Cours 10 Flashcards
Les pensées et les actions de l’être humain sont le résultat de la mise en œuvre
Des fonctions cognitives - Des processus émotionnels Ces deux éléments sont interconnectés C’est la manière de vivre et d’exprimer nos émotions qui va constituer notre personnalité
Les émotions se structurent autour de 3 dimensions principales
- La valence émotionnelle (positif versus négatif)
- L’alerte (calme versus tendu)
- Le contrôle (possible versus impossible, comme par exemple lors d’une
frayeur intense)
D’un point de vue neuroanatomique
Le système limbique est le support des réactions émotionnelles :
- Substance réticulée (modulant l’alerte)
- Structures corticales permettant les représentations (visuelles,
auditives, etc.) ainsi que les « évaluations » (lobe frontal) et adaptant
le comportement émotionnel en fonction de l’histoire et de
l’environnement propres à chaque individu
Comportement émotionnel => communication interhumaine :
- Versant réceptif (identifier les émotions d’autrui)
- Versant expressif qui constituent les pôles habituels de tout système
de communication
Plusieurs structures limbiques et paralimbiques impliquées dans cette sphère émotionnelle => Amygdale : élément central
D’un point de vue neuroanatomique (Amygdale)
Située en profondeur dans la partie antérieure du lobe temporal,
est le pivot de connexions multiples :
- Reçoit des afférences (signal entrant) corticales somesthésiques et
sensorielles
- Connectée directement ou par le thalamus avec le cortex orbito-frontal
(ventral) médian mais aussi à l’hippocampe (relais essentiel des circuits de
mémoire), les noyaux gris centraux, les noyaux septaux
- Efférences (signal sortant) hypothalamiques ainsi que sur d’autres structures
du tronc cérébral (rôle dans le déclenchement des manifestations
neurovégétatives et neuroendocriniennes des émotions)
- Lieu d’intégration de la composante émotionnelle des informations
véhiculées par les voies sensitives et sensorielles
Syndrome de Klüver-Bucy
Se manifeste par une « cécité psychique » :
- Perte de la signification émotionnelle des informations sensorielles et tout
particulièrement visuelles
- Indique aussi une agnosie visuelle comportant un déficit perceptif lié à
l’atteinte du néocortex temporal latéral et qui s’associent à des troubles de la
mémoire incapacitant l’apprentissage et liés à l’atteinte hippocampoparahippocampique
- Le comportement se caractérise par une docilité, une placidité par
hypoémotivité, une hyperoralité (ojets quelle que soit leur nature, portés à la bouche), hypersexualité, hypermétamorphose (attention portée à tout stimulus
visuel avec besoin irrésistible, « compulsionnel », de le toucher)
Ce syndrome peut être interprété comme lié aux lésions limbiques (et donc amygdaliennes) ou comme une disconnexion entre le système limbique et d’autres aires corticales en particulier visuelles
- Quelques cas de syndrome de Klüver-Bucy décrits chez l’homme
- Les éléments du syndrome étaient présents soit de manière complète soit le plus souvent de manière incomplète, en règle générale accompagnés de troubles de la mémoire et du langage
- Liste étiologique est longue et encore ouverte
Émotions « primitives » (Les fonctions instinctuelles (ou émotions « primitives »))
Le concept d’instinct :
- Concerne les animaux et les êtres humains
- Désigne une pulsion, une tendance innée commune à tous les êtres vivants
(comme l’instinct alimentaire ou sexuel) ou restreinte à une espèce exemple :
l’instinct migratoire
- Induit ainsi un comportement (manger, boire, etc.)
- Se distingue de ce qui est appris
- Est une conduite stéréotypée (même si elle enchaîne des actions complexes)
- Est ainsi opposé au caractère adapté donc flexible et appris des comportements suscités par l’intelligence
Émotions « primitives » (Neuropsychologie de la faim)
Deux structures sont particulièrement impliquées dans la régulation du
comportement alimentaire : l’hypothalamus et l’amygdale
Le centre de la faim est situé dans l’hypothalamus dorso-latéral dont la
stimulation électrique déclenche un comportement de quête alimentaire
(tandis que sa destruction induit une aphagie), alors que le centre de la
satiété est situé dans l’hypothalamus ventro-médian
Émotions « primitives » (Neuropsychologie de la soif)
Sensation distincte de la faim (même si certains produits aptes à étancher
la soif ont aussi une valeur nutritive)
La sensation de soif est provoquée par une déshydratation intracellulaire
qui stimule des « osmorécepteurs » hypothalamiques, ce qui induit et une sécrétion d’hormone antidiurétique et la réponse comportementale de
prise de boisson
Émotions « primitives » (Neuropsychologie de l’instinct de défense et de l’agressivité)
- « La perception d’un danger déclenche selon les cas la fuite ou l’attaque,
de même que la prédation est la condition de survie de certaines espèces
animales et dire que l’homme préhistorique est prédateur signifie qu’il
vivait grâce à la chasse et à la pêche » (Larousse, 1985) - Ainsi des liens unissent l’agressivité (étymologiquement « attaque ») à
l’instinct de défense en particulier et à l’instinct de survie (de soi-même
donc de l’espèce) en général - MAIS : l’agressivité n’est-elle qu’un comportement « défensif » ?
