CM 12 : Les psychoses systématisées - la paranoïa Flashcards

1
Q

Histoire du concept de paranoïa

A

Le premier qui a utilisé le terme de paranoïa est von Krafft-Ebing en 1888, mais c’est Kraepelin qui a bien le décrit en 1899. La définition de Capgras est celle qui est utilisée aujourd’hui. Pail Serieux a travaillé avec Capgras. Ils ont tous les deux contribué à la description de la folie raisonnante (ancien mot pour la paranoïa). Capgras est également reconnue pour ses travaux sur le syndrome de fausse reconnaissance délirante (étiologie organique). Cette fausse reconnaissance délirante se trouve le plus dans les délires chroniques de persécution systématisés et dans la schizophrénie.

Ensemble, Sérieux et Capgras ont introduit le délire d’interprétation systématisé (paranoïa).

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Q

C’est quoi le délire d’interprétation systématisé (paranoïa)?

Introduit par Sérieux et Capgras

A

Ballet va parler de psychose hallucinatoire, Dupré va parler des délires d’imagination et Lasègue et Falret ont parlé de folies à deux.

Un délire est une construction d’idées qui sont à l’opposition de la réalité. Les mots clés sont ici “systématisé” et “interprétation” :

  • Le fait qu’un délire est systématisé renvoie au fait d’exprimer le délire de façon logique et cohérente.
  • L’interprétation est un continuum ou dans le coté normal on trouve la curiosité à chercher la signification d’une situation et de faire des déductions sur cette dernière. Dans le côté pathologique, on parle d’un jugement faux porté sur une perception réelle. Alors, l’interprétation pathologique s’agit d’une fausseté de jugement. Il n’y a pas de hazards. L’interprétation pathologique a une dimension très égocentrique, c-à-d que tout prend une signification personnelle. Cette interprétation se diffuse et s’organise en systèmes.

Le délire d’interprétation systématisée chronique est caractérisée par :

  • la multiplicité et l’organisation d’interprétation délirantes
  • l’absence ou peu d’hallucinations. S’il y a des hallucinations, il faut qu’elle ne participe pas au syndrome délirant.
  • la persistance de la lucidité et de l’activité psychique, c-a-d qu’il n’y a aucun atteint cognitives.
  • l’évolution par extension progressive des interprétations
  • l’incurabilité sans démence terminale

Le facteur déclencheur est le choc émotionnel.

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3
Q

On distingue deux types d’interprétations :

A

L’interprétation exogène qui se fondent sur des perceptions sensorielles à l’extérieur du sujettout veut dire quelque chose ; il n’y a pas de place pour le hasard.

Interprétation endogène : qui s’appuient sur des sensations internes, qui sont interprétées comme la conséquence d’un agent externe.

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4
Q

Le syndrome délirant dans la paranoïa

(thèmes, mécanismes, degrée de systématisation et d’extension_, etc)

A

La paranoïa a toujours une la d’un syndrome délirant.

Thème : persécution et grandeur

Mécanisme de défense : le mécanisme prévalent est l’interprétation. Il peut y avoir des intuitions, des illusions et rarement des hallucinations.

Le degré de systématisation : Le délire est systématisé. C’est un délire qui nécessite du temps et de la cohérence. C-a-d c’est un délire qui se construit peu à peu.

Les degré d’extension : délire en réseau.

Les modalités d’expression et d’évolution : Il s’agit d’un délire chronique, mais qui n’est pas d’apparition jeune (plutôt vers 35-40 ans). On ne donne pas ce diagnostic à quelqu’un qui a moins de 20 ans, car le trouble prend du temps à se développer.

Le degré d’adhésion et participation affective : Le sujet accumule de nombreuses preuves et arguments à l’appui de ses idées. En termes de participation affective, on peut retrouver une exaltation chez le sujet, soit pour convaincre les autres soit pour expliquer ses propres projets de défense et contre-attaques. Il peut y ait des conséquences médico-légales.

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5
Q

Le fond constitutionnel de la paranoïa (les traits de personnalité prémorbide)

A

Au niveau de la personnalité, on retrouve généralement de l’orgueil, de la méfiance vis-à-vis d’autrui, de l’agressivité, une fausseté du jugement, du dogmatisme ainsi qu’une psychorigidité combinant un entêtement dans les idées/décisions et une froideur affective. Les mécanismes de défenses primaires sont la projection et la dénégation.

