CM 4-5 : histoire de la psychose Flashcards
La psychopathologie dans l’antéquité
A l’époque, la folie était quelque chose de magique ou surnaturel.
Malgré cela, il n’y avait pas de distinction entre les maladies physiques et psychique. Toutes les maladies avaient donc que de traitements somatiques.
La nosographie de l’Hippocrate sur la psychose
Hippocrate a proposé une des prememières nosographies des maladies mentales, dans laquelle il décrit la manie et la mélancolie, ce qui ont été considérées comme des psychoses les deux. Dans son explication, Hippocrate a reconnu le rôle du cerveau dans ces troubles.
Hippocrate s’inspire d’Aclémon de Croton (“cerveau comme glande sécrétant la pensée”) et d’Empedocle (“quatre éléments”), et propose la théorie des humeurs, qui lui a permis d’associer les éléments du corps avec les 4 éléments naturel :
- Feu (chaude) : bile jaune – foie
- Terre (sec) : bile noire – rate
- Eau (humide) : plegme – cerveau
- Air (froid) : sang – cœur
Alors, la maladie mentale était donc due à un déséquilibre des composantes du corps et le traitement doit permettre de rétablir l’harmonie entre les humeurs.
Si bile noire domine, on trouve une mélancolie (mélan = noire, cholé = bile). On trouve ici la tristesse, l’abattement profond physique et psychique et un délire qui conduit à la folie. Au niveau thérapeutique, les grecs ont focalisés sur les massages et les promenades.
La nosographie d’August Cornelius Celsus
Il est le premier à s’intéresse à la durée du trouble. Il fait la distinction entre maladies aiguës, dans laquelle on trouve la frénésie, et maladies chroniques, dans laquelle on trouve la mélancolie. On retrouve le délire hallucinatoire, la manie et la fureur frénétique. Toutes les pathologies sont considérées comme des psychoses, on dit qu’il y a la présence d’un syndrome délirant.
La nosographie d’arrêter de Cappadoce
Pour lui, la frénésie et la léthargie sont considérées comme des maladies aiguës générales avec fièvre, alors que la mélancolie et la manie comme des maladies chroniques sans fièvre. Ces quatres troubles ont une étiologie lié au déreglement des éléments de l’Hippocrate (ex. mélancolie → excès de bile noire).
Il n’y avait pas encore une distinction entre les troubles de l’humeur et la psychose. À l’époque, on parlait de psychose dans le sens germanique du terme où il s’agissait d’un trouble non compréhensible psychologiquement. Au sens français, la psychose renvoie à un défaut d’insight.
Philippe Pinel et l’aliénation mentale (folie)
Il était le premier à séparer la maladie mentale des autres maladies. L’inconvénient est que la maladie mentale a longtemps été isolée de la médecine et de ses progrès.
Il a considéré la folie comme un objet d’étude scientifique. Pour lui, la folie n’était pas une perte de raison. C’est plutôt une autre manière de s’exprimer.
Grâce à lui, le terme de folie a été remplacé par le terme d’aliénation mentale. Pour lui il y a un dérèglement de l’esprit. Ainsi, la communication reste possible car la raison n’est pas totalement perdue de façon totale ni durable. Cela va permettre de faire naitre le traitement moral (traitement psychique).Ce traitement s’intéresse au psychisme de l’individu. Il prend en compte la dimenison affective de l’individu.
La nosographie de Philippe Pinel
Pour lui, l’aliénation mentale est une maladie unique avec 4 classifications cliniques:
- Le délire générale, ou la manie périodique, est accompagné d’une agitation extrême.
- Le délire partiel, ou la mélancolie, est dirigé sur une série particulière d’objet mais pas sur l’ensemble de l’individu.
- La démence est une affaiblissement de la pensée.
- L’idiotisme est une abolition des facultés intelectuelles avec une nullité de caractère.
La nosographie de Jean-Étienne Esquirol
Il affine la nosographie de Pinel et s’intéresse à l’étiologie de l’aliénation mentale. Il n’y a qu’une différence quantitative entre l’aliénation mentale et la passion, pas qualitative. Pour lui, la cause de l’aliénation mentale est la désorganisation de la passion. Alors, la passion est la cause primaire de l’aliénation mentale.
C’est lui qui inaugure le diagnostic différentiel entre démence et idiotie. Il propose donc une nosographie où il fait une distinction entre ce qui est de l’ordre de l’insuffisance du développement mental, dans laquelle il range l’idiotie, et ce qui est de l’ordre de l’affaiblissement psychique, dans laquelle il range la démence.
De plus, il a remplacé la mélancolie par deux types de pathologies : la lypémanie (délire partiel triste qui peuvent conduire au suicide) et les monomanies (délire partiel limité à un petit nombre d’idées → trouble délirant). Il est donc le premier à avoir fait la distinction entre trouble de l’humeur (lypémanie) et psychose (monomanie).
La nosographie de Mac Cullen
Il introduit le terme névrose, qui désigne, à l’époque, les maladies liées à une altération directe du système nerveux dues à une étiologie organique.
