Cours 4 Flashcards

1
Q

Les alexies

A

Troubles de la lecture consécutifs à une lésion cérébrale acquise
Observées en association avec la plupart des aphasies
Trois types

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2
Q

L’alexie pure (ou alexie sans agraphie)

A

Le trouble de la lecture peut être total mais, généralement, une lecture lettre à lettre est possible
Le patient peut lire des lettres palpées, ou encore reconstituer des mots à partir
de lettres épelées par l’examinateur
Les mécanismes linguistiques de la lecture sont donc conservés et le déficit peut
être considéré comme de nature agnosique (le patient n’accède pas à l’«image
globale» du mot), même si l’atteinte est parfois limitée aux symboles écrits
Les troubles aphasiques associés se réduisent généralement à une anomie
Les lésions responsables siègent toujours dans le lobe occipital de l’hémisphère
gauche et s’étendent au splénium du corps calleux
Ces lésions réalisent une déconnexion entre les informations visuelles et les aires
du langage

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3
Q

L’alexie-agraphie

A

« Perte des images optiques » des lettres qui
retentit sur les modalités réceptives et expressives du langage écrit
Atteinte de la lecture massive, avec une compréhension nulle et une lecture à haute voix impossible ou jargonnée
La lésion cérébrale responsable de l’alexie-agraphie intéresse le gyrus angulaire de l’hémisphère gauche
Tableau clinique pouvant être associé à une aphasie de Wernicke ou à une aphasie amnésique
D’autres signes d’atteinte pariétale sont fréquents: apraxie constructive, apraxie idéomotrice, syndrome de Gerstmann (ce dernier associe une agraphie, une acalculie, une indistinction droite-gauche et une agnosie digitale)

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4
Q

L’alexie frontale ou alexie antérieure ou « troisième alexie »

A

Accompagne habituellement une aphasie de Broca
Les lettres sont mal identifiées, les mots isolés peuvent être reconnus globalement (alexie littérale), l’épellation est donc très déficitaire
La compréhension des phrases est très altérée et une agraphie accompagne le trouble de la lecture
Parésie résiduelle du balayage oculaire de la gauche vers la droite (par lésion de l’aire 8), ou déficit du traitement séquentiel des mots auquel s’ajoutent les
difficultés à comprendre les mots et les liens grammaticaux
= Possible alexie composite ? pouvant mêler un dysfonctionnement
frontal, de l’agrammatisme et une dyslexie profonde

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5
Q

La lecture peut se faire à partir de deux voies …

A

La voie phonologique : permet de lire à partir de la prononciation, en « déchiffrant les mots » (c’est la conversion graphème–phonème)
- Permet de lire des mots inconnus ou des logatomes
- Insuffisante pour prononcer correctement des mots irréguliers comme
femme, oignon, paon
La voie lexicale : permet d’activer directement un lexique visuel permettant d’identifier les mots sans avoir besoin de recourir à un déchiffrage des correspondances entre les lettres et les mots
- Permet sans doute d’accéder à un grand nombre de mots dans la lecture
- Insuffisante pour lire les mots irréguliers, des logatomes (= n’appartiennent pas au lexique)

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6
Q

2 types de perturbations possibles

A

La dyslexie de surface

La dyslexie profonde

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7
Q

La dyslexie de surface, par atteinte de la voie lexicale

A

Ne permet qu’une lecture phonologique
- les mots réguliers sont ainsi déchiffrés de la même façon que les logatomes alors qu’il existe des difficultés à lire les mots irréguliers
- Difficultés d’autant plus importantes que les mots sont moins fréquents
- Les erreurs de lecture créent des paralexies allant dans le sens d’une régularisation, le malade appliquant les règles usuelles de prononciation des
graphèmes
- Les paralexies pouvant être soit des non-mots, soit le plus souvent des mots (ainsi « ail » est lu « aile » )
- La compréhension des homophones peut être difficile (sot, seau, sceau ; pouls, pou ; chêne, chaîne, etc.)