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6
Q

Quelles sont les anciennes classifications des délires systématisés non dissociatifs

A

Les délires paranoïaques

  • Les délires passionnels, où on trouve l’érotomanie, la jalousie et la revendication (espoir → dépit → haine).
  • Les délires de relation des sensitifs
  • Le délire d’interprétation systématisé, c-à-d la paranoïa (introduit par Sérieux et Caprgras, 1909).

La psychose hallucinatoire chronique

Les paraphrénies

Le caractère paranoïaque

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7
Q

Les délires passionnels

Clérambault (1921)

A

Ce sont des délires caractérisés par une triade : une phase d’espoir, une phase de dépit et une phase de haine. Ici, il y a trois sentiments, générateurs de ce type de délire : l’orgueil, l’espoir et la jalousie. On retrouve 3 types de délires passionnels :

  • L’érotomanie : Ce délire consiste à être convaincu d’être aimé par l’autre. Il débute par une intuition que c’est l’autre qui a commencé à l’aimer “en secret”. Ensuite, on va retrouver des interprétations qui sont restreintes au secteur affectif. Il y a un risque de passage à l’acte hétéro-agressive assez fort.
  • La jalousie : Il s’agit de la conviction d’être trompé ou mal-aimé. Le début brutal du délire part d’un évenement anodin puis d’un cherche d’indices pour démontrer l’infidélité. Le point de départ du délire est une intuition subite marqué par des doutes et des soupçons. L’évolution de ce délire est cyclique : il y a une alternance entre des moments vindicatifs et des moments dépressifs. Le risque de passage à l’acte hétéro-agressif, mais aussi auto-agressif dans les phases dépressives, est important.
  • La revendication : Par exemple, le sujet est convaincu d’avoir subit un injustice et fait des actions pour le réparer.
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8
Q

Anciennes classifications des délires paranoïaques

Les délires de relation des sensitifs

Introduit par Kretschmer

A

Il s’agit de délires en secteur, marquée par la susceptibilité et sensitivité dans la relation à l’autre. Tout va être interprété dans la relation, avec l’idée qu’il y a toujours des sous-entendus perçus.

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9
Q

Anciennes classifications des délires paranoïaques

La psychose hallucinatoire chronique (PHC)

Introduit par Ballet

A

Cette entité nosographique est purement française.

C’est une pathologie qui survient aux alentours de 30-40 ans chez l’homme, et aux alentours de 50-60 ans chez la femme.

Elle survient brutalement et est constitué de différents thèmes (influence, jalousie, grandeur, persécution…). Mais, comme son nom l’indique, le mécanisme prévalent est les hallucinations, auxquelles s’associent un peu d’interprétation et d’imagination. Dans cette pathologie, on retrouve très souvent un syndrome d’automatisme mental. Il s’agit plutôt d’un délire mal systématisé.

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10
Q

Anciennes classifications des délires paranoïaques

Les paraphrénies

Introduit par Dupré

A

Elle a une apparition brutale mais peut aussi s’installer progressivement sur plusieurs années. L’individu garde une relative adaptation à la réalité. Le délire est mal-systématisé et en secteur. Le thème prévalent de ce délire est le thème fantastique (mythologie, féérie, cosmique). Le mécanisme premier est l’imagination, avec un peu d’hallucinations.

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11
Q

Anciennes classifications des délires paranoïaques

Le caractère paranoïaque

A

Il se caractérise par une association de traits. Ce sont des individus assez orgueilleux^ et fragiles narcissiquement (hypertrophie du Moi). Ils sont assez revendicatifs et obsessive pour l’ordre social. Il y a donc une rigidité de manière qu’il n’ont pas de flexibilité psychologique. Ce sont des personnes peu sociables et peu empathiques. Il sont très ego-centrique. Malgré toutes ces caractéristiques, il ne s’agit pas encore de la pathologie ; cela reste des individus qui arrivent à bien fonctionner.

^arrogant

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12
Q

Classification de la paranoïa dans les DSM

A

Le terme paranoïa est disparu dans le DSM-5 et a été demplacé par le trouble de la personnalité paranoïaque, dans lequel on ne retrouve pas de syndrome délirant, et le trouble délirant, qui correspond à une symptomatologie délirante de la paranoïa décompensée.

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13
Q

Quelles sont les caractéristiques prédominantes du trouble de la personnalité paranïaque?

A

La mefiance : les actes seront interprétés comme malveillants avec une intention de nuire.

