Cours 15 Applications cliniques - Volet #2 Flashcards
Le trouble obsessif-compulsif
Syndrome caractérisé par les éléments suivants:
- Anxiété avec présence d’obsessions et/ou de compulsions
- Le patient doit se rendre compte que les pensées et actions sont irrationnelles et/ou excessives
- Doit se produire plus d’une heure par jour
- Doit interférer avec la routine quotidienne
- Ne doit pas être causé par des drogues, de l’alcool ou autres médicaments
Obsession
Pensées, images ou impulsions répétitives et constantes qui causent de l’anxiété ou de la détresse
- Ces pensées, images et impulsions ne sont pas liées à des problèmes réels de la vie
- Tentative par le patient d’ignorer ou de résister à ces pensées, images et impulsions
- Ces pensées, images et impulsions sont reconnues par le patient comme étant le fruit de son esprit et non pas d’origine extérieure
La compulsion
Comportements ou actes mentaux que le patient fait de façon répétitive en réaction à des obsessions
- Comportements ou actes mentaux faits pour éviter ou réduire l’anxiété et/ou le détresse ressentie par le patient
- Comportements ou actes mentaux qui sont clairement excessifs et/ou non réalistes
Prévalence, apparition, formes
Prévalence évaluée: 3% - Peut apparaître à plus ou moins n’importe quel âge, de l’enfance à l’adulte âgé
- Plus fréquent entre 20-24 ans
- Meilleur pronostique lorsque le patient est diagnostiqué jeune
- Beaucoup de variations interindividuelles quand au contenu obsessionnel et les comportements compulsifs
Co-morbidité
TOC a un haut degré de co-morbidité avec les autres psychopathologies
- Les plus communes : La dépression, la schizophrénie, le syndrome de Tourette
- La dépression est la plus commune
- Plusieurs patients TOC ont d’abord souffert de dépression
- -Deux tiers des patients TOC développent de la dépression, ce qui rend les symptômes du TOC pires et plus difficiles à traiter
- Souvent les patients TOC sont diagnostiqués comme schizophrènes puisqu’il est parfois difficile de distinguer les obsessions des hallucinations
Les causes de TOC
Les scientifiques sont divisés en deux camps :
- Ceux qui croient que TOC résulte de causes biologiques internes au cerveau, et
- Ceux qui croient que TOC résulte d’une forme de psychogenèse
Une cause biologique: la sérotonine
La sérotonine serait possiblement impliquée dans la régulation de l’anxiété
- Ceci pourrait être possiblement causé par une mutation génétique :
- Certains patients TOC présentent une mutation du gène dit « transporteur de la sérotonine »
- Ceci pourrait être alternativement le résultat d’autres causes biologiques qui, d’une manière ou d’une autre, réduiraient l’activité sérotoninergique
Autres causes biologiques
Des tests in vivo montrent que certains patients TOC ont une activité électrique corticale plus élevée que celle des personnes normales
- Une autre théorie propose qu’il y aurait un problème de communication entre le cortex orbital frontal (COF), le noyau caudé et le thalamus.
- Le noyau caudé ne fonctionnerait pas normalement ce qui causerait une hyperactivité dans le thalamus. Cette hyperactivité thalamique causerait constamment des signaux de stress entre le thalamus et le COF, causant éventuellement une augmentation de l’anxiété
Traitements et pronostiques
TOC est rarement complètement guérissable
- La plupart des patients vont avoir une amélioration de leurs symptômes avec un traitement approprié
- Les choix de traitement dépendent de la nature exacte de l’état du patient (TOC, sévérité, comorbidité, etc) et ses préférences.
On retrouve :
- La pharmacologie
- La thérapie béhaviorale traditionnelle (surtout pour une amélioration des aspects compulsifs)
- La thérapie béhaviorale-cognitive
Pharmacologie
Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine peuvent aider en altérant le niveau de sérotonine dans l’espace synaptique, ce qui faciliterait la communication entre les diverses régions impliquées
- Ces drogues sont les plus efficaces, aidant approximativement 60 % des patients
- Par ex: Prozac, Zoloft, Lexapro, Paxil
La thérapie béhaviorale-cognitive
La thérapie béhaviorale-cognitive mise de l’avant par des cliniciens comme Aaron Beck et Albert Ellis est basée sur la reconnaissance que les processus de pensée, tout comme les comportements, sont essentiellement appris et donc possiblement sujet à l’extinction.
- Le traitement du TOC par cette thérapie a deux volets :
- un volet purement béhavioral pour la compulsion
- un volet plus cognitif pour l’obsession
Le volet béhavioral : changer la manière que les patients réagissent comportementalement aux situations causant de l’anxiété
- Le volet cognitif : changer la manière que les patients pensent pour les aider à faire face à leur peur/anxiété envahissante et finir par éliminer (ou du moins réduire) les pensées envahissantes
Le volet béhavioral
- Le volet béhavioral de la TBC traite principalement l’aspect compulsif comme tout autre comportement mal-adaptatif qui a été appris-par l’extinction
- Combinée avec le contreconditionnement de techniques de relaxation, le traitement par extinction peut améliorer la sévérité des symptômes compulsifs des patients TOC, mais cela offre rarement une guérison.
Le volet cognitif
- Autant pour Beck que pour Ellis, les causes cognitives des psychopathologies seraient essentiellement des schémas cognitifs maladaptatifs qui donneraient lieu à des pensées irrationnelles souvent automatisées.
- Ces schémas, comme toutes les autres représentations mentales, seraient le résultat d’apprentissages (souvent durant l’enfance, mais pas nécessairement) inappropriés dont les causes sont aussi nombreuses que diverses (par ex. commentaires parentaux, expériences d’échec par épuisement, stress, surcharge, etc.).
- Une fois installées, ces schémas ne seraient pas facilement éteints puisqu’ils filtreraient les perceptions et expériences de l’individu et l’influenceraient souvent de façon non-détectable.
- Pour identifier ces schémas (ainsi que les pensées irrationnelles), les thérapeutes cognitivistes ont recours à diverses techniques dont la plus pratiquée est celle de la pensée à voix haute.
- La pensée à voix exige que le patient verbalise ses pensées, ce qui entraîne inévitablement un ralentissement de la pensée, mais permet au thérapeute d’identifier les sauts de logiques et, plus important, d’attirer l’attention du patient sur ces sauts et indirectement sur les schémas mal-adaptatifs qui sont à leur origine.
Le volet cognitif
Avantages et désavantages
Ne peut être utilisée qu’avec des patients impliqués
- Doit être ajustée à la forme particulière que le TOC prend pour le patient (nature des obsessions, des compulsions)
- Pas d’effets secondaires, sauf l’augmentation initiale d’anxiété lors de l’exposition contrôlée à la peur
- Nécessite un nombre substantiel de sessions (une thérapie de 12 à 24 sessions n’est pas rare)
- Effets positifs de la TBC sont plus durables que ceux de la pharmacologie
- Si le patient fait une rechute ou une récurrence, on peut à nouveau le traiter avec la TBC