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8
Q

La dyslexie profonde

A

Associe le syndrome d’alexie phonologique à la production d’erreurs (paralexies)
- Sémantiques (parfois quasi synonymiques comme « les écoles » pour « les élèves » , « cousin » pour « oncle » , « rivage » pour « côte » )
- Dérivationelles (transformant la catégorie grammaticale des mots comme « peureux » pour « peur » , « France » pour « Français » )
- Visuelles (aboutissant à un mot morphologiquement proche comme « sandale » pour « scandale » , « venin » pour « venir » )
La dyslexie profonde coexiste anatomiquement avec de volumineuses lésions
de l’hémisphère gauche
Accompagne souvent une aphasie de Broca

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9
Q

Les agraphies

A

Désignent les difficultés praxiques, visuospatiales ou langagières de
« s’exprimer par écrit » en l’absence de paralysie, ou de trouble affectant la
coordination des mouvements

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10
Q

Types d’agraphie

A
  • Agraphies aphasiques (accompagne la perturbation du langage oral)
  • Syndrome de Gerstmann (associe agnosie digitale, indistinction droite-gauche,
    acalculie, et agraphie de type praxique)
  • Les agraphies pures (rares, en l’absence d’autre trouble langagier ou praxique)
  • Les agraphies confusionnelles (non spécifiques à une lésion particulière ; déformations de lettres, réticence à écrire, désordres spatiaux)
  • Les agraphies apraxiques (lien avec l’atteinte du savoir-faire gestuel nécessaire à
    la réalisation des lettres, ordonnancement spatial des mots etc.)
  • Les agraphies spatiales (déformations des graphèmes)
  • Les agraphies calleuses, la main gauche chez le droitier (déficit du transfert des
    informations visuokinesthésiques et langagières du cerveau gauche à droite)
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11
Q

Troubles de neuropsychologie de l’enfant

A
• Les troubles neurodéveloppementaux
• les troubles du langage oral et
dysphasies
• les troubles praxiques et
visuospatiaux
• le syndrome des fonctions non
verbales
• les troubles du spectre de l’autisme
• le syndrome dysexécutif
• le syndrome Gilles de la Tourette
• le trouble de l’attention avec ou sans
hyperactivité
• Les troubles spécifiques des
apprentissages
• les troubles spécifiques du langage
écrit (dyslexie et dysorthographie)
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12
Q

Troubles de neuropsychologie de l’adolescent

A
• les troubles spécifiques du calcul et la
dyscalculie
• Les troubles neuropsychiatriques
• TDA/H complexe
• les problèmes de comportement
• les troubles disruptifs du contrôle des
impulsions et des conduites
• les troubles dépressifs
• les troubles anxieux
• les troubles obsessionnels compulsifs
• les troubles liés à des traumatismes ou à
des facteurs de stress
• les troubles du spectre de la
schizophrénie et autres troubles
psychotiques
• les autres troubles du développement
(alcoolisation fœtale, neurofibromatose)
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13
Q

L’étude des lésions acquises et de leurs conséquences sur la cognition soulève un
certain nombre de difficultés

A
  • les lésions pré- et périnatales (liées par exemple aux anoxies de la naissance et à
    la prématurité) et celles dues aux encéphalites bactériennes sont les plus
    fréquentes et occasionnent des dommages diffus et/ou étendus
  • Même lorsque les étiologies sont comparables à celles rencontrées chez l’adulte :
    interprétation des données est plus complexe chez l’enfant car la lésion survient
    dans un contexte de grandes capacités de plasticité cérébrale et de récupération
    fonctionnelle
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14
Q

Troubles des fonctions langagières chez l’enfant

A

D’une part, la formulation d’hypothèses sur le niveau d’acquisition fonctionnelle antérieure de l’enfant est confrontée au problème de la variabilité interindividuelle «des rythmes et des niveaux de développement atteints»
D’autre part, les lésions cérébrales précoces ont des conséquences
comportementales qui peuvent n’apparaître que longtemps après leur survenue

