CM 7-8 et TD 8 : La cognition sociale et le TSA Flashcards
Qu’est-ce que la cognition spatiale?
La cognition sociale désigne un ensemble de processus impliqués dans les interactions sociales, le traitement des informations et la construction de représentations et connaissances liées aux personnes et à leurs relations.
La cognition sociale fait partie des habiletés sociocognitives qui sont importantes dans les interactions/communications sociales et la compréhension sociale.
Quelles sont les deux dimensions de la cognition sociale?
On distingue une dimension agir (savoir-faire interactionnel, pratiques sociales coordonnées ; savoir “comment” et “quand” et compétences pragmatiques de communication ; prise de décision en contexte écologiques) et une dimension réflexive (savoirs du raisonnement, explications, prédictions, stratégies, métacognition ; savoir “quoi”, “pourquoi”/causalité et buts/conséquences ; compétences méta-communicatives et méta-linguistiques ; prise de décision distanciée du contexte interactionnel).
Quels sont les critères diagnostiques du TSA dans le DSM-5?
Nous trouvons des troubles de cognition sociale surtout chez les personnes ayant un TSA. On fait référence aux critères du DSM-5 pour le TSA :
A. Difficultés persistantes dans la communication/interaction sociale dans plusieurs contextes. Les trois domaines suivants doivent être atteints :
- Difficulté de réciprocité socio-émotionnelle
- Difficultés au niveau de l’utilisation des comportements non-verbaux à des fins interactives.
- Difficulté d’établissement et maintien de relations interpersonnelles appropriées à son niveau de développement (au-delà de celles avec ses proches)
B. Présence de comportements, intérêts et activités restreintes et répétitifs (dans 2 domaines sur 4)
- Stéréotypies/répétition des mouvements moteurs, utilisation d’objets ou parole
- Résistance aux changements
- focalisation anormale aux intérêts restreints
- Anomalies sensorielles, hypo/hyper réactivité & intérêts sensoriels
C. Les symptômes doivent être présents dans la petite enfance.
D. Les symptômes entraînent des limitations cliniquement significatives dans le domaine social, celui des occupations ou d’autres sphères du fonctionnement dans la vie quotidienne.
E. Ces difficultés ne sont pas expliquées par la déficience intellectuelle ou un grave retard de développement
On distingue le degré de sévérité pour axe A et B en 3 niveaux selon le niveau de soutien qui est nécessaire.
Quelles sont les différentes démarches scientifiques pour étudier le TSA?
Le bilan de recherche sur le TSA s’appuie sur trois types de données : les observations cliniques et écologiques et les études expérimentales du fonctionnement sociocognitif et les études du fonctionnement et développement du cerveau.
Quel est le trajectoire atypique du développement d’un TSA?
On constate un effet en cascade, où l’enfant avec un TSA se trouve dans un monde social peu intelligible et ayant des habiletés sociales mal-maîtrisées, et des perturbations neurofonctionnelles précoces aux niveau de la cognition, émotions et motivations atypiques qui induirait des impacts sur les relations et provoquant en retour des effets sur le développement sociocognitif et la plasticité cérébrale.
En effet, ces enfants ont un mode de réactivité et de traitement différent, ce qui donne lieu à des expériences sociales différentes avec une perturbation des moyens de régulation adaptative.
De ce fait, en l’absence d’intervention précoce, il y a une spirale de désengagement et de désintérêts ainsi que de prise d’information inappropriée. Dans la suivi longitudinal, on détecte une réduction progressive des comportements sociaux appropriés à l’âge et une acquisition ralentie du langage et des habiletés cognitives non-verbales.
Quels sont les signes comportementaux précoces du TSA?
En France, l’âge moyen du diagnostic est entre 5-6 ans. Cependant, il y a des signes précoces du TSA dès 12-14 mois.
Au niveau de la communication sociale. L’enfant a une faible orientation social, des capacités plus faibles d’attention conjointe et un retard de la _communication pré-verbale et une acquisition ralentie du langage.
Au niveau des comportements répétitifs sur le corps propre et/ou dans l’usage d’objets, des actions extrêmement répétées de taper, faire tourner, etc.
Au niveau de la régulation émotionnelle atypique. L’enfant présente moins d’affects positifs et des affects négatifs plus variables et intenses.
Au niveau des retards/anomalies du développement psychomoteur dans le contrôle moteur en particulier postural et l’anticipation des mouvements.
Quels sont les signes neurofonctionnels précoce du TSA?
Les études ont trouvé moins de réponses neuronales aux stimuli sociaux chez les bébés ayant un TSA par rapport aux bébés contrôles, une maturation différentielle des faisceaux dès la première année et une moindre connectivité frontale et une connectivité temporo-pariétale plus élevée à 3 mois.
Quel est le lien entre l’intelligence et le TSA?
Il y a une extrême hétérogénéité inter et intra-individuelle ici. 80% des personnes TSA ont un QI inférieur à 80. Ce **taux descend à 40-55% **ce qui reflète un élargissement du spectre, un meilleur repérage diagnostic et une meilleure prise en charge.
Quels sont les trois approches explicatives du développement sociocognitif atypique des enfants TSA?
