Cours 2- Règles de comparaison et stratégies de recherche en politique comparée Flashcards
Au départ (1885-1930), comment se portait le comparatisme?
Époque du comparatisme institutionnel ou classique
1885: développement de la sous discipline de la politique comparée, directement inspirée des anciens
Le comparatisme institutionnel ou classique
- a pour objet d’étude l’état, les gouv, les lois, comme c’était le cas pour les Aristote, Machiavel, Montesquieu, Platon
- Hérités de droit et d’histoire
- Cherche les « bonnes institutions »
- On la conviction que pour améliorer les sociétés, il faut de bonnes lois, de bon gouvernements, etc.. la démocratie
- Méthode somme toute peu scientifique
Comment et par qui décrire la révolution behavioraliste et la recherche d’une méthode comparée scientifique 1921- années 50?
1921 : Charles Merriam
- Orientation trop vers le droit et les instituions
- Il structure la manière dont la politique est étudiée
- Se tourne de l’institutionnalisme pour se tourner vers le plus objectif
- Cherche à entrer les statistiques et les calculs mathématiques pour rendre plus scientifique la politique comparée
Années 30-50: le behavioralisme, ses méthodes sont dominantes
- Un désintérêt pour la méthode juridique, historique…
- Une sophistication des méthodes, avec la statistique, les modélisations
- La recherche de l’objectivité, de «ce qui est» et non «qui doit être»
- La vérification, la quantification, l’explication sont au cœur de la méthode
- La politique comparée nait. Les débats de méthode s’intensifient
Depuis 1953, en quoi la méthode et les stratégies de recherche sont au cœur du comparatisme?
1953 : Roy Macridis réunit des institutionnalistes et behavioralistes (on constate que les comparatistes accumulent les faits et ont une méthodologie faible).
Intérêt pour des questions plus institutionnelles
-Pour améliorer les méthodes, on constate qu’il est nécessaire d’avoir des modèles plus généraux pour englober tous les cas, dans un but de comparaison
l’abstraction : façon de trouver des « bases » communes à tous les cas particuliers
-La clarification et la simplification des critères de comparaison
La réflexion se poursuit Avec différents auteurs les années suivantes, jusqu’en 1991.
Pourquoi et comment comparer?
POURQUOI?
-Comparer pour contrôler. Établir la validité statistique, de relations causales, produire des généralisations, proposer des théories, arriver à la précision monographique
COMMENT?
- en respectant consciemment et rigoureusement certaines règles
- en adoptant consciemment une stratégie de recherche
Comment comparer? Quelles sont les règles de la comparaison?
Résoudre le problème de la comparabilité
Trouver un bon critère (angle) decomparaison
Privilégier une démarche thématique plutôt que chronologique ou de juxtaposition de cas
Théoriser
Comment résoudre le problème de la comparabilité?
Tout est comparable à deux conditions :
\++ les phénomènes doivent avoir des «attributs en partie partagés et en partie non partagés» \++ le chercheur doit être parcimonieux
La comparabilité est construite par le chercheur
On compare des cas qui ont des similitudes et des différences
Comment trouver un bon critère (angle) de comparaison?
Comparer implique simplifier une réalité complexe
Roy Macridis:
« chaque phénomène est unique (tout comme) chaque processus, chaque nation … les comparer signifie sélectionner certains [aspects ], en déformant naturellement l’unique et le concret»
- Choisir un critère parmi plusieurs critères possibles
Ex: Aristote: «nombre de gouvernants» et «objectifs du/des gouvernants»
Comme privilégier une démarche thématique plutôt que chronologique ou de juxtaposition de cas?
Privilégier l’analyse sur la simple description en recourant à des concepts (servant de passerelles analytiques).
Comment théoriser?
En encadrant la comparaison par une (ou des ) approches théoriques
- Puiser des types de facteurs explicatifs dans les approches
- Limiter le nombre de facteurs utilisés ( un ou deux)
Que faut-il éviter en faisant de la comparaison?