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15
Q

L’évolution des symptômes présente ainsi un caractère composite

A
  • une sémiologie acquise puisqu’il y a modification du tableau antérieur
  • une sémiologie développementale, puisque l’atteinte initiale peut amener un
    effet négatif à long terme sur les conduites non encore présentes dans le répertoire de l’enfant au moment de l’atteinte
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16
Q

L’aphasie acquise chez l’enfant

A

Trouble du langage consécutif à une atteinte du système nerveux central et survenant chez un sujet ayant déjà acquis un certain niveau de connaissance
verbale
Clairement distincte, d’une part des aphasies « congénitales » – dans lesquelles la lésion cérébrale est pré- ou périnatale –, d’autre part des
dysphasies développementales sans lésions objectivables

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17
Q

Tableau clinique de l’aphasie acquise chez l’enfant

A

• la compréhension du langage reste relativement préservée
• les troubles prédominent sur le versant de l’expression : la fluence est le plus
souvent réduite, la perturbation pouvant aller de troubles articulatoires jusqu’au
mutisme
• le discours est agrammatique (les troubles syntaxiques sont les plus persistants)
• jargon ou loghorrée sont rares

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18
Q

Lésions précoces

A

Dans les cas de lésions précoces : caractère relativement mineur des signes
aphasiques et pronostic beaucoup plus favorable que chez l’adulte, avec
récupération des troubles du langage rapide et souvent complète
Une sémiologie comparable en nature et en sévérité à celle rencontrée chez
l’adulte n’apparaîtrait qu’en cas d’atteinte postérieure à la puberté
Le pronostic est donc meilleur pour les lésions acquises précocement

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19
Q

Deux mécanismes distincts envisagés pour rendre compte de ces possibilités
de récupération fonctionnelle

A
  • Lorsque les lésions dans l’hémisphère gauche sont limitées, les fonctions
    langagières peuvent être prises en charge par les aires gauches adjacentes,
    intactes
  • Si les lésions gauches sont plus étendues, l’hémisphère droit, principalement au
    niveau des aires homotopiques aux aires périsylviennes gauches, prendrait en
    charge le langage
    NB: Dans certains cas, cette réorganisation des réseaux de l’hémisphère droit serait
    susceptible de nuire au développement des fonctions qu’il sous-tend normalement
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20
Q

Les troubles développementaux du langage

A

v De nombreux troubles neuropsychologiques surviennent dans le cours du
développement « sans cause apparente » et peuvent perturber les acquisitions
scolaires et les apprentissages fondamentaux
v La plupart se définissent par un écart aux normes de développement cognitif,
qu’il concerne le langage (dysphasie, dyslexie, dysorthographie…) ou d’autres
domaines cognitifs (dyscalculie, trouble attentionnel…)
v Le diagnostic est basé sur la mise en évidence d’un déficit durable des
performances dans un domaine particulier
v La perturbation n’est pas liée à un déficit sensoriel primaire (par exemple de l’acuité visuelle), à une insuffisance intellectuelle, à une lésion cérébrale acquise
au cours de l’enfance, ni à des carences affectives ou éducatives graves
v Les enfants qui sont identifiés comme «dys» le sont parce que leur profil développemental apparaît normal, ou presque, dans tous les domaines sauf
dans le domaine de dysfonctionnement considéré
v L’approche neuropsychologique de la dyslexie/dysorthographie a débouché sur la description de sous-types et sur l’élaboration de définitions qui visent à pallier ces insuffisances en mettant l’accent sur le critère de durabilité du trouble

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21
Q

Diagnostic par exclusion

A
  • D’une part, il est souvent difficile de distinguer échec scolaire «banal», retard
    de développement, et véritable pathologie développementale
  • D’autre part, les troubles peuvent avoir des origines diverses qui doivent être
    diagnostiquées pour proposer une prise en charge adaptée
22
Q

Trouble sévère et durable de l’apprentissage de la lecture, pour lequel aucune
cause particulière ne peut être mise en évidence

