Cours 13 : Évolution XX et XI Flashcards
Courant antipsychiatrique
Apparu au début des années 1960.
Remise en cause de la psychiatrie traditionnelle et de la notion de maladie mentale. Phase normale dans un processus d’évolution.
Précurseurs :
- Thomas Szasz : psychiatrie, il questionne la réalité même de la maladie mentale dans son ouvrage « Douleur et plaisir », en 1957. Distinction entre maladie physique (capable de pin point) et mentale (pas de lésions repérables, rien de précis/juste des construits, pas l’étiologie même).
- Michel Foucault : philosophe, il publie sa thèse de doctorat, intitulée « Histoire de la folie à l’âge classique », en 1961. Met en évidence la mise à l’écart des gens malades.
Fondateurs du mouvement (Philadelphia Association)
David Cooper
- Diagnostic = source de stigmatisation.
- Initiateur du Pavillon 21.
- Prône le retrait de la médication.
Ronald D. Laing
- La psychose porte sa propre solution.
- S’intéresse à la phénoménologie de la psychose. Laisser les patients vivre leur maladie et en ressortir guéris. Métanoïa : transformation du Moi (passe par la psychose pour mieux émerger). Si thérapie, on interfère avec ce processus naturel de guérison.
- Résidence sans distinction claire.
- Dirigea Kingsley Hall.
- Épisodes de psychose après un fonctionnement normal.
Aaron Esterson
- Fonda, avec Cooper et Laing, la Philadelphia. Association, en 1965, dont le but était de lutter contre la psychiatrie officielle.
Autres contributions
Gilles Deleuze :
La « création du malade » est imputable aux rapports sociaux.
Reproche de la psychanalyse, trop d’insistance sur la famille. Analyse macro social élargie. Rapports sociaux contribuent à la maladie.
Maud Mannoni :
À trop vouloir traiter le symptôme, on refuse le patient. On s’intéresse pas assez à la personne qui en souffre.
Franco Basaglia :
Opposition au traitement institutionnelle de la maladie. À partie un mouvement chez les psychiatres.
Mary Barnes :
Fit le récit de son expérience à Kingsley Hall dans son livre « Voyage à travers la folie ». Après métanoïa, processus fructureux.
La psychopharmacologie au 20e siècle
Tournant majeur : l’arrivée de la chlorpromazine, en 1952. Traitement des personnes psychotiques. Était d’abord donné avant une opération pour traiter l’effet traumatique de l’opération. Non chalence affective. Calmait les symptômes psychotiques. Pas d’usage autant élargi avant ça. Encore utilisé de nos jours. Domaine qui évolue hyper lentement.
Jean Delay et Pierre Deniker ont montré que la chlorpromazine avait des effets sur les psychoses chroniques
Médicament encore utilisé aujourd’hui sous le nom commercial de Largactil
D’autres molécules synthétisées par la suite, comme l’halopéridol (Haldol) - encore présent de nos jours, dans les urgences, chez les patients en crise. Effets extra-pyramidaux (tremblements, dyschinézie? qui part pas, gênants qui nuisent à la qualité de vie, donner une forte dose jusque le patient soit assommé)
Les premiers antidépresseurs efficaces sont apparus dès 1957.
Les benzodiazépines (anxiolytiques modernes -traitent l’anxiété, créent de la dépendance) sont apparus eux aussi dans les années 1950 .
Lithium et autres thymorégulateurs (en manie, ou hypomanie): développement en plusieurs étapes après la Deuxième Guerre mondiale. - peut empoisonner la personne si mauvaise dose.
Apparition des antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de recapture de sérotonine (ISRS) dans les années 1980. Boom magistrale. Aucun médicament sans effets indésirables possible.
Apparition des antipsychotiques atypiques au cours des années 1990. Effets indésirables sur le métabolisme et forte sédation.
Quatre grandes classes de médicaments psychotropes :
Antidépresseurs : éthymologiquement indique qu’il va y avoir un effet sur l’humeur dépressive alors que pas vrai. le plus souvent un antidépresseur agit sur autre chose que l’humeur dépressive. 2 effets : diminution de l’anxiété et augmentation de l’énergie. Secondairement, augmentation de l’humeur. Parfois pour traiter l’insomnie, pour migraines/douleurs chroniques, TDAh, troubles anxieux, sevrage au tabagisme. Nom trompeur aux indications cliniques.
