille ? (p. ex: facteurs de stress et les tracas de notre vie ? Par ce que nous avons mangé ? Contenu de la télé ou internet avant le coucher, etc)
Si nous disposons d’enregistrements en labo du sommeil, nous pouvons poser une série de questions totalement différentes. Donner des exemples.
- En quoi les caractéristiques des rêves diffèrent-elles dans le sommeil paradoxal et le sommeil non paradoxal ?
- En quoi les rêves sont-ils différents au début d’une période de sommeil paradoxal par rapport à 15 minutes après le début de celle-ci ?
- Peut-on savoir si quelqu’un rêve à partir de son EEG ? Peut-on savoir dans quelle mesure le rêve est vif ou émotionnel ?
- Que se passe-t-il dans le cerveau pendant les rêves lucides ou les cauchemars ?
Pour répondre à toutes ces questions, nous devons recueillir des récits de rêves, puis en extraire les informations spécifiques dont nous avons besoin, ce qui, à son tour, nécessite un système de cotation. Lorsqu’il s’agit d’analyser les récits de rêves, les systèmes de
cotation ne manquent pas! Que s’est-il passé en 1980?
En 1980 : près de 150 échelles de contenu de rêve (l’intégration de l’ego … vivacité du rêve … souhaits de castration). Le nombre a probablement doublé depuis, à la fois en réponse aux nouvelles questions de recherche et aux théories du rêve en constante évolution.
Au cours des 50 dernières années, un système de codage s’est imposé et a probablement été utilisé dans plus d’études que les 10 systèmes de cotations suivants réunis. Quel est ce système?
L’Analyse Quantitative de Contenu Onirique: Système Hall / Van de Castle (HVdeC).
Le système HVC a le plus contribué au développement des connaissances sur la nature du contenu onirique.
Comment fonctionne le HVC, quel est son objectif?
- l’analyse de contenu a pour objectif d’extraire le sens de toute forme de « texte », dans ce cas-ci un compte rendu de rêve, à l’aide d’un système de classification clairement défini et de méthodes quantitatives
- chaque récit peut être soumis à une analyse statistique sous forme de fréquences, de pourcentages ou de proportions pour chaque catégorie d’élément onirique
- les résultats obtenus pour une série de rêves peuvent alors être corrélés avec d’autres types de variables (p. ex., les résultats sur une échelle d’anxiété), être comparés à d’autres séries de rêves (p. ex., rêves de clients dépressifs versus rêves d’un groupe contrôle) ou encore être comparés à des données normatives
Décrire le HVC. Nommer ses caractéristiques, son fonctionnement…
- repose uniquement sur les comptes rendus de rêves
- cet outil ne recourt ni aux informations biographiques à propos du rêveur ni aux associations de ce dernier par rapport à ses rêves
- le système HVC révèle peu de choses quant au sens personnel d’un rêve, mais fait plutôt ressortir des patrons d’occurrence d’éléments et de thèmes à travers une série de rêves
- diffère donc de l’interprétation du rêve, qui repose davantage sur l’intuition « clinique » et la connaissance du client dans sa vie d’éveil
- s’appuie essentiellement sur un axiome : « La fréquence à laquelle un élément onirique apparaît révèle les préoccupations et les intérêts du rêveur. »
- comme ces catégories sont bien définies, il est possible d’obtenir un accord inter-juges très élevé
- le système HVC a permis un codage extrêmement détaillé et surtout objectif des rapports de rêves, jetant ainsi les bases de cinquante années d’études scientifiques sur le contenu des rêves
Donner des exemples d’utilisation du HVC, de comment il est raffiné.
• les interactions agressives, par exemple, peuvent être notées en fonction de l’auteur de l’agression, qu’il y ait eu ou non réciprocité,
ou de sa gravité, allant de sentiments cachés d’hostilité à des menaces verbales jusqu’au meurtre.
• la catégorie “personnages”, qui comprend les personnes, les animaux et les figures mythiques, a été divisée en fonction du nombre, du sexe, de l’âge et de l’identité de l’individu (p. ex: un membre de la famille immédiate, + subdivisé en mère, père, soeur, frère, etc.)
Dans le système HVC, chaque récit de rêve peut être codifié selon quelles catégories?
• Personnages (subdivisés en animaux, humains et figures mythiques)
• Interactions sociales (amicales, agressives et sexuelles)
• Efforts : succès et échecs
• Chances et malchances
• Émotions (colère, appréhension, tristesse, confusion et joie)
• Environnements physiques : environnements et objets
• Activités (physiques, non physiques)
• Éléments descriptifs (modificateurs, temporalité)
*Les 5 premières catégories sont celles qui sont cotées le plus souvent
Qu’a apporté le système HVC? Que permet-il?