A

L’enfant (plus souvent un garçon, avec une sur-représentation de gauchers ou
d’ambidextres) a été normalement scolarisé, dans un milieu socioculturel
propice à ces apprentissages, ne présente ni retard mental, ni déficit sensoriel,
et a un trouble durable du langage écrit, avec un retard de lecture d’au moins
18 mois par rapport à l’âge scolaire
Sa prévalence est de 3 à 6%, les estimations variant de 10% pour la France et
l’Amérique du Nord à 1% pour le Japon

23
Q

2 sortes de dyslexies développementale

A

La dyslexie phonologique développementale

La dyslexie de surface développementale

24
Q

La dyslexie phonologique développementale

A
  • représente deux tiers des cas de dyslexie développementale
  • attribuée à une atteinte sélective de la voie phonologique (ou d’assemblage) de
    lecture, tandis que la voie lexicale fonctionnerait normalement
  • les enfants se montrent incapables de lire des non-mots alors que les mots
    familiers, qu’ils soient réguliers ou irréguliers, sont lus sans difficulté
25
Q

La dyslexie de surface développementale

A
  • concerne environ un enfant dyslexique sur dix
  • attribuée à un déficit sélectif du développement de la voie lexicale (ou
    d’adressage), le traitement de l’écrit reposant alors sur le système non lexical
    (voie phonologique) fonctionnel
  • les enfants ont des performances de lecture des mots réguliers et des non-mots
    préservées, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas de difficulté particulière dans des tâches
    où la lecture peut reposer sur la simple transcription des graphèmes en sons
  • En revanche, les difficultés sont marquées pour la lecture des mots irréguliers,
    pour lesquels une représentation doit être récupérée en mémoire à long terme
26
Q

Dysorthographie développementale

A

Correspond à des troubles d’apprentissage de la langue écrite apparaissant au
début de la scolarité chez des enfants normalement intelligents et indemnes
d’atteinte sensorielle ou motrice pouvant expliquer les difficultés
Dyslexie et dysorthographie sont fréquemment associées chez un même
enfant mais des troubles spécifiques de l’apprentissage de l’orthographe sont
décrits

27
Q

Dysphasie de l’enfant

A

v Appelée aussi « trouble spécifique du langage », touche le langage oral
v Le diagnostic est confirmé si les difficultés se maintiennent chez un enfant
au-delà de l’âge de 6 ans
v Il en existerait différents types, mais la dysphasie se caractérise
principalement par des troubles phonologiques et morphosyntaxiques
v Un dysfonctionnement de la boucle phonologique de la mémoire de travail,
fortement impliquée dans l’acquisition de nouveaux mots, est souvent
incriminé dans les difficultés d’apprentissage du vocabulaire des enfants
dysphasiques
v Ces difficultés langagières peuvent entraîner un certain « retrait social », ce
qui en retour va limiter les occasions de développer les compétences
langagières.

28
Q

Syndrome d’aphasie progressive primaire

A
  • L’aphasie primaire progressive (APP) est un syndrome clinique caractérisé par
    une perte progressive et initialement isolée du langage
  • Depuis sa description initiale, des critères de consensus permettent de
    distinguer trois variantes…
29
Q

3 formes d’Aphasie Primaire Progressive

A

Variante non fluente et agrammatique (APP-A ou PNFA)
La variante logopénique (APP-L)
La variante sémantique (APP-S)

30
Q

Variante non fluente et agrammatique (APP-A ou PNFA)

A
  • Le langage oral est non fluent, laborieux, souvent associé à des faux départs,
    des distorsions et des difficultés articulatoires (troubles arthriques ou apraxie du
    langage) pouvant évoluer vers le mutisme, parfois associés à des substitutions,
    des inversions, des délétions ou des inversions de phonèmes (paraphasies
    phonologiques)
  • La compréhension du mot isolé et la connaissance du mot (la sémantique) sont
    préservées, la syntaxe appauvrie, les phrases avortées, moins complexes et la
    compréhension de phrases grammaticalement complexes limitée
  • A l’écrit, il y a des erreurs grammaticales, voire une dysgraphie phonologique
    (erreurs dans la séquence des lettres produites en dictée aboutissant à une
    discordance entre la forme entendue et celle qui est transcrite)
31
Q

La variante logopénique (APP-L)