Antipsychotiques (tranquillisants majeurs - atténuation sur le système). Contre la psychose (pas vraiment). Atténuer le fonctionnement du cerveau et des symptômes psychotiques. Pour des problèmes de sommeil, bipolarité, tourette, dépression réfractaire, TPL. Besoin de contextualisation. Ne rend pas compte de l’effet du médicament et des raisons de la prescription.
Anxiolytiques (tranquillisants mineurs - induction de bien-être - diminué l’anxiété- benzodiasépine - transformer l’anxiété en d’autre chose) et hypnotiques (somnifères - bien-être)
Régulateurs de l’humeur (thymorégulateurs) - chez les bipolaires (sautes d’humeur importantes) - atténuent les oscillations - amorphe - ralentissement du fonctionnement mental. Terme qu’on emploi n’est pas représentatif, mais utile. EFFET ET INDICATION CLINIQUE PAR REPRÉSENTATIF.
D’autres médicaments
Correcteurs des effets indésirables de certains psychotropes. Pas sans effets indésirables eux-mêmes.
Psychostimulants (exemple : méthylphénidate > Ritalin, Concerta). Drogue de guerre, pour donner du courage.
Réducteurs de l’appétence pour l’alcool. Aversion. Nausées. Mais dans certains cas graves, la personne même si malade va continuer à boire jusqu’à en mourir.
Substituts pour le sevrage.
Grandes conclusions : popularité grande, développement lent et effet et indication par représentatifs.
Trois opérations distinctes
Lobotomie
Pratiquée depuis la préhistoire (trépanation), réactualisée par Gottlieb Burckhardt, en 1890.
Section ou altération d’une partie des lobes frontaux. Pas populaire longtemps, remplacée par la médicamentation psychiatrique.
Leucotomie
Mise au point par Egas Moniz, vers 1935, pour le traitement de certaines psychoses.
Section de certaines fibres de la substance blanche.
Lobectomie
Retrait d’un lobe ou d’une partie d’un lobe. Pour retirer le foyer épileptique, si les médicaments ne fonctionnent pas.
Très rare en psychiatrie à notre époque.
Caractéristiques de l’éctroconvulsivothérapie (ECT)
ou sismothérapie
Premier essai sur un humain effectué en 1938 par Ugo Cerletti et Lucio Bini.
Traitement par l’électricité, choc induit par voie extra-cutanée.
Prescrit comme traitement de dernière instance pour les dépressions et les psychoses sévères. Amélioration rapide de l’humeur, mais pas de données pourquoi.
Effets indésirables : pertes de mémoire.
Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux
Première édition parue en 1952 ; plus récente édition (la 5e), en 2013.
Auteur : American Psychiatric Association.
But : Mettre sur pied un outil descriptif afin de favoriser la communication entre cliniciens. Pourquoi on le vente*** Problème : DSMV plus sensible que DSMIV (détecteur activé sans nécessairement de trouble ; plus grand nombre de faux positifs). Illusion d’un but qui n’est pas atteint. Même diagnostic mais deux expériences cliniques différentes. Si plus sensible, moins spécifique.
Se veut neutre et athéorique. L’est-il vraiment? Non, le DSM demeure partiellement théorique, partiellement positiviste. Un but à atteindre par l’APA qui reste à accomplir.
D’autres classifications existent, dont la CIM (Classification internationale des maladies), publiée par l’Organisation mondiale de la santé.
L’intervention en santé mentale
au début du 21e siècle
Les conceptions en vogue s’appuient, pour la plupart, sur une vision moniste matérialiste de l’humain : tout commence et fini par le corps.
Essor des pratiques qui visent à contourner la parole du sujet. Biochimie. Pas la tendance, pcq la parole moins palpable/contrôlable.
La psychothérapie la plus valorisée est celle qui promet d’être brève et efficace (= réduction des symptômes), donc peu coûteuse. Réduction des symptômes, pas de la détresse.
L’objectif visé consiste souvent à normaliser le patient, c’est-à-dire à favoriser son insertion sociale. Réadaptation en concordance avec les besoins/le rythme du patient. Ou une réadaptation selon une série d’étapes précises. Doit faire du sens pour le patient dans les deux cas. Phénomène de la porte tournante - pleins d’entrées à l’hôpital et de congé, reviennent rapidement - écoeurement des patients et du personnel de l’hôpital.
