CM2 - Trouble de la lecture Flashcards
Les faibles lecteurs
On distingue la dyslexie des difficultés de lecture. Ce sont des gens qui ont des troubles moins sévères de lecture que ceux avec la dyslexie. Ils se situent un écart-type en dessous de la moyenne plutôt que 2 chez les gens avec une dyslexie.
Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles on peut observer des difficultés d’apprentissage de la lecture. Ces raisons peuvent être la présence d’un trouble du comportement, un faible niveau d’intelligence général, troubles de la vision ou de l’audition ou un enseignement inadapté de la lecture.
Comment définir un trouble spécifique du développement des acquisition scolaires
Ce trouble renvoie aux troubles dans lesquels les modalités habituelles d’apprentissages sont altérées dès les premières étapes du développement. L’altération n’est pas seulement la conséquence d’un manque d’occasions d’apprentissage ou d’un retard mental et elle n’est pas due à atteinte cérébrale acquise.
C’est quoi la dyslexie?
La dyslexie est un trouble sèvère et durable de la lecture ou les enfants avec un trouble dyslexique n’atteignent pas le niveau de lecture attendu pour leur âge.
Les critères de CIM-10 d’un trouble spécifique de la lecture
Présence soit de 1 soit de 2 :
- La note obtenue à une épreuve standardisée de compréhension de la lecture se situe à au moins deux écart-types en dessous de la moyenne, compte tenu de l’âge chronologique et de l’intelligence générale de l’enfant.
- Antécédents de difficultés sévères en lecture, ou de résultats de tests ayant répondu au critère 1 à un âge antérieur ; en outre le résultat obtenu a un test d’orthographe se situe au moins deux écart types en dessous de la moyenne, compte tenu de l’âge chronologique et de l’intelligence générale de l’enfant.
Quels sont les déficits cognitifs sous-jacent de la dyslexie?
Si on compare à un groupe d’enfants typiques de même âge, les enfants dyslexiques ont des performance réduite dans des tâches de conscience phonologiques ( = la capacité à identifier et manipuler les mots dans une phrase et les parties d’un mot - ex. syllabes, rimes, jeu de mots, etc), dans des tâches de mémoire verbale à court terme (ex. empan de chiffres ou répétition de pseudomots) et dans des tâches de dénomination rapide (accès lexique phonologique - ex dénomination des couleurs, animaux, objets, chiffres, etc).
Les enfants dyslexiques ont des déficits phonologiques même lorsqu’on les compare avec des enfants plus jeunes de même niveau de lecture et même avant l’apprentissage de lecture. Alors, il y a des précurseurs du déficit phonologique détectables chez les futurs enfants dyslexiques avant l’apprentissage de la lecture.°
°Ex. Melby-Lervag et al., 2012
Quelle est l’origine de la dyslexie?
Il y a deux théories prédominantes qui peuvent expliquer l’origine de la dyslexie.
La théorie de déficit phonologique, qui est la théorie cognitive de la dyslexie la plus populaire. Selon cette théorie, il s’agit d’un déficit de la représentation et/ou de la manipulation des sons du langage. La dyslexie est donc due aux difficultées particulières d’apprendre l’association entre les sons du langage et les lettres/graphèmes (difficultés de correspondance phonème-graphème).
La théorie de déficit visuo-attentionnel, il s’agit d’un déficit de la distribution de l’attention dans l’espace et ou dans le temps et/ou d’un déficit dans le traitement de multiples objets simultanément. L’enfant a donc une difficulté à localiser et à identifier les lettres/groupes de lettres efficacement°. Une tâche d’évaluer ce déficit est l’empan visuo-attentionnel qui mesure le nombre d’éléments visuels distincts qui peuvent être traités simultanément.
Ces théories sont-elles totalement incompatibles? Selon le modèle multifactoriel de la dyslexie, on a trois composantes : les compétences phonologiques, les compétences attentionnelles et l’audition°°. À l’intérieur de ces composants on trouve les déficits. Ce modèle peut expliquer pourquoi il y a des enfants dyslexique avec seulement des déficits phonologiques et des enfants avec des visuo-attentionnelles. Ces deux composants peuvent se super positionner, où on trouve des enfants avec les deux déficits.
Ces théories sont alors compatibles.
° Bosse et al. en 2007
°° White et al., 2006
Localisation cérébrale de la dyslexie
On observe des anomalies de migration neuronale chez les enfants dyslexiques. Avec l’âge, les neurones migrent vers l’extérieur d’une couche à la couche corticale plus extérieure. Chez un dyslexique, on observe des cellules qui ne devraient pas être présentes dans la premier couche corticale.
Ces anomalies de migration neuronale au cours du développement peuvent engendrer des difficultés de connectivité cérébrale qui peuvent ensuite engendrer des déficits cognitifs d’accès aux représentations phonologiques
Comment évaluer la lecture?
Un méthode est d’évaluer la lecture elle-même. Ici on mesure le décodage (précision/erreur et vitesse), la fluence (décodage d’un texte), la compréhension.
Une autre méthode est d’évaluer les compétences cognitives liées à la lecture comme la conscience phonologique (manipulation mentale des unités sonores du langage), la mémoire verbale à court terme / mémoire de travail, la dénomination rapide automatisée et l’attention visuo-spatiale.
Dans quelle mesure les capacités de conscience phonologique et de vitesse de dénomination mesurées à l’école maternelle peuvent prédire le développement des compétences de lecture jusqu’à la fin de la scolarité primaire?
Étude de Kirby et al. (2003)
La conscience phonologique est un bon prédicteur de la capacité de lecture jusqu’à la deuxième année scolaire, tandis que la vitesse de dénomination est un faible prédicteur au début de la scolairté, mais devient un meilleur prédicteur avec temps.
Cette diminution de corrélation entre la conscience phonétique et le score aux tests de lecture peut être due à un changement de stratégie de la lecture, où l’enfant va d’une dépendance des connaissances phonologiques à une dépendance des connaissances orthographiques.
La dénomination rapide joue un rôle important dans le traitement orthographique. La raison pour laquelle la vitesse de dénomination devient plus corrélée avec la lecture avec temps peut être expliquée par le fait que l’enfant devient plus à l’aise dans la lecture et c’est cette fluence qui conduit à une meilleure compréhension écrite, ce qui rend la dénomination plus simple et rapide.
Les résultats montrent que les enfants avec une mauvaise conscience phonologique et vitesse de dénomination avaient plus de chance de développer des troubles de lecture.