A
  • Se manifeste par une fluence légèrement diminuée en raison de l’anomie, une
    absence ou peu de troubles articulatoires et des paraphasies phonologiques
    variables
  • La répétition de mots isolés est conservée à l’opposé de celle de phrases, de
    mots longs ou de séquences élevées de chiffres témoignant d’une atteinte de la
    boucle phonologique (ou mémoire verbale à court terme)
  • La compréhension de mots isolés est initialement indemne. Dans le discours,
    les phrases peuvent être reformulées, signant un processus de réparation
  • Une dysgraphie et/ou une dyslexie phonologique sont possibles, comme dans
    la variante non fluente agrammatique
32
Q

La variante sémantique (APP-S)

A
  • la fluence peut être réduite en raison de difficultés sémantiques sur le mot isolé
    (parfois même perdu) et d’altérations dans l’agencement et la logique du
    discours
  • Il n’y a pas d’erreur phonologique
  • Le langage spontané est vide de sens, ponctué de termes génériques (truc,
    machin) ou supra-ordinés (animal pour lion)
  • En dénomination orale, les troubles touchent davantage les objets que les
    verbes ou les actions et altèrent la compréhension de mots isolés
  • La fluence verbale catégorielle est réduite
  • La lecture et l’écriture révèlent des fautes d’orthographe sur les mots irréguliers
    mais les erreurs sont phonologiquement plausibles, où chaque lettre est lue ou
    écrite comme prononcée (dyslexie, dysgraphie de surface)
  • L’APP-S englobe la démence sémantique où l’atteinte touche aussi la modalité
    visuelle
33
Q

Apraxies

A

Classiquement définie en neuropsychologie comme un trouble acquis de
l’exécution intentionnelle d’un comportement moteur finalisé consécutif à une
lésion cérébrale, qui ne peut être expliqué par une atteinte motrice, sensitive ou
intellectuelle
Pathologie du geste :
- Sans déficit sensorimoteur
- Sans trouble de la compréhension du langage
- Sans détérioration mentale importante
Correspond ainsi à une rupture entre le but du mouvement et la réalisation motrice
Provoquée par une lésion des lobes pariétaux ou des
voies nerveuses qui relient ces lobes à d’autres parties du cerveau

34
Q

Trois grandes formes d’apraxie gestuelle

A

L’apraxie idéatoire
L’apraxie idéomotrice (toutes deux bilatérales à l’exception de l’apraxie
idéomotrice gauche des lésions calleuses)
L’apraxie mélokinétique (généralement unilatérale)

35
Q

Apraxies idéomotrices

A

Concerne les gestes simples, réunit les gestes dits « intransitifs », c’est-à-dire n’impliquant pas la manipulation d’objets réels
Cette apraxie peut ne pas apparaître dans la vie quotidienne qui comporte
nombre de mouvements automatisés par leur innombrable répétition
Importance de l’examen clinique = repère au mieux l’apraxie idéomotrice et de manière très élective au niveau des membres supérieurs où l’activité gestuelle est naturellement la plus riche chez l’être humain

36
Q

Types de gestes des apraxies idéomotrices

A

Les gestes sans signification : gestes arbitraires
Les gestes significatifs : intentionnalité communicative ou fonctionnelle
- Soit des gestes expressifs
- Soit des gestes dont la réalisation doit mimer l’utilisation d’objets comme des jeux de mimes ou pantomimes (vers le corps = réflexifs ; autres = non réflexifs)

37
Q

Rôle de l’examinateur dans les apraxies idéomotrices

A

v Outre l’expression gestuelle, l’examinateur doit étudier la capacité du sujet à comprendre le sens des mêmes gestes réalisés devant lui
v Les perturbations s’expriment par l’incapacité de toute ébauche gestuelle, par la réalisation de mouvements inadaptés (parapraxies), par des persévérations du
même geste, et parfois par des tentatives vaines d’autocorrection
v Dans quelques cas, prier de mimer un geste fonctionnel comme se brosser les dents, le sujet utilise un segment de corps comme objet et se frotte les dents avec son index
v L’apraxie idéomotrice peut être bilatérale ou intéresser un seul membre, en l’occurrence le membre supérieur gauche
v L’incapacité gestuelle peut se manifester quelle que soit la modalité de sollicitation du geste
v Elle peut aussi être dissociée et n’apparaître que sur ordre verbal (apraxie verbomotrice) ou sur imitation (apraxie visuomotrice)