Aujourd’hui, il y a une conscience du caractère pathologique des troubles avec une évolution généralement réversible qui est le pronostic favorable. Il s’agit d’une étiologie psychogène.
La nosographie d’Ernst von Feuchtersleben
Il a introduit le terme de psychose. La psychose désigne, à l’époque, le trouble mental en général, c-a-d une maladie de l’âme.
La nosographie contemporaine de la névrose et la psychose
La névrose désigne des troubles superficiels ou graves mais dont l’individu garde la conscience. L’évolution est souvent réversible. L’étiologie est psychogène.
La psychose désigne des troubles graves du comportement dont l’individu n’a pas conscience avec une évolution et un pronostic plus réservé. L’étiologie est épigénétique.
La méthode de Kraepelin pour le diagnostic
On le considère comme le fondateur de la nosographie moderne. C’est donc sur sa conceptualisation que reposent les classifications actuelles, telles que la CIM et le DSM. Il s’inscrivait dans une perspective catégorielle (“soit on l’est, soit on ne l’est pas”). Aujourd’hui, cette perspective est critiquée, car elle exclut la perspective dimensionnelle.
Kraepelin a été formé à l’école organiciste et neuro-pathologique allemande. En effet, on se situe dans un moment de l’histoire où l’étiologie des maladies mentales était encore considérée comme organique. Ils cherchaient à faire correspondre des lésions à la survenue de maladies mentales.
Sa nosographie est basée sur l’idée que le clinicien doit repérer objectivement les symptômes, ce qui permet de faire un pronostic des maladies mentales, ce dernier pour lui étant très important. Ainsi, pour lui, le vrai diagnostic est celui qui permet un pronostic précis, d’où la nécessité d’observer de manière longue et prolongée les patients et d’être au plus près de ces derniers de voir l’évolution de leur nosologie.
Les maladies endogènes et exogènes de Kraepelin
Il introduit les affections endogènes. Selon lui, ce sont des psychoses évoluant vers une détérioration totale.
Ainsi, il oppose :
- Les maladies exogènes, qui sont dues à des causes externes (ex. infections, évènements traumatiques).
- Les maladies endogènes, qui sont dues à une interaction entre une prédisposition intérieure (étiologie organique) et un facteur extérieur (étiologie épigénétique).
Il y a l’idée qu’on ne peut agir que sur les maladies exogènes. Kraepelin avait un profond pessimisme thérapeutique pour les psychoses endogènes.
Pourquoi? Car le milieu extérieur n’est pas responsable de la maladie endogène. Le malade doit se corriger lui-même puisque c’est en lui que se trouve la cause de sa morbidité. On peut agir sur ses symptômes, mais pour ça, il faut abolir sa liberté (→ enfermement).
On se situe dans une régression au niveau thérapeutique. En effet, pour Kraepelin, il est inutile d’écouter le patient, seule l’observation est importante. La maladie mentale ne se définit que par son état terminal (importance du pronostic).
La démence précoce de Kraepelin
Au sein des maladies endogènes, il range la démence précoce (= ancien nom de la schizophrénie) et ses différentes formes, les paraphrénies et la psychose maniaco-dépressive. La démence précoce est distinguée par une délire chronique, sans dissociation.
La démence précoce évoluent progressivement vers une désagrégation complète de la personnalité, qui prend un aspect de plus en plus déficitaire. Chez ces patients, on va donc constater un affaiblissement de la mémoire et de l’attention ainsi qu’une désorientation temporo-spatiale. Ce groupe de maladie débute souvent avant l’âge adulte. On trouve un trouble de cours de la pensée, une indifférence affective et un manque de cohérence. Il en décrit trois grandes formes (cf nästa kort).
Les trois formes de démence précoce
Kraepelin
La démence précoce de type hébéphrénique, avec un affaiblissement des processus intellectuels au premier plan avec une passivité importante, un comportement infantile et une désagrégation de la personnalité.
La démence précoce de type catatonique, où le syndrome catatonique domine au premier plan. On trouve ici une évolution très spécifique avec une phase dépressive, suivie d’une phase d’excitation, puis apparaît la stupeur catatonique, s’ensuit une période de confusion (désorientation temporo-spatiale) et finalement la démence terminale.
La démence précoce de type paranoïde/délirante, où le syndrome délirant est au premier plan. On retrouve un délire incohérent qui s’accompagne d’hallucination cénesthésique (impression corporelles de type décharge électrique), d’hallucination psychique (voix à l’intérieur de la tête) qui se caractérise par des phénomènes de transmission de pensée.
Critique sur la démence précoce de Kraepelin
Exprimé par Bleuler
Il critique Kraepelin en disant que la psychose n’est pas une démence (pas une désagrégation complète de la personnalité), ni précoce (apparait pas necessairement à l’adolescence). De plus, il dit que la psycose n’est pas une seule entité mais un ensemble de maladies qui vont avoir des caractéristiques communes.