- en utilisant le système HVC, Hall et plusieurs autres chercheurs ont montré qu’il était possible d’extraire des informations psychologiquement significatives des rêves d’individus qui leur sont inconnus
- possible de comparer les scores HVC d’un group précis à des valeurs normatives, ou à des profils de contenu de rêves d’autres populations, cultures, individus ou périodes spécifiques
- les patrons de contenu observés (par exemple, les lieux, les personnages ou les interactions sociales), ainsi que ces comparaisons avec d’autres populations, permettent aux chercheurs d’identifier plusieurs caractéristiques de la vie éveillée des participants (p. ex: intérêts; préoccupations, activités)
Quelle est la différence entre l’analyse de contenu des rêves et l’interprétation de ceux-ci?
-L’analyse de contenu vise à objectiver, à catégoriser et à quantifier les différentes caractéristiques et les éléments du rêve (étude systématique)
• on peut comparer des rêves entre eux, traiter les différents éléments du rêve comme des variables dépendantes
• sert dans les études normatives, les comparaisons inter- et intra-individuelles;
permet de vérifier des hypothèses
-L’interprétation consiste à “traduire” le contenu
• vise à en trouver une signification qui généralement est différente du contenu brut du rêve; “les clefs des songes”
• est utilisée en psychothérapie et autres sphères
Hall et Van de Castle vont publier un ouvrage en 1966 qui va mettre de l’avant quelque chose, …?
Les normes du rêve.
Ils vont recueillir 1000 rêves (500 H et 500 F) pour présenter des données normatives, à quoi ressemble un rêve typique.
Ils vont mettre de l’avant le caractère négatif des rêves.
• l’interaction la plus fréquente est l’agression
• l’émotion prédominante est l’anxiété
• la malchance et les échecs surpassent largement la chance et les succès
• cinq rêves sur sept sont considérés comme désagréables par le rêveur
Nommer d’autres choses que les données normatives du HVC ont mis de l’avant.
• le rêveur est toujours participant ou observateur dans son rêve
• presque toujours un autre personnage (humain ou animal)
• rêveur ou personnages généralement engagé dans une activité (observer, marcher, courir) ou une interaction sociale
• se distingue de la rêvasserie (mind wandering) où la pensée est plus fragmentée et volatile
• comme pour les rêves en laboratoire, la plupart des rêves à la maison contiennent :
- lieux connus
- personnages connus
- problèmes interrelationnels et
- activités reliées à la vie diurne
• plus réaliste que bizarre:
- 5% des lieux sont « exotiques » (au sens de « très inhabituel » ou « hors du commun »)
- seulement 1% « fantastique » (pas réaliste)
Donner des exemples d’autres échelles concernant la cotation des rêves.
- échelles sur les émotions
- concepts freudiens (l’anxiété de castration)
- degré de lucidité
- les incorporations d’événements de la veille
- bizzarerie
- simulation de menaces
Quelles sont les choses importantes dans les recherches sur les rêves?
- importance du nombre de rapports de rêve par rêveur
- importance du nombre total de rêves (taille d’échantillon) (au moins une centaine)
- importance du nombre de mots dans la richesse de la cotation (dans les récits de rêve)
Quelle est la caractéristique la plus frappante des rêves?
L’imagerie sensorielle (qui crée le réalisme des rêves).
Le fait qu’ils contiennent des modalités visuelles, auditives, tactiles, olfactives, vestibulaires ou autres, les rêves sont généralement intensément « vifs » et d’un réalisme surprenant
• à l’exception des rêves lucides, nous croyons que nos rêves sont « réels » tant que nous sommes dedans; nous ne réalisons leur nature illusoire qu’après notre réveil (même la, il y a les « faux éveils »)
Vrai ou faux? Lorsque tous les rapports de rêves, aussi brefs soient-ils, sont inclus dans les analyses, environ 10 % des rêves en SP et jusqu’à 30 % des rapports en sommeil non REM s’avèrent dépourvus de toute imagerie sensorielle (plutôt des pensées)
Vrai
Comment se répartissent chacune des modalités sensorielles dans nos rêves?
- la plupart des rêves contiennent des images visuelles
- environ 55% à 60% des rêves quotidiens contiennent des références explicites aux expériences auditives (p. ex: entendre la circulation, écouter de la musique, les conversations sont la source sonore la plus fréquente)
- expériences olfactives et des goûts = 1 % des rêves (rapportés plus fréquemment par les femmes que par les hommes)
- les odeurs expérimentées peuvent varier d’extrêmement déplaisantes (ex.: vomissures, ordures en décomposition) à très agréables (parfums de fleurs ou odeur de pain fraîchement cuit)
- environ un tiers des hommes et 40 % des femmes rapportent d’avoir déjà fait l’expérience d’odeurs ou des goûts dans leurs rêves