38
Q

Apraxies idéomotrices lésions cérébrales

A

L’ apraxie idéomotrice bilatérale est le plus souvent liée aux lésions (pariétales
et en particulier du gyrus supramarginalis ) de l’hémisphère gauche
Au cours des lésions frontales, on observe une difficulté d’imitation des gestes
et de réalisation des gestes séquentiels
Ces désordres accompagnent les perturbations de la programmation liées aux
lésions frontales
La nature de la désorganisation gestuelle est très certainement différente au
cours des lésions frontales et pariétales encore que les discordances relevées
dans la littérature sur la réalité ou non d’une apraxie frontale montrent les
limites des analyses séméiologiques

39
Q

Deux types d’apraxies frontales

A
  • une apraxie dynamique, à intégrer dans les perturbations de la programmation
    caractéristiques du syndrome frontal
  • une apraxie idéomotrice par lésion du cortex moteur associatif
    L’atteinte de l’aire motrice supplémentaire (gauche) peut aussi entraîner une
    apraxie bilatérale ne s’accompagnant pas de troubles de la discrimination des
    gestes mimés
    Il est aussi établi que des lésions sous-corticales (en particulier du thalamus, du
    noyau lenticulaire et de la substance blanche périventriculaire) puissent donner une apraxie idéomotrice
40
Q

Apraxies idéatoire

A

v Désigne l’incapacité de manipuler des objets
v On peut utiliser des manipulations impliquant plusieurs séquences de gestes
comme mettre une feuille de papier dans une enveloppe et la cacheter, verser
de l’eau d’un verre dans une bouteille à l’aide d’un entonnoir, se servir d’une
boîte d’allumettes pour allumer une bougie, etc.
v Les gestes sont inappropriés, incohérents, désorganisés : le malade ne sait plus
comment ouvrir la boîte d’allumettes qu’il manipule en tous sens
v La fréquence de ces apraxies chez les personnes atteintes de syndromes
démentiels a même conduit nombre d’auteurs à considérer que seules des
lésions étendues, donc une détérioration mentale, pouvaient expliquer
l’intensité de cette déstructuration gestuelle

41
Q

Quatre types d’erreurs possible pour l’apraxie idéatoire

A

1) Concerne la connaissance de l’action outil–objet : un déficit d’un geste mimé peut
ainsi témoigner d’une apraxie idéatoire quand le sujet prié de montrer comment
on se sert d’un tournevis fait le geste de frapper avec un marteau ou d’une apraxie
idéomotrice quand il fait maladroitement de vagues arcs de cercle, démontrant
cependant qu’il a la connaissance du geste et que son déficit concerne la
production du mouvement
2) Concerne la connaissance de l’association outil–objet, comme choisir parmi des
outils un marteau quand on montre au sujet une pièce de bois avec un clou
partiellement enfoncé en lui demandant de poursuivre la tâche
3) Concerne la connaissance mécanique des outils (choisir parmi plusieurs marteaux
ou plusieurs tournevis celui qui est le plus adéquat en fonction de la tâche)
4) Concerne la connaissance de la fabrication d’outils
L’apraxie idéatoire est liée à des lésions de la partie postérieure de l’hémisphère
gauche, et plus particulièrement de la région temporo-pariétale