La première approche dit que le TSA est un trouble domaine spécifique, c-à-d que le TSA est un déficit structural spécifique de la cognition sociale.
La deuxième dit que le TSA est un trouble domaine général, c-à-d qu’il induit un déficit cognitif plus général, par exemple sur le langage et les FE.
La troisième dit que le TSA est due à un défaut d’expertise sociale acquise avec un développement d’une spécialisation neurocognitive interactive atypique.
Comment peut-on étudier si le TSA est un trouble domaine spécifique?
Dans cette approche, on peut mesurer plusieurs choses, telles que la détection des mouvements biologiques, le traitement des visages et de ses composantes expressives, le traitement de la voix humaine et de la prosodie, l’imitation et la synchronisation/résonances soi/autrui (processus élémentaires d’empathie), la prise en compte des attitudes mentales des personnes (théorie de l’esprit implicite/ explicite) et le trouble du langage.
Comment se différentie la détection des mouvements biologiques entre les enfants TSA et les enfants neuro-typiques?
TSA comme trouble domaine-spécifique
Les enfants typiques ont une préférence pour les mouvements biologiques.
En revanche, les enfants TSA n’ont pas de préférence pour les mouvements biologiques et ont plutôt une préférence pour les mouvements symétriques (variable selon QI).
Les enfants TSAhf sont capables d’identifier les actions familières et non-sociales, mais cela est plus difficile pour les émotions et les actions sociales intentionnelles. Les adolescents et adultes TSAhf donnent des réponses plus lentes pour identifier les émotions corporelles en modalité dynamique.
Comment se différentie le traitement des visages et ses composantes entre les enfants TSA et les enfants neuro-typiques?
TSA comme trouble domaine-spécifique
Les enfants typiques sont attirés pour les visages (surtout pour les regards directs), sont plus sensibles à l’effet d’inversion. Le nouveau-né typique a un intérêt spécifique pour la zone des yeux et ont une reconnaissance très rapide de personnes spécifiques de l’entourage. Au niveau cérébrale, on trouve le FFA dès 2 mois.
En revanche, les bébés TSA n’ont pas d’attirance pour les visages, pas ou peu d’effet d’inversion. Chez les enfants TSA, on trouve une hypoactivation du FFA. On trouve néanmoins une activation FFA pour les personnes très familières (problème de généralisation?) et pour les objets d’intérêts spécifiques (problème motivationnel?). En outre, on trouve que les enfants TSA ont une préférence pour la zone de la bouche et du corps. Au niveau du regard d’autrui, on trouve des anomalies d’attention conjointes (cf. TD) chez les sujets TSA. Les enfants TSA ont également une plus faible reconnaissance des émotions, cela dû à une moindre progression du développement.
Comment se différentie le traitement de la voix humaine et de la prosodie entre les enfants TSA et les enfants neuro-typiques?
TSA comme trouble domaine-spécifique
Au niveau du traitement de la voix humaine et de la prosodie, les bébés typiques ont, dès la naissance, une préférence pour la voix humaine, surtout la voix maternelle par le fœtus, cela par rapport aux autres sons (Sillon Temporal Supérieur). De plus, ils ont une préférence pour les voix adressées au bébé préféré par rapport à celles dirigées ailleurs.
Néanmoins, les enfants TSA manquent d’attirance préférentielle pour la voix humaine et celles dirigées vers lui, cela due à une moindre activation du STS. Les enfants TSA ont de bonnes capacités discriminatives auditives et peuvent différencier les personnes par la voix, mais ils ont des difficultés à extraire les intentions et les émotions des patterns prosodiques.
Comment se différentie l’imitation, synchronisation et résonances soi-autrui entre les enfants TSA et les enfants neuro-typiques?
TSA comme trouble domaine-spécifique
Les enfants neurotypiques disposent de moyens perceptifs et moteurs qui lui permettent de se coordonner et d’entrer en résonance motrice, émotionnelle et motivationnelle avec les personnes par contagion involontaire ou imitation délibérée. Cela est lié au système des neurones miroirs (SNM), dont l’activation est commune pour faire, observer et imaginer une action.
Les enfants TSA ont une moindre activité des zones du SNM. En effet, plus les symptômes autistiques sont sévères, moins le SNM s’active. Cependant, ils sont sensibles aux étayage imitatif renforcé et la présentation ralentie du modèle.
Comment se différentie la théorie de l’esprit entre les enfants TSA et les enfants neuro-typiques?
TSA comme trouble domaine-spécifique
Les enfants TSA ont une TdE implicite atteinte au niveau de l’attention conjointe (partage d’intérêt communicatif), les taquineries, le faire-semblant partagé, l’offre d’aide ou de réconfort, les tromperies et l’émergence du langage (entrer en contact, demander, informer, raconter, mentir, projeter, imaginer expliquer, négocier, blaguer, etc).
La TdE explicite est aussi atteinte au niveau de difficultés à attribuer aux personnes des pensées différentes des siennes et de la réalité (1er et 2nd ordre), difficultés à expliciter les intentions derrière les énoncés non-littéraux et les difficultés à relier les aspects cognitifs et émotionnels du fonctionnement mental des personnes (ex. propos blessants, faux-pas, jugement moral, etc).