La froideur affective : La conséquence de cela est une mise à distance de l’interlocuteur. Il n’y a pas d’implication émotionnelle dans la relation à l’autre : le sujet ne s’attache pas, sinon il lui donnerait les moyens de le nuire.

La psychorigidité : C’est un individu avec un fort autoritarisme. Ils ont l’incapacité de mettre en cause leur propre système de valeur.

L’hypertrophie du moi : Ce sont des sujets avec un égocentrisme très important. Il s’agit d’un orgueil qui se situe du côté pathologique. Par contre, le Moi est très fragile.

La fausseté du jugement : Le doute lui est tout aussi étranger que l’autocritique.

Toutes ces caractéristiques conduissent à une inadaptation sociale, aux échecs répétés et de l’isolement.

Le mécanisme de défence primaire est la projection et le déni.

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14
Q

Le trouble de la personnalité paranoïaque (DSM-5)

A

A. Méfiance soupçonneuse envahissante envers les autres de sorte que leurs intentions sont interprétées comme malveillantes, qui est déjà présente au début de l’âge adulte et est présente dans divers contextes, comme en témoignent au moins 4 des manifestations suivantes :

  1. La personne pense que les autres l’exploitent, lui nuisent ou la trompent.
  2. Est préoccupée par des doutes injustifiés concernant la loyauté ou la fidélité de ses amis ou associés
  3. Est réticente à se confier à autrui en raison d’une crainte injustifiée que l’information soit utilisée de manière perfide contre elle.
  4. Discerne des significations cachées, humiliantes ou menaçantes dans des commentaires ou des événements anodins
  5. Garde rancune^, c’est-à-dire ne pardonne pas d’être blessée.
  6. Perçoit des attaques contre sa personne ou sa réputation, alors que ce n’est pas apparent pour les autres, et est prompte à la contre-attaque ou à réagir avec colère.
  7. Met en doute de manière répétée et sans justification la fidélité de son partenaire.

B. Ne survient pas exclusivement pendant l’évolution d’une schizophrénie, d’un trouble de l’humeur avec caractéristiques psychotiques ou d’un autre trouble psychotique et n’est pas dû aux effets physiologiques directs d’une affection médicale générale.

C. Les critères diagnostiques généraux d’un trouble de la personnalité doivent aussi être rencontrés.

^holding a grudge

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15
Q

C’est quoi la relation entre la personnalité paranoïaque, le TP pranaoïaque et le paranoïa

A

Dans une approche dimensionnelle, on se trouve toujours sur le continuum allant du normal au pathologique : on va donc de la personnalité paranoïaque, constituée d’un certain nombre de traits de personnalité caractéristiques et saillants qui amènent l’individu à s’adapter et à utiliser plusieurs stratégies de défense selon la situation, puis, après une première rigidification du fonctionnement psychique, il y a la constitution d’un trouble de la personnalité paranoïaque, avec un patron répété et stéréotypé des mêmes façons d’agir. Puis, il peut y avoir la survenue d’un certains nombres de symptômes, pouvant former un syndrome délirant, nommé la paranoïa.

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16
Q

Le débat sur la suppression de la paranoïa

A

La personnalité paranoïaque est exclusivement considérée comme un trait de personnalité et non comme une entité diagnostique à part entière.

Cela pose de problème et sous-entend que toutes personnes qui expérimenterait des idées paranoïaques serait potentiellement à risque de développer une schizophrénie si l’on se situe dans cette approche quasi-dimensionnelle.

17
Q

Délires non systématisés ou dissociatifs

A

Aigus :

  • Bouffée délirante aiguë
  • Psychose post-partum

Chroniques:

  • Schizophrénie
18
Q

Le trouble délirant (DSM-5)

A

A. Présence d’une ou plusieurs idées délirantes pendant un mois ou plus.
B. Le critère A de la schizophrénie n’a jamais été rempli.
C. Le fonctionnement n’est pas altéré et le comportement n’est pas bizarre en dehors du domaine délire.
D. Si des symptômes maniaques ou dépressifs ont eu lieu, ils ont été très brefs comparativement à la durée du délire.
E. Le délire n’est pas la conséquence de l’utilisation d’une substance ou d’une autre affection médicale.

Il faut spécifier le type du délire :

  • érotomaniaque
  • mégalomaniaque
  • de jalousie
  • de persécution
  • somatique (fonctions ou sensations corporelles)
  • mixte (aucun thème prédominant)
  • non spécifié (pas possible de déterminer la croyance délirante dominante)