- La simple observation des comportements humains montre qu’il existe
aussi une agressivité « offensive » qui ne semble pas relever d’une
nécessité de survie et qui a conduit à considérer l’agressivité comme une
« pulsion spontanée »… - = une énergie endogène qui doit se décharger »
L’identification des émotions
- Est indépendante de la reconnaissance des physionomies elles-mêmes
- Chez l’individu normal, supériorité de l’hémichamp visuel gauche dans
l’identification des mimiques émotionnelles - Parmi les sujets ayant des lésions cérébrales, il existe dans la plupart des cas
de moindres performances des sujets atteints de lésions de l’hémisphère
droit pour reconnaître, sélectionner dans une épreuve à choix multiple, et
apparier des expressions émotionnelles (triste, gai, surpris, inquiet, en colère,
indifférent) même si elles proviennent de visages différents
NB : chez ces mêmes sujets, les performances sont aussi plus médiocres dans des épreuves d’appariement de visages neutres, explorant donc la reconnaissance de
physionomies
Ressemble à la prosognosie, sauf que capable de reconnaitre les visages familiers mais pas les expressions faciales des émotions
La prosodie émotionnelle
Le contenu linguistique du langage parlé est couplé avec une « intonation »
qui peut être neutre ou qui peut contribuer à colorer affectivement le
contenu linguistique (intonation, « mélodie du langage »)
Déficits de la prosodie émotionnelle spontanée et répétée ainsi que de la
compréhension de la mélodie affective du langage possibles après lésion de
l’hémisphère cérébral droit
La dépression
Très fréquemment associées aux lésions du cerveau
Attention portée à l’existence d’une dépression chez les sujets
cérébrolésés car :
- Synonyme de souffrance => ne peut être ignorée dans une démarche
diagnostique (prélude à une démarche de soins)
- Retentit aussi sur les performances cognitives, sur la qualité de vie et sur
le pronostic du handicap, comme cela a été par exemple montré dans les
dépressions qui suivent les accidents vasculaires cérébraux
- Peut bénéficier d’un traitement médicamenteux et d’une écoute
psychothérapique
- Repérer, diagnostiquer et évaluer la dépression
Trouble de l’humeur qui devient triste, durablement et de manière
envahissante
- Pas un sentiment ponctuel mais un état de tristesse durable qui peut aller
jusqu’au « dégoût de la vie »
- S’accompagne de deux autres symptômes : une douleur morale et une
baisse de l’élan vital
La baisse de l’élan vital (ou inhibition)
s’exprime par l’apathie, avec anhédonie, c’est-à-dire incapacité à ressentir
le plaisir, à prendre goût aux activités familiales et sociales et à tout ce qui
constituait les centres d’intérêt habituel, professionnels ou de loisirs
Cette incapacité à ressentir ne se vit pas dans l’indifférence, mais dans une
douleur morale intense
- Le déprimé souffre de son « anesthésie affective » (on parle d’une
hyperthymie douloureuse) - Il éprouve des sentiments d’incapacité, d’indignité, de baisse d’estime de
soi, avec une sensation de culpabilité, d’échec et une vision pessimiste de
l’avenir - Il est un fardeau pour lui-même et pour ceux qui l’entourent et il peut ainsi
être envahi par une « rumination dépressive »
Dépression et AVC
Trouble émotionnel le plus souvent associé aux ictus
- A proximité de l’ictus, une dépression majeure est significativement
associée aux accidents vasculaires de l’hémisphère gauche
NB : tout particulièrement au niveau du lobe frontal (la sévérité de la
dépression est corrélée avec la distance séparant la lésion du pôle frontal tout
particulièrement au cours des six premiers mois) et des ganglions de la base
- MAIS : Les scores dépressifs les plus élevés sont observés au cours des
accidents vasculaires cérébraux de l’hémisphère droit, chez les patients
ayant les lésions les plus antérieures et les plus postérieures
Les dépressions majeures et mineures sont numériquement plus
importantes chez les patients ayant des lésions pariétales (tout
particulièrement celles intéressant la substance blanche pariétale),
temporales et des lésions du cortex frontal dorso-latéral
- Sur le plan évolutif, les dépressions post-ictus ne sont pas des épisodes
transitoires mais constituent des états durables :
- les troubles dépressifs majeurs durent en moyenne un an mais parfois
plus longtemps
- les dépressions mineures ont des durées plus courtes