CM 10 - Les évaluations comportementales et cognitives du TDAH Flashcards
Quelle est la démarche diagnostique du TDAH?
On fait d’abord un entretien avec le parent pour identifier les signes et d’autres comorbidités. On propose ensuite des tests et questionnaires à l’enfant sensibles et spécifiques au fonctionnement attentionnel et exécutif. Ensuite, on propose des questionnaires d’hétéro-évaluation destiné à évaluer l’impact des difficultés dans la vie quotidienne.
Que veut-on mesurer lorsqu’on cherche un TDAH et quels types de tests peut-on utiliser?
On mesure l’attention soutenue, sélective et divisée, la flexibilité, l’impulsivité et l’aversion au délai. Il est également recommandé de mesurer la planification, la résolution de problèmes, la mémoire de travail et la fluidité.
Le TEA-Ch permet de mesurer l’ensemble des attentions. Le CPT permet de mesurer l’attention soutenue. On peut également utiliser certains subtests de la NEPSY-II et du WISC-V. Autrement, on peut utiliser le test de labyrinthe et le test d’appariemnt d’images pour mersurer l’aversion au délai et les empans pour mesurer la MdT.
L’échelle de Conners 3 est un inventaire multi-source comprenant un questionnaire pour le parent, pour l’enseignant et une auto-évaluation pour l’enfant à partir de 8 ans. Les symptômes cardinaux (agitation motrice, inattention et impulsivité), ainsi que les troubles oppositionnelles ou les troubles de conduites et les troubles associés (troubles des apprentissages, troubles d’anxiété) y sont investigués.
Quels deux types de programmes d’entraînement peut-on proposer pour les enfants TDAH et que fait on dans ces programmes?
Les stratégies domain-spécifique se centrent sur le processus déficitaire liés au TDAH. Elles sont qualifiées de remédiations cognitives. Ces programmes sont pratiqués sous forme des exercices intensifs et spécifiques avec un niveau de difficulté progressif et peuvent améliorer le fonctionnement attentionnel et/ou exécutif, tels que la mémoire de travail, l’inhibition, la flexibilité cognitive, etc.
Les stratégies top-down reposent sur des processus de haut niveau, tels que la réflexivité et le monitoring, qui vont moduler les processus de plus bas niveaux. Elles sont qualifiées de remédiations métacognitifs. Ces programmes se caractérisent par une prise de conscience des déficits par le sujet, permettant l’amélioration des stratégies et des capacités d’autorégulation.
Explique l’étude de Klingberg et al. (2005) sur l’efficacité de l’entraînement de la mémoire de travail chez les enfants TDAH
Ces chercheurs voulaient étudier l’efficacité du programme d’entraînement centré sur les capacités de mémoire de travail (transfert intra-domaine) et sur les autres composantes exécutives (transfert inter-domaines). Ils voulaient également savoir s’il y a un effet du niveau de difficulté de l’entraînement et si ces effet se maintienent 3 mois après l’intervention .
On évalue les FE des participants TDAH de 7 à 12 ans (inhibition, mémoire de travail et raisonnement) avant, après et 3 mois après l’entraînement. La moitié des enfants fait un entraînement progressif et l’autre moitié fait un entraînement de difficulté constante.
Les résultats montraient un effet de transfert intra-domaine, sans un transfert inter-domaine. Ces effets perdurent^ après 3 mois, mais seulement pour l’entraînement progressif.
De plus, les bénéfices dans la vie quotidienne sont uniquement rapportés par les parents et pas les enseignants .
^persist
Est-ce que le programme de Cogmed est utile comme intervention contre le TDAH?
Le programme de Cogmed est très utilisé dans la remédiation cognitive des enfants atteints d’un TDAH. Des études montrent des résultats positifs après l’entraînement avec le Cogmed au niveau de la mémoire de travail, l’attention et l’inhibition.
Néanmoins, seulement quelques études montrent une bénéfice rapportée par les parents. Ainsi, un des limites c’est que le programme de Cogmed n’est pas écologique.
Comment peut-on utiliser la réalité virtuelle dans la prise en charge du TDAH? Est-elle efficace?
Rizzo et al. (2002)
La réalité virtuelle permet de simuler un environnement écologique avec des stimuli et distracteurs plus pertinents dans la vie quotidienne. Elle permet ainsi d’améliorer la fiabilité des évaluations classiques.
Elle permet d’évaluer l’attention soutenue mais également la mémoire de travail, l’inhibition et la vigilance. Dans la classe virtuelle, le sujet doit résister aux distracteurs, mais aussi utiliser sa mémoire de travail pour trouver les stimuli cibles.
Le CPT en environnement virtuel sollicite davantage les ressources attentionnelles du sujet. Cela s’observe par le déclin des performances au cours de temps, en termes d’omissions et commissions chez les sujets TDAH par rapport aux sujets contrôles.
De plus, tandis qu’un entraînement de Cogmed classique entraîne seulement un transfert intra-domaine, on voit que le Cogmed en RV entraîne un effet de transferts intra- et inter-domaine.
Quelle est l’importance de la remédiation métacognitive pour les enfants TDAH?
Un déficit d’attention serait davantage lié à un problème de gestion des ressources attentionnelles plutôt qu’à un trouble des capacités attentionnelles.
Le programme de remédiation cognitif est conçu dans le but de favoriser un meilleur contrôle de l’attention et/ou des fonctions exécutives et de renforcer les connaissances de l’enfant sur ses propres fonctionnements.
Cela se fait par l’acquisition de stratégies d’apprentissage efficace avec une généralisation à différents types d’activités ou contextes et par le développement des habiletés d’autorégulation comportementale et cognitive.
La remédiation métacognitive repose sur la construction progressive de connaissances métacognitives concernant le fonctionnement du sujet lui-même, sur les tâches et l’élaboration de stratégies métacognitives (gestion et régulation) via des feedbacks rétroactives issues des expériences métacognitives.
Rappel du modèle de la métacognition de Flavell (1979)
En 1979, Flavell décrit trois composantes de la métacognition : les connaissances métacognitives, les habiletés métacognitives et les expériences métacognitives.
Les connaissances métacognitives permettent de comprendre sa propre cognition et celle d’autrui. Elles concernent les stratégies d’apprentissage (choix de la plus adaptée pour résoudre un problème), la tâche (prendre en compte les exigences de la tâche et la nature des informations à traiter) et l’individu lui-même et ses caractéristiques.
Les habiletés métacognitives sont des connaissances procédurales portant sur la métacognition. On met en place délibérément des stratégies pour contrôler sa propre cognition lors de la résolution d’une tâche.
Les expériences métacognitives sont des expériences cognitives et affectives issues d’une réflexion consciente sur les processus en cours lors d’une tâche cognitive donnée.