La médication psychiatrique fait partie de notre mode de vie, et est de plus en plus utilisée comme traitement prophylactique. Pression de prescrire, de régler le problème dès la première consultation. Une prescription peut être affolante pour le patient.
Postmodernisme (philosophie postmoderne)
Philosophie qui cherche à se distancier des conceptions modernes (exemple : marxisme, psychanalyse, nietzschéisme) afin de mieux les critiquer. Contradiction, attaque envers le courant même.
Renonce à la quête d’un système rationnel universel (comme le kantisme et l’hégélianisme).
S’oppose :
au primat de la raison sur le monde irrationnel, notamment parce que c’est le rationnel qui désigne ce qu’est l’irrationnel en le nommant et en le pensant. (critique de la raison, sans les sentiments?)
au biais ethnocentriste (plus précisément de la raison occidentale).
et aux conceptions phallocentristes (donc centrées sur le masculin).
Méfiance à l’endroit des dichotomies (vrai / faux ; corps / esprit ; individu / société ; masculin / féminin ; etc.). Méfiance des termes employés. Exemple des chromosomes sexuels.
Posthumanisme / Transhumanisme
Courant artistique, littéraire et philosophique issu des découvertes en informatique, en robotique et en génétique.
Poursuite du décentrement par rapport à l’humain (héliocentrisme, évolutionnisme, psychanalyse : n’est pas libre, inconscient).***
Un être humain n’est pas nécessairement un organisme charnel, partiellement biologique ou synthétique.
Une des premières représentations du post-humain : le cyberpunk. Exemple d’œuvre : « Do Androids Dream of Electric Sheep » (1966), de Philip K. Dick (roman adapté au cinéma sous le nom de « Blade Runner », par Ridley Scott (1982).
Est-ce qu’on peut reproduire synthétiquement un être humain ?
Le posthumanisme se situe à la frontière de l’humain comme sujet, de l’humanité comme essence.Rapport tendu entre l’être humain comme sujet et objet.
Sujet tout puissant dispose de son corps comme il le veut et ce sujet n’est qu’un simple corps/objet. Fait ce que l’on veut de son corps.
Thèmes récurrents : absence de frontières entre le corps et l’esprit, mais aussi entre le corps et le non-corps, de même que l’esprit et le non-esprit.
Le posthumanisme ne concerne pas que les arts, la littérature ou la philosophie : d’année en année, il est de plus en plus question d’enjeux concrets en lien avec les limites de l’être humain.
Un bel exemple est celui de Neil Harbisson qui, selon certains, serait le premier cyborg reconnu légalement. Artiste avec un capteur visuel/traducteur. Capte les sons en couleurs?? Légalement sa propre personne est du biologique et du synthétique. Le dispositif fait partie de lui.
Les partisans les plus extrêmes du posthumanisme considèrent la vieillesse et la mort comme des maladies, des fléaux à éradiquer. La science va nous sauver.
La science et les technologies sont des « solutions » pouvant permettre à l’humain de transcender les limites de sa condition. Démocratiser ces moyens aux personnes qui le souhaitent.
Substances psychoactives devraient être permis pour tous.
Modifications génétiques : modifier un gène pour modifier un critère.
Donnent espoir. Moins de place à la spiritualité, la matérialité est importante.
À propos des transformations à venir de la psychologie
La psychologie, comme son objet d’étude, l’être humain, est en constante transformation.
Nous savons que, concernant l’être humain d’aujourd’hui, aucune approche n’est suffisante pour tout expliquer.
Quelques questions :
- Dans quelle mesure des approches inconciliables sur le plan épistémologique peuvent-elle cohabiter sous la même bannière? Possibilité d’un nouveau schisme.
- La recherche et la clinique sont-elles nécessairement complémentaires? La recherche est moléculaire. les liens entre ces découvertes et la clinique sont parfois difficiles à faire. La clinique est sur une échelle relationnelle. Débat si bien de forcer leur complémentarité.
- En regard aux plus récents développements scientifiques (notamment en ce qui concerne le clonage et l’intelligence artificielle), comment la psychologie, en tant que discipline, définit-elle l’être humain? Pas de consensus.