Les jugements de valeurs
- Les positions idéologiques
- L’ethnocentrisme
Les pièges de concepts
- Le localisme (les concepts signifient-ils la même chose dans l’espace)
- Le gradualisme (mettre les phénomènes sur une échelle d’évolution)
- L’anachronisme (les concepts désignent-ils la même chose dans le temps)
Il faut toujours s’interroger sur la capacité des concepts à voyager dans le temps et l’espace
Quelles sont les stratégies de recherche en politique comparée et quoi servent-elles?
L’étude de cas
La comparaison individualisante
La stratégie de la comparaison binaire
La comparaison universalisante (recherche de régularités)
La stratégie de comparaison de variation
Les stratégies de recherche sont des manières variées de comparer
ou contrôler,
\+ Certaines permettent la précision monographique \+ D’autres produisent de grandes généralisations \+ D’autres encore conduisent à l’élaboration de théories
- Une stratégie se définit par l’échantillon et/ou les objectifs poursuivis
- Dans chaque stratégie, les cas sont choisis soit dans une, soit dans plusieurs catégories d’une typologie
- Les stratégie partent généralement soit de cas similaires (Most similar systems design), soit de cas différents (Most different systems design)
Qu’est-ce que l’étude de cas?
la stratégie
- définie par l’échantillon, mais aussi les objectifs
- L’étude de cas déviant, l’étude de comparaison asymétrique (rapportés à d’autres cas)
La portée de l’étude de cas en politique comparée? Type de comparaison maintenant accepté car:
+ meilleur moyen d’atteindre la précision monographique
+ peut générer des hypothèses
+ peut permettre de tester des théories
Type de comparaison cependant problématique si :
+sans ambition généralisante
+seulement descriptif
+non théorique
Qu’est-ce que la comparaison individualisante?
la stratégie
- mise en évidence d’un phénomène unique à partir d’un grand nombre de cas
- méthode d’entonnoir : on individualise en utilisant plusieurs cas pour aboutir à une forme ou explication unique
- type de comparaison qui se définit plus par l’objet que par l’échantillon
Ex : explication de la particularité de l’Occident
Portée de la comparaison individualisante en politique comparée
+ Résultats à la validité forte
+ Productrice de grandes généralisations comme de connaissances détaillée
Étude de cas et comparaison individualisante sont adaptées aux recherches à ambition idiographique (connaissance détaillée)
Qu’est-ce que la stratégie de comparaison binaire?
La stratégie
+ Comparaison portant habituellement sur deux cas
+ Cas très similaires, ou très différents à la base
+Que cherche t-on à expliquer?
- une divergence entre des cas pourtant similaires
- une convergence en dépit des différences
Portée de la comparaison binaire en politique comparée
Type de comparaison répandu car:
++ stratégie intermédiaire aux critères aisés à forger
++ « la meilleure voie d’une recherche qui ne voudrait ignorer ni le spécifique, ni le général » (Dogan et Pelassy: Sociologie politique comparative).
++ stratégie évitant généralement la juxtaposition des cas en procédant à un rapprochement par aspects ou thèmes
Stratégie imposant cependant un traitement symétrique des cas
Qu’est-ce que la comparaison universalisante?
La stratégie
+ Le chercheur prend pour sujet un phénomène ( ex: la révolution)
+ L’objectif est de chercher une explication, notamment des facteurs causaux nécessaires et suffisants
- Exigences de cette stratégie
+ une grande maîtrise des cas étudiés, mais aussi des cas potentiels qui ne sont pas au cœur de l’analyse
+ des abstractions préalables
+ produire des généralisations
Portée de cette stratégie en politique comparée
-Apports
+ fournit des modèles théoriques et des conclusions robustes
+ produit des travaux marquants si réussi
-Défis
++ Nécessite une grande érudition (d’où sa fréquence dans l’approche historique)
++ Risque de dénaturer les cas, leurs particularités à force d’universaliser