42
Q

Apraxies mélokinétique

A
  • Etymologiquement, apraxie des « mouvements des membres »
  • Difficile à distinguer des troubles parétiques et se caractérise par des difficultés
    à réaliser des mouvements fins et successifs, comme pianoter ou faire
    successivement le geste de serrer le poing puis de faire un anneau entre le
    pouce et l’index
  • « désautomatisation des actes moteurs complexes et la mise en œuvre
    d’automatismes élémentaires » Luria
  • Elles sont unilatérales et sont habituellement confinées à un petit territoire musculaire
    Les mouvements ayant perdu leur fluidité et apparaissent hachés, malhabiles
    v Peuvent être contaminés par des « automatismes compulsifs » qui se
    traduisent par une répétition du même mouvement (la difficulté à pianoter peut
    conduire le même doigt à réitérer un mouvement et cette réitération peut
    s’observer aussi dans le dessin) : ce comportement d’allure persévérative ne
    correspond pas dans les cas purs à un trouble de la programmation, qui
    concerne les lésions préfrontales
    v Pourrait être liée à une perte des « engrammes ou des mélodies cinétiques »
    (séquences d’enchaînement de l’activation des contractions musculaires
    nécessaires à l’harmonie du mouvement), entravant ainsi la réalisation motrice
    de l’acte et s’observant dans les lésions de l’aire prémotrice (aire 6)
    hétérolatérale
43
Q

Apraxie kinesthésique

A

v Trouble « de la base afférente du mouvement volontaire » appelée « apraxie
afférente ou kinesthésique »
v Proche elle aussi des troubles parétiques mais indemne dans les cas purs de
tout déficit moteur segmentaire, elle est liée à des lésions des parties
postcentrales (rétrorolandiques) du cortex sensori-moteur mais ne peut
s’expliquer seulement par des perturbations sensitives
v Se caractérise par une perte de la sélectivité des mouvements qui, au niveau
des doigts, se manifeste par d’intenses difficultés à reproduire des positions
élémentaires
v Les doigts réalisent des mouvements mal différenciés, inadaptés au but à
atteindre (comme la taille de l’objet à saisir par exemple). Le geste est encore
plus maladroit dans le mime d’utilisation d’objet ou d’outil en raison de la perte
de l’influence régulatrice de la vue

44
Q

Apraxie kinesthésique

A

v Se distingue de l’apraxie mélokinétique car cette dernière préserve les
mouvements isolés
v Se distingue de l’apraxie idéomotrice car cette dernière épargne les
mouvements automatisés, ce qui limite son retentissement sur les gestes de la
vie quotidienne
v Les troubles sont plus fréquents au cours des lésions de l’hémisphère dominant
mais se manifestent avec le plus de netteté au niveau de la main opposée à la
lésion

45
Q

Apraxie constructive

A

Désigne l’altération d’une autre capacité humaine, celle de construire, c’est-àdire assembler des éléments dans les deux ou les trois plans de l’espace
Nécessitent le déploiement d’une compétence constructive qui associe le
maniement de données visuoperceptives, et visuospatiales ordonnancées dans
un projet qui se crée grâce à l’activité motrice

46
Q

Apraxie constructive lésions cérébrales

A

Témoigne d’une lésion pariétale qui peut intéresser l’un ou l’autre hémisphère :
la distinction de la latéralité lésionnelle n’est pas évidente, même s’il serait
logique de considérer que les apraxies constructives devraient s’associer aux
désordres visuospatiaux propres aux lésions de l’hémisphère droit
Une apraxie constructive au cours de laquelle existe une amputation d’une moitié (et habituellement la moitié gauche du dessin) est le fait d’une lésion de
l’hémisphère non dominant (habituellement l’hémisphère droit)

47
Q

Apraxies de l’habillage

A

v Trouble singulier
v Survient en l’absence d’apraxie idéatoire ou idéomotrice : il s’agit donc d’un
type particulier d’apraxie réflexive (puisque le corps en est l’objet) mais ne
concernant que l’activité d’habillage
v Région postérieure de l’hémisphère droit = lieu de convergence des
informations visuelles, spatiales et motivationnelles nécessaires au déploiement
de cette activité : le sujet ayant une lésion de cette région contemple
énigmatiquement son vêtement, le tourne et le retourne, peut enfiler à force
d’essais et d’erreurs l’une des manches dans l’un ou l’autre bras, pour renoncer
finalement à pouvoir enfiler l’autre manche qui pend dans son dos comme un
problème dont la solution est devenue insurmontable
v L’ordre des vêtements n’est plus conceptualisé et le malade livré à lui-même
avec quelques habits n’aboutit qu’à un accoutrement tristement burlesque.
v Dans les cas légers, sa mise en évidence nécessite que les vêtements soient
présentés au malade de manière inhabituelle (par exemple, en retournant l’une
des jambes du pantalon ou l’une des manches de la veste)
v L’apraxie de l’habillage est souvent associée à une apraxie constructive
v Elle peut aussi être associée à une hémiasomatognosie : on peut considérer
qu’elle garde son identité séméiologique quand elle intéresse la vêture du corps
dans sa totalité
v Elle n’est probablement qu’un mode particulier de l’hémiasomatognosie quand
le recouvrement par le drap ou l’habillage « ignorent » l’hémicorps gauche
v L’apraxie de l’habillage est fréquente dans la maladie d’Alzheimer

48
Q

Apraxies de la marche

A

v Désigne, chez un malade non parétique, l’incapacité de disposer
convenablement ses membres inférieurs : le sujet ne peut plus avancer ses
membres inférieurs alternativement ou il le fait de manière rudimentaire avec
une tendance à la rétropulsion
v Ce trouble est aussi appelé ataxie frontale mais peut s’observer non seulement
dans des tumeurs frontales ou fronto-calleuses mais aussi dans des
hydrocéphalies ou chez des sujets âgés et déments
v La distinction peut d’ailleurs être sémiologiquement difficile entre des
perturbations intéressant la programmation motrice d’un projet idéatoire
typiquement préservé et un désordre de la motilité automatique tel qu’on peut
l’observer dans les perturbations de la marche et de l’équilibre chez le
parkinsonien

49
Q

Deux autres types d’apraxies liées à l’apraxie de la marche

A

L’ apraxie idéomotrice des membres inférieurs peut accompagner une apraxie idéomotrice uni-ou
bilatérale des membres supérieurs
L’ apraxie truncopédale affecte les mouvements axiaux et bilatéraux du corps

50
Q

Apraxies bucco-faciale

A

v Accompagne souvent : la suspension du langage de l’anarthrique et de
l’aphasique global ou la désintégration phonétique de l’aphasique de Broca
v Les muscles qui concourent à la réalisation de l’expression verbale (bouche,
langue, joues, respiration) se voient dans l’impossibilité de générer
volontairement des mouvements à but non langagier alors que ces mouvements
sont préservés quand ils surviennent de manière automatique
v Sur ordre verbal ou sur imitation, on demande au patient de tirer la langue, de
montrer les dents, de mettre la bouche en cul de poule, de se pourlécher les
lèvres, de claquer la langue ; la partie supérieure du visage, notamment les
mouvements des paupières, est le plus souvent épargnée
v Ces perturbations ont quelques analogies avec la composante apraxique des
troubles de la réalisation phonétique
v Toutefois une apraxie bucco-faciale peut, bien que plus rare, survenir au cours
d’une aphasie de conduction ou de Wernicke
v L’apraxie bucco-faciale est plus souvent associée à une apraxie idéomotrice qu’à
une apraxie idéatoire

51
Q

Hypothèses concernant la désorganisation des gestes

A

La réalisation d’un mouvement intentionnel suppose 3 grandes étapes :
• 1) La conception d’un projet idéatoire : nécessite la représentation mentale de
l’acte à accomplir puis la succession de gestes nécessaires à son
• 2) La transmission de ce projet : c’est l’incapacité de transmettre le projet
idéatoire aux structures motrices d’aval qui définit l’apraxie idéomotrice, apraxie de
transmission conçue comme la difficulté de réaliser des gestes pourtant
correctement conçus dans un projet idéatoire
• 3) L’ apraxie motrice qui induit une désorganisation des activités musculaires
élémentaires constitutives du mouvement ou des mélodies cinétiques : il s’agit
donc d’une apraxie d’exécution ou apraxie mélokinétique. L’apraxie mélokinétique
peut aussi être conçue comme liée à une lésion du centre moteur trop discrète
